y avait une grosse différence entre ce qu'on ressentait et ce qu'on était prêt à assumer. et à ce moment là, disons qu'assumer quoi que ce soit n'était pas vraiment dans nos plans ? c'était plus facile de s'insulter que de ressentir les choses

on a continué à s'hurler qu'on se détestait, à se battre pour n'importe quel prétexte tout le temps. on s'est fait sûrement plus de mal que de bien

mais à côté de ça, j'supportais pas les gens autour de toi, j'disais juste vouloir les éloigner parce que t'étais nocif pour le monde quand en réalité, j'voulais juste pas qu'une autre te touche

t'étais mon roc mais en même tu m'retournais au gré de tes humeurs.

et peu de temps avant l'accident de métro, on s'est prit la tête plus que d'habitude. y avait cette fille qui ne cessait de te tourner autour et ça t'amusais de me mettre en rage alors tu faisais durer le spectacle juste pour m'agacer. sauf que ce soir là je t'ai rendu la pareille avec un autre

on s'est hurlés dessus, donnés en spectacle devant tout le monde. je t'ai même frappée, j'étais hors de moi

tu m'as dis que j'étais complètement dingue et incompréhensible et c'est là que je t'ai dis que je t'aimais. que tu me rendais dingue mais que je t'aimais

puis t'es parti. t'es juste parti sans rien dire et j'me suis détestée parce que j'ai pensé avoir tout foutu en l'air encore une fois. j'me suis rendue compte (enfin j'ai pensé) que je t'avais perdu et ça m'a conforté dans ce que je ressentais parce que c'était fucking douloureux

deux jours après t'as presque défoncé ma porte pour me parler et ça s'est terminé comme bien souvent. sûrement parce que c'est comme ça qu'on fonctionnait le mieux. taire la colère sous nos draps. tu t'es excusé et on a juste passés des heures en silence à rester contre l'autre

t'as dis que tu tenais à moi, que j'renversais ton monde mais techniquement, t'as jamais dis que tu m'aimais et.. tu m'as oublié