Je reprend doucement mon souffle alors que je caresse tendrement le dos de ma petite-amie et je souris légèrement avant de le laisser s’installer plus largement. « Pour te sauter dessus ? Tu crois que j’ai réellement besoin d’un prétexte, d’une excuse pour avoir envie de toi et de te faire l’amour ? » Je secouais vivement la tête avant de relever mon regard vers le sien et de rire. J’aimais la voir aussi décontractée avec moi et je savais que ce n’était que le début, tout allait être parfait et encore plus fluide entre nous, avec le temps. « Oh je vois alors mange et fais toi plaisir. » Je me redressais un peu mieux pour éviter de la gêner le temps de son petit déjeuner. Je la regarde prendre un fruit avec difficultés et je souris légèrement en coin car elle m’a déjà prouvé être très souple même enceinte mais visiblement ce n’était pas acquis pour toutes les situations. Heureusement pour mon égo elle ne faisait jamais l’étoile de mer. Je secoue très furtivement ma tête pour laisser mes pensées vagabonder ailleurs et je la regardais dans les yeux avant de rire. « Que tu contiennes tes pulsions ? C’est la parole la moins censée que tu ai dite aujourd’hui. » Je n’étais pas prêt à devoir faire abstinence, aussi peu soit-il même si je savais qu’après la grossesse j’allais devoir prendre sur moi pendant un moment. Je n’avais pas hâte.

« »

Il te caresse le dos, te procurant des petits frissons sur tout le corps. Tu te colles un peu plus à lui, souriant face à sa remarque. Mh... Non, je pense pas. Et j'aime bien ça. Tu lui attrapes le cou pour l'attirer à toi et déposer un gros bisou sur sa joue. Ensuite, tu te redresses parce que t'as beaucoup trop faim. Tu crèves de faim et c'est pas trop les filles. Non, c'est pas leur faute, c'est l'exercice. Une partie de jambes en l'air et tu serais prête à manger un hippopotame si on te le proposait. Quoiqu'il en soit, tu te baisses pour rattraper le plateau. Tu galères un peu et soupires mais, apprécies que Nicolas ne te fasse aucune remarque face à cela. Il se moque de tes mots et tu lui tires la langue. Abstinence jusqu'à ce que j'accouche! Alors, c'est toujours les paroles les moins censées que j'ai dite ? Tu rigoles. T'en fais toujours des tas. C'est juste impossible que tu te contiennes. Non, tes pulsions, faut forcément que tu les satisfasses et Nicolas te connait assez pour savoir que tu racontes que des conneries. Plus sérieusement, t'as prévu quoi pour aujourd'hui ?

Alors qu’elle se remet à manger je pose mon dos contre le mur tout en souriant légèrement. « Abstinence jusqu’à l’accouchement ? Oui ce sont les paroles les moins censées de la journée. » Je riais à nouveau avant de grimacer car j’allais devoir pratiquer l’abstinence d’ici quelques mois et je n’étais clairement pas prêt. Depuis que j’avais été en âge d’avoir ma première fois je n’avais jamais passé plusieurs semaines sans rien faire donc cette idée ne me plaisait guère. « Je suis déjà frustré à l’avance de savoir que tu ne pourras pas me faire l’amour pendant plusieurs semaines après ton accouchement...» Je lâchais un petit soupir avant de la regarder et je riais car même si c’était frustrant mes paroles pouvaient passer pour un caprice. J’étais loin d’être un enfant et clairement j’allais devoir être encore plus adulte quand elle allait accoucher puisque j’allais devenir une sorte d’image paternel...une sorte de père. Ma vie allait totalement changer et j’étais prêt même si ça me faisait un peu peur. « Je dois aller voir mon père avec ma sœur mais je ne suis pas sur de sortir de cet entretien...vivant ! » Personne n’était au courant pour Charlotte et moi au Palais et, il ne fallait pas que mon père sache qu’elle était enceinte et en couple avec moi...pas avant que le père de Colombe soit au courant de toute l’histoire. Notre relation était compliquée au vu de nos relations avec nos pères mais on était soudés et c’était le plus important.

