e x t a c y ★ ─
w/ @Maverick Tenenbaum

Le cœur de la colombienne était en déroute depuis cette publication Veritas qui avait tout changé dans son équilibre décadent. La balance qu’elle avait trouvé avait déraillé et pour ne pas aller s’encastrer contre un mur, Vesta devait se laisser aller dans la décadence la plus complète. Elle qui était connue parmi les siens comme celle qui avait toujours le contrôle, même droguée à quatre heures du matin, elle était en roue libre. Elle savait toujours les quantités à prendre pour ne pas faire d’overdose mais en dessous de cette limite, le champ était libre. Toutes les raves possibles et imaginables, Vesta y était et elle faisait même partie des dernières à partir. Ce soir-là, la brune portait un short court et noir, un débardeur près du corps et rien de plus. Les jupes et les maquillages complexes, tout ça, elle ne voulait plus s’en préoccuper. Elle voulait simplement danser contre les corps des autres, entrer en communion avec quelque chose de plus qu’elle. C’était presque une perte de contrôle mystique qu’elle recherchait la Vesta. La déesse du feu qui crée son foyer entre les corps qui dansent.

Et ce soir-là était la poursuite de cette recherche de déchéance. Ses origines hispaniques et son amour pour la danse la guidaient et elle bougeait avec sensualité entre les corps, se fichant de qui la touchait ou ne la touchait pas. Et alors qu’elle vogue ainsi entre les corps, elle se détourne pour aller prendre un verre mais se retrouve face à un corps. Enfin, même plutôt contre. Elle sait bien qu’elle n’est pas grande mais ça reste rare de se retrouver le nez contre le torse d’un homme. Elle a encore le souffle court d’avoir tant dansé mais elle ne sait pas pourquoi, quelque chose lui dit que le verre doit attendre, qu’elle ne doit pas laisser passer ce corps comme les autres. Elle glisse mains dans son dos et se colle contre lui, ondulant les hanches au rythme des siennes. Elle n’a toujours pas vu son visage mais quelque chose dans la rencontre de ces deux corps est d’une harmonie infinie dans le chaos de cette rave.

e x t a c y ★ ─
w/ @Vesta Borges

Promesses d’un monde reposé envolées  en morceaux, chaos, laisse-moi te redonner un baiser. Comme un pacte, de me réconcilier avec mes folies, d’adopter mes plus sombres contrastes. Mon corps ne bat que dans l’excès, la peau ne se dresse que sous les substances. Avide des drogues, avide des alcools, pour oublier l’encre que toute la journée je n’ai de cesse de verser. J’évolue dans le lugubre. Dans le trépas, dans les histoires de fantôme, oubliant au passage mon cœur désormais brisé en morceaux. Fardeau un peu trop lourd pour ton corps esquinté Tenenbaum. On ne m’y reprendra plus, à imaginer des lignes à deux, des projets à deux, une vie plus rangée. Trop étriquée pour mes ombres. Trop ordinaire pour mes couleurs. Et j’emmerde le monde. J’emmerde Marla qui est venue me balancer ma fantaisie à la gueule. Elle était bien heureuse de s’abriter sous mes couleurs, de respirer mes folies, de se dresser à l’assaut de mes phalanges. Et maintenant ? C’est son corps qui frissonne, sa tête qui s’agite à la prononciation d’un autre nom. Son propre fantôme. Et moi, je suis trop con. Mais c’est pas nouveau. Entre projet poney, tipi à l’indienne et poltergeists, boucles travaillées des index de Billie dans mes cheveux, je m’enfuis. Je me tire de moi-même pour retrouver mes vieilles habitudes. Hangar improvisé, musique qui pulse, faisant tressauter jusqu’à l’intérieur de mes oreilles, ma cage thoracique qui martèle et mes plaques de métal sans doute qui protestent. Pas d’excès les médecins ont dit. J’ai toujours eu cette certitude de ne pas voir le temps défiler avant mon dernier souffle. Alors, laissez-moi m’embraser. Laissez-moi m’oublier. Carrure imposante dans les corps emplissant le décor. C’est le noir qui me pare à défaut de mes couleurs habituelles. Oubliées les paillettes, elle ne mettrait que trop d’Elle dans le tableau. Crinière lâchée et barbe de trois jours, je suis une pâle copie de Wolverine, les griffes d’acier en moins, un simple verre en guise d’arme. Plusieurs shots enfilés, et passons désormais au cocktail. Je manque de came. Mes yeux sont las, le sourire de façade. Et c’est le réconfort inattendu dans mon dos, des courbes graciles mais fortes qui m’empoignent, elle danse avec un inconnu, un anonyme parmi les fêtards. Et j’enlace ses phalanges sur mon ventre, j’amorce le mouvement, un mince sourire aux lèvres, véritable cette fois. Rien de mieux qu’une surprise pour adoucir les peines. Je prends ta main étrangère, je la soulève dans les airs pour faire demi-tour sur moi-même afin de révéler les visages, de contempler tes traits durs et précisés, on dirait qu’on t’a dessiné à l’encre, que c’est l’acier qui t’anime. Et mes paumes reposent sur tes hanches, je viens te soulever quelques instants du sol avant de te reposer. « On va oublier ensemble ? » Promets.

