≈ ≈ ≈
{my darkest hours}
✰ w/ @Gustin Mahoney

Une journée comme une autre, des jours qui se ressemblent. Une jambe repliée sur ton autre cuisse, ta tête prise entre les mains, tu attends plus ou moins patiemment que ton ordinateur ne s'allume pour pouvoir enfin travailler sur tes cours. A cette heure du début d'après-midi, il y a pas mal de monde dans le restaurant universitaire, pourtant d'ici peu il sera l'heure de retourner en cours pour la plupart. Tu te redresses, prends ta bouteille d'eau pour en boire plusieurs longues gorgées avant de venir mordre dans la fin de ton sandwich. Ca y est, il daigne enfin s'allumer en pendant que tu commences en silence à travailler, tout le reste autour disparait. T'es concentrée, très concentrée, beaucoup trop concentrée, car tu ne le vois pas entrer. Lorsque tu redresses la tête machinalement, les pensées en ébullitions, ton regard se porte sur lui comme il pourrait se porter sur n'importe qui d'autre. Au début tu ne réalises pas, car tu regardes sans voir, et lorsque ses billes croisent les tiennent, c'est comme un électrochoc. Tu veux te cacher, disparaitre derrière l'écran de ton ordinateur, tout faire pour fuir celui que tu n'as cessé de fuir même par messages.

@Elsie Barlow Après une semaine à sécher les cours, prétextant que je suis touché par un satané virus qui me fait tout le temps dormir, je reviens enfin mettre les pieds à Harvard. Parce que dans moins de dix jours, ce sont les examens et je suis vraiment nulle part dans mes révisions. Enfin si, je suis quelqu'un qui travaille beaucoup mais disons qu'avec l'épisode Halloween, j'ai eu une énorme baisse de motivation. J'ai rendu des travaux à temps, des exposés, mais pour ce qui est de l'étude pure et dure, je suis nulle part. Aux alentours de quinze heures, je décide de me rendre au restaurant universitaire pour prendre un petit goûter et acheter une bouteille d'eau. C'est le moment de la journée où il n'y a presque personne, mis à part ceux qui aiment venir réviser dans cet endroit pas vraiment calme. Dès que je franchis les portes, je vais chercher une pomme et de l'eau. Je soupire, me retourne pour chercher après une table de libre et je vois justement Elsie en train d'étudier. Loin de moi l'idée de vouloir la déranger en plein travail, mais j'ai vraiment besoin de lui dire certaines choses. Je décide donc de marcher jusqu'à elle pour venir m'asseoir en face. « une pomme ? » que je propose en lui montrant le fruit rouge, telle la pomme empoisonnée de blanche neige. « il faut vraiment que je te parle, accorde-moi cinq minutes... s'il te plait. » je me mords la lèvre et je fronce les sourcils en baissant le regard. Je veux partir de bons pieds. J'ai déjà présenté mes excuses à Eva, maintenant je dois m'occuper d'Elsie, et quelque chose me dit que ça va être plus compliqué que je l'imaginais.

@Gustin Mahoney Surprise de le voir ici en face de toi, l'irrépressible envie de fuir. Tu veux disparaitre, te faire toute petite mais c'est trop tard, il t'a déjà vu. Tu inclines la tête sur le côté, fait mine de regarder ailleurs tandis que t'es juste en train de t'assurer qu'il marche vers quelqu'un d'autre ; qu'en fait, la personne qu'il regarde ce n'est pas toi. Mais c'est loupé car il est déjà là et prend même le droit de s'asseoir en face de toi. Il te désigne la pomme rouge dans sa main et tu fronces les sourcils avant de marmonner "elle est empoisonnée ?" Tu te sens pas bien d'un coup, tu veux partir d'ici, ne pas l'écouter ni même ne plus le croiser de ta vie, jamais. Mais il demande à te parler et tu réponds d'un ton un peu sec en fermant ton ordinateur et en commençant à rassembler tes affaires. "non, laisse moi tranquille." Tu commences à te lever, une pochette sous le coude. Ton mouvement et si pressés que la pochette glisse, s'échappe, vient s'étaler au sol en faisant voler des papiers dans tous les sens jusqu'à cinq mètres autour de la table "et merde …" Tu poses sur la table ce que t'as réussis à rattraper dans ta main avant de te pencher pour ramasser tous les papiers, l'ignorant complétement et espérant vraiment qu'il ai compris le message.

@Elsie Barlow J'affiche un air presque choqué quand elle croit que la pomme est empoisonnée. Je me mets à rire, m'imaginant qu'elle allait aussi se prêter au jeu de la blague mais non. Elle ferme son ordinateur et commence à ranger ses affaires. Ah ouais, je la fais vachement fuir en fait. « je suis peut-être un con mais je ne suis pas un meurtrier. » que je lui souffle avant qu'elle s'empresse de me dire de la laisser tranquille. Je contracte ma mâchoire et regarde ailleurs. Je passe une main dans ma nuque et soupire doucement. Paniquée de la situation, Elsie renverse des papiers qui volent tout autour de la table et par réflexe, je quitte mon siège pour venir l'aider. Accroupi, je lui tends le paquet de papiers que je viens ramasser mais lorsqu'elle veut réceptionner ses affaires, je ne lâche pas les feuilles. L'oblige à lever la tête pour me regarder. « je suis désolé pour ce qu'il s'est passé. » et pas qu'un peu. Récemment, j'ai fait une énorme connerie qui m'a permis de remettre tout en question. J'ai fait mon mea culpa à Eva. Qu'elle l'accepte ou non, qu'importe. Au moins, je peux avoir la conscience un peu plus tranquille. Je suis un monstre qui essaye de ne plus l'être. Alors j'espère qu'Elsie va me laisser cette chance de parler. Rien qu'une minute s'il le faut.

@Gustin Mahoney Qu'il t'aide s'il le veut, ça t'aidera juste à pouvoir partir d'ici encore plus vite. Tu tends le bras pour récupérer les papiers qu'il te tend, sans le regarder pour autant. Mais sa main, au lieu de reculer dès que t'as les papiers, elle reste et tu n'oses plus tirer sous peur de déchirer toutes tes notes de cours. Après quelques secondes de silence pesant, tu finis par redresser légèrement le nez, croiser son regard et frissonner car depuis votre dernière "discussion" t'as juste toujours fait en sorte de le fuir, de ne jamais plus le croiser. De quoi ne pas être même foutue de mettre un pied à la dudley pour ne pas tomber sur lui. Il s'excuse, tu bloques. Quelque chose de différent de la dernière fois traverse son regard, la moquerie laisse place à autre chose. Que t'as pas le temps de chercher à identifier car tu prends cette brèche pour lui arracher les papiers des mains, te lever et tout remettre dans la pochette. Tu regardes partout autour de la table pour t'assurer que rien n'est resté au sol. Au bout d'un instant tout de même t'as le courage d'enfin redresser la tête pour lui répondre "t'es désolé de quoi au juste ?" Est-ce qu'il sait au moins pourquoi il s'excuse. Quel mal cela à fait ? Ou est-ce que c'est juste des belles paroles vides de sens pour laver sa conscience ?

@Elsie Barlow Elle peut être bornée, la petite Elsie, quand elle veut. Refuser de me parler, encore et encore. Mais moi, j'ai besoin de lui dire ces mots. Si elle ne veut pas les entendre en vrai, j'écrirai un mot dans le ciel avec une banderole, peut-être que ça fera l'effet. Je déconne, évidemment. Vous savez qui je suis ? Je trouve juste que dire les mots en face, les yeux dans les yeux, ça a beaucoup plus d'impact. Je me rappelle encore de ma discussion avec Orphéa, où je me suis mis jusqu'à pleurer pour qu'elle me croit. Je ne compte pas verser de larmes devant Elsie, non non. Mais c'est pour vous montrer que parfois, quelque chose peut réellement me toucher. La currier finit par accepter ses feuilles que je lui tends en les rangeant dans ses affaires. Ah, finalement, la question arrive. Je fais une petite moue, jette un coup d'oeil autour de nous pour vérifier qu'il n'y a pas trop de regards posés sur nous. « tu sais bien. » je me mords la joue et prends quelques secondes. Elle va me forcer à le dire, il y a de grandes chances. J'aimerais me rapprocher d'elle, lui glisser quelque chose à l'oreille mais j'ai bien peur qu'elle hurle en prenant la fuite. Une énième gifle bien placée sur ma joue. « j'aurais pas dû faire ça. tout ce que je t'ai dit était vrai, je m'en veux. » s'en vouloir, ça oui, un peu tard, mais c'est un fait. Je baisse le regard tout en baissant aussi le volume de ma voix. « je suis désolé. » je suis intimidé par cet aveu car il est sincère. Y'a pas de sourire faux qui s'affiche par après. Y'a rien, juste moi, Gustin, qui montre le peu de sensibilité que je peux avoir.

@Gustin Mahoney Est-ce si difficile que cela d'avouer ses tords, de dire pourquoi ? Il regarde autour de lui, laisse couler un instant. Comme s'il avait besoin de réfléchir avant de te répondre, ou bien seulement de s'assurer que personne n'écoute derrière. Il semble porter une attention toute particulière à sa réputation alors que lui a juste brisé la tienne. Est-ce que si tu veux lui rendre la pareille tu devras détruire la sienne ? Faire que tous les mecs ai envie de le cogner et surtout que toutes les filles se trouvent dégoutées par son passage ? C'est surement le cas oui, et pourtant tu n'es pas comme ça. Non toi tu plies l'échine en espérant vite pouvoir passer à autre chose. Et dans ce travail pour aller de l'avant, il n'est pas compris dans le schéma. Tu ne dois pas le voir, pas l'entendre, l'oublier, alors cette rencontre ne fait rien d'autre que de te faire régresser. Ils répètent les mots, à voix bas et sur le ton de la confidence, comme s'il était incapable de parler sincèrement et à voix haute. Tu restes stoïque un instant, a encore envie de fuir pourtant tu décides de faire autrement. Tu t'assois de nouveau à la même place, pourquoi ce serait à toi de partir et non lui ? Tu forces le ton froid pourtant tes pupilles sont gênées, légèrement humides et complétement fuyantes "ok bien, c'est gentil mais je n'accepte pas tes excuses. maintenant tu peux partir." Tu fais mine de replonger le nez dans tes feuilles, mais tu sens encore sa présence. Alors avec un léger soupir tu lèves de nouveau la tête vers lui "et ce que je peux au moins d'avoir pourquoi… ?" pourquoi il s'est permis de prendre un tel droit sur ton intimité à la partager au reste du monde ? pourquoi il est un tel connard, en fait ? Encore une fois, tu doutes très fortement de ses intentions et de sa réponse mais t'as juste besoin de le demander.

@Elsie Barlow Je veux juste faire les choses bien pour une fois. Je sais que tout effacer et recommencer à zéro est une illusion mais pour la première fois de ma vie, je me rends compte du mal que je fais autour de moi. Les personnes que je blesse, même les plus proches. Elsie n'est pas une personne proche, c'est même plutôt une faible connaissance. On a juste conversé sur les réseaux et la première fois qu'on s'est confronté, c'était pendant le summer camp. J'avais été un gros connard. Je l'avoue. Du coup, ça doit trop l'étonner de me voir sur une autre facette. Pile ou face. On sait jamais à quelle sauce je vais vous manger. Mais depuis quelques semaines, en fait, depuis le fameux soir d'Halloween, je suis dans une phase où je me remets vraiment en question. Je me mords la joue et laisse mes bras tomber le long de mon corps. « je ne m'attendais pas à ce que tu les acceptes si facilement. » que je lance bêtement en cherchant son regard. Mais elle le fuit, cela se voit qu'elle me fuit. Donc c'est ça maintenant ? Tout le monde va finir par me fuir. « pourquoi je suis un enfoiré ou pourquoi je veux m'excuser ? » sans doute un peu des deux. Je fronce les sourcils, cherche les mots qui pourraient être appropriés. « j'étais juste un gamin débile et ça n'excuse en rien. je voulais faire mon intéressant... » mes épaules se haussent. Je n'ai pas d'autre justificatif en fait. Elsie ne fait pas partie des personnes qui m'ont malmenées pendant mon adolescence. Elle est juste tombée au mauvais endroit au mauvais moment, tout comme Eva.

@Gustin Mahoney Est-ce que t'es dure, est-ce que la naïveté légendaire qui te caractérise se fait la mal à cet instant ? Peut être que oui mais tu veux pourtant penser que non. Non tout le mal qu'il a provoqué ne peut pas se ressoudre avec un simple "désolé" et un regard larmoyant. Et même s'il l'est vraiment, désolé, ça ne sera pas encore assez. C'est trop tôt et la blessure est encore trop à vif dans ton cœur, dans ta confiance en toi et même dans le regard que les autres peuvent encore porter sur ta personne. C'est surement ça le pire, et même lorsque ça va, ça peut si faite tout faire d'effondrer de nouveau. "les deux…" tu souffles doucement en réponse à sa question de façon presque inaudible, alors qu'il est déjà en train de répondre à tes mots. Tu regardes toujours ailleurs, comme si ne plus le voir allait le faire complétement disparaitre, lui et tout le mal. Mais tu sais très bien peu non, alors tu trouves enfin le courage de fixer tes pupilles agités sur son visage devant toi. Il est toujours debout devant la table tandis que tu viens de te rasseoir, ça lui donne un petit air supérieur mais t'es incapable de trouver la force d'aller sur tes jambes alors… "et maintenant tu n'es plus un gamin débile ?" C'est quoi cette excuse débile, sérieusement ? Au fond, t'es juste encore plus blessée qu'il n'ai pas une meilleure excuse, ça rend le tout encore plus difficile à accepter… "t'as eu une révélation c'est ça ?" tu continues en ne pouvant retenir un ton mauvais alors que tes pupilles deviennent humides.

@Elsie Barlow Depuis l'agression avec Orphéa, j'ai l'impression que tout le monde est au courant, que tout le monde me traque. C'est ça la sensation qu'elle a ressenti Elsie lorsque ses photos se sont retrouvées sur la toile ? C'est horrible putain. J'arrive à peine à me regarder dans un miroir alors je n'ose pas imaginer à quel point elle doit le vivre mal. Surtout que c'est une fille et les filles sont connues pour être plus sensibles et plus fragiles. J'aimerais lui faire comprendre que je suis vraiment désolé et que je compatis. Mais elle ne me croira pas. Même si je lui dis la vérité, que je suis moi-même traqué et que j'en souffre, elle me rira au nez. Etre franc Gustin, parfois, ça sauve des vies. Je lui explique que j'étais débile, qu'un gamin qui voulait faire son intéressant et l'expression du visage de la currier me laisse comprendre que je n'aurais pas dû dire ça. Je laisse tomber les bras le long de mon corps et lâche un soupir. « je... sache que ça n'avait rien contre toi. je ne t'ai pas choisie intentionnellement pour te faire du mal. tu... tu ne méritais pas ça. » j'aurais dû m'en prendre à une fille qui m'a réellement fait du mal avant, pas une innocente qui ne demande pas mieux qu'on lui donne un peu confiance en elle. « en quelque sorte. » que j'avoue avant de déglutir. Ne creuse pas plus loin s'il te plait sinon je vais dérailler et je n'ai pas envie que ma respiration s'accélère jusqu'à avoir cette impression d'étouffer, la sensation que quelqu'un presse ses doigts autour de ma gorge.