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dans le fond, elle se fiche pertinemment de paraître faible. d’offrir son numéro pour la tranquillité. si c’était la seule chose qu’il fallait pour qu’elle l’atteigne, go for it. diriges toi vers une de celle-là. réponse qui fuse encore plus vite, se lancent dans une joute verbale idiote probablement pour la satisfaction d’avoir le dernier mot. et elle se questionne sincèrement camille. sur le but de cette démarche, ce qu’il pourrait en retirer. un numéro, certes. et après ? parce qu’il était probablement lui même conscient que ça ne conduirait à rien. qu’il n’aurait rien de plus que le silence pour répondre à ses tentatives de message et que tout ça, ses actions et son insistance, n’avait strictement servit à rien. ouais, message reçu. pour son plus grand malheur. et c’était sûrement la raison qui la poussait à rester enfermée chez elle la plupart du temps. éviter ce genre d’inconvénient. avoir juste la paix. curieusement, dans sa manière d’agir, il lui rappelait sung. sung et ses manières le soir d’halloween qui n’avait eu de cesse de la coller jusqu’à ce qu’elle accepte un verre. chasse le souvenir de son esprit, ses yeux qui se posent sur le téléphone que tu tiens en main. oh, le numéro. et surtout la promesse d’être tranquille par la suite. #(456) 840-9474 énumère les chiffres les uns à la suite des autres, son propre téléphone qu’elle avance sur la table. elle sait. elle sait qu’il appuiera sur l’appel juste pour s’assurer qu’elle n’ait pas triché. du coup.. signe de main plus loin, lui indique qu’il peut désormais quitter la chaise et s’en aller. lui rendre son espace. peu accueillante, les bonnes manières qui font défauts, elle aurait du faire fuir n'importe qui à cet instant précis. surtout lui. m'oblige pas à te pousser dehors et après tout, n'avait-il pas promit son départ contre les numéros gagnants ? c'était chose faite. à lui de respecter sa part du deal. si tu t'en vas maintenant, peut être même que je répondrais. le peut être qui n'avance pas à grand chose mais qui pourrait être suffisant pour persuader.

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Il avait cet air qui donnait l’impression qu’il n’avait jamais douté de rien, que la vie lui avait été offerte comme un présent depuis le premier jour, qu’il n’avait jamais fait que la cueillir depuis. Cet air très sûr de lui plaisait en général, tout lui semblait toujours donné, on avait l’impression qu’avec lui, le monde tournerait dans l’autre sens s’il en avait décidé ainsi. C’était le don bienheureux qu’il avait reçu, celui de faire croire absolument ce qu’il voulait. Il était populaire, aimé, désiré, parce qu’il y avait une sorte d’aura lumineuse qui attirait sans qu’on comprenne bien pourquoi. Tout ça cachait une colère folle et une bâtisse sans lumière, comme l’intérieur d’une cathédrale, si imposante à l’extérieure mais curieusement solennelle, presque muette de l’intérieur. Tout était verrouillé chez Søren, du moins tout ce qui comptait vraiment. Il était cependant très doué pour faire oublier que ça l’était. Le genre de tour de passe passe dont raffole les plus plats. Y’en avait eu pourtant des exaspérées par le sourire, des amantes changées en harpie, qui avait voulu voir le vrai. Elles avaient toute fini par laisser tomber. « J’voudrais pas te rendre jalouse. » Qu’il répond toujours sur le même ton, plissant les yeux, claquant un peu la langue. Joute verbale infinie, il semblait né sous le signe de l’ironie. Évidement qu’il ne le ferait pas, mais comme ce serait drôle, finalement. N’empêche qu’il ne bouge pas, le beau diable, avec son air d’attendre toujours quelque chose. Et elle finit par céder la brune, déposant les armes en même temps qu’elle énumère les chiffres et qu’il les épelle les numéros le long de son clavier. Il l’a, le fameux Saint Graal, tel Jason il a récupéré sa toison d’or. Il connaît le chemin, il n’aurait plus qu’à se lever pour rejoindre la porte. Cependant, il referme plutôt doucement son téléphone, tout en saisissant de nouveau son gobelet de café. « Je ne suis pas désespéré au point d’attendre ta réponse, t’en fais pas. » Il fait en croisant les jambes de nouveau, tournant la tête vers elle, semblant parfaitement à l’aise, ignorant royalement son injonctive à filer. Il lève un sourcil. « Et si j'étais parfaitement mal intentionné, je pourrais te harceler ou même hacker ton téléphone. Pourquoi ne pas juste changer de table et me laisser là au milieu du café ? » Il fait, toujours particulièrement intéressé, comme s’il était en plein feuilleton policier. Dans le rôle du grand-méchant cependant, on se demandait toujours qui créditer au générique.

