Je suis né dans une famille très puissante, en Corée du Sud. Fils ainé du directeur du plus grand groupe d'hôpital du pays, ma vie était déjà toute tracée avant même ma naissance. Depuis plusieurs générations, chaque membre de ma famille ne travaille que dans le milieu médical. Mon père était un célèbre chirurgien qui révolutionna la médecine en Corée avant d'intégrer le conseil d'administration du groupe, pour finalement être élu à la tête de ce dernier. • Depuis tout petit, contrairement à mes parents, j'ai toujours été un petit boute en train, aimant particulièrement dire des conneries et faire des blagues à longueur de temps. Mais, avec l'éducation familiale, je savais également être sérieux quand il le fallait, car je savais qu'ils avaient énormément d'attente et la pression me forçait à ne jamais dépasser les bornes. • Bien que j’aie été élevé dans une grande maison avec des serviteurs, avec une cuillère en argent dans la bouche, je n'ai jamais été quelqu'un d'arrogant, ni de prétentieux, on m'a toujours répété, depuis que je suis gosse, que la richesse ne nous mettait pas sur un piédestal, qu'on avait juste eu plus de chance que les autre. Mais que ça ne devait pas nous empêcher de travailler dur pour conserver notre confort de vie... • Déjà curieux de tout quand j'étais gosse, je savais tout juste lire que je me retrouvais pendant plusieurs heures, bloqué dans le bureau de mon père, à lire ses livres en médecine et en chirurgie. Je me suis très vite passionné par la composition d'un corps humain, mais aussi par son fonctionnement. Notamment le cerveau que je trouvais fascinant, surtout pour sa complexité et parce que, même à notre époque, on n’a toujours pas accès à plus de 10 % de ce dernier. • Je suis âgé de quinze ans environ quand ma mère décède dans un accident de voiture. C’est à partir de cet instant que ma relation avec mon père se détériore et qu’on arrive plus à se comprendre. Ma mère était l’âme de la maison et sa disparition nous fera tous les deux vriller, mais dans des directions différentes. Il tentera de contrôler encore plus ma vie, pour que je n’ai pas à souffrir et que mon avenir soit tout tracé. Alors que de mon côté, j’ai commencé à me rebeller, à m’opposer à son autorité, en faisant ls quatre cents coup, en m’amusant le soir avec des amis. • Mais le contrôle de mon père sur ma vie ne c'est pas arrêté là, il est allé d’autant plus loin qu’il arrangea des fiançailles pour moi, avec une héritière américaine, d’origine asiatique aussi. Que je n’avais jamais vu. Encore une fois, un bon moyen pour lui d’assurer mon futur tout en contrôlant ma vie de A à Z. • À dix-huit ans je rejoins les USA et Harvard, pour me lancer dans des études de médecine. C’est ce qu’il voulait pour moi et dans mon cas, j’avais grand besoin de quitter cette maison et surtout m’éloigner de lui. C’était l’occasion rêvée. Je commençais à étouffer avec cet homme qui n’avait de père, que le nom. • Ma passion pour la médecine ne fait que se renforcer durant mes premières années, notamment en faisant des stages de recherche, mais aussi du bénévolat dans quelques associations, alors qu’en parallèle j’obtenais mon Bachelor, en neuroscience, chimie… Toutes les matières importantes pour pouvoir se lancer en école de médecine. • J’ai vingt-deux ans quand je rentre en école de médecine, après avoir passé haut la main, le MCAT et les différents entretiens, mais aussi grâce à mes très bonnes notes durant le cycle undergraduate. Durant les quatre années suivantes, je vais apprendre assidûment les bases de la médecine, renforçant toujours plus ma passion pour ce métier. Me permettant même de faire même plusieurs rotations dans des hôpitaux, bien que toujours supervisé par un médecin confirmé. À l’issue de mes études, j’obtiendrais, plutôt aisément, le titre de Docteur en médecine, sans pouvoir bien entendu, pratiquer. • C’est à l’âge de 26 ans, que je termine mes études et rejoins le massachusetts général hospital de Boston, comme interne. En vérité, j’aurais dû rentrer au pays, pour rejoindre l’un des hôpitaux de mon père pour y terminer mon internat et ma résidence. Mais je ne désirais pas le voir. Donc je décidais de mon propre chez de continuer jusqu’à finaliser ma résidence. Je n’étais même pas sûr de rentrer du tout, je m’adapterais suivant la situation. • Très sérieux lors de mes études à l’école de médecine et malgré des horaires horribles lors des premiers mois comme interne, je retrouvais un peu la joie de vivre, celle que j’avais perdu lors de la mort de ma sœur. Je recommençais à m’amuser et à me faire des amis dans cet hôpital. Le soir, ça m’arrivait de sortir pour boire des verres, pour m’éclater avec mes collègues. J’avais tout simplement l’impression de revivre. • Mais je continuer de faire mon travail très sérieusement, surtout qu’il me fallait des recommandations des médecins mais aussi de mes professeurs si je voulais intégrer le service de neurochirurgie, pour ma résidence. Heureusement, j’avais la meilleure note de ma promo et très rapidement, j’avais montré des prédispositions pour cette spécialité. • En tous cas, deux ans après la fin de mon internet, je rejoignais les autres résidents pour débuter véritablement ma spécialisation en neurochirurgie. Doué comme j’étais, durant les quatre années qui suivirent, on me permettait d’assister à certaines opérations compliquées pour que j’apprenne plus vite. Puis quand les cas étaient plutôt simples, on me laissait opérer, mais toujours avec un titulaire, non loin de moi, au cas où. • En parallèle, n’étant plus étudiant, je m’étais trouvé un grand appartement dans le centre de Boston, non loin de l’hôpital, profitant des sous que papa m’avait mis sur mon compte. Quand la famille est riche, il faut bien en profiter. Je m’habituais très vite à cette vie aux USA, c’était tellement plus facile et plus les années passaient et plus j’étais certain de vouloir rester vivre dans ce pays, loin de mon père. • Il y avait cette boule qui continuait de me comprimer le cœur, comme si je me mentais à moi-même et qu’en vérité je voulais rester seulement pour contrarier mon père. J’étais certain que c’était une erreur de penser comme ça et peut être, il me fallait trouver un véritable but, quelque chose qui me pousse sincèrement à rester vivre ici. J’avais un début de pister avec les amis que je me faisais sur mon lieu de travail. • Seulement, mon paternel était, il me semble bien décidé à me rapatrier au pays. Pourtant, j’avais l’intime conviction que si je lui prouvais que je pouvais devenir quelqu’un d’heureux avec une très bonne situation et surtout une excellente réputation, aux USA, il finirait par accepter ma décision. Mais pour ça, il fallait réussir à le convaincre, d’une part et de l’autre, il me fallait les moyens pour le faire surtout.