Dimanche soir. Cela aurait pu signifier le début d'une nouvelle semaine de cours, avec tous ces profs bien chiants et ainsi de suite, ais non. Avec l'explosion, les cours ne reprenaient pas avant mars. C'est bon çaaa hein ? Oui je sais, je perds de plus en plus la fibre travailleuse. Mes études ? Ouai, j'savais qu'elles étaient super importants car j'avais pas envie de finir comme mes parents dans les banlieues louches de Chicago ou autre ville des Etats-Unis. Mais bon, j'dois vous avouer que mes pensées en ce moment ne sont absolument pas tournées vers les études de socio ou bien vers les langues. Ah non, ça je peux le certifier. Disons que j'préfère penser à Hendrix.. ça c'est vachement plus intéressant ! D'ailleurs, c'est en songeant à lui, à tout ce qu'on avait vécu et à la peur de ne plus jamais le revoir qu'une pensée s'était imposée dans mon esprit : fallait que j'le fasse. Fallait que j'arrête de repousser le d-day parce que là.. ça faisait quasi trois mois. Trois mois que normalement il m'était fidèle et malgré tout ce qu'il me disait j'comprenais si il pensait que le temps était long quoi.. Comme j'étais une fille, j'voulais que tout soit parfait. Après tout ce serait comme une seconde première fois.. vu que je n'avais pas franchi le cap avec un homme depuis mon viol (on exclue Kol hein, j'étais légèrement bourrée euke ?). J'avais pas envie d'en avoir un mauvais souvenir. Alors j'avais eu l'idée de le faire symboliquement le jour de la saint valentin. Pour nos trois mois, parce que ce serait mon cadeau (ouaiii je suis une rebelle moi, j'fais pas plaisir aux commerçants en allant acheter des trucs, j'fais moi même le cadeau ->) et puis.. parce qu'on sera sûrement à une soirée contre st valentin avant d'être juste nous deux. Disons que ça nous mettra carrément dans l'ambiance. Mais j'avais beau trouver cet enchaînement génial, j'voulais quand même un avis.. Assise sur mon lit, j'appela Charlie qui devait être dans notre salle de bain. Charliiiiiiie ramènes toi, j'dois te parler !

Dimanche soir. Autant dire que j'avais encore la tête dans les fesses après ma soirée de la veille. Il faut avouer aussi que je n'y avais pas été de main morte. Fumette et alcool toute la soirée et j'avais pas fini tôt. On pouvait même pas dire que j'avais fini tôt le matin, c'était dire. Du coup, j'avais passé la plus grande partie de ma journée au lit, à tenter de récupérer pour avoir une tête normale demain en cours. Avant de me souvenir qu'on avait pas de cours vu qu'on était en plein pendant les "vacances" accordées par le doyen suite à l'attentat. Bref, ça ne changeait pas les choses, je préférais avoir une tête normale le lundi matin. J'étais tranquillement en train de me redonner figure humaine dans la salle de bain (à savoir en train de me brosser les dents pour ne pas que la prochaine personne qui me parle tombe dans les pommes) quand j'entendis ma douce et délicate colocataire Bri m'appelait. Charliiiiiiie ramènes toi, j'dois te parler ! Autant dire que son cri résonna douloureusement dans ma tête pas franchement remise de ma soirée. Je me dirigeais pourtant vers sa chambre sans montrer ma douleur, ou presque. "Qu'est ce qu'il y a Brioche?"

Moi douce, calme, silencieuse ? Faut pas déconner non plus. Pis si quelqu'un vient de se plaindre de mon cri en venant à ma porte, j'lui sors que j'suis vice présidente et puis qu'il vienne pas chercher des noises. J'pourrais lui mener la vie dure haha. Nan, j'déconne, chuis pas comme ça. Le pire c'est que limite j'pourrais m'excuser du bruit occasionné. C'est pas terrible ça ? J'suis trop gentille ça. Ce sont les séquelles de la quincy house. J'avais beau adorer cette maison (ça c'est si neva lis par hasard ce rp huhu) je n'en faisais pu du tout partie. Ma vraie maison, ma vraie famille, celle à qui j'appartenais véritablement c'était la mather house. Depuis septembre, depuis que j'étais rentrée dans cette maison, j'avais l'impression d'avoir plus évolué que dans tout le reste de ma famille. Chez les Quincys, certes, ça avait été cool, mais chais pas.. c'est pas du tout la même ambiance on va dire. Les mathers c'est le bien c'est tout huhu. Finalement, je n'eus pas à attendre longtemps que Charlie se ramène, juste quelques secondes. "Qu'est ce qu'il y a Brioche?" Arg, elle aussi elle m'appelle comme ça désormais. Faut croire qu'ils s'étaient tous donné le mot pour me donner ce ptit surnom attendrissant.. J'ai besoin de ton avis sur quelque chose qui me concerne directement.. pis qui concerne aussi Hendrix. Et j'pense que tu es l'une des personnes qui peut le mieux me conseiller là dessus. Je me redressa et l'invita en tapant sur mon lit à s’asseoir à côté de moi. Bon, comme tu le sais, on va bientôt fêter nos trois mois ensemble.. le jour de la saint valentin tout pile. On avait même pas fait exprès haha. Et du coup, j'aimerai marquer ce jour d'une pierre blanche.. et lui offrir ce qu'il veut si tu vois c'que j'veux dire.. ? lançais-je hésitante. Est-ce que Charlie allait comprendre de quoi j'parlais ou pas ?

J'adorais appeler Bri Brioche, juste pour l'embêter. Mais bon, elle avait de la chance, c'était de l'embêtement affectueux, rien à voir avec ce que je pouvais faire subir aux personnes que j'aimais pas. Quand au doux et délicat, je pouvais pas me plaindre, j'étais à peu près aussi douce et délicate qu'elle, surtout que j'hésitais jamais à mettre les pieds en plein dans le plat. En plus, j'étais assez bordélique donc je dois dire que j'avais plutôt de la chance que ma coloc me supporte toujours. Mais bon, je le savais que j'avais trouvé une perle de coloc avec Bri-bri. C'est pourquoi j'avais presque pas râlé quand elle avait crié. "J'ai besoin de ton avis sur quelque chose qui me concerne directement.. pis qui concerne aussi Hendrix. Et j'pense que tu es l'une des personnes qui peut le mieux me conseiller là dessus." Connaissant un peu leur histoire, on avait deux options: le sexe ou la drogue. Deux options où j'étais assez fine connaisseuse il fallait l'avouer. Quelque soit le sujet, elle avait bien fait de me demander conseil. Je m'assis sur le bord de son lit comme elle me l'avait invité, l'écoutant avec attention. "Bon, comme tu le sais, on va bientôt fêter nos trois mois ensemble.. le jour de la saint valentin tout pile. On avait même pas fait exprès haha. Et du coup, j'aimerai marquer ce jour d'une pierre blanche.. et lui offrir ce qu'il veut si tu vois c'que j'veux dire.. ?" Oh que oui je voyais de quoi elle parlait. Alors c'était bon, elle voulait sauter le pas. Je lui adressais un sourire coquin et un petit clin d'oeil. "Alors tu serais prête Brichounette? Prête à sauter le pas? Tu veux des conseilles? Ou que je te coach? Dis moi, je m'réjouis de t'aider! " Ben oui, j'étais contente de voir Bri retrouver confiance en elle et envers les hommes assez pour sauter ce pas avec son chéri.

La réaction de Charlie ne se fit pas attendre. Son clin d'oeil et son sourire malicieux me fit comprendre qu'elle avait très bien percuter comment j'voulais marquer cette journée d'une pierre blanche. De toute façon, avec ma coloc, j'pouvais vraiment parler de tout. C'était comme avec notre deuxième coloc Inès. Bon, j'étais ptete plus proche de Charlie qu'Ines mais dans tous les cas, j'étais heureuse de partager ma chambre avec deux jeunes femmes aussi agréables l'une que l'autre. Chuis sûre qu'en plus des tas de mecs et de meufs aussi tiens, doivent m'envier de vivre avec elles tous les jours. Ca se voit que ces personnes ne connaissent que les "images" de Charlie et d'Ines. En vrai, qu'est-ce qu'elles sont bordéliques huhu.. et puis j'vous dis pas les clashs qu'il peut y avoir également. Bref, ceci n'est pas le sujet, loin de là. "Alors tu serais prête Brichounette? Prête à sauter le pas? Tu veux des conseilles? Ou que je te coach? Dis moi, je m'réjouis de t'aider! " Whut da fuck ? Comment elle m'a appelé ça ? Brichounette ? Ah nan, mais là, ça devenait vraiment weird.. j'croyais qu'avec Brioche on ne pourrait pas tomber plus bas mais en fait, tout est possible. Alors déjà, m'appelles pu comme ça, sinon tu vas te prendre un coussin en pleine tronche ! Je ris doucement avant de reprendre un peu plus sérieuse, baissant même le regard à quelques reprises. Beh disons que j'crois être prête ouai.. maintenant, comme tu l'as dit.. des conseils seraient les bienvenues. Ca fait terriblement con de demander ça je sais mais tu vois.. c'est limite comme une premiere fois.. Si on exclue Kol, jamais un homme ne m'avait touché depuis quatre ans. Que des femmes. Et disons que coucher avec une femme c'est pas le même concept qu'avec un homme.

Oui, de nombreuses personnes m'avaient proposé de partager une chambre avec elle, mais j'étais bien contente d'avoir choisi d'habiter avec Bri et Inès. Et même si parfois je pense qu'elles s'en mordaient les doigts de vivre avec moi, elles m'aimaient bien quand même. La preuve, Bri m'aurait jamais appelé pour parler d'un sujet aussi sensible si elle m'appréciait pas. J'avais fait exprès d'utiliser un surnom bien ridicule pour énerver Bri. Enfin, plutôt la taquiner. Alors déjà, m'appelles pu comme ça, sinon tu vas te prendre un coussin en pleine tronche ! Comme je l'avais pensé, ça avait quelque peu détendu l'atmosphère. Je voulais pas que ce soit un sujet tendu même si je savais que c'était le cas pour elle. Mais il fallait absolument qu'elle soit détendue si elle voulait que ça se passe bien. Sinon, ça risquait vraiment un massacre. Beh disons que j'crois être prête ouai.. maintenant, comme tu l'as dit.. des conseils seraient les bienvenues. Ca fait terriblement con de demander ça je sais mais tu vois.. c'est limite comme une premiere fois.. Elle était chou et tellement touchante à me demander ça. Mais bon, c'est vrai qu'elle était venue voir la bonne personne. "T'inquiète ma belle, tu peux me demander ce que tu veux, je ferai pas de commentaire déplacé. Enfin, j'essayerai en tout cas... "

Pour bien me connaître, faut savoir que je suis le genre de personnes avec une grande fierté. Mais genre vraiment. Si je m'engueule avec quelqu'un, j'aurai beau avoir un lien très proche avec l'autre, je n'irai pas le voir. Encore moins si c'est moi qui suis en tort. Donc, que je demande aujourd'hui, des conseils à Charlie, c'était exceptionnel. J'suis vraiment pas du genre à demander des choses aux autres, même si j'suis proche d'eux. Faut pas chercher à me comprendre, j'ai une logique plutôt particulière. Je détestais qu'on croit de moi que j'suis faible, que je suis dépendante et d'autres choses dans le même style. Voui. J'crois que c'est les restes de mon viol ça. Les répercussions de cet évènement sont encore et toujours présentes, surtout dans mon caractère. Naturellement. "T'inquiète ma belle, tu peux me demander ce que tu veux, je ferai pas de commentaire déplacé. Enfin, j'essayerai en tout cas... " Aw qu'elle est adorable. Encore heureux qu'elle ne fasse pas de commentaires déplacés. Déjà que c'était assez. gênant quand même, voire humiliant si on était dans les extrêmes, alors si elle me mettait pas en confiance, j'pourrais vraiment rien lui dire. Merci.. Je ne savais pas du tout comment commencer, comment aborder le sujet.. A ton avis, est-ce que la saint-valentin c'est un bon jour ? Je sais que ça fait niais de le dire comme ça.. mais chais pas. Ca fait trois mois.. il doit vraiment commencer à trouver le temps vraiment long.. Le pauvre sérieux.. il avait pas choisi la meilleure ptite amie.

