don't you remember, i'm you're baby girl
★ ─ w/ @Mark Underhill

à cet instant précis, camille avait la sensation d’être encore plus perdue qu’en règle générale. sûrement parce qu’à la confusion qui l’absorbait déjà la plupart du temps, elle y ajoutait désormais des sentiments qu’elle n’était pas en mesure de contrôler. et quand elle était incapable de s’apporter des réponses, elle sortait prendre l’air. daryl avait des cours à donner jusqu’à tard le soir et elle avait terminé en fin de matinée. poupée erre dans les rues d’une ville qui ne lui semble pas familière, sans but et sans envie particulière. tout autour d’elle devient oppressant, des groupes de personnes qui marchent trop vite, les bruits trop bruyant. elle accélère le pas, sent le souffle lui manquer quand prise d’un élan de panique, elle lève la main pour arrêter un taxi.  taxi qui s’arrête et attends une adresse qui ne vient pas. pour aller où ? voir qui ? faire quoi ? elle murmure quelques mots et finit par placer ses écouteurs sur les oreilles, temps de trajet où elle préfère oublier tout le reste autour. jusqu'à arriver à destination. caravane troqué contre un appartement. faible merci qu’elle murmure, glisse un billet pour la course avant de se retrouver à l’air frais. elle a pas prévenu, sait pas si elle sera la bienvenue mais frappe pourtant contre la porte avant de reculer, les mains qu’elle glisse dans ses poches, dans l’attente d’une réponse. et le visage de mark qui apparaît enfin. hey. je.. je sais que j’ai pas prévenu avant de passer mais.. si t’es occupé j’peux repasser plus tard hésitante, forcément. elle a pas été la plus agréable avec lui depuis le début. initiant le contact pour finalement le repousser. la voir ici était probablement pas quelque chose qu’il aurait imaginé.

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c’était pas quelque chose qu’elle aurait imaginé non plus. venir chez lui à l’improviste, aller le trouver lui quand elle avait la sensation que sa vie ne tenait qu’à un fil. elle savait pas vraiment pourquoi elle l’avait d’ailleurs. l’histoire de sa vie, se poser des milliers de question mais ne jamais y apporter la moindre réponse. et camille, ces derniers temps, elle avait l’impression d’être totalement perdue. de plus vraiment savoir dans quelle direction se tourner comme si la moindre chose futile était soudainement d’un compliqué absolu. elle en souffre, totalement. ça et l’impression de perdre la tête. de plus supporter grand chose. les gens, les sons. comme si tout tournait trop vite dans sa tête au point de lui faire perdre l’esprit. non, non. c’est bon. le suit avant de retirer sa veste, déjà un peu plus à l’aise dans l’endroit silencieux. non.. t’aurais pas.. du thé ? pour réchauffer ses doigts encore gelé. poupée a constamment l’impression d’avoir froid ces derniers temps. je.. ouais ? ce serait bien et elle est sincère dans ses mots. touchée de le voir toujours essayer si fort quand elle n’a rien fait d’autre que le pousser plus loin jour après jour. ça va qu’elle souffle. conversation surfaite encore une fois. elle replonge dans ses mauvaises habitudes. trop froide, pas encline à discuter. quel intérêt de venir si c’était pour répéter continuellement les même erreurs ? ses mains fébriles qu’elle passe sur son visage avant de relever la tête vers lui, les yeux emplit de larmes, l’air perdue. en fait non, ça va pas souffle doucement, passe ses doigts sous ses yeux humides je crois que ça tourne pas rond chez moi je.. j'me sens pas très bien

