@Easton Argall | Des messages échangés, une envie de te voir que je réprimais depuis quelques temps, et que je laissais ressortir finalement ce soir. Oui, j'avais bu quelques bières. Quatre pour être précis. Mais qu'importe, tu ne semblais pas l'avoir remarqué donc tant mieux j'ai envie de dire. Le principal, c'est que tu venais. Warren n'était pas là et j'espérais bien qu'il découche toute la nuit pour que je puisse dormir dans son lit en son absence. Evidemment que j'appréciais ta présence, mais il était hors de question que tu me vois faible, que tu ressentes de la pitié pour moi. J'étais pas une oeuvre de charité et être vulnérable n'était pas dans mon vocabulaire. Alors tu pourrais dormir ouais, dans mon lit même. Mais je serai pas là pour te tenir compagnie, c'est tout.  T'avais dit arriver à 19h30 et il était déjà 35 quand je regardais l'horloge du salon. 35 et t'étais toujours pas là. Yeux qui roulent au ciel avant que je ne sois distrait bien rapidement par la sonnette. Visiblement, quand on pense au loup, il montre le bout de son nez. Je pose alors ma bière sur la table et me relève pour aller t'ouvrir. Sourire discret sur les lèvres alors que j'te laissais pénétrer dans les lieux, refermant directement derrière toi. « T'es en retard » Toujours dans la provocation, tu pourras rien y faire Argall.

@Holden Bishop J'ai passé ces derniers jours à essayer d'oublier Holden. Son arrogance, sa grossièreté, son manque de respect. Tout ce que je déteste chez quelqu'un. Mais que voulez-vous ? Je n'y suis pas arrivé. La preuve, un texto de sa part et j'accours plus vite que l'éclair. Ca me saoule, vraiment, d'être autant dépendant à quelqu'un. Je voulais tenir bon, ne plus le voir, ne plus lui parler, me laisser l'opportunité de rencontrer d'autres personnes comme Frédérico. Mais entre le bien et mal, c'est le mal qui m'attire le plus, hélas. C'est la complication à la facilité. Quelque chose à n'en plus comprendre. Peut-être que j'aime ça au fond, d'être martyrisé, qu'on chamboule mon monde jusqu'à en perdre la tête. Je me dirige jusqu'à son appartement en espérant ne pas voir arriver une énième dispute ce soir. Je n'ai pas la tête à ça. Je veux juste... j'en sais rien. Le voir, tout simplement. Je sonne à la porte d'entrée et il vient m'ouvrir, me reprochant d'entrée que je suis en retard. « il fallait bien que je te fasse attendre. ne crois surtout pas que j'accours pile à l'heure pour le plaisir de monsieur. » sourire en coin. Oui, cinq petites minutes pour me faire désirer, ça me fait du bien. Je croise son regard et c'est tout mon être qui vacille à l'intérieur. Je me racle la gorge et je retire ma veste pour la déposer sur le dossier d'une chaise. « et puis, tu as pris trop de temps à me recontacter... » bras croisés, je perce ses pupilles de mes yeux. Je veux pas qu'on commence à se lancer des reproches en tout genre, mais je suis juste un peu curieux... et euphorique à la fois.

@Easton Argall | Je comprends même pas pourquoi j’ai fini par t’envoyer un message. T’es nul, pas drôle, à part quand on se retrouve dans un bar pour boire des shots. Et encore, même là t’es pas capable de te lâcher complètement durant un jeu ridicule. Alors c’était pas faute de te décoincer, mais au bout d’un moment, je peux pas faire des miracles. Alors que l’heure tournait, t’étais toujours pas là à l’heure que tu m’avais donné. Et j’avais envie de t’éclater la tête à être en retard comme ça. Tu sais pas toi, cette haine, cette rage que je pouvais avoir en moi. De te désirer, de te trouver attirant. C’était pas facile de gérer tout cet amas de sentiments et ressentiments. Ces sensations pourtant si facile à assimiler quand c’est une fille qui est en face de moi. Alors quand finalement tu te décides à pointer le bout de ton nez, le premier reproche franchissait mes lèvres. Fidèle à moi-même après tout. « Bah si, c’est toi qui a dit 19h30, pas moi. T’aurais pu faire l’effort » Parce que j’étais incapable de me montrer de bonne foi, parce que j’étais toujours dans le rapport de force. Et je ne m’étais pas attendu à ce que tu viennes me donner une autre excuse, alors que ta veste était à présent sur la chaise. « Genre t’attendais après moi ? » Je me mettais à rire avant de croiser ton regard, et tu semblais très sérieux. « Sérieusement, t’attendais après moi ? »

