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I LOVE HARVARD
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    Someone you loved •• Adrian & Suha
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    Lien du postVen 12 Juin - 21:01
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    @Suha Moon


    Le sac était lentement posé sur la chaise. La cuisine était encore plongée dans le noir lorsque Adrian ouvrait le frigo pour y déposer une bouteille d'eau à moitié pleine, illuminant un visage complètement fermé et vide d'expression ; ça n'allait pas. Non, définitivement, ça n'allait vraiment pas. Il avait relu ses messages mais il avait surtout vu ce message là, sur sa boîte vocale. Intact.

    La porte du frigo se referma et Adrian s'éloigna, silencieux, disparaissant dans le salon pour aller s'asseoir sur le canapé. Celui où elle était venue se trouver à deux reprises seules, mais deux reprises dont il se souvenait parfaitement bien. Écouteurs dans ses mains, Adrian les brancha sur son téléphone avant de placer les oreillettes correctement sur lui. Les pieds posés sur la bordure de la table basse, il se laissa soupirer alors que l'écran du smartphone s'allumait et lui éclairait le visage. 1 nouveau message sur votre boîte vocale. Il y avait plusieurs appels manqués. Pourquoi l'avait-elle appelé ? Pourquoi ? Et seul son numéro comptait parmi les appels manqués ; le message venait donc forcément d'elle et ça le faisait flipper. Il ne savait pas ce qu'il allait entendre et Adrian se sentait tiraillé entre l'envie de fuir et tout effacer, et celle d'écouter pour savoir et ne plus être dans l'ignorance. Alors il prit une grande inspiration et son doigt appuya sur l'appel. Le message automatique défila, Adrian relevait les yeux pour regarder devant lui ; puis sa voix.

    « Des jours, des semaines peut être j'arrive plus à savoir, que tu me parles plus. Pour une gaminerie. T'as toujours cherché des choses qui n'en valaient pas la peine sans prendre la valeur de ce que je pouvais te donner. »

    Sa voix fatiguée. Sa voix qu'il reconnait faible, lente, l'intonation agonisante et sa mâchoire se crispe parce qu'il comprend instantanément de quoi il s'agit ; un message d'adieu. Des adieux longs, lents, éreintants pour elle, mais qu'elle avait jugés nécessaires. Il déglutit, son rythme cardiaque se faisant plus puissant qu'il ne l'aurait voulu.

    « Je t'ai donné mon numéro parce que j'avais de l'espoir. Avec toi, je me sentais vivante, bien. Avec toi c'était différent. Tu m'as dis que tu ne serais pas tendre tu l'as été. Tu te caches derrière ton voile noir et ça ne sert à rien. T'es quelqu'un de bien, je le sais. »

    Son regard se baissa à nouveau et il sentit un poids horrible venir lui écraser la poitrine. Lui, quelqu'un de bien ? Foutaises. Tellement de foutaises. Elle venait pleurer dans un dernier message vocal parce qu'elle avait pitié de lui, qu'il soit aussi con et ridicule. C'était évident.

    « Je le sais parce que tu me l'as fais ressentir dans tes gestes. Tu m'as pas baisé. Tu le sais. Tu m'as laissé dormir chez toi alors que tu sais que tu ne l'aurais pas fait si j'avais été normale. Tu m'as ramassé quand j'ai fais un malaise alors que tu t'es montré très froid. »

    Il sentit sa gorge se serrer, encore plus écrasé, puis il finit par se lever, le téléphone dans la poche. Il fallait qu'il boive un verre d'eau, n'importe quoi. Cecilia avait vu du bien en lui alors qu'il s'était comporté en connard avec elle, lâche, ridicule et mauvais ? Ha la bonne blague. Elle pouvait deviner ce qu'il était parce qu'il ne l'avait pas sauvagement prise comme une chienne dans son lit ? Il y croyait pas. Il se justifiait mentalement pour toutes les bonnes choses qu'il avait pu faire à son égard, se planquant derrière des excuses pour ne pas lui donner raison.