« »

Tu recommences à manger comme si c'était compulsif. Tant pis pour les kilos, de toute façon, t'es enceinte donc un peu plus de ventre ou un peu moins, ce n'est pas spécialement important. D'ici quelques mois, tu espères avoir retrouvé ta ligne. Quoiqu'il en soit, tu parles d'abstinence mais, t'es loin d'être sérieuse. Tu manques d'ailleurs de t'étrangler avec un morceau de fraise quand Nicolas te parle de ne plus rien faire pendant des semaines avoir ton accouchement. Tu rigoles par la suite en le questionnant du regard. Pourquoi je pourrais pas ? Peut-être que tu t'es mal renseignée sur la chose. Faudra surement que t'es une petite discussion avec Charlotte. Tu sais d'avance que ça ne va pas lui plaire que tu lui parles de la vie sexuelle de son frère mais tant pis, c'est ton médecin après tout. Faut qu'elle prenne les avantages comme les inconvénients. Il te dit qu'il doit aller voir son père et tu fais une petite moue toute triste avant de te blottir dans ses bras. Je préférerai que tu ne partes pas... Ou que tu reviennes en un seul morceau... Tu déposes un baiser sur ses lèvres pour lui donner du courage. Tu comptes le dire à ton père...? Je veux dire, le fait qu'on soit ensemble et que je sois enceinte...? Parce que, peut-être que je devrais être là... J'ai pas envie que t'es à subir tout ça tout seul et puis, c'est en grande partie ma faute s'il s'énerve donc... Ouais, tu culpabilises à mort.

Elle ne s’attendait à pas à ce que je lui parle d’abstinence et pourtant j’étais persuadé que ma sœur lui avait parlé de ça lors de ses derniers rendez-vous mais visiblement non. Je la laissais rire avant de grimacer car l’idée de ne plus pouvoir la toucher ne me réjouissait pas. « De ce que je sais c’est parce que tu dois attendre que le col de ton utérus se referme donc c’est une question de plusieurs semaines mais demande à ma sœur car je ne suis pas calé niveau grossesse. » J’avais entendu cette histoire quand Ambre était enceinte et à l’une des échographies qu’on avait vécu ensemble mais ce temps me semblait tellement lointain que j’avais perdu tout ce que j’avais appris...en réalité j’avais l’impression d’avoir oublié ma vie avec elle depuis l’accident et le fait qu’elle m’avait lâchement abandonné. Je tournais mon regard vers ma petite amie quand elle se blottissait dans mes bras et je caressais son bras tendrement avant de secouer la tête. « Je reviendrai en un seul morceau et toujours banni du palais, rien ne changera ne panique pas. » Je riais légèrement même si j’étais très blessé du comportement de mon père mais j’avais appris à vivre avec. « Je ne te demanderai jamais de venir avec moi quand je lui parlerai car tu prendras ta décision seule mais aujourd’hui je ne vais pas le voir pour parler de moi mais pour ma sœur. Elle veut aussi lui faire comprendre qu’elle ne veut plus de mariage arrangé...donc un choc suffira pour aujourd’hui. » Charlotte avait enfin pris conscience qu’elle devait avoir sa vie amoureuse et c’était mon rôle d’être à ses côtés car je savais que tout allait être difficile. « Tu sais ma sœur a toujours été la fille chérie de notre père, il l’estime énormément donc cette conversation va être très dur… pour les deux. » Moi j’allais avec ma sœur pour la soutenir et montrer à notre père que nous étions toujours autant soudés. Il le fallait malgré tout.

« »

Tu rigoles parce qu'il est hors de question que tu es une période d'abstinence sous prétexte que tu as été enceinte. Il t'explique ce que tu n'as apparemment pas compris mais, vous n'êtes pas vraiment sur la même longueur d'ondes puisque tu te mets à rire en secouant la tête de gauche à droite. Ah parce que tu crois vraiment que je vais les expulser par le bas ? C'est mort ! J'vais demander à ta soeur une césarienne. Je veux pas mourir en accouchant ! Tu grimaces. Non, t'as pas envie de souffrir et tout ce qui va avec. T'as pas un bébé à faire sortir mais deux. Et en plus, y a cette histoire d'abstinence. Non, c'est mort. Tu ne veux pas de ça. Tu files te réfugier dans ses bras et tu lui demandes de ne pas partir. T'as pas envie qu'il se fasse tuer par son père ou qu'il revienne au plus bas. Tu préfères qu'il reste ici, avec toi. Il te demande de ne pas paniquer. Ça le fait rire mais tu sais que c'est nerveux. Tu te mords la lèvre en haussant les épaules. Tu lui proposes de venir mais, il décline. Prendre ma décision seule ? C'est pas comme si j'avais le choix Nico. Ça fait partie de moi, il va bien falloir que je l'accepte. Il te dit qu'il se rend au palais pour Charlotte et là, tu acceptes. Il précise que ça va être dur mais tu ne te fais aucun soucis pour Charlotte. Comme tu l'as dit, c'est la préférée de votre père. Il va vouloir son bonheur, c'est sûr. Je suis persuadée que ça va bien se passer. Mais, tu sais aussi que Cha va stresser comme jamais. En tout cas, si ça va vraiment pas, tu peux la ramener ici après.