@Holden Bishop Je m'en fous d'avouer qu'il m'a un peu manqué. Tant que y'a que moi qui peut entendre mes pensées. Même son petit regard moqueur, son rire narquois et sa façon qu'il a de me rabaisser. C'est peut-être ça qui m'attire chez lui. Le fait que rien n'est acquis, qu'on marche sur des oeufs, qu'on ne sait pas trop dans quoi on met la tête la première. Avec Frédérico, c'est différent, c'est même plus facile. Lui, m'a avoué que je lui plaisais. Holden, il ne le fera jamais. Je devrais plutôt être en compagnie de l'italien mais pourtant, mes pas m'ont amenés jusqu'ici. Je lance une petite phrase amusée pour me faire pardonner mon retour mais Holden, trop terre à terre, casse mon délire. Je fais une petite moue et je parviens à lui glisser que j'aurais aimé avoir des nouvelles de lui plus tôt. Non. Oui. Surement. Son rire résonne une nouvelle fois dans la pièce et ça me glace presque le sang. Je vous l'ai dis, son jeu favori à Bishop c'est de se foutre de ma gueule. « peut-être bien. » que je dis d'une voix plus basse. Je pose mes mains sur le dossier de la chaise, là où est posée ma veste et je serre doucement les poings. « je suis là pour quoi holden ? pour être ton bouc émissaire attractif ? » y'a vraiment que ça ? Tu vas jamais cesser de me faire sentir comme un moins que rien ? C'est ça maintenant ce qu'il se passe entre nous ?

@Easton Argall | Je suis drôle en temps normal. Drôle et même hilarant. Mais quand ça venait à toucher aux sentiments, à l’attirance que je pouvais avoir pour quelqu’un, pour un homme, rapidement je perdais tout mon humour. Je n’étais pas gay, j’étais pas un mec qui baise les mecs. Et pourtant, quand je te voyais, j’avais envie de bien des choses dans ce genre là. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi sérieusement ? Possible que j’ai un truc qui est cassé, que je ne suis pas normal. Et te voir ne cessait de me le rappeler. « T’es là parce que j’te plais » Et j’ose pas dire le contraire, vu que ça ne ferait que mettre la lumière sur ce qui ne va pas chez moi. Je te plais et tu veux faire des trucs avec moi, à tous les coups. Je hausse les épaules avant de venir vers toi, tirer sur ton col pour t’attirer à moi et que tes lèvres se posent sur les miennes. Allez, ose me repousser, on sait très bien que tu attends que ça depuis le soir où les choses ont été un peu trop loin entre nous.

@Holden Bishop A un moment, c'est stop. Il faut qu'on parle, ou disons, qu'il me parle. Je hais ces sauts d'humeurs, quand il élève la voix ou qu'il devient méchant. Je veux retrouver ce garçon que j'ai rencontré le premier soir, avant son séjour en prison, avant qu'il soit méconnaissable. Je veux aussi le retrouver à notre deuxième rencontre, où on s'est embrassé, où il m'a montré ses tatouages en se déshabillant dans les toilettes du bar. Ces sourires complices, ces regards, ces frissons... mais il y a quelque chose qui cloche. Chez lui, chez moi, j'en sais rien. Je croise mes bras, affiche un air interrogateur et essaye de comprendre en lui demandant exactement la raison de ma présence ici. Je lâche un petit soupir surpris à sa réponse. « tu te... » pas le temps de terminer ma phrase. Il m'attrape, me colle à lui et capture mes lèvres pour me faire taire. Encore plus surpris, il me faut deux secondes pour réaliser ce qu'il se passe et attraper son t-shirt à mon tour pour lui rendre le baiser. T'es qu'un faible Easton. Au fond, t'as envie de ses lèvres et t'as pas assez de force pour le repousser.

@Easton Argall | Quand on nous regarde au premier abord, on pourrait dire que les rôles sont inversés. Que je pouvais être le petit gringalet amouraché et toi le gros dur qui évite tout attachement. Mais faut croire que c’était une mauvaise pioche tout ça. Je sais que tu me veux, que tu me désires de bien des façons, et j’en joue, comme le fêlé du cerveau que je pouvais être. Je suis pas normal, je ne le serai jamais. Si tu es à la recherche d’un mec qui te fera vivre la stabilité d’une relation, c’est pas avec moi que tu trouveras ça, au contraire. Je suis loin d’être stable, d’être la sécurité de l’emploi même. Je suis versatile et je change d’avis comme de chemise. Mais qu’importe ce soir, parce que tu étais chez moi, on était seuls et le seul moyen que j’avais trouvé pour te faire taire, c’était de plaquer mes lèvres aux tiennes. Envie qui était clairement présente chez toi, je le savais, et, je l’admets aussi, présente chez moi également. Col attrapé pour t’attirer à moi, tu mettais un peu de temps avant de répondre au baiser. Mais tu le faisais finalement, ce qui me mettait en joie. Mes mains lâchaient ton vêtement pour glisser le long de ton torse, suffisamment musclé pour que j’en sente les muscles à travers le tissu. Puis je m’aventurais en dessous, pour sentir ta peau directement. Je pensais pas être comme ça, clairement, mais ça m’électrisait, ça me faisait de l’effet et j’étais incapable de comprendre le pourquoi du comment.