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pas bien du tout si elle était parfaitement honnête. comme si elle avait soudainement arrêté de fonctionner correctement. comme si quelque chose s’était brisé chez elle, que les morceaux s’étaient éparpillés un peu partout sans qu’elle ne sache comment tout remettre en place. elle souffre sans pouvoir expliquer pourquoi. le genre de douleur intérieure, sûrement les pires dans le fond. parce que personne n’était capable de les contrôler. sa respiration se fait saccadée, les larmes qui coulent trop pour la laisser respirer correctement et la main de mark qui se pose dans son dos, tasse fumante devant elle. je.. je sais pas. c’est brouillon tout lui semble brouillon. elle, les autres, ses émotions. et ses doigts se referment sur le tissus, ses jambes qui s’agitent, tapent frénétiquement sur le sol comme une mauvaise manie dont elle n’arrive pas à se débarrasser. je suis retournée en cours ce matin et.. j’crois que je peux pas. j’avais l’impression de pas pouvoir respirer, d’étouffer dans l’amphi et je.. elle souffle doucement, tente d’enfermer ce qu’elle ressent sans grand succès. l’instant d’après j’étais en train d’hurler. tout le monde me regardait et j’arrivais pas à m’arrêter, je.. j’crois vraiment que ça tourne plus rond chez moi sans qu’elle ne puisse expliquer le pourquoi du comment. elle avait été terrifiée. terrifiée par quelque chose qui n’était même pas là, qu’elle ne comprenait pas. une peur oppressante qui était soudainement venu l’envelopper en plein milieu d’un cours lui faisant perdre tout contrôle. j’suis partie et.. j’ai voulu prendre l’air, marcher un peu mais y avait trop.. trop de monde, trop de bruit, j’pouvais plus respirer, je.. qu’est-ce qui va pas chez moi ?

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y avait forcément quelque chose qui avait pété dans son système pour qu’elle se sente de la sorte désormais. quelque chose qui ne fonctionnait plus de la même façon qu’avant. elle en savait rien en fait. elle savait juste que tout était hors de contrôle et qu’elle n’avait aucune idée de comment se remettre sur le droit chemin. c’est pas être épuisée, je veux juste que ça s’arrête qu’elle lâche, ses yeux sur lui. que tout s’arrête une bonne fois pour toute parce qu’elle n’était pas certaine de supporter n’importe quel autre évènements. c’est pas ça qu’elle répète. c’était pas une pause dont elle avait besoin. c’était pas de s’enfermer devant des films merdiques qu’elle voulait. étudier la psycho ne veut pas dire comprendre. c’est plus facile d’étudier les autres que soi même pourquoi il comprenait pas ce qu’elle cherchait à dire ? pourquoi est-ce qu’il minimisait les choses mettant le tout sur le compte d’une probable fatigue ? c’est pas du changement qui fait ça. on parle pas d’un truc merdique, on parle du fait que j’ai failli crever. j’ai cru que j’allais y rester et j’ai vu des dizaines de cadavres autour de moi se redresse soudainement, quitte le tabouret, incapable de tenir en place. et j’aurais préféré y rester que ressentir tout ça. tous les soirs, j’souhaiterais ne pas me réveiller, ne plus ressentir quoi que ce soit tu l’entends sa souffrance là ? tu l’entends le problème ? c’est pas juste un peu de changement. et elle se tourne vers toi, soudainement, la tête qui se penche légèrement je veux que ça s’arrête papa qu’elle supplie soudainement, donnant l’impression d’être une gosse complètement paumée, dévastée.

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elle en peux plus, tu comprends ça ? elle a l’impression de se perdre au milieu de tout ça et elle sait pas si elle peut le supporter. elle a l’impression de sombrer chaque jour un peu plus, sans trouver de solution à tout ce qu’elle ressent. daryl, l’havre de paix qu’il représente par moment. avant que tout reparte de plus belle, son esprit bien décidé à ne jamais lui laisser trop de répit. et c’est les bras d’un père qu’elle a bien trop souvent réclamé qui viennent l’entourer soudainement, l’enferme contre lui quand elle crise, lutte avec elle même et ce qu’elle ressent. et si ça s’arrête pas ? parce que c’est ce qui tourne dans sa tête. c’est la seule chose qu’elle est capable de penser. et si ça ne s’arrêtait pas ? elle pouvait pas la garder avec elle, elle en voulait pas. elle voulait pas de cette sensation d’étouffement, de la peur qui allait avec. elle voulait rien camille, rien de tout ça. s’il te plaît… continue à le supplier des multiples fois. comme s’il avait le pouvoir de la sauver. de tout arrêter. mais il était son père, pas vrai ? celui qui l’avait créé. le seul qui restait. il devait avoir le pouvoir de la sauver. de la tirer hors de tout ça. de la protéger de tout ce qui était en train de l’engloutir en ce moment. sa tête qu'elle repose contre son torse, inspire lentement, tente de calmer les soubresauts de son corps, les larmes qui semblent ne jamais vouloir s'arrêter. je suis désolée d'avoir été horrible avec toi chuchote doucement quand sa voix lui permet.

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