e x t a c y ★ ─
w/ @Maverick Tenenbaum

S’accrocher à cette carrure, à cette odeur, à cette force qui se met à danser dans une langueur lente mais rythmique. S’accrocher à lui comme une bouée de sauvetage, comme si il pouvait lui rendre son équilibre. Celui qu’Edgar lui avait fait perdre. Elle était bien, elle, dans sa violence, ses boîtes de strip-tease, sa drogue et ses soirées. Tout allait pour le mieux, filait droit jusqu’à ce que ce petit garçon, car il n’était pas grand-chose de plus que ça, donne un coup de pied à sa structure comme si elle n’était qu’un immense jouet pour lui. Et Vesta avait beau avoir terrassé des hommes de deux mètres de haut, son cœur n’était pas si bien armé que ses poings. Et elle était tombée, tombée de haut – et plus bas probablement qu’elle ne l’avait jamais fait.

Alors qu’elle dérive, le front contre le dos de sa bouée, il se retourne. Elle sent ses mains sur ses hanches et n’a pas un instant de peur, de méfiance… rien. Elle se sent décoller du sol et sourit légèrement lorsque les lèvres de son cavalier viennent s’approcher de son oreille. Oublier ensemble ? Vesta n’aurait pas pu rêver mieux. Il avait lu en elle et c’était délicieux de se sentir vue de la sorte. Elle relève les yeux vers lui en glissant une main dans sa nuque, continuant à danser, instinctivement, même si son âme est en train de se plonger dans ses yeux noirs qui semblent perdus dans une abîme similaire. Tout semble ralenti et bourdonnant autour d’eux, il n’y a plus que cette rencontre qui existe. Leur rencontre et leurs détresses respectives.

Souplement, elle lui grimpe dessus pour avoir son visage à sa hauteur. Ses deux jambes accrochées à sa taille, ses bras autour de ses épaules, elle glisse le bout de ses doigts sur son visage, le caressant en découvrant ses finesses et ses aspérités. Elle finit par se serrer un peu plus fort contre lui, approchant ses lèvres des siennes. « Oublier le monde jusqu’à ce qu’il… brûle. » Le feu avait toujours fait partie de sa vie, elle en aimait la beauté, elle portait le nom de la déesse du foyer, elle avait même été dans un incendie quelques semaines auparavant et en portait encore de légères traces sur ses bras, mais c’était sa détresse, plus que jamais, qui lui avait donné envie de voir le monde autour d’elle se consumer dans les flammes. Le souffle de l’homme contre ses lèvres devenait enivrant, l’instant durait. Comme deux félins sauvages qui se matent avant d’attaquer, faisant durer l’instant jusqu’à fondre l’un sur l’autre. Et elle finit par céder la belle, prenant ses lèvres, affamée déjà de ces lèvres qu’elle découvrait.

