Je guette la réaction de Nixon. J’espère qu’il rentre dans mon jeu ! Mon souhait est qu’il se change les idées. Même si je le sens moins hanté par rapport aux premières minutes que l’on s’est vu. Il y a encore du chemin à faire. Mes muscles se décontractent en voyant qu’il ne cherche pas à me rendre l’appareil.

Ce n’est pas encore ça, hein ?

Je ne perds pas mon sourire mais je réfléchis à une idée pour lui changer les idées. Une meilleure. Je pense alors au repas de ce soir, je me rends compte que je suis partie un peu vite dans l’eau sans penser comment on va survivre tout le week-end.

Mes pensées sont vite dispersées quand je sens la force de Nixon sur ma tête et me faire plonger dans l’eau subitement. Par réflexe, je me tiens à lui, mes mains aggripent ses avant-bras alors que je remonte à la surface. Je tousse tout en riant.

«  T’es vraiment sournois !  »

Mon regard rencontre le sien, je ris à plein poumon une fois que j’ai repris mes esprits. Au final, je me suis inquiété pour rien ! Il est là le Nixon que je connais !

«  Allez, viens par-là toi !  »

Je place mon bras derrière son dos, l’autre tenant toujours son avant-bras. J’utilise ma force pour nous plonger tous les deux dans l’eau. La fraîcheur de l’eau est vraiment agréable. Je suis obligé de lâcher prise pour remonter à la surface. Je ne peux m’empêcher de rire à plein poumon, amusé par ce combat.

Je m’éloigne en nageant jusqu’au ponton, remonte et m’assoit sur le bord. Je pose mes mains en arrière, offrant mon corps au soleil pour me réchauffer. Mon regard se pose sur Nixon.

«  Une petite bière, ça te dit ?  »

je jette un regard sur Nixon lorsque je sens sa présence à côté de la mienne. Une part de moi se méfie qu’il essaie de se venger à nouveau. Je lézarde au soleil, espérant sécher un peu. Mon regard se porte évidemment sur Nixon, m’amusant à voir à quel point il est trempé. Mon sourire ne fait que de grandir alors que nous échangeons :
«  Faut acheter tout ce qu’il nous faut, ouai !  »

Je me redresse pour me préparer à aller acheter ce qu’il nous faut quand je vois que Nixon perd son pantalon sous le poids de l’eau. Je me mets à rigoler et vient lui tapoter le torse pour le taquiner. Mon regard se plante dans le sien, avec un sourire à présent enjôleur :

«  Attends ce soir avant de te mettre tout nu !  » lui lançais-je accompagné d’un clin d’oeil.

Puis je le dépasse pour récupérer mes affaires en mode petit poucet. Je jauge deux secondes la situations, me disant que de monter la moto avec le cul mouillé, c’est pas ouf. Alors je retire mon caleçon et le jette sur le pas de la porte avant d’enfiler mon pantalon.

«  Allez, go ! On a de la bière et de la bouffe à acheter.  »

Je fais gronder le moteur pour taquiner Nixon le temps qu’il puisse me rejoindre à son tour pour qu’on fasse quelques courses.

[…]

La bière est encore tiède quand elle me traverse le corps. Mais ça fait tellement du bien maintenant que nous sommes dans le chalet. La table est pleine de nourriture, pas forcément ce qu’il a de mieux pour une bonne santé mais ce week-end, on est pas là pour manger de la salade. C’est bien pour ça que j’ai apprécié le repas qu’on vient de se faire.

Je laisse Nixon le choix de ce qu’on va regarder à la télévision, je me cale sur le canapé en m’entourant du plaid qu’a laissé la gérante. J’attends que Nixon me rejoigne, histoire de finir la soirée tranquille. Je navigue sur internet pour voir ce qu’on pourrait faire demain. Est-ce qu’on reste au chalet tout le week-end ? Ou repas-t-on dans un autre endroit ? Même si je n’ai pas mon passeport, l’Amérique reste vaste…

Et au pire, j’aime bien être ici.

J’ai mon meilleur ami avec moi et de la nourriture. De quoi bien profiter ! Je pose mon regard sur Nixon, inquisiteur : «  Tu as envie de quoi, ce week-end ?  » je lui demande en espérant que ça lui donne des idées.