@Darius Steward
En quittant le bureau, avec tes collègues vous vous décidez de vous rendre dans ce bar qui diffuse uniquement des matchs de baskets. L’ambiance y est bonne, et vous serez entourés de grands fans comme vous. Ce soir, ce sont les Chicago Bulls qui doivent affronter les Knicks de New York. Cela promet d’être un match follement intéressant. Assis à une table en hauteur, vous respirez la bonne humeur. Il est hors de question de parler de boulot. Une fois que vous quittez le bureau, vous laissez tout ça là-bas. Vous aimez le fait d’être plus que des collègues. Il faut alors se connaître, parler de tout et de rien. Parler de sa vie privée sans avoir à craindre d’être jugé. Entre vous, il n’y a pas de chichi. Vous n’êtes pas comme ces commères qui font de leur boulot une télé-réalité. Vous avez le souci des autres, et vous vous soutenez. Même s’il vous arrive de vous battre pour obtenir certains projets. Mais fort heureusement, vous avez chacun vos spécialités. Toi c’est l’aménagement des maisons et bâtiments déjà existants. T’aimes reconstruire à partir de quelque chose qui existe déjà. Donner comme une deuxième vie. Avant que le match ne commence, vous avez passé commande : boissons et tout ce qui va avec. Vous comptez bien rester là jusqu’à ce que vous vous rendez compte qu’il est tard et que demain vous avez du travail qui vous attend.

The Monstarz était rapidement devenu l’un de ses endroits favoris de Boston. Exclusivement dédié au basket, le bar avait réussi à attirer les passionnés de ce sport et Darius en faisait partie. Ici, il venait assister à la plupart des matchs des Chicago Bulls, son équipe favorite. Arborant fièrement son maillot de l’équipe d’Harvard – floqué du numéro 19 et de son nom « Steward » - le jeune homme était arrivé trop tard pour se trouver une place assise. Tant pis, il resterait debout près du bar.

Autour de lui, autant de fan new-yorkais que de supporters des Bulls. S’il n’avait pas prévu de jouer des coudes ce soir-là, il saurait se faire entendre. Il avait encore plusieurs minutes devant lui avant que le match ne commence, alors, pour patienter, le jeune homme commanda un Long Island qu’il expédierait au coup d’envoi. De toute façon, ce verre ne serait que le premier d’une longue série. Ce genre de soirée suivait finalement toujours le même pattern ; alcool, basket, dodo. Mais Darius avait le luxe de ne pas avoir à craindre le lendemain ; il n’avait pas cours.

Darius est appuyé contre le bar pendant qu’à la télévision, les sponsors martelaient leur message pendant les dernières minutes de pub avant le match, lorsqu’il reconnut dans le coin de son champ de vision une silhouette brune qu’il reconnaissait souvent dans le coin de son champ de vision. Il la regarda, puis le fit un machinal signe de tête, poli, alors qu’il ne connaissait même pas son prénom. Tout ce qu’il savait, c’était qu’elle assistait à quasiment tous les matchs de l’équipe des Crimson d’Harvard.

@Darius Steward
Plus l’heure du début de match approche, et plus les lieux sont en train de se remplir. Vous êtes bien heureux d’être arrivés avec un peu d’avance, et de ne pas devoir rester debout durant tout le match. Ça aurait été terriblement long, même avec des bières en main. Ton dos n’aurait très certainement pas supporté de rester aussi longtemps debout sans vraiment bouger. Surtout si tu comptes rentrer à pied chez toi. Et tandis que tu jettes un rapide coup d’œil autour, tu vois près du bar Steward, le numéro 19 de l’équipe de basket d’Harvard. Tu ne le connais pas personnellement, mais à force de suivre cette équipe depuis autant d’année, tu as mémorisé le nom et le numéro de tous les joueurs. Rares sont les matchs que tu as pu louper, et visiblement, ta présence presque constante n’a pas passé inaperçue. Le joueur de ton ancienne université te salue de lui, et tu lui souris en guise de réponse.

Quelques instants plus tard, vos verres se sont vidés. Tu te décides alors de te lever et d’aller passer une nouvelle commande. Le retour avec tous ces verres sera un véritable défi, mais pas insurmontable. Tu t’exerceras à la gymnastique des doigts, et beaucoup de contrôle. Arrivé au bar, tu demandes cinq bières et sors le premier nom qui te passe à l’esprit. À côté, il y a ce joueur dont tu as pu suivre l’évolution. « Salut, je m’appelle Aimée. » Sourire aux lèvres, tu lui tends une main pour officialiser votre rencontre, car seule toi le connaît de nom. « Tu viens supporter quelle équipe ? »

Le premier quart-temps venait à son terme ; douze minutes de jeu intensif où les Chicago Bulls avaient – tout naturellement – imposé leur rythme à leurs adversaires. Si sur le papier, ce match était pressenti comme un énième choc entre deux adversaires historiques, il n’était dans les faits qu’une démonstration de force de la part des Bulls. Dans le poste, les annonceurs avaient pris le relais, ce qui avait libéré les clients du bar jusqu’alors accrochés au résultat. De part et d’autre de Darius, les gens faisaient des allers et retours au bar pour se réapprovisionner en bière et autre alcool. Darius imite les autres, et il s’apprêtait à recevoir son second verre lorsque la brune s’approcha de lui. « Salut, Darius » dit-il pour se présenter alors qu’elle connaissait déjà son prénom. Imitant son geste, il vint ensuite lui serrer la main. « Pour les Bulls » , quelle question, pouvait-on réellement supporter une autre équipe ? « Et toi tu es pour qui ? Pas pour les Knicks j’espère » fit-il sur le ton de la rigolade même si, au vu du score du match au premier quart-temps, il valait mieux supporter les rouges que les bleus. D’un coup d’œil, le jeune homme avisa les boissons qu’Aimée était venue chercher. « Tu bois quoi ? Je te paie un verre ? » demanda-t-il finalement.