    « Tu m'as menti, délibérément pour une broutille. Avouer que tu avais fais 150 allers retours devant chez moi ne t'aurait pas achevé. »

    Le verre sortit, il attrapa la filtreuse pour y verser de l'eau mais avant que le bord ne touche ses lèvres, il sentit combien sa gorge nouée l'empêcherait de boire. Alors il reposa le verre sèchement, les mains sur le bord du comptoir, tête basse.

    « Aujourd'hui, je vis peut être mes derniers jours, mes dernières heures. En me disant que j'ai été capable d'aimer même si tu m'as repoussé. »

    Il fronça les sourcils alors que la surprise le prenait un peu ; aimer ? Elle l'avait aimé, lui ? Non, pas possible. Pas avec le comportement odieux qu'il avait eu, ça n'avait pas de sens.

    « Je crois pas que ce soit le plus important, je m'en fiche en vérité. Laisse les gens t'aimer s'il te plait. Laisse entrer les gens dans ta vie, tu mérites le bonheur. »

    La supplication dans sa voix le rendait malade. Il pouvait sentir sa propre respiration rendue plus difficile, les battements de son coeur brutalement en train de se faire entendre ; un coeur qu'il savait la faisant souffrir au moment où elle avait enregistré ce message.

    « S'il te plait, vis mon bonheur, celui que je n'ai pas eu le droit d'avoir parce que, à 22 ans, ma vie se termine. J'aurai aimé qu'elle pousse plus loin, pour toujours, voir mes amis se marier, aimer, ma famille grandir. »

    C'était difficile. Difficile de l'entendre, difficile de faire abstraction des bip des machines en fond sonore, difficile d'écouter sa requête, innocente et pourtant si cruelle, une dernière volonté qu'elle lui confiait. Et malgré lui, la panique le prenait un peu.

    « Aujourd'hui, je vais juste partir et de là haut, je te promets de toujours essayer de guider ta vie sur les meilleurs chemins. J'ai tellement hâte de voir ton sourire s'ancrer à jamais sur ton visage. »

    Son regard se perdait sur différentes surface sans jamais se fixer. Il n'arrivait pas à se concentrer. Il n'arrivait pas à penser. Pourquoi imaginait-il un léger sourire sur son visage alors qu'elle semblait tellement en souffrance dans son message ? Pourquoi il sentait ses yeux s'embuer et une détresse immense le frapper en plein coeur ? Pourquoi il luttait aussi violemment pour contenir ses émotions alors qu'il était seul dans le noir ?

    « N'oublie pas Adrian, que survivre c'est pas vivre. Moi je ne t'oublierai pas. Jamais. Always. »

    Fini. Là. C'était fini. Le message automatique reprenait mais Adrian était abasourdi par le message, par ses émotions, par les images, ses pensées, la douleur, le poids de la vie. Il retira ses écouteurs qu'il laissa tomber sur le comptoir en même temps qu'il voyait sa main fébrile. Relevant le regard, il prit une lente et profonde inspiration, téléphone sorti de sa poche et posé en face de lui. Il soupira longuement, se penchant vers l'avant, glissant ses mains dans ses cheveux alors que ses coudes posés encadraient l'écran encore allumé du téléphone.

    Le silence dura quelques secondes.