e x t a c y ★ ─
w/ @Vesta Borges

Et parfois sans que tu ne comprennes pourquoi, l’alchimie naît. C’est la rencontre de deux solitudes, les failles qui se complètent, on se dévore mutuellement pour mieux s’embraser ensemble. On passe pas par les mots, les confidences, mais c’est tout aussi thérapeutique de laisser les corps parler. Le tien s’empare du mien, féline en voltige et moi Colosse apprivoisé lorsque tes jambes fines viennent envelopper ma taille. « T’as de quoi t’amuser encore plus ? » Tu sais de quoi je parle. De ces excès qui viendront combler nos frasques, emplir nos entailles, de l’alcool, de la drogue ou bien même du sexe. Dans le mouvement, on oublie. On s’oublie. On les oublie et même le monde autour. Mon sourire s’élargir lorsque tu évoques le feu. Je t’imagine déesse des flammes, sorcière des cercles, tu les apprivoises, tu les fais naître pour mieux leur permettre la danse. « Moi je préfère quand il explose. » Le feu mais bien plus fou, bien plus impulsif. Et tu sembles sur la même longueur d’ondes alors que tes lèvres viennent rencontrer les miennes, mes paumes qui viennent soutenir ton corps contre le mien, laissant mon épiderme prendre contact avec le galbe de tes fesses. Je connaîtrai sans doute mieux ton corps que ton prénom. Les identités n’apportent plus vraiment de toute façon. C’est qu’une carapace, qu’une apparence derrière laquelle on se cache, on s’oublie un peu plus. Je laisse ton monde emplir le mien, et le tien conquérir le mien, imprévisible amazone, flamboyante féline, et dans la pulsion de nos langues, je sens la détresse de ton monde se répandre dans le mien. Mes phalanges remontent sous les reliefs plus osseux de ton dos, marquant de mon empreinte ta colonne vertébral, ce fil invisible qui nous permet pourtant encore de tenir debout, de ne pas flancher face à l’adversité, face aux blessures, face aux provocations de ce monde pour nous détruire un peu plus.

e x t a c y ★ ─
w/ @Maverick Tenenbaum

Si seulement il savait... la belle a de quoi s'amuser d'office, de par son métier. Lorsqu'il la prend contre lui, elle peut libérer une main pour aller chercher une pochette entre ses seins. Les stroboscopes permettent de rendre le geste discret même si elle dépasse tout le monde à présent grâce à la carrure du beau brun. Une pilule disparaît entre les lèvres de la belle, la deuxième vient se poser sur sa langue avant qu'elle ne prenne à nouveau les lèvres de son compagnon de détresse. La seconde pastille voyage au bord de sa langue jusqu'entre les lèvres avides du bel inconnu. Vesta sourit en caressant ses joues et son cou musclé. Il est beau, dans sa détresse et dans sa force. Elle pose son front contre le sien, le souffle haletant du désir qui vient lui tordre les reins. « Qu'il explose ce monde... » dit-elle à son oreille avant de déposer une série de baisers le long de sa nuque. Ses mains vont chercher fébrilement en-dessous de son t-shirt pour sentir sa peau, sa poitrine se presse contre son torse et elle essaie tant bien que mal de disparaître dans ses bras. Le monde s'était arrêté autour d'eux, la soirée n'était devenue qu'un gigantesque bourdonnement et si ils pouvaient en être les deux princes des ténèbres, Vesta signerait sans hésiter. Relevant son visage de sa nuque, elle replongea son regard dans le sien, posant à nouveau ses mains sur ses joues comme si elle avait peur qu'il disparaisse ou qu'il n'ait jamais existé. Un gémissement de plaisir lui échappa au coeur de leur baiser quand elle reprit ses lèvres. « Ne me lache pas... » Pas ce soir. Jamais peut-être. Ses jambes se resserrèrent légèrement sur lui. Elle ne voulait faire qu'un avec lui. S'accrocher. Se mêler sans réfléchir. Foncer. Ensemble.

e x t a c y ★ ─
w/ @Vesta Borges

Et sous ton pouvoir je m’absous. Paupières qui se ferment délicatement, un sourire qui vient se répandre à mes lèvres lorsque l’amertume de la drogue se dissout sous ma langue. Je sens la substance m’emplir, agir déjà et le poids sur mes épaules semblent tout de suite plus léger. Je sens que tu m’accompagneras dans ces enfers et je ne demandais finalement que ça, une alliée, une acolyte pour les flammes qu’on sèmera lors de notre passage. Ta bouche vient de nouveau rencontrer la mienne, et je nous laisse tourner sur place, pour donner plus de folie au mouvement encore. « Oui. » que je souffle avant de tourner encore. On y tient plus vraiment, on y a pas notre place, alors on se la fraiera de gré ou de force, quitte à tout exploser au passage. Je me doute que comme moi, toi aussi, tu ne rentres pas vraiment dans les cases. Je sens mon souffle s’accélérer sous l’effet du cachet mais aussi sous l’assaut de tes mains qui viennent explorer ma peau, de tes lèvres qui viennent me parsemer de baisers, je sens le désir monter, en fulgurance lui aussi. « Je ne te lâche pas. » que je répète avant de faire quelques pas, de nous entraîner dans un recoin plus sombre, un endroit juste pour toi et moi. Laissant ton dos prendre appui contre le mur, je laisse mes mains explorer le contour de tes hanches, et je serais tout à fait capable de te prendre là dans un coin, mais j’ai envie de plus, bien plus que ça. « On se casse de là ? » Allons découvrir nos folies, laisser exploser ce monde, encore et encore.

