• je suis née le 9 avril 1997 à brisbane. australie, terre natale, terre de tous les dangers et de la végétation exotiques. zone la plus dangereuse au monde.
je suis née à l'hôpital de brisbane, mais je vivais à nelson bay, ma mère s'occupe de la réserve naturelle de john gould.
• avec une mère conservatrice d'un patrimoine floral et protectrice de la faune, j'ai vécu au milieu des plantes et des bêtes. elle était spécialisé en océanographie et s'occupait notamment de surveiller les requins et les baleines.
les coraux mais aussi des algues qui pourraient avec des effets bénéfiques sur notre organisme.
vous l'aurez compris, ma mère est un putain de génie et c'est grâce à elle que j'aime les animaux. mais aussi nager, faire du bivouac, partir à l'aventure, en roadtrip, partir en autostop, faire des randonnées de plusieurs jours... bref la nature, ça m'appelle.
• mon père est un papa absent. il a séduit maman une nuit, la mise enceinte et me voilà. mais il est pas si horrible que ça, mon père. il nous rend visite parfois... et j'ai appris que j'ai un grand frère. pas plus vieux que moi, de deux ans seulement.
je suis le fruit d'un adultère, et si je ne comprenait pas très bien ce que ça voulait dire quand j'étais petite, j'ai compris l'impact quand j'étais en âge de percevoir les tensions entre nos deux mères.
• j'ai vécu avec ma mère toute ma vie. je ne voyais mon père et mon frère que de temps en temps, surtout à mes anniversaire. c'était cordial, mais je me souviens que je rigolais quand même beaucoup.
j'aspirais un jour avoir une famille simple et surtout... tous les jours. mais non, chaque fois ils repartaient et je me retrouvais toute seule avec maman. c'était triste, parce que j'étais qu'une enfant, je ne comprenais pas.
alors par ricochet, je rendais triste ma maman.
• j'ai eu une enfance toute somme normale, école, sport, bonne note. j'avais plein de copains, ma maman était réputé dans le coin donc on m'embêtait pas. elle fricotait parfois avec le maire mais, j'étais trop jeune pour comprendre les allusions des plus grands. ça ne m'a pas du tout empêché de bien grandir.
quand j'ai commencé à être en âge d'écrire, j'envoyais des cartes postales de nelson bay à fox. une fois par mois, c'était devenu un rituel. et au fil des années, ça a été compliqué de trouver des cartes qu'il n'avait pas.
• très studieuse, très bonne élève. je n'avais pas un qi au dessus des autres, ni n'avais de talents particulier, mais j'étais bien heureuse avec mes facultés. j'adorais lire, compter, résoudre des problèmes, découvrir le monde. je suis très curieuse... si curieuse que j'ai fini par tomber en amour, arrivée au secondaire, de la philosophie.
j'avais des habitudes en langues, conversant en français et en portugais couramment.
j'ai fini par devenir plusieurs fois déléguée de classe, j'ai participé à quelques manifestations pour la protection animale et de la terre. surtout des causes environnementales.
• déjà toute jeune, je rêvais de voir les animaux reprendre le pouvoir sur nous. à rêver parfois d'apocalypse, écrivant divers scénarios dans mon journal intimes.
j'étais baignée dans l'environnementalisme et la préservation. j'avais conscience des conséquences de notre pollution, notamment sur l'aspect marin mais aussi floral et des territoires désertiques. car même dans l'ouest de l'australie, hostile pourtant, on trouve des canettes qui jonchent le sol... désespérant.
alors j'en ai fait ma force. mon crédo. le monde va devenir plus grand plus beau.