Je regarde ma petite-amie avant de l’entendre rire et je la laisse m’expliquer avant de lâcher un léger rire également. « Oh ! Je ne savais pas ce que tu souhaitais...on a pas vraiment parlé de tout ça. » Elle n’était pas prête à accoucher par voie basse et je pouvais que la comprendre puisqu’elle en avait deux à mettre au monde. On était ensemble depuis peu ensemble donc on avait pas parlé de tout ça surtout que je ne savais pas ce qu’elle voulait réellement pour l’avenir de ses deux filles. « Tu auras la plus belle des cicatrices, j’en suis sur ! » Lui dis-je avant de rire car la connaissant je savais qu’elle voulait quelque chose d’esthétique et les cliniques de Boston étaient plutôt bonnes sur ça, du moins c’était ce que j’en avais entendu.
La sentir aussi proche de moi me fais sourire mais surtout ça me fait du bien de savoir que je peux compter sur elle car c’est très important pour moi. Elle me soutient et me donne du courage pour affronter mon père, une seconde fois. Je caresse tendrement son dos avant de déposer plusieurs baisers sur son crâne avant de sourire quand je l’entend me parler. « Ce que je voulais dire c’est que tu choisiras quand tu voudras qu’on parle à mon père. » Comme au sien car il fallait qu’elle annonce ses choix à sa famille avant l’accouchement mais elle était assez grande pour savoir ce qui lui restait à faire. « J’espère car ça me peine de voir que mon père m’a banni de la maison de mon enfance et de sa vie...mais je fais avec cependant je sais que ma sœur sera anéanti si il fait la même chose. » Je regardais Colombe dans les yeux afin qu’elle comprenne que j’étais vraiment triste de la décision de mon père mais que tout serait pire si mon père était aussi froid avec elle. « Je lui dirai mais toi que vas-tu faire en attendant ? »

« »

Tu te mets à dire que t'es pas capable d'accoucher de deux bébés. Ouais, ça fout trop la trouille. Tu roules des yeux quand il précise que vous en aviez pas parler. Ouais mais c'est normal. Je veux dire, j'ai pas réfléchi à tout ça mais, ça me parait juste logique. J'veux pas crever. Ouais parce que pour toi, accoucher par voie basse de deux bébés, c'est mourir par la suite. Complètement débile mais avec ton petit gabarit, t'as trop peur. C'est avec Charlotte que tu vas devoir en parler. Il parle de cicatrice et tu prends une grande inspiration en fermant les yeux. Une cicatrice ? Ok Nico, finalement l'abstinence, c'est pas si terrible que ça. Tu secoues la tête. Tu préfères oublier toute cette discussion et faire comme si rien n'avait eu lieu.
A la place, tu parles de la journée qu'il s'apprête à vivre et du fait que tu vas devoir annoncer à vos parents ta grossesse. T'es vraiment contente qu'il prenne en considération ton ressenti et tes besoins mais là, vous n'avez plus vraiment le choix. On le fait quand tu veux. De toute façon, t'es déjà banni du palais et mon père me déteste déjà donc, au point où on en est. Tu hausses les épaules et reprends : Quoiqu'il en soit, ta mère devrait avoir son mot à dire. C'est dégueulasse de te faire ça. Et tu espères qu'il n'en sera pas de même pour Charlotte.
Les histoires de famille, c'est affreux et c'est interminable pour vous. Quand c'est pas ton père, c'est ton frère qui te tombe dessus. Dormir, manger, ce que je fais habituellement. J'irais peut-être faire un petit tour histoire de me dégourdir les jambes.

