Jackson il est inquiet de fou pour son pote, il ne comprend pas même ce qui lui déblatère par message. Il aurait aimé que les choses restent aussi simples qu’elles eurent été quand tous les trois ils habitaient encore là-bas – à Glasgow. il ne faut pas plus de quelques secondes pour que la vérité trouve lentement sa place. il ne faut pas plus d'une seconde pour savoir qu'il n'y a ni mensonge, ni excuse, ni blague dans chaque mots qui s'affichent sur l'écran éclairé du smartphone. temps d'arrêt pour que la tête se mette en marche, accepte l'inévitable, la vérité.  Mais soit, il enfile l’habit le plus proche (un short) pas sûr que ce soit le sien d’ailleurs toutefois il aurait tout le temps de vérifier une fois chez son pote. Et il s'allume une autre clope concentré sur la route pour essayer de pas exploser, trop inquiet pour son pote.. Même il est persuadé qu’il va bien Jackson. Parce que sinon il l'aurait dit autrement, non ? il ne sait plus trop quoi penser alors que le moteur se coupe enfin avec un soulagement à l'arrivée. trois mètre à traverser alors qu’il défonce presque la sonnerie de l'interphone. un long moment; les cents pas devant cette foutue porte d'immeuble; cette même main qui passe dans ses cheveux à vouloir se les arracher mais de toute façon il en a pas assez pour se l’a jouer Jean Louis David et enfin sa voix; il est ici, et il fermerait presque les yeux de satisfaction si y'avait le temps. c'est Jax, enfoiré. Ouvre fais froid. c'est sifflé entre les dents. Parce que mine de rien, juste en short – tong fait froid.

Il est flippé Jackson parce que cela fait bien longtemps que Aidan l’avait pas inquièté de la sorte. Bien longtemps que la situation n’avait pas été si dramatique. Alors que le bruit retentit, les marches il les dévore quatre à quatre, sans même penser au risque de tomber, sans même qu’il pense finalement. Parce que y’a que l’état de son pote qui l’interesse vraiment. Les étages sont donc gravis d’une simplicité edifiante, et il les franchis sans problème avant d'arriver au bon, avant de pousser la porte en ralentissant finalement. parce que le souffle se fait court, et surtout parce qu’il est incapable de savoir s’il est vraiment prêt à faire face au pire.
Et y'a cette silhouette qui l'attend dans l'entrebâillement de la porte; y'a cette réalité atroce. manque d'air, manque de tout. l'sol qui disparaît sous ses pieds, le monde qui disparaît pour un enfer nouveau. un enfer qu’il connait pas Jax, un enfer où cette vision devient cauchemardesque. voir son pote dans un tel état, ça le fige sur place. là où sa face de rat crevé devrait le faire rire y'a qu'un truc monstrueux qui s'y est installé. trop de détails différent pour tous les assimiler. son œil gonflé, sa joue trop verte, ou bleue, ou violette ? le carnage noir et violet d'une peau qui n'est plus que l'ombre d'elle même. mâchoire trop crispée; avec une voix entre colère et sentiment mal géré. « Qu’est-ce qui t’es arrivé, Grossbitt ? » Lui demande t-il avant de refermer la porte derrière lui. C’est plus le même Jax, auquel il fait face. Là c’est juste le pote qui a peur pour son autre pote.

Tu relèves un regard soulagé en direction de ton ami lointain, espérant que ta présence seule suffise à le rassurer. Mais tu te rends bien compte dans son regard qu’il est loin d’aller bien. Il n’en est rien, tes mots sonnent comme vide tant ils ne l’atteignent pas. Tu entends à peine sa réparti, tes traits encore choqués. Aidan. Tué quelqu’un ? Tu me connaissais violent certes, mais pas de la sorte. Ton cerveau tourne à grande vitesse, des milliers de questions sur le bord des lèvres. Tu fais les cent pas, ne cessant de tourner en rond comme un lion en cage – les mains sur le crâne, le simple regret de ne pas y avoir pensé plus tôt. « Merde, quelqu’un est au courant ? Tu t'es débarrassé du corps ? »
Tu butes sur l’impossibilité de ce que t’entends, esquissant une grimace. Visiblement, le message n’est pas passé puisqu’il ne te répond pas. Pourtant il se doute bien qu’il allait devoir quelques explications.
« Putain je te cause Aidan » c'est comme si tout s'était figé sans vouloir s'exprimer. calme plat avant l'ouragan; noir horizon, violents démons. un monde entre vous et lentement... très lentement dans le silence du couloir ça commence à gronder au loin. tonnerre de monstre qui roule vers l'avant. et tu t'avances pour que chaque détails qui te saute au visage sur sa peau te soulève un peu plus le cœur; que chaque marque sur sa tête fasse éclater de nouveau éclair dans un ciel qui menace.
T’as toujours côtoyé cette noirceur chez lui, tu l’as toujours connu de la sorte mais concrètement tu ne le connait pas meurtrier.

Toi plus particulièrement, tu te rendais bien compte qu’au cours des dernières semaines, Aiden était passé maître dans l’art d’enchaîner les excuses auprès de ceux tentant de s’immiscer de gré ou de force dans son quotidien, l’obligeant ainsi à conserver une vie sociale de laquelle il essaie pourtant de se débarrasser. Et ça te touchait bien plus que tu ne souhaitais l’avouer. Tu n’étais jamais vraiment posé la question. Il n’a jamais été très doué avec les autres, Grosbitt, et il n’a jamais eu besoin de plus que ses dix doigts pour énumérer ceux qui composent son entourage, maigre mais précieux. Toi et Dylan en particulier. Jusqu’à récemment du moins, jusqu’à ce qu’il cesse de faire des efforts et de se montrer plus agréable qu’il ne l’est réellement seulement pour avoir l’impression d’avoir encore quelques personnes sur lesquelles compter. Tu le sais peut-être mieux que n’importe qui, qu’à l’inverse de Zakaria, Aiden est cassé – pour ne pas dire sombre. Qu’il y’a cette lueur malicieuse dans son regard, cette même partie de lui qui valse avec le diable.

« Je vois… »  Non tu vois pas. Tu comprends pas ce qui peut pousser un homme à agir de la sorte, comme un vulgaire animal. D’ailleurs la seule raison qui t’empêche de partir, c’est parce que c’est lui. Parce que la réalité t’accable. T’es tout autant troublé que lui à l’idée de découvrir sa nature de criminel.

Ca t’effraie d’autant plus quand tu assemble cela au fait qu’il ne veuille plus compter sur personne et qu’il se satisfasse très bien de lui-même ; ou plutôt du déchet qu’il est devenu. seul constat qui l’amènerait à s’isoler, incapable de supporter son propre reflet dans le miroir et ne voulant pas avoir à l’affronter au travers du regard des autres. Dont le tien, Jackson, cet ami des plus fidèles qu’il voudrait maintenir à distance parce que son optimiste ne saurait ressortir indemne de la réalité de la situation dans laquelle est Aiden. Alors tu l’observe user et abuser de ce sale caractère pour limiter le dérangement qu’on lui cause, et accentuer celui qu’il se cause à lui-même.
« Pourquoi t’as fais ça ? » Parce que clairement va falloir qu’il s’explique, et si tu appelles pas la police… Il pourra pas s’enfuir sans que t’aies eu réponses à ta question.