Ouai, je pouvais être une amie de bon conseil, c'est même ce que je m'efforçais d'être pour les personnes qui m'était cher, tel que Bri. Mais si je vous aimais pas, gare à vous, je pouvais être la pire bitach que vous ayez jamais croisé de votre vie. Et j'avais un sacré tempérament, vous pouviez demander à mon frère... Mais bon, généralement, je faisais des efforts et prenais sur moi quand mes amis avaient besoin de moi, comme Bri ce soir. Merci.. A ton avis, est-ce que la saint-valentin c'est un bon jour ? Je sais que ça fait niais de le dire comme ça.. mais chais pas. Ca fait trois mois.. il doit vraiment commencer à trouver le temps vraiment long.. Je pris le temps de réfléchir à ses questions, je voulais pas lui sortir une connerie ou quelque chose qui la blesserait involontairement. Je savais que le sujet était tendu pour Brownie et je voulais y aller délicatement et en douceur. Autant dire, totalement à l'opposé de ma nature. " Ca serait niais si c'était pas vos trois mois. Là, ça a une autre signification que la fête commerciale de l'amour. Du coup, je pense que c'est une bonne date. Mais... Il est au courant de ce qui t'es arrivé?" Ben oui, c'était quand même important. Sachant que les tourtereaux avaient été de proche amis avant d'être en couple, c'était très probable qu'il le sache, mais bon, j'aimais mieux être sure que désolée par après.

J’avais tellement l’impression d’avoir seize ans et de parler avec ma meilleure amie de mon hypothétique première fois. J’étais en train de tout rédécouvrir. J’avais la désagréable sensation d’avoir des années de retard et pourtant j’pouvais rien y faire en retour. J’étais obligée de passer par là, j’ressentais le besoin d’être rassurée par quelqu’un. Et c’est tombé sur Charlie. J’aurai pu le faire avec Keyla mais j’crois bien qu’elle n’a pas la tête à ce genre de choses en ce moment donc bon.. puis parler de ça avec elle, en n’oubliant pas ce qui s’est passé avec Kol cet été, ce serait légèrement déplacé on va dire huhu. " Ca serait niais si c'était pas vos trois mois. Là, ça a une autre signification que la fête commerciale de l'amour. Du coup, je pense que c'est une bonne date. Mais... Il est au courant de ce qui t'es arrivé?" Bon, au moins j’étais rassurée sur la date. J’avais pas trop fait dans la débilité selon Charlie donc ça m’allait. Plus que quelques jours à attendre, merveilleux. On était dimanche, c’était jeudi. Ca allait passer vraiment rapidement.. Quand ma coloc posa sa question, je baissai le regard. De toute façon, dès qu’on évoquait ce sujet avec moi, qu’importe la personne, je me sentais dans une situation de faiblesse.. J’le lui avais raconté l’année dernière.. pis quand.. quand on a essayé la première fois et que j’ai eu un blocage, avec les larmes aux yeux, il a tout de suite fait le lien donc oui.. Rien que de repenser à ça, ça me foutait mal. J’aurai dû me forcer.

Je m'inquiétais pour Bri. Je savais qu'elle était passée par des moments difficiles, que sa vie avait été loin d'être simple, et qu'elle gardait des séquelles des évènements qu'elle avait subi. C'est pourquoi je voulais être sur qu'elle ne se précipitait pas. Je n'osais même pas imaginer ce que c'était de vivre ce qu'elle avait vécu, et de ne pas pouvoir profiter de quelque chose d'aussi bon que le sexe comme je le faisais. Mais je n'hésitais pas à la soutenir, et c'est pourquoi je lui avais posé cette question sur sa relation. J'étais persuadée qu'il devait être au courant pour que les choses se passent bien entre eux. J’le lui avais raconté l’année dernière.. pis quand.. quand on a essayé la première fois et que j’ai eu un blocage, avec les larmes aux yeux, il a tout de suite fait le lien donc oui.. Je voyais bien le malaise de ma coloc, et je ne voulais pas qu'elle croit qu'elle avait tord d'avoir bloqué. "Bri, tu sais, avec le sexe, il faut jamais se forcer. Même quand s'est pas une première fois, quand tu veux pas, quand tu sens que tu peux pas, faut pas le faire. Vraiment. Quand j'ai pas envie, je dis non. Et je te promet, c'est important de dire non!" Ok, mon discours était peut-être un peu mélo, mais je crois que c'était important que je lui dise.