    Puis un premier reniflement se fit entendre. Dans tout l'étage où il vivait seul, plongé dans le noir et la solitude, seul ses reniflements irréguliers et étouffés brisaient le silence. Courbé, n'assumant même pas sa propre détresse dans l'obscurité d'une pièce où personne ne pouvait le voir, Adrian gardait le visage baissé et luttait autant qu'il pouvait pour ne pas faire de bruit. Il avait honte. Terriblement honte de ce qu'il avait fait, de ce qu'il était et comment il réagissait. Il détestait vivre comme ça, détestait qu'on l'approche, qu'on l'accable de ces sentiments là qui le détruisaient. Il voulait s'arracher le coeur, ne plus avoir à éprouver quoique ce soit pour juste simplement vivre et ne plus se soucier de rien. C'était si facile à faire pourtant. Mais pourquoi elle qui avait si ardemment désiré vivre et avait des rêves, avait dû s'en aller quand lui, tout n'était qu'un écho mortuaire de sa détresse ? Il se redressa, soupirant bruyamment. C'était pas compliqué, il avait juste à prendre un couteau de cuisine et se trancher la gorge, ça serait vite fait. Il pouvait s'électrocuter là, en laissant délibérément tomber un sèche-cheveux branché dans sa baignoire. Il pouvait se jeter du toit, sur la route, boire toute la bouteille de javel, s'intoxiquer avec des médicaments, se pendre avec une serviette ou une cravate, trébucher et frapper brutalement le coin de la table, se mettre en feu ; il y avait tellement de moyens de se tuer dans un périmètre de dix mètres et pourtant, il était là. Il était encore et toujours là, en vie. Et ça faisait mal de se dire qu'elle, elle n'était plus là.
    Parce qu'en dépit de tout ce qu'il avait pu dire, il avait fait attention à elle. Il avait voulu la revoir, lui parler, parce qu'il s'était dit qu'elle le comprendrait et ne le jugerait pas. Il avait pensé que le fait qu'elle soit ainsi la rendrait plus honnête et sincère, mais il avait pris peur et s'était enfuit lorsqu'il avait réalisé que cela impliquait de s'attacher. Mais c'était déjà trop tard. S'il en avait été amoureux ? Non, mais il l'avait bien aimée oui. Il savait aussi que probablement, sur le long terme, il en serait tombé amoureux. Très probablement. Parce que son répondant et son cran couplés à sa douceur avaient une saveur qu'il ne pourrait pas oublier il le savait. Adrian serra les dents aussi fortement qu'il le pouvait, bloquant sa propre respiration alors qu'il cherchait à repousser les souvenirs et les sentiments qui le faisaient pleurer lamentablement. Une faiblesse qu'il se disait, une faiblesse qu'il n'assumait pas, une charge dont il ne voulait pas. Le côté de ses poings tapèrent le comptoir alors qu'il se redressait, les yeux fermés, cherchant à rediriger ses pensées vers autre chose, en vain. Boire. Il allait juste boire, alors. Boire pour oublier, boire pour s’anesthésier. Il fit à nouveau face au frigo et l'ouvrit.

    Mais la lumière du frigo était éteinte ; pas de courant. Cela eut l'effet qu'il avait cherché à produire, d'une certaine manière, car il se demanda subitement depuis combien de temps les plombs avaient sautés et si quelqu'un s'en était aperçu. Le disjoncteur se trouvant dans le garage souterrain, tous les résidents y avait accès mais il ne pensait pas avoir entendu quoique ce soit. Lâchant un juron, Adrian referma sèchement la porte de son frigo et s'essuya le nez avec un mouchoir qu'il jeta ensuite, partant après vers la porte pour sortir et rejoindre l'entrée du garage. Il ouvrit la porte et descendit les marches, lumière de son téléphone en guise de torche, seulement pour remarquer qu'une silhouette était déjà présente, debout devant le disjoncteur ; Adrian s'arrêta un instant et pointa la lumière vers la personne présente.

    Suha ?

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    Lien du postSam 13 Juin - 15:30
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    La musique qui résonne dans ses oreilles alors qu'elle fixe son cahier avec ennui. Elle n'a pas envie de réviser, pas envie de se plonger dans cet océan de mots compliqués. Des rêves plein la tête, plein les yeux. Ses lèvres dessinent une moue boudeuse. Parfois, elle aimerait juste partir, loin de tout ça. Vivre sa vie, son rêve. Envoyer tout valser par la fenêtre et s'échapper dans les grands champs de la liberté. Elle se prend à fermer les yeux, sourire en s'imaginant libre. Libre de faire ce qu'elle veut. De ne plus devoir demander la permission, de ne plus craindre de décevoir. Elle pense, songe à ses sœurs qui ont eu le courage de le faire quand, elle, elle reste enchaînée à ses devoirs de petite fille obéissante. Elle repousse ses bouquins, écarte sa chaise de son bureau. Ses cheveux flottent librement dans son dos alors qu'elle s'affale fixant le plafond. Les musiques qui résonnent dans ses oreilles la font rêver, elle se berce doucement dans son monde. Son monde parfait où elle est simplement Suha. Suha la fille qui fait ce qu'elle veut. Sa main s'agite en rythme, sa voix fredonne. Elle ferme les yeux, balançant sa tête sur les côtés en souriant. Là, cet instant. L'instant où elle oublie tout. Tout ce qui peut la rendre malheureuse, la rendre angoissée. Les cours se passent très bien. Elle aime son club de danse. Le Cheerleading. Il y en aura d'autres qui réchaufferont son cœur. Elle rouvre les yeux et tourne son visage pour observer la pièce, sa chambre. Dans cette maison où elle n'est qu'une petite colocataire discrète qui parle peu, qui s'enferme trop souvent dans sa chambre. Elle plisse les yeux, remarquant que sa veilleuse ne s'allume plus. Soudain, c'est l'angoisse. Elle se redresse d'un bond, arrache ses écouteurs pour se lever et attraper la veilleuse. Elle la remet dans la prise mais rien. Elle ne fonctionne plus ? Plus du tout ? Si c'est le cas, comment elle va faire ce soir ? Dormir avec la lumière allumée ? Non, hors de question, trop lumineux elle n'arrivera pas à fermer les yeux. C'est la panique dans sa tête. Elle ne peut pas dormir sans veilleuse. Elle ne sait pas comment on fait pour dormir sans veilleuse, cette grande enfant de vingt ans qui craint encore le monstre sous son lit. Elle essaie une autre prise mais rien. Elle tente alors d'allumer la lampe de chevet mais rien non plus. Plus d'électricité ? Sûrement. Elle pose sa veilleuse sur son bureau et quitte sa chambre. Elle se pose dans l'entrée de la maison et appelle. « Adrian ?! » Il est là normalement mais pas de réponse. Elle fait une moue boudeuse. « Adriaaaan ?! » Rien. Elle attend un peu. Tend l'oreille. Trop silencieux. Un frisson d'horreur la parcourt, elle déteste tellement ce silence pesant. Bon, bon, bon. Elle doit prendre son courage à deux mains pour aller elle même remettre les plombs. Du moins aller voir ce qu'il se passe en bas. Elle enfile ses chaussures et fouille le tiroir de l'entrée pour en trouver une lampe torche qui semble fonctionner à merveille. Deux minutes après, elle se trouve devant l'entrée du garage, l'ayant ouverte. Un trou béant, noir, s'ouvre à elle. Elle frissonne, gémit, tremble. Elle ne veut pas y aller, elle a peur. Trop peur. Elle a la sensation d'être une petite fille de cinq ans qui doit s'aventurer dans les enfers. C'est immense, sombre, silencieux. Là, tapis partout autour d'elle dans le noir, des monstres, des fantômes. Des choses effrayantes que son esprit d'enfant n'arrive pas à rejeter. Elle allume la lampe et la braque dans l'océan des ténèbres, cherchant à faire fuir tout ce qui pourrait la terroriser, l'attraper, la dévorer. Sa main tremble si fort que le faisceau lumineux gesticule dans tous les sens. Elle n'a toujours pas avancé, là dans l'ombre. Pourtant, personne ne semble avoir remarqué la coupure de courant. Personne. Sauf elle. C'est une évidence que le monde la met au défi d'affronter sa phobie. Il ne manquerait plus qu'un orage éclate et elle meurt sur place. Elle inspire profondément et avance lentement, glissant dans l'ombre pour rejoindre le disjoncteur, même pas certaine de savoir ce qu'elle devra faire une fois devant. Sa respiration devient plus grande, saccadée, presque sifflante. Plus elle avance et plus elle a cette impression que ça se referme sur elle. Elle se concentre sur son chemin, sur l'endroit qu'elle doit atteindre. Elle ne doit pas se retourner, ne doit pas regarder autour d'elle. Elle se retrouve devant le disjoncteur. La porte claque dans son dos. Un cri s'échappe de ses lèvres. La lampe s'échappe de ses mains, tombant sur le sol avec fracas au point de s'éteindre. Elle se met à pleurer, figée sur place persuadée que quelque chose va l'attraper et la dévorer, la faisant mourir dans d'atroce souffrance. Elle ne remarque même pas la lumière qui se braque soudainement sur elle. Elle ouvre les yeux d'un coup en entendant la voix d'Adrian dans son dos et pivote, se jetant sur lui, le visage criblé de larmes. Elle percute son torse avec force et enroule ses bras autour de lui, agrippant son vêtement. « ADRIAN !!!! POURQUOI TU REPONDAIS PAS ?! » Elle pleure, gémit, agrippée à lui comme une enfant le ferait. Elle veut partir d'ici mais pas seule. « J'ai perdu ma torche. » Qu'elle chouine encore.
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    Lien du postSam 13 Juin - 17:40
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    La confusion le prit aussi brutalement que Suha lui sautait dessus pour se réfugier dans ses bras ; l'imprévu le fit vaciller légèrement et Adrian lâcha son téléphone qui tomba au sol également, lumière vers le plafond, éclairant un peu la pièce.
    Adrian, lui, ne savait pas trop comment réagir sur le coup car il comprenait en même temps qu'elle avait été terrifiée, probablement du noir. Puis sans qu'il ne se l'explique, une image traversa son esprit ; elle pleurait dans ses bras. Il sentit encore sa gorge se nouer, une nouvelle vague de douleur le reprenant. Alors, lentement, il posa sa main à l'arrière de sa tête et l'autre dans son dos. Il offrit une simple étreinte réconfortante, prenant une lente inspiration avant de lui murmurer quelques mots pour la rassurer.

    Je suis désolé. Je suis là maintenant.

    Il aurait aimé lui dire. Il aurait aimé s'excuser, lui dire qu'il était désolé qu'elle ait croisé sa route et qu'elle ait dû souffrir par sa faute, s'excuser de l'avoir blessée et déçue. Il aurait aimé oser davantage, lui demander pardon d'avoir menti et pas assumé que ce jour-là il avait juste eu peur des conséquences. Il aurait aimé la revoir au moins une dernière fois pour lui aussi lui parler, pour ne pas avoir de regrets, pour essayer de la rendre heureuse au moins une fois avant qu'elle ne parte, pour qu'elle puisse lui sourire et lui rendre le même visage heureux. Il ne lui avait jamais sourit, jamais, pas dans ses souvenirs en tout cas ; peut-être aurait-il sourit si ce soir là, au lieu de tourner pendant une heure devant chez elle il s'y était juste rendu. Peut-être que s'il n'avait pas pris la fuite avec sa bouteille ils auraient pu discuter. Peut-être qu'elle aurait été un peu plus heureuse. Peut-être même qu'elle ne serait pas partie, qui sait ? Peut-être serait-elle toujours là ? Peut-être aurait-il pu l'aider, la soutenir, être avec elle ?
    Quelques larmes retrouvaient le chemin de ses joues malgré lui et l'étreinte qui durait depuis un peu trop longtemps était son seul moyen de cacher son visage pitoyable. Adrian ne voyait pas comment s'échapper de cette situation maintenant et seulement quelques caresses sur la chevelure lui donnèrent le courage de reprendre un peu la parole.

    Je vais m'en occuper.

    Sauf que sa voix avait vacillé, tremblé. Merde. Il détourna le visage avant de se défaire de l'étreinte, cherchant à esquiver son regard, se plaçant volontairement entre elle et son téléphone pour ne pas qu'il puisse être éclairé face à elle. Il ramassa l'appareil, la lumière redirigée en face de lui, éclairant le garage ordonné. Adrian s'avança vers le disjoncteur qui n'était pas très loin et ouvrit la porte du petit abri qui le renfermait. Il regarda vite fait les interrupteurs, soupira un bref coup, puis actionna un l’interrupteur général, puis deux autres ; le garage s'alluma instantanément et Adrian regarda vers le plafond ; tout était redevenu à la normale, visiblement. Il éteignit alors la lumière de son téléphone et tourna le dos en même temps qu'il refermait la petit portière, pour pouvoir se cacher et essuyer ses yeux d'un revers de main. Il ne savait pas quelle tête il avait et espérait que cela soit suffisant, mais clairement, il ne s'était pas vu dans un miroir ; les yeux gonflés, bout du nez légèrement rouge, cils humides et sillons sur le visage, c'était pire qu'une évidence qu'il avait pleuré, et pas qu'un peu.

    C'est bon. C'est réglé, dit-il alors qu'il se retournait vers elle.
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    Lien du postMar 16 Juin - 15:46
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    Les démons qui parcourent les ombres, ceux qui s’enchaînent aux jambes pour faire tomber les âmes esseulées. Elle sent. Elle les sent. Leurs mains qui glissent dans sa chevelure, arrachant un frisson glacial qui parcourt sa nuque. Leurs sourires dans son dos, les grands yeux jaunes, blanc, rouge qui l'observent, là, tapit quelque part. Ils sont prêt à bondir, se nourrissent de sa peur et de son corps qui tremble. Les rires qui caquettent autour d'elle, cherchant peut être à la faire sombrer dans la folie. Sa respiration sifflante qui tente de s'échapper de ses poumons. Là, maintenant, elle voudrait appeler ses sœurs, leur hurler son angoisse. Pleurer dans leur bras, sentir leur parfum rassurant. Elle en a besoin, des bras de ses anges qui vivent trop loin d'elle encore à son goût. Elle gémit et manque de mourir quand la voix d'Adrian se fait entendre. Elle n'attend pas pour se jeter sur lui, s'accrocher avec désespoir à son t-shirt. Qu'il ne l'abandonne pas ici, pas toute seule. Elle pleure, comme soulagée d'avoir un humain avec elle, soulagée de ne plus les entendre ricaner dans l'ombre. Elle ne sait pas combien de temps ça dure, elle ne se pose même pas la question. Ici, elle est en sécurité, sentant la main d'Adrian caresser ses cheveux. Apaisée, Suha le laisse s'écarter, notant qu'il semble bouleversé de quelque chose. À cause d'elle ? Elle en doute. Ils ne se parlent pas beaucoup, trop peu à son goût, elle la piplette ambulante. Elle est jeune, trop jeune pour l'intéresser d'une quelconque manière qui soit. Vie trop rangée, lisse, parfaite, cette enfant accrochée à ses études de peur de décevoir son père. Elle laisse ça à Luna bien qu'elle cherche toujours à la défendre. Elle, elle est effrayée, baisse le nez quand on la gronde. Adrian s'éloigne et c'est un gémissement qui s'étrangle au fond de sa gorge. Elle ne le retient pas mais elle n'est plus rassurée désormais. Le sentir contre elle la rassure. Elle attend, patiemment, fixant sa silhouette s'affairer devant le disjoncteur. Et enfin, il réussit. Suha ne peut s'empêcher de hoqueter de soulagement quand les lumières du plafond embrasent la pièce. Son corps tremble encore un peu, rendant ses membres fébriles. Chaque mouvement semble sensible. Elle ramasse la lampe au sol et soupire doucement. « Merci... »Relève son regard vers lui alors qu'elle observe le visage si dur et froid du jeune homme soudainement strié de larmes. Elle le connaît ce visage, c'est celui qu'elle observe dans son miroir chaque fois qu'elle va mal. Chaque fois qu'elle pleure. Elle ne sait pas comment ni pourquoi mais le jeune homme qui se tient en face d'elle semble être une autre personne. Suha déglutit légèrement, empathique à toute forme de tristesse qui peut habiter son sauveur du moment. Elle le regarde s'avancer vers la sortie et pose sa main sur son torse pour l'empêcher de bouger. « Tu devrais essuyer ton visage et... prendre quelques minutes avant de retourner dans la maison. » Elle retire sa main, porteuse de bon conseil quand elle même possède une bouille souillée par la terreur et les larmes. Elle tourne les talons et file dans la maison, se demandant comment elle fait pour ne pas tomber tant son corps est fébrile. Elle se glisse dans la cuisine et faut chauffer de l'eau alors qu'elle entend la porte s'ouvrir. Elle pose un paquet de mouchoir sur la table, si jamais il en a besoin. « Tu veux un thé ? » Le thé, il n'y a rien de mieux que ça pour réchauffer les cœurs qui se sont trop emballés.
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    Lien du postSam 25 Juil - 2:32
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    (en retard mais osef ce rp est juste beau ok)


    Montrer des signes de faiblesse, Adrian était convaincu qu'il ne le faisait jamais quand en vérité, il hurlait la faiblesse et le désespoir ; juste d'une manière différente. Là, cette forme de faiblesse, il n'était pas habitué. Montrer des larmes, des émotions autres que la colère et l'indignation, ça ne lui ressemblait pas tant. Alors quand Suha s'avança pour le souligner et l'inviter à essuyer ses larmes, il resta surpris, ne s'étant pas rendu compte que son visage était vraiment dans un sale état. Il ne parvint pas à dire un mot, la laissa s'éloigner et quitter le garage alors qu'il restait là, bêtement, à réaliser. Puis la surprise passée, il dû se rendre à l'évidence : il allait mal. Très mal. Plus mal qu'il ne l'aurait cru. Il s'essuya encore le visage, tira même sur son t-shirt pour essuyer un peu mieux ses joues humides. Cecilia, avait-elle imaginé pouvoir causer une telle détresse en lui en étant qui elle avait été ? Avait-elle pensé qu'il pleurerait ? Avait-elle espéré qu'il serait triste pour elle ? Toutes ces questions, ces doutes, ces peurs qui assaillaient Adrian lui bouffaient le coeur comme un monstre dévore sa proie dans les ténèbres. C'était brutal, chaotique, douloureux. Et pourtant. Pourtant il lui fallait sortir de ce garage et il dû prendre une profonde inspiration accompagnée de quelques pas pensifs, avant de pouvoir se décider à sortir.
    Il rejoignit Suha dans la cuisine, ouvrant doucement la porte, les yeux se posant automatiquement sur elle, puis sur la théière chaude un peu plus loin lorsqu'elle lui demanda s'il voulait du thé. Il ne lâcha pas la poignée de la porte, s'accorda quelques courtes secondes de réflexion, puis reposa les yeux sur Suha.

    Si tu as d'autres problèmes avec le disjoncteur et je ne suis pas là, j'ai récupéré mon téléphone donc je suis à nouveau joignable.

    Neutre, plat. Non, il n'était pas venu pour parler de lui, ni d'elle. Son visage sans expression trahissait un peu la lutte intérieure en lui ; il ne voulait rien montrer.

    Et non merci. Pas besoin de thé, je vais très bien.

    Silence, regard vers la théière, puis Adrian engageait un mouvement pour partir.

    Mais merci de l'avoir proposé.

    Il hocha lentement la tête et se retourna pour s'éloigner. Non vraiment, ces émotions étaient trop difficile à encaisser, à gérer. Il savait qu'il était auto-destructeur. Jamais il n'avait parlé à qui que ce soit de ses problèmes, jamais on ne l'avait écouté, alors il était convaincu qu'il n'en avait pas besoin et qu'il pouvait gérer dans son coin sans le moindre problème. Comme avant. Comme toujours. Tout irait bien. Mais tout allait mal.
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