@Holden Bishop Je te déteste de me faire taire avec tes lèvres. Tu sais ça ? Oh oui, tu dois surement le savoir et je ne serais pas étonné d'apprendre que tu jubiles intérieurement à ce moment précis. Merde. Tu m'as touché, tu connais les failles pour m'attraper quand j'essaye de m'échapper. T'es un poison Bishop, un putain de poison qui va me détruire de l'intérieur mais je suis pas prêt d'y renoncer. Du moins, pas ce soir. J'ai perdu espoir de regoûter tes lèvres et ta peau un jour. Je n'y croyais tout bonnement plus. Je pensais qu'on en resterait là, à être deux inconnus qui ont fricoté ensemble, sans plus. A quoi tu joues ? Qu'est-ce que tu veux ? Mon corps ou mon âme ? Qu'importe, cette nuit j'te donne tout si c'est ce que tu désires. Car je suis con, aveugle et indéniablement attiré par toi. Des frissons me prennent l'épiderme et le battant s'accélère à vitesse folle. C'est le contact de tes mains sur ma peau. De ta main qui glisse sur mon ventre. Je romps le baiser, te regarde de mes yeux brûlants. Profite, régale-toi de voir comme je te désire. Comme je te déteste. « t'es sûr que ton vieux va pas rentrer ? » m'empresse de dire en jetant un coup d'oeil derrière nous, vers la porte d'entrée. Non, je ne dis pas ça pour arrêter. Je veux juste... être sûr de ce qu'il a envie car c'est le premier à flipper que quelqu'un puisse nous voir ensemble.

@Easton Argall | On était chez moi, à l’abri de tout regard. Je crois bien que c’était pour ça que j’avais fini par plaquer mes lèvres aux tiennes, sans réellement réfléchir aux conséquences. Est-ce que je le faisais d’ailleurs en temps normal ? Pas vraiment. Sauf quand il s’agit de toi. Parce que t’étais le fruit défendu, celui que je ne devais pas approcher, sous peine de faire des choses pas très nettes. Mais trop tard. Trop tard parce que mon corps était collé au tien, mes lèvres liées aux tiennes par des baisers que tu me rendais, tandis que mes doigts parcouraient ton corps. J’avais jamais réellement fait ça, sauf avec toi, l’autre soir dans mon lit. T’avais eu droit à tout ce que j’ai jamais offert à quelqu’un, à un homme. Tu finis par me repousser, t’assurant de l’absence de Warren pour le moment. « Il m’a filé de la thunes pour bouffer ce soir, il est pas prêt de rentrer » Vingt dollars qui jonchent sur le plan de travail de la cuisine, à côté du dépliant pour commander une pizza. Oui, possible même qu’il passera la nuit dehors, à découcher dans un motel miteux. Ma main venait replacer ton visage face au mien pour que je t’embrasse de nouveau, avant d’attraper ton t-shirt et t’attirer avec moi jusque dans ma chambre, où on sera clairement bien plus tranquille. Verrouillant la porte, pour m’assurer que rien ni personne ne viendra nous déranger — sait-on jamais — je mettais de nouveau face à toi. « C’est quoi ta limite Easton ? » glissais-je alors que ma main se posait sur ton jean, à l’endroit même de ton entrejambe.

@Holden Bishop Le tonton n'est pas là et ne reviendra pas. Holden me le confirme. Quand le chat s'en va, les souris dansent. Tant mieux, j'apprécie le fait qu'on soit que tous les deux. Car la dernière fois, au réveil lorsqu'il m'a éjecté dans le couloir, j'avais peur de tomber sur son vieux. En fait, j'ai pas peur qu'on me voit ici, j'ai juste peur de la réaction d'Holden, vu à quel point son attirance lui fait honte. J'essaye de me dire que ce n'est pas moi qui le dégoûte mais ce que son corps lui dit. Moi aussi au début je ne voulais pas être attiré par les hommes, je me détestais pour ça. Mais on m'a appris que ce n'était pas quelque chose d'anormal et même si j'ai encore du mal à m'accepter, je franchis le pas, petit à petit, pour découvrir cette nouvelle expérience. Holden m'amène dans sa chambre, verrouille la porte et c'est le refrain d'autre fois qui revient. Putain je l'aime ça, cette petite bulle, où on se laisse aller sans se battre. Il me demande ma limite et je mords ma lèvre en sentant la pression de sa main sur moi. « aucune idée, mais je te le dirai. » si ça va trop loin, si je me sens pas à l'aise pour telle ou telle chose, ou si au final, mon désir est tellement grand que je contrôlerais plus rien. Ce qui serait peu étonnant vu l'effet que tu me fais Bishop. Je plaque mes lèvres aux siennes, glisse mes doigts sur sa barbe négligée et le pousse pour nous renverser sur son lit. A califourchon sur lui, mes mains viennent retirer son haut. « et toi ? t'en as une ? » ça m'étonnerait car... well, il est clair que niveau sexe Holden a l'air beaucoup plus à l'aise et ouvert que moi. Il me l'a bien montré notre première fois. Peut-être que c'est ça qui l'a saoulé en fait, que je sois pas assez... actif ? Non, la seule limite qu'il peut m'imposer c'est de me faire dormir dans le canapé.