Je crois que je vais finir par renégocier mon contrat pour bosser deux jours au lieu d’un dans la semaine. Je suis le seul à venir aider le gérant de la bibliothèque pour ranger ces satanés livre et comme il a rarement le temps de le faire quand je débarque il y a une montage de bouquin que je dois aller remettre dans la bonne section, dans le bon rayon et à la bonne lettre. Je dois dire que parfois c’est un peu long ou un peu chiant mais j’ai toujours été le genre de mec a ranger ses affaires en mode chaque chose a une place et chaque chose est à sa place. Alors classer des bouquins c’est plutôt pas mal comme taff mais vu le nombre que je dois en ranger par semaine je devrais surement voir pour venir bosser une deuxième journée genre toute les deux semaines. Qu’importe, ce soir je me suis dépêché de ranger un max de bouquin avant de me retrouver à devoir gérer le fin de soirée tout seul puisque mon boss doit partir pour un rendez-vous assez urgent. J’ai été prévenu alors tout va bien. Quand il est parti je me suis posé au bureau de l’entrée, là où les gens viennent rendre leur livre. L’avantage c’est qu’à cette heure là y a plus grand monde et je peux passer mon temps a trainer sur les réseaux avec mon téléphone. A un moment la porte s’ouvre, comme un réflexe je relève les yeux sur la personne qui vient d’entrer, passant de la pénombre de l’extérieur à la lueur des lustres de l’intérieur. J’ai cru halluciner en la reconnaissant. Nadia, cette fille que j’avais tant aimé, si fort et si intensément que je n’ai pas supporté de la voir me glisser entre les doigts au profil de ce garçon. Son frère elle disait, il était autant son frère qu’aurait pu l’être le chien de sa mère à mes yeux. Aucun lien de sang ne les unissez, alors oui, je n’ai pas supporté et je suis partie, me sentant de trop dans cette histoire. La revoir ce soir ça me faisait quelque chose un sentiment entre la joie et le fait que ce soit bizarre.

Nadia, elle aurait pu venir plus tôt à la bibliothèque, du moins, c’était ce qu’elle avait prévu. Pourtant à la fin des cours, les choses s’étaient un peu trop vite enchainé et voilà qu’elle se retrouvait à avoir peur d’arriver trop tard à celle-ci… Après tout, c’était son dernier délai pour rendre les livres qu’elle avait emprunté, sinon, elle les rendrait en retard et cela, elle ne voulait pas se le permettrait. Elle était de ceux qui désire tenir leur engagement et non pas qui arrivent toujours à trouver une excuse. Non, Nadia, elle se veut honnête. Alors oui, c’est à bout de souffle qu’elle arrive devant les grandes portes de la bibliothèque. Elle avait encore un peu de temps, elle n’allait pas fermer tout de suite non plus, mais il lui fallait absolument un autre livre pour ses cours et il lui faudra probablement un peu de temps pour le trouver, en espérant bien entendu que quelqu’un n’ai pas déjà emprunté le dit livre.

Prenant néanmoins quelque instant pour retrouver son souffle, pour ne pas risquer de déranger les utilisateurs de ce lieu silencieux par une respiration un peu trop marqué. La main sur sa poitrine, elle prend de longue respiration avant de finalement franchir la porte, ayant retrouvé son souffle. Souffle qu’elle perd alors un peu trop rapidement… Cette voix… Qu’elle reconnaîtrait entre mille. Elle lève la tête, fixe la personne derrière le bureau de l’accueil et elle ne répond pas… Impolitesse soudaine. Parce que la dernière fois qu’ils ont parlé remonte à trop loin et surtout à été bien trop douloureuse pour elle… Elle voudrait ne pas avoir à lui parler, à juste passer son chemin, mais le poids des livres dans son sac, vient lui rappeler cette obligation de les rendre et de lui parler… Le poids de ceux-ci semblent d’ailleurs avoir doublé. Tel un fardeau…

Elle déglutit alors discrètement. Avant de prendre son courage à deux mains et de s’approcher du bureau. “Je viens rendre des livres.” Aller droit au but, ne pas mâcher ses mots, aller le plus vite possible pour pouvoir s’éloigner de lui et aller se perdre dans le rayon droit. C’est là son idée, son désir, mais va-t-il réellement la laissait faire ? Elle n’en sait rien. Elle ouvre d’ailleurs son sac pour en sortir les trois livres empruntés. Peut-elle juste les déposer sur son bureau et partir ? Elle n’a pas l’habitude d’agir de la sorte… Si c’était une autre personne, elle se ferait un plaisir de parler avec de demander s’il y a des nouvelles revues sur le droit du travail qui sont arrivées ou même simplement une recommandation à lui faire… Mais là… Elle ne peut juste pas, elle désire juste écourter cette rencontre des plus douloureuse pour elle… Il avait tellement compté pour elle et il l’avait tellement brisé ensuite en ne lui faisant pas confiance… Pensait-il toujours qu’elle l’avait trompé avec Nixon ou qu’elle entretien une relation plus que fraternelle avec lui ? Elle ne le sait pas et comment dire qu’elle ne va absolument pas le questionner sur cela…

Ce n’est pas ici que je pensais revoir Nadia après tout ce temps. Pas que je ne l’ai pas vu depuis que nous ne sommes plus ensemble, je l’ai souvent croisé de loin, elle n’a pas changé enfin physiquement parlant elle est toujours aussi belle. Je mentirais si je disais que Nadia ne me manquait pas, elle est la dernier fille de qui je peux dire être réellement tombé amoureux, ça m’ait si peu arrivé dans ma vie qu’il est naturel de le mentionné. Alors oui croiser son regard ce soir m’a fait quelque chose, comme si mon estomac c’était retourner, il venait de faire un 360 dans mes entrailles. Je ne savais pas trop comment réagir non plus mais je me dois d’être professionnel alors je la salut d’un simple bonsoir auquel elle ne répond même pas. Elle s’approche finalement du bureau en me disant : “Je viens rendre des livres.” « Je vois » dis-je un peu déçu de son comportement. C’est elle qui à causer cette rupture et c’est quand même elle qui boude comme une enfant. Encore une chose qui me prouve bien que tout cette histoire n’était que du vent pour elle. Elle ouvre son sac pour en sortir les livres qu’elle devait me rendre ce soir. Je prends le premier livre, devant les rentrer un par un dans l’ordinateur. « Tu as une carte ? » lui demandais-je pour savoir si j’avais un compte à son nom pour voir mettre à jour son échange de livre. Je sens qu’elle n’a aucune envie de me parler et je dois bien avouer que ça me fera toujours un petit pincement au cœur de l’avoir perdu à cause de ce gars, son soi-disant frère. Aujourd’hui je ne sais même pas ce qu’il en est de sa vie sentimentale. De mon côté je sais qu’elle aura toujours cette place dans mon cœur, celle qui n’a pas été remplacé et qui ne le sera surement jamais.

Elle n'était plus vraiment désireuse d'être là. Elle qui avait couru pour être certaine d'arrivée avant la fermeture, voilà qu'elle se retrouva face à son ex... Le dernier en date. Après avoir recroisé trop souvent Lukas ses dernières semaines, voilà qu'elle se retrouvait en face d'Asher... A croire que le karma semblait mauvais vis à vis d'elle... Elle se pose alors devant son bureau, serrant peut-être un peu trop fermement la lanière de son sac avant de prendre la parole, omettant délibérément les politesses. Il avait brisé leur histoire, il l'avait quitté et n'avait pas eu confiance en elle... Alors oui, forcément la blonde avait la rancune tenace contre lui. Il l'avait blessé, et pas qu'un peu, parce que les blessures sont toujours là, parce qu'à cause de Lukas et de lui, elle ne sait pas quoi dire à Ewen, parce qu'elle a peur de s'engager, de souffrir encore, comme elle a déjà trop souffrir à cause de ses deux histoires... L'amour ne la fait plus rêver, elle en a peur. Et pourtant, celui-ci semble désireux de la torturer encore, en la personne d'Ewen... Elle savait qu'elle n'aurait pas du le laisser s'approcher, qu'elle aurait du le repousser dès qu'elle avait vu qu'il s'intéressait à elle, mais elle avait jouer avec le feu et maintenant, elle devait lui donner une réponse, lui dire si elle voulait être avec lui en couple ou non... Elle avait demandé du temps, à cause de cette peur, qu'elle lui avait trop vaguement expliqué.