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elle fait comme elle peut, tente d’abattre le peu de carte qu’elle pouvait avoir en sa possession. camille n’avait jamais été une grande joueuse et se trouvait face à un adversaire de taille. l’impression de ne pas pouvoir remporter la partie dans tous les cas et ses états d’âmes n’aidant certainement pas à y voir plus clair. et elle soupire encore, manie qu’elle arbore, bien agaçante pour la plupart. les mimiques exaspérés qu’elle se plaît à montrer aux autres plutôt qu’user des mots qu’elle maîtrise mal. peut être qu’elle est mal élevée, peut être que ce n’est pas une manière de se comporter avec les autres mais qu’est-ce qu’elle en a à faire dans le fond ? ce que l’on pense d’elle n’est qu’une illusion. la carapace qu’elle offre au monde refusant de se comporter d’une autre façon. et il la pique le soren en face. avec son égo trop développé et sa répartie cinglante. l’rire crispée qui sort des lèvres charnues, ses mains qu’elle reposent sur ses genoux. jalouse. encore faudrait-il qu’elle en est quelque chose à faire. mais l’grand brun semblait ne se préoccuper de rien d’autres que lui même trouvant probablement une satisfaction dans cet échange. t’es assez désespéré pour me prendre la tête depuis vingt minutes répond soudainement, les opales vertes qui se posent sur lui. camille confuse qui n’arrive plus vraiment à saisir où il voulait en venir. c’est toi qui t’imposes et c’est moi qui devrait partir ? c’était la meilleure. alors bien sûr que l’idée lui avait traversé l’esprit, bien sûr qu’elle avait envisagé de juste se lever sans demander son reste. mais dans les faits, elle n’était pas celle qui se devait de disparaître. t’es culotté et impoli soren. première fois qu’elle use de son prénom, croise ses bras sur la table sans le lâcher des yeux. tu me prends la tête pour mon numéro mais n’attends pas que je te réponde derrière. quel est le but ? oh. plisse les yeux comme si la révélation était là. c’était un pari avec ta bande de lourd ? tu gagnes combien pour l’avoir eu ? pathétique et révélateur de l’homme en général.

