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★ ─ w/ @Richard Nelson

c'était le chaos dans ma vie. comme si la faucheuse avait décidé de me suivre à la trace, guettant le moindre de mes pas, s'amusant à faucher les gens que j'aime.
mark avait échappé de peu à la mort, j'avais moi-même échappé à la mort... de peu, invitant elijah dans la tourmente... et voilà que j'avais pu voir wyatt à l'article de la mort, tout comme camille.
mon meilleur ami et la fille de mon homme. ça commençait à faire beaucoup de bordel pour une seule vie.
beaucoup de jeux dangereux pour une bonne nouvelle. je ne parlais quasiment plus depuis que nous étions aux bords du drame.
je n'arrivais plus à regarder mon homme, me sentant parfaitement misérable face à sa détresse... comme si notre couple avait engendré toute cette merde.
comme si le destin cherchait à nous séparer alors que nous avions tout... tout pour finir par être heureux. s'apprivoiser, apprendre à vivre l'un avec l'autre et non plus comme des âmes solitaires. volages et chancelant, nous avions fini par construire une famille à vitesse grand v. mark étant rentré dans ma vie comme un boulet de canon.
je commençais à me demander si nous n'étions pas simplement : les amants maudits.
prisonniers du malheur et du chaos.

la douleur dans ma jambe remonte jusqu'au dos et je commence à maudire les anti-douleurs, me rendant de plus en plus accro à cette merde qui allait finir par me pourrir la vie lorsque j'en aurais plus l'utilité.
est-ce qu'on arriverait à se sortir de ces drogues ? sachant que mes doses étaient prescrites pour convenir au bon fonctionnement de l'évolution du bébé.
aussi je souffrais en permanence. ne pouvant même pas boire un verre de vin pour me détendre.
cette grossesse, en plus de tout le bordel à côté, commençait à me peser plus que de raison.
je pose ma main sur mon front, me laissant tomber en arrière sur la chaise de bureau, soupirant mon mal être.
venant travailler pour mieux oublier... alors que mark passait son temps à l'hôpital au chevet de camille. c'était limite si nous arrivions à communiquer ces derniers temps.
tout allait à vau-l'eau.

la cloche de la boulangerie retentit et je me redresse légèrement, enlevant ma main quand j'entends les pas de quelqu'un dans les escaliers de bois, grinçant à chaque marche. « oh mon dieu, merci. » que je dis en me levant doucement, sautillant sur la jambe valide, laissant la blessée par balle dans le vide. « ça me fait du bien de te voir. » que je dis en soupirant, me laissant tomber dans ses bras. « qu'est-ce que tu fais là ? »

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Richard ignorait comment sa sœur allait. Sa journée commença avec cette pensée dans la tête. Il avait bien demandé à Jeffrey, mais ce dernier lui avait simplement répondu que son téléphone était cassé. Rien de plus que cela. Téléphone cassé. Cette réponse prit sens en repensant aux appels tombés sur la messagerie et les messages sans réponse. Depuis qu’ils vivent dans la même ville, il était difficile pour le jeune homme de ne pas voir sa famille souvent ou du moins avoir des nouvelles, alors c’est ce qu’il fera aujourd’hui.

Les derniers jours étaient bizarres. Il dirait plus triste qu’autre chose. L’accident de métro avait causé des dégâts et Richard n’avait pas vu le temps passer. Le jour de l’incident, le jeune homme était à l’hôpital, il ne comprit pas vraiment ce qu’il se passait, le vent de panique, tout le monde qui courrait dans tous les sens. Il s’agissait de sa première situation de crise et dans des moments comme celui-ci, il ne faut pas trop réfléchir, il faut agir c’est tout. Alors, comme certains de ses collègues. Il quitte son service en pédiatrie pour se rendre dans la salle d’urgence, où des consignes seront données. Et depuis cet instant, Richard n’avait pas cessé de courir partout et ce qu’il avait vu il n’aurait jamais pensé le voir.

Quelques jours s’étaient écoulés et le jeune homme n’avait plus de nouvelle de sa sœur. Il avait tenté de la joindre à plusieurs reprises, mais il tombait directement sur la messagerie. Il s’était même rendu vers chez elle, mais elle n’y était pas. Il trouvait cela étrange, pire encore cela l’inquiétait, alors il décida même de contacter leur grand frère, ce dernier lui dit simplement qu’elle avait cassé sans téléphone, sans rien ajouter de plus. Il le rassura légèrement en lui disant qu’elle le contacterait quand elle aurait un nouveau téléphone. Richard, ne se contenta pas de cela puisqu’il décida de se rendre dans la boulangerie où elle travaillait. C’était ouvert et sans hésitation il entra et il ne tarda pas à voir apparaitre sa sœur devant lui. En la regardant, il eut l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Elle arriva vers lui en sautillant et un signe d’étonnement pouvait se voir dans son regard. « T’as complètement disparu, alors je viens voir comment tu vas », il la prit dans ses bras et la serra un peu contre lui avant de se retirer. « Qu’est-ce que t’as à la jambe ? » La dernière fois qu’il l’avait vu elle semblait aller bien. Que c’était-il passé depuis ? Il n’attendrait même pas quelques minutes pour lui poser la question.

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★ ─ w/ @Richard Nelson @Alyson K. Nelson

Dans le taxi qui l'amenait jusqu'à la pâtisserie de sa belle, Mark essayait de faire sens du temps qui passait dans sa vie en ce moment. