on dit que l’amour est plus fort que tout, que quand on aime, rien n’est impossible. et c’est les mots gravés sur le myocarde qu’ils sont tombés. rien en commun ; elle née dans l’opulence, lui se contentant de peu – fratrie nombreuse, et enfant laissé à lui-même – l’élégance et la normalité. c’est dans ces différences que le cœur a chaviré, l’amour sincère, l’amour pur né sur les bancs universitaires. amourette passante, lubie d’une princesse voulant s’abaisser au peuple – un père qui se fait compréhensif, tant que ça ne dure pas. mais leur amour tient bon, ne fait qu’approfondir à travers les années. c’est la bague qui est présentée, et ce ne sont pas les rubis et les diamants qu’elle glisse à son doigt, mais l’amour d’un homme pour qui elle représente le monde.

mais l’amour ne suffit pas. pas quand les médias s’amusent à en ternir la beauté (( histoire de cendrillon à la masculine – la belle et le clochard – le gold digger et l’héritière naïve – la charité d’une princesse des temps modernes )), pas quand les anciens amies se moque de l’âme sœur et de sa normalité, pas quand le père refuse d’accepter l’union. les je t’aime ne suffisent plus à combler l’abysse douloureux, pas plus que les prunelles scintillantes des bambins chéris, et c’est dans les bras de la faucheuse qu’elle décide de s’échouer.

le coup est dur, et la faute sera rejetée de tous les côtés. ce sont les yoo qui s’envolent, qui fuient la terre natale pour un vent de fraicheur et surtout, pour que les enfants n’aient pas à subir le poids écrasant des regards. père monoparental au cœur brisé, vivres coupées par un beau-père qui ne l’a jamais accepté.

il n’y a que l’argent de l’assurance (( une petite fortune laissée en derniers vœux pas une mère devenue malade )) pour leur permettre de garder la tête hors de l’eau. et c’est le père qui se tue à la tâche, se plie en deux pour subvenir aux besoins des trois enfants. les deux plus vieux s’élèveront presque seuls, et serviront de parents (( elle, plus que lui. haneul a la tête dans le ciel, malgré les pieds au sol )) de substitution pour le/la cadet/te.

si les relations sont tendues entre le père et le grand-père, l’animosité ne se glisse pas jusqu’à l’ichor des enfants yoo (( et c’est sans doute parce qu’ils ont choisi de passer sous silence la relation épineuse – pour le bien des enfants )). un compte en banque faramineux les attends, chacun des trois petits enfants samsung, uniquement accessible lors de la majorité (( encore quelques années à patienter )) et s’ils en sont jugés dignes (( les avocats sauront mieux expliquer les critères, haneul a presque tout oublié – foutue éducation dans une grande université qu’on exige de lui )). la normalité des yoo fracassante contre l’opulence indécente des cousins, mais les retrouvailles sont toujours joyeuses, car ils sont une seule et même famille malgré tout.

haneul, il erre dans ces eaux troubles, à mi-chemin entre l’utopisme et le réalisme ; s’envole pour mieux se retrouver enchaîner. il ne sait pas choisir entre ses rêves et ce qu’on attend de lui, alors il marche tel un funambule sur l’étroite ligne – prêt à tomber à un moment où à un autre, avec l’insouciance des enfants rois alors qu’il n’est que paysan. i’ll deal with it when it happens, quand l’épée de damoclès dont il se moque constamment lui coupera finalement les ailes. mais jusque là, il sera libre.