Son regard posé sur les traits d'Asher, elle ne peut s'empêcher de sentir son coeur se déchirer, en se rappelant leurs souvenirs communs, les étreintes pleines de douceurs, la tendresse, l'amour qu'il y avait eu entre eux... Elle aurait tellement aimé que cela ne s'arrête jamais, qu'ils aient un happy end et au lieu de cela, maintenant, ils se toisent, se détestent l'un l'autre... Foutue jalousie... Briseuse de couple. "Oui." Répond-elle alors sans rien préciser, fouillant dans son sac pour attraper son portefeuille et lui tendre ensuite la carte. Nadia Antonsen-Sherwood, son nom depuis le remariage de sa mère, ce remariage qui semble avoir posé problème à Asher... L'adresse associé à sa carte pourrait également posé problème, n'étant pas celle de la Adams House, mais celle de l'appartement de son aîné, qu'elle partage avec lui depuis sa rupture avec le jeune homme assis devant elle, néanmoins, elle n'y pense pas et surtout même si elle y pensait, cela ne poserait plus de problème aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Comment je devais réagir, face à cette fille de laquelle j’étais complètement tombé amoureux. Je l’aimais tellement que j’aurais donné ma vie pour elle mais ce n’était pas son cas, au contraire. Elle s’était éloignée de moi, passant de moins en moins de temps à l’appart, et j’ai eu mal. J’ai eu mal de la voir avec un autre mec a ne plus passé autant de temps qu’avant avec moi qui l’aimait vraiment. Alors oui j’ai voulu me protéger, décidant de moi-même de la quitté pour ne pas en souffrir, pour ne pas me faire tromper, passé pour le cocu de service ou encore me prendre la rupture du siècle. Il faut tout de même que je fasse mon travail alors je demande calmement à Nadia si elle a sa carte de bibliothèque pour que je puisse noter qu’elle a bien ramené son livre ici. Elle me la donne et comma à mon habitude, je la lis pour savoir si les info sont les bonnes, je vois que je ne m’étais pas trompé, si elle passait moins de temps chez moi c’était bien pour fini chez lui, aujourd’hui c’est officiel. Je scanne la carte sur l’ordinateur avant de mettre tout ce qu’il faut pour le livre puis je le pose sur la pile à ranger. « C’est bon. » Je lui rends sa carte et retourne à mes occupations parce qu’on sait tout les deux qu’elle ne m’adressera pas la parole même pas pour me dire au revoir alors à quoi bon me la jouer gentil si elle n’en a clairement rien à foutre de moi.

Nadia, elle ne dit rien, elle attend en regardant un peu aux alouettes, parce qu'elle ne veut pas rester à le regarder, à remarquer les détails qui ont changé chez lui depuis leurs ruptures... Elle qui pensait l'avoir oublié, être réellement passé à autre chose, elle ne peut s'empêcher d'avoir le coeur serré en se tenant face à lui. Peut-être est-ce pour cela qu'elle continuait à l'éviter, à se tenir loin de lui et de ses réseaux sociaux... C'est un supplice d'être là en réalité... Alors forcément quand il a fini ses vérifications, qu'il ne dit d'ailleurs aucun mot, ne faisant aucun commentaire, elle ne dit rien non plus. Elle n'a plus rien à lui dire, elle ne devrait même pas penser à se justifier et pourtant, elle voudrait lui dire encore une fois, qu'il n'y a rien entre Nixon et elle, même si elle vit avec lui maintenant, du moins, en grosse partie... Mais elle sait de toute façon, que ça ne changera rien. Ils ne remonteront pas le temps, ils ne redeviendront pas ce qu'ils étaient. Jamais. Alors oui, sans un mot de plus, sans un remerciement, sans un au revoir, elle le laisse, lui tournant le dos pour franchir cette porte qu'elle avait ouverte quelque instant plus tôt en stresse... Elle qui était pressée de venir ici, décampait au final, bien trop vite de ce lieu qu'elle apprécie pourtant fortement...