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Y’a l’air d’avoir une aucune logique derrière tout cela. Ils ont sérieusement l’air d’être dans une pathétique version américaine d’une pièce de Ionesco, et le pire, c’est que ça n’a même pas l’air de tant le déranger, le danois. Il se fait même becketien dans la posture, fixant son public d’un air presque amusé devant son exaspération, seul sur scène dans un numéro qui ne commence jamais vraiment, amorcé pourtant depuis le début, sans début ni fin. Et elle a beau soupirer la Camille, elle a beau prier tous les dieux pour le voir filer, ils peuvent bien attendre le vieux Godot ensemble, parce que la seule intervention divine jusqu’ici se cristallise sans doute dans son café resté chaud malgré la conversation. Dès lors, puisque dans l’absurde, à quoi bon trouver le moindre sens ? Il n’y avait que lui qui avait la clé de l’intrigue et il n’était même pas certain de pouvoir réellement en expliquer les méandres. C’était le genre de pari qui devait se faire, pas s’expliquer. « Et toi assez têtue pour rester. » Aucun ne veut en démordre. L’autre garde le numéro comme un trésor alors que l’ambiance est électrique. Elle l’étranglerait bien et il la découperait en petits morceaux ; en attendant aucun ne bouge et ils restent assis l’un en face de l’autre. Elle voudrait lui faire réaliser toute l’envergure de cette aberration, mais elle semble rester la seule surprise, pour lui, tout semble être parfaitement normal. Il est doué pour ça. Tout semble toujours lui appartenir, tout semble toujours convenir comme il l’entend. Rien ne le surprend jamais. Il n’aime pas grand chose Søren, ainsi, il est rarement déçu. Mais tout ça, les autres ne sont pas censé le savoir. « Et toi t’es chiante et hautaine. Chacun ses problèmes, Camille. » Il fait en désignant le gobelet qu’elle a entre les mains, l’ayant en vérité remarqué depuis un moment. Plus besoin de jouer les innocents désormais, le C-A-M gravé au feutre sur le carton ne pouvait pas désigner grand chose de plus. Y’avait peut-être quelque chose de censé, finalement, dans cet énorme capharnaüm ambulant. Tellement censé d’ailleurs que la brune trouve la pièce manquante du puzzle d’elle-même. Il n’en attendait pas moins d’elle. « Quitte à parier, j’aurais au moins fait en sorte que tu répondes, histoires de ne pas avoir gagné sur le fil. Sinon quel intérêt ? » Il lance en levant un sourcil. « Du coup, je me contenterai d’un ‘’va te faire enculer’’ ou d’un ‘’j’appelle les flics au prochain message’’ si tu veux. N’oublie pas les huit points d’exclamation, c’est plus théâtral, n’es pas Racine qui veut. » Il lance cette fois avec cet air désinvolte qui lui colle à la peau, comme tatoué sous l’épiderme.

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et elle est exaspérée des comportements puérils. à croire que l’être humain ne pouvait pas grandir un jour. fatiguée d’avoir l’impression de naviguer entre des idiots incapable de se comporter comme les adultes qu’ils étaient censés être. tout ça pour quoi ? une connerie d’égo masculin ? pathétique, vraiment. et si elle semblait fermée depuis le début à une quelconque conversation avec l’énergumène en face d’elle, force était de constater que ça ne semblait pas s’arranger le moins du monde. l’impolitesse était probablement le premier trait qu’elle pourrait lui porter, le culot venant talonner juste derrière. parce que jusqu’à preuve du contraire tu est venu empiéter sur mon espace et si les tables n’étaient vraisemblablement pas attribuée à qui que ce soit, c’était généralement le savoir vivre qui était censé prendre le relai dans ce genre de cas. mot qui devait bien entendu sonner étranger chez lui puisqu’il en semblait totalement dépourvu. son vrai prénom qui ressort d’un coup, suit le geste, le cam griffonné sur son gobelet en guise de trahison. gé-nial. même les éléments ne semblaient pas vouloir être de son côté dans cette partie. personne ne t’a demandé de me parler et si les attributs étaient peu gratifiants, elle se foutait davantage des pensées que tu pouvais avoir à son égard. probablement parce que vous n’étiez pas reliés et que par conséquent, rien ne te forçait à rester en sa compagnie si elle était si désagréable. le pari en lui même n’en comporte aucun parce qu’est-ce que ça changerait ? une quelconque vantardise d’avoir reçu un message d’une fille prouvant complètement son désintérêt ? idiotie complète. ou tu te contenteras du silence histoire de palier à ta stupidité générale. trop piquante, certainement. joute verbale qui dérive vers plus d’animosité. sa patience remit en cause dans ce dialogue de sourd ou l’un comme l’autre cherchait à avoir le dernier mot. je ne suis ni un pari stupide que l’on remporte, ni un trophée à exposer. quand t’auras appris ce qu’est la notion de respect, peut être que l’on pourra reparler.