• au lycée surtout, j'étais populaire. par ma belle gueule comme disent les gens de chez nous, mais aussi parce que je parle très fort. tout le monde sait quand je suis contente ou que je ne le suis pas. extravertie sur la forme, pudique sur le fond, j'extrapole pas mal mes émotions pour les rendre plus fortes et me protéger des impactes.
je faisais parti d'un comité anti-harcèlement scolaire, mais aussi sexuel et moral.
il m'est arrivé de me battre verbalement et physiquement pour qu'on laisse une personne en paix. j'ai toujours gain de cause même quand je perds. parce que je ne me bats jamais pour brasser de l'air. toujours pour une cause, pour quelqu'un...
• ma mère m'a permis de voyager dans le monde entier, mais surtout dans des zones reculées, parfois sauvages. les réserves d'afrique sont celles qui m'ont le plus marquées. j'aimerais peut-être y retourner vivre quelques années, apporter l'éducation dans les villages reculés, tout en protégeant la faune et la flore locales.
je rêve de voyage, de tour du monde. je ne tiens pas en place, ce besoin de tout voir, de tout connaître, une curiosité insatiable qui me vrille souvent la tête, parce qu'elle ne s'arrête jamais de tourner ma tête. elle fonctionne tout le temps, même en veille.
• quand notre père est décédé, je me suis rapprochée davantage de fox. mon frère est devenu un pilier important à ma vie, et quand il partait vivre à boston j'étais malheureuse.
lors de son enterrement, je me souviens que nos mères ont fini par faire une trêve, et j'ai pu le voir plus souvent.
fini les cartes postales, je pouvais l'appeler tous les jours, lui faire part de mes malheurs ou de mes petites victoires.
• c'était mon meilleur ami, celui à qui je pouvais tout confier. il ne m'avait jamais jugée, toujours écoutée. c'était un sacré phénomène, usant d'humour et de spontanéité. ça m'a aidé à forger aussi mon propre caractère, je prends beaucoup exemple sur mon frère, réalisant toujours plus bête les uns que les autres. à savoir qui serait le plus dans la merde. spoiler alerte : c'est lui.
je donnerai ma vie pour mon grand-frère. c'est mon tout... la seule famille qu'il me reste parce que...
ma mère est morte il y a deux ans et demi, d'un cancer flash. rien vu venir, très vite partie.
je me suis retrouvée démunie, et malgré la présence de mon frère et un bon héritage. j'étais seule au monde. celle qui m'avait fait voir le jour, mon amie, mais surtout mon modèle m'avait abandonné à la chienne de vie. la part de ma mère a été racheté et je vis de ces rentes là.
• acceptée à l'université de brisbane en licence de langues, j'ai loué un petit appartement près de fox et sa maman. brunchant tous les dimanches, devenue malgré moi une fille adoptive, bien que silencieuse et discrète avec elle.
j'étais bruyante à l'extérieure.
comme j'étais livrée à moi même, je me suis forgée une carapace et ma franchise est devenue plus difficile à contrôler, usant de mots parfois durs pour faire mal, toucher... plaider ma cause.
• après une longue discussion avec fox, mes études ne me plaisant pas et la vie en australie était devenu fade, de ces touristes qui trouvaient la paix.
je n'ai jamais eu peur des araignées ou autres bestioles venant hantés vos pires cauchemars. alors ce n'était pas l'amérique qui allait m'effrayer, n'est-ce pas ?
fox me conseillait de revoir mes ambitions... d'être plus forte, car j'en étais capable.
c'est avec son aide, et celles de mes professeurs d'université et de secondaire que j'ai pu couvrir mon dossier à temps, passer les épreuves, obtenir un entretien.
et ma carte verte, mon visa.
welcome to me, america.  
• avoir appris la mort de la mère de fox m'a rendu encore plus méfiante sur la faculté qu'avait la vie d'être prise. je ne nous pensais pas maudit, mais nous étions maintenant orphelin.
et qu'il soit ma seule famille si loin de moi... mais il est de retour, retrouve sa place dans ma vie et dans celle de ses amis.
et moi, je vais pouvoir briller maintenant que la seule lumière capable d'éclairer mes ténèbres était de retour parmi nous.