e x t a c y ★ ─
w/ @Maverick Tenenbaum

Un rire lui échappe lorsqu'ils tournent tous les deux. Deux enfants sauvages qui se sont trouvés dans cette nuit brillante de lumières multicolores. Elle prend ses lèvres toujours de plus belle et elle se perd dans cette instant. Elle ne sait plus où est le sol ou le ciel, elle n'a pas besoin de le savoir. Seule la présence de cet homme, sa respiration dans son oreille, son souffle sur sa peau, la chaleur de son torse qui contraste avec le béton glacé dans son dos. Elle a envie de hurler comme une louve avec lui sans plus penser à tout ce monde qui les entoure. Et c'est comme si il lisait dans ses pensées lorsqu'il lui propose de quitter les lieux. Elle mord légèrement sa lèvre inférieure comme pour exprimer à quel point son oui et enthousiaste. Mais pour partir, il fallait interrompre les baisers et ça, c'était compliqué que prévu. Le plaisir de l'embrasser était en effet terriblement enivrant et même addicitif. Il avait quelque chose d'animal, de fou, qui était contagieux. Elle voulait être sa louve, sa panthère, sa fauve pour ce soir. « Ok.. On se casse. » dit-elle d'une voix un peu essoufflée, comme si elle profitait de son essoufflement pour parler. Elle ne connaissait toujours pas son nom. Si elle savait... Il portait le nom d'une vague et elle avait le nom d'une déesse de feu. Le tsunami et le volcan qui se rencontrent. Ils feraient trembler terre et ciel ensemble de leur rugissements. Pour le faire tenir sa promesse de ne pas la lâcher, elle vient grimper sur son dos, bras autour de son cou et jambes autour de sa taille. Elle se sent bien en hauteur. Petite carrure qu'elle est sinon. « Embarque-moi... » dit-elle à son oreille avec un sourire avant de nicher son visage dans son cou pour y laisser mille baisers et morsures.  

e x t a c y ★ ─
w/ @Vesta Borges

C’est pour tromper la solitude que je suis venu laisser parler mon corps par la danse. Au milieu d’anonymes, au milieu du tumulte, j’essaie simplement d’oublier les démons qui viennent me murmurer des idées plus perfides une fois la nuit venue. Je tente d’apaiser les plaies, d’éteindre le feu, et d’oublier les lambeaux, vestiges de ce qui fût autrefois mon ego. J’ai cru tromper le monde en voulant changer mais je me suis surtout trompé moi, c’est ça la réalité. Je ne suis pas fait pour être sage et encore moins posé. C’est le sort qui est venu me gueuler aux oreilles que ce genre de trajectoires me concernant c’était pas possible et que finalement je l’avais bien mérité. Après tout, combien de cœurs j’avais piétiné au profit de mon égoïsme et de ma prétendue liberté. Je ne mérite de récolter que ce que j’ai semé, et je dois rester ce pour quoi je suis promis, un enflammé, un dévoreur d’âmes, un fils déchu promis au diable et non pas à une entité plus céleste. Ici c’est la vie, pas le paradis, alors autant la cramer tant qu’il est temps. Et pour sceller ce pacte, j’ai trouvé l’alliée la plus parfaite, aussi inattendue que tu peux l’être. Tes lèvres viennent me dévorer alors que je me lasse pas de sentir mes mains venir t’explorer, mais j’ai envie de plus, de plus d’aventures, de plus de folies avant de succomber. Je viens prendre ta main, te portant toujours, te proposant de nous barrer de là, chose que tu ne tardes pas à accepter. Alors je te fais glisser dans mon dos, et je me barre en courant, me marrant comme un fou, je m’en bats de ce qu’on pensera, y’a que la course de mon cœur et du tien dans mon dos qui comptent, nos souffles en otage, nos sens en torpeur dans les artifices des drogues, pupilles dilatées pour plus voir le morne, seulement les lueurs et au cœur de la nuit elles sont nombreuses, on fonce sur ma bécane avant d’avaler quelques kilomètres de bitume. On se retrouve en bord de mer où les néons clinquants d’une grande roue viennent colorer la pâleur de l’océan dans la nuit. C’est beau, insolite, coloré, un brin merdique. « Tu veux faire quoi en premier ? » De quoi s’éclater, oublier nos fantômes et brûler, encore et toujours.