« Je ne peux pas me mettre à ta place car je n’ai pas de vagin. » Lui dis-je avant de rire tout en lui faisant un clin d’oeil. Bon en réalité elle le savait déjà mais je voulais détendre un peu l’atmosphère car je ne voulais pas qu’elle soit mal à l’aise ni même stressée à cause de l’accouchement. Il fallait qu’elle se détende un peu afin que tout se passe au mieux. « J’aurai du me taire pas vrai ? » Je riais de bon coeur car je prenais conscience qu’elle aurait peur de l’accouchement quoiqu’il arrive, mais c’était uniquement parce qu’elle avait peur de l’inconnu. Je n’avais jamais vécu d’accouchement non plus donc je n’étais pas bien placé pour la rassurer mais j’espérais qu’elle puisse parler de tout ça avec ma sœur pour qu’elle puisse trouver les mots afin qu’elle soit plus sereine.
On parle de nos pères et je sais que tout sera compliqué pour nous car ils ne valideront pas notre relation…je le savais et Colombe aussi le savait, voilà pourquoi je recule autant. « On ira lui parler avant de quitter l’Europe mais je pense qu’on devrait aussi aller voir ton père avant le spring break, non ? » Mais est-ce qu’elle était prête à le faire ? Avait-elle pris sa décision ? Je ne savais pas… « Elle a essayé de lui parler mais il ne veut rien entendre, j’espère qu’il comprendra un jour. Il ne savait pas pour mon ancienne relation ni même pour le fait que j’ai failli devenir père...et je sais que le jour où il sera au courant il sera encore moins fier de moi. » Je le connaissais suffisamment pour savoir comment il allait réagir et ça me peinait encore plus.
« Tu veux quelques adresses pour aller te dégourdir les jambes ? Tu veux aussi que je demande à mon garde de venir avec toi ? » En fait j’avais peur qu’elle soit seule...

« »

Tu grimaces en entendant Nicolas dire qu'il n'a pas de vagin. En effet, sinon, tu ne serais pas avec. Il enchaine en disant qu'il n'aurait pas du et tu rigoles en acquiesçant, secouant la tête de haut en bas. J'avoue la prochaine fois, tais-toi. Tu grimaces encore avant d'esquiver un petit sourire. Il faudrait que tu revois Charlotte à l'hôpital de toute façon parce qu'il y a encore quelques trucs qui te travaillent et pas seulement l'accouchement. Toute cette grossesse te fout la trouille malgré toutes les recherches que tu as faite. T'as pas envie de faire quelque chose de travers, de mettre les filles en danger ou de mourir parce que t'as pas eu assez d'informations. T'es une grosse trouillarde par rapport à ça. Y a des jours où tu vas manger, des jours où tu vas rien pouvoir avaler, t'as parfois encore des nausées et tu ne sais pas si c'est le stress ou s'il y a un problème, tout simplement. Quoiqu'il en soit, tu ne veux pas parler de ça avec Nicolas, tu sais qu'il flippe déjà beaucoup pour toi.
Vous enchainez donc avec son père, le tien, ta situation. Tu dis te sentir prête à en parler parce que de toute façon, tu n'as pas trop le choix. Il te propose d'aller voir ton père avant le Spring break et tu te bouffes nerveusement la lèvre. Je lui enverrais un texto, t'inquiètes. Et tu comptes le faire. Tu n'as aucune envie d'aller le voir. T'as pas envie de te faire remonter les bretelles. T'as pas envie qu'il te crie dessus et qu'il te propose ou plutôt, t'imposes de les faire adopter. En vrai, tu sais que ton père n'approuvera jamais ta situation et ça te rend malade. Son père non plus n'est pas facile. Il l'a banni du palais pour avoir des intentions différentes des siennes et maintenant, il a peur qu'il en fasse de même avec Charlotte. De ton côté, tu viens à te masser les tempes parce que ça te donne des noeuds au crâne toutes ces histoires. Et le fait que tu choisisses une meuf enceinte, ça ne va pas aider non plus Nico... Tu te sens un peu coupable. T'aurais sûrement jamais du te rapprocher de lui sachant que tu étais enceinte. Daisy avait peut-être raison. Tu secoues la tête, esquives un petit sourire pour prétendre que tout va bien et te lèves parce qu'il est temps de se bouger les fesses. Il faut que t'ailles prendre ta douche et que tu te bouges un peu. Tu ne peux définitivement pas rester ici toute la journée. Ton garde ? Nico, je suis pas la princesse d'Angleterre, je vais m'en sortir toute seule, t'inquiètes.