L’été touché à sa fin. Si Liam avait décidé de faire une croix sur les vacances, au final il s’était envolé pour Londres sur un coup de tête. Partit du mardi au samedi, la semaine n’avait pas été complète mais elle lui avait fait le plus grand bien. Il avait pût mettre pas mal de chose à plat. Il avait pût prendre du recul par rapport à Gemma et digéré l’épisode «  Jordan ». Il se sentait prêt à attaquer cette nouvelle année un peu plus détendu en somme. Londres avait ce pouvoir magique sur lui. C’était sa ville, son univers son monde. Il se sentait ressourcé chaque fois qu’il y allait. Ce qu’il y avait de bien avec la fin de l’été, c’est que tout le monde rentré au bercail. Finit les amis éclataient au quatre coins de la terre et ça faisait du bien. Cette rentrée était du coup synonyme de retrouvaille. Liam comptait rencontrer les amis qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. Deirdre en faisait partit. La demoiselle se retrouvait enceinte et le Gremlins était assez têtue pour découvrir qui était le père. Elle n’avait pas voulu lui dire la vilaine ! Il frappa à l’appartement et poussa la porte avant qu’on vienne à sa rencontre. «  J’me permets d’entré vu que tu ne peux pas te lever. » Au lieu de se dirigeait vers la chambre, il posa son regard sur la pièce, se rapprochant des cartes photo, des placards et il commença à fouiller à la recherche de n’importe quel indice, un préservatif usage, une lettre d’amour, un caleçon oublier. Un truc qui pourrait l’aider à mettre un nom sur le père de «  Mini Deirdre »

Je deviens folle. Complètement frappée à rester allongée ici entre quatre murs. C’est tout sauf moi et je ne me fais pas prier pour le faire savoir. Je rumine en attendant de pouvoir reprendre une vie normale tout en me sentant coupable pour le bébé. Quoi qu’il arrive, rien ne sera jamais la bonne solution. Il faut croire que Liam a fini par me prendre en pitié, lui qui n’a pourtant besoin de personne et qui ne s’émeut pas le moins du monde. Mais bref, il va passer et je suis heureuse de le revoir, même si je redoute qu’il me prenne pour une baleine ou un autre animal de ce type. Je suis pourtant parfaitement pomponnée, alitée, ne veut pas dire se laisser aller. Il ne tarde pas à arriver d’ailleurs, me faisant savoir qu’il s’est permis d’entrer. Je suis encore dans ma chambre et je ne l’entends pas arriver mais plutôt farfouiller.  « Liam, qu’est-ce que tu fous ? Ne m’oblige pas à me lever. » Il ne peut donc pas s’empêcher de fouiner…  

Alité ça veut bien dire qu’on n’a pas le droit de ce lever non ?! Parce que si Deirdre se lève et le trouve en train de fouiner partout, à tout les coups ça va être sa fête ! C’était plus fort que lui, il était curieux ! Bon il avait écarté l’éventualité d’être le père de cette enfant parce que les dates ne correspondait pas, mais quand même. En fait il n’arrivait pas à comprendre pourquoi Deirdre le garder secret. D’accord la relation qui l’unissait avec la ténébreuse était… particulière, mais il avait cru naïvement qu’ils en étaient passé au stade «  ami ». C’était marrant quand on y pense le chemin qu’il avait parcouru. Dire qu’il y a fort longtemps ils avaient été amants, tordu certes, avec des pratiques sexuelles tout sauf saines, mais aux yeux de Liam ça avait compté. Aujourd’hui elle était enceinte et lui avait été à deux doigt de se marié. Flippant !

«  Euh Rien… je te prépare un plateau repas » minauda-t-il alors que Deirdre commençait à sentir l’embrouille. Il continua de fouiller.  Bon il devait bien y avoir un indice. Non ?! Et si… C’était Riley le père ??? ça aurait été une raison suffisante pour lui cacher l’identité. Il savait qu’elle avait déjà rencontré son jumeau. Est-ce que Deirdre aurait pût se le tapé étant donné qu’il était plus dispos ? Comme pour… Compenser ? Faute de saumon on mange du thon ! Alors qu’il divaguait dans ses pensée, il tomba sur un carton planqué au fin fond de l’armoire, bien cacher au fond. Est-ce que c’était le genre de carton remplit de souvenir de la personne avec qui on a rompu ? ça y ressemblait. Impatient de savoir il l’ouvrit et… Oh bordel de merde !!! Liam attrapa l’objet et le fixa quelque seconde, comme pour être sûr d’avoir bien vu, avant de se rendre en trombe dans la chambre de Deirdre. Il agita le loup au dessus du nez de la demoiselle. «  Dis moi que c’est pas ce que je crois ?!? » légèrement en pétard.

Liam reste Liam. Trop curieux. Ce n’est pas que je n’ai pas son amitié en estime, mais je le connais. Si il prenait connaissance d’une bombe pareille, à savoir que le père de mon enfant est Abélard futur roi pompeux et mortellement ennuyant de Belgique, il aurait peine à tenir sa langue, ou même à ne pas se moquer de moi. Bref, je ne tiens pas à divulguer ce secret, pour ma propre tranquillité mais aussi ma sécurité. Enfin là, il est entrain de se faire désirer et je l’entends farfouiller. C’est une fouine. « Arrête de mentir et ramène-toi. » Je sais encore où est ma cuisine. Je m’apprête d’ailleurs à me relever, il n’y a rien d’intéressant ici, ou rien qui ne pourrait me trahir… Disons que je n’avais pas pensé à cet épisode de ma vie lorsque je le vois revenir. Et tendre sous mes yeux, le loup fétiche que j’arborai en tant que Iris. Je n’avais pas pu me résoudre à m’en séparer et évidemment c’est une grosse erreur. Je ne perds rien de mon calme néanmoins, reste parfaitement impassible. « Et bien quoi ? » Je tente de jouer l’ignorante, après tout je ne vais pas avouer pour si peu. Même si j’ai envie de rire de sa colère, il est vrai qu’il était un des premiers fans de mon double et au moins me dévêtir sous son regard était moins pénible. « Tu sais très bien que j’aime les pratiques étranges. » On en avait été initiateur de pas mal. « Ça te manque ? » que je provoque avec un sourire en coin pour tenter de faire oublier la véritable épine de sa question.  

Dans le mille. Evoquer nos souvenirs ensemble, t’a simplement fait replonger l’espace de quelques instants. Tout pris dans tes songes, tu ne voies pas mon regard qui flamboie, mes lèvres qui s’amusent à te voir rassembler les vestiges de notre passé, dont je sais que malgré tout, tu as gardé quelques traces. La folie de nos jeunesses. Nous sommes plus sages désormais. Enfin surtout toi en l’occurrence. « Moi ? » Innocence feinte, évidemment, qu’on bonne perfide, je tente de changer de sujet. Les années sont passées et il n’y a rien de vraiment grave à avouer pourtant, même si le plaisir de te malmener un brin est bien plus grand. « Le quoi ? C’est quoi ce truc ? » Je prends un air effaré. Deirdre, poser ses pieds dans un club de strip-tease. « Tu me prends pour qui ? » Dis-moi donc, ça m’intéresse. Car finalement, personne ne sait vraiment. .  

Bien évidemment Liam est fourbe, manipulateur. Mais il reste un petit joueur comparé à moi. Je l’écoute donc avec attention, un mince sourire aux lèvres. « Ils ont des prostituées dans cet endroit ? Je croyais que c’était illégal. » Après tout, rien n’autorisait cela dans notre pays. Et les clubs de strip-tease n’avaient rien à voir, c’était un amalgame un peu trop facile. « Je pensais pas que tu fréquentais ce genre de femmes. » Je ris doucement. Après tout, tu es un homme jeune, beau, riche, séduisant, tu pourrais avoir qui tu veux puisque tu m’as eu moi. « Mais bref, à part tes frasques étranges, comment tu vas ? » Après tout, nous n’étions pas là pour parler du passé n’est-ce pas ? Et j’espérais secrètement que tu passes à autre chose. 

Une adversaire de taille, voilà ce qu'était Deirdre. Si Liam ne s'était pas retrouvé à la Eliot House tout de suite alors qu'il étudiait à Harvard, c'est parce que malgré son esprit tordu et sa tendance à toujours tiré une situation à son avantage, son degret de fourberie et son côté manipulateur, était au plus bas comparé à d'autre élèves. Deirdre ce plaçait plutôt en tête de liste dans le petit groupe de comploteur qui avait régné par le passé dans la confrérie des Elitistes. Elle était douée dans ce qu'elle faisait et Liam l'avait toujours admiré pour ça, pour cette façon de ne jamais perdre les pédales et d'avoir toujours les bonne cartes en main. Un fin sourire sur les lèvres, il prenait plaisir à la voir jouer ce petit coup de poker, prenant un avantage sur lui. " Mentir à un homme de loi l'est également." Aprés tout il était avocat, ça devait comptait non ? A cet instant il était presque sûr qu'elle n'avouerais pas. " J'ignorais qui elle était. Sinon je ne l'aurait pas touché" répondit-il en gardant bonne figure. " Tu compte refuser de l'admettre encore longtemps ?" demanda-t-il avec un grand sourire sarcastique. " On sait toi et moi que la seule véritable façon de me distraire pour me faire changer de sujet c'est le sexe. Comme ni toi ni moi ne somme disposer à en venir là, c'est peine perdu Darkness." Un surnom qu'elle n'avait pas dût entendre depuis longtemps. " Tu avais toucher le fond à ce point là ?" Il ne l'a jugeait pas. Il n'avait pas pitié non plus. Il regrettait juste qu'elle ait dût en venir à faire ça. " Tu aurais dût venir me voir avant. "

Liam est un homme ambitieux, tenace, féroce. C’est en partie ces raisons qui m’ont conduites à lui. Nos ombres se conjuguaient bien mieux que nos lumières. Et ce petit duel improvisé me redonne le sourire. Tu es éraflé dans ton orgueil, déstabilisé de savoir que finalement je t’ai cueilli dans tes plus profondes faiblesses. Que l’admiration que tu vouais à cette femme, à cette créature, était en réalité dirigée vers une femme que tu avais possédé depuis longtemps. Les femmes et leurs mystères. Il n’y a rien à faire, on vous échappera toujours. Et moi plus particulièrement. « Tout est une question de point de vue. » Le bien, le mal, seulement des nuances imposées par la religion. Et moi je n’en adopte aucune, seulement celle de la puissance de la nature, et elle est loin d’être clémente et douce à certains moments. « Cela lui aurait donné moins de valeurs ? » Mes sourcils se haussent alors que mon sourire s’accentue. Tu n’avais fait que la convoiter Iris, tu n’avais jamais pu la posséder vraiment. Contrairement à Deirdre. Une seule personne mentait réellement dans cette pièce et ce n’est pas celle qu’on croit. Je ris cette fois. « Je ne suis pas en capacité de te donner cette distraction effectivement. » Bien que je ne me la refuserai pas en certaines circonstances. « Mais tu es sage désormais n’est-ce pas ? » Toucher le fond, venir le voir lui ce beau et noble prince à mon secours. Ou bien un pauvre diable. Ce sont ses propres projections que j’accueille lorsque moi je n’ai jamais souffert de mon sort bien au contraire. Je m’étais révélée en tant qu’Iris, j’avais renoué avec une part de moi que j’avais rejeté jusqu’alors. Une part sombre et bien plus langoureuse, plus fatale. Je suis un peu d’Elles toutes, en étant moi, tout simplement et j’accepte mes contrastes, là où la plupart se bornent aux œillères. « Ne t’en fais pas, si j’en ai besoin, je sais demander de l’aide. Mais alors, réponds plutôt à ma question, comment tu vas ? » Sans doute que finalement, toi aussi, tu cherches encore à échapper à cette part.