e x t a c y ★ ─
w/ @Maverick Tenenbaum

C'est bon de se sentir emportée, comme par un vent puissant. Ce petit coeur brisé qu'elle traîne qui s'allège un peu, enfin. A l'arrière de sa bécane, elle s'accroche d'abord à sa taille avant de poser ses mains sur ses épaules et de se mettre debout sur les reposes-pieds. « Wooooooooooooooouhouuuuu ! » rugit-elle en retirant ses mains de ses épaules, ne tenant en équilibre que par l'appui de ses jambes contre son dos. Elle écarte les bras et rit, follement. Elle pourrait mourir vu la dangerosité du geste mais elle mourrait avec le sourire aux lèvres et la douce folie dans les yeux.

Finissant par ce soir rassoir, elle pose sa joue contre son dos avec un sourire. Parfois, on tombait juste sur la bonne personne. Ni plus ni moins. Descendant de la moto une fois à l'arrêt, elle grimpe sur la digue et regarde la mer. Le vent ébouriffe violemment ses cheveux et le froid s'engouffre dans sa tenue légère. Elle rit, ivre d'alcool, de drogue et d'excitation. Elle le regarde. Quoi faire d'abord ? Elle prend son visage entre ses mains et vient prendre ses lèvres, lentement, langoureusement, ses doigts glissant dans ses cheveux et dans sa nuque.  « Je crois que j'ai très envie de toi... » dit-elle en se serrant contre lui, sentant déjà la bosse dans le pantalon qui ne démentait pas que c'était réciproque. « J'ai envie que tu me prennes... sauvagement... puis qu'on partage une clope... qu'on pète une vitrine au nom de l'anarchie... que tu me dises à l'oreille ce que tu changerais dans le monde en fumant des joints... avoir ta tête posée sur mes seins et que tu ronronnes comme un chat... baiser... longtemps... et peut-être se faire tatouer au petit matin ? » 

e x t a c y ★ ─
w/ @Vesta Borges

C’est la folie qui nous aspire, qui nous dévore à chaque instant un peu plus. On retient nos souffles pour mieux plonger dans cette spirale virevoltante, semant nos flammes au passage. Je me gausse de la puissance du moteur sous mes mains, et de la vitesse qui nous emporte avec violence. Sourire qui vient naître sur mes lèvres lorsque je te sens défier la rationalité, tu ne t’éprends que davantage du danger, vient l’embrasser à pleine bouche, les bras déployés. Et moi je ris dans mon casque. Parce que t’es comme moi. Parce que t’as rien à perdre, rien à regretter. Je crois bien avoir trouvé une personne aussi folle que je peux l’être. Je reviens vers cette fête foraine où je m’étais rendu une fois avec une amie, m’arrêtant un peu avant, afin que nous puissions contempler ce spectacle étrange, à la joie trop forcée, tout en contraste avec la brutalité naturelle de l’endroit. Je suis curieux d’entendre tes plans, de savoir ce qu’il se passe au milieu des flammes qui dansent, dans les recoins de ta tête. De me lier à toi, sans même connaître ton prénom. Excitation qui monte alors que je t’écoute me livrer tes plans. « J’ai toujours aimé les chats. » Ridicule dans nos chaos. Je suis plus effrayé par mon idiotie depuis bien longtemps. Ma main qui attrape de nouveau la tienne pour t’entraîner sur la plage désertée, les vagues pour seules témoins de nos folies déployées au milieu d’une nuit de plus en plus noire. J’aperçois une grotte, un endroit retiré que je viens éclairer par la lumière crue de mon écran de smartphone. Je laisse mes bras encercler ta taille, posant mes lèvres sur les tiennes pour nourrir davantage le brasier. Quelques pas de plus nous conduisent à l’abri d’une petite grotte où gît au centre les restes d’un feu de camp et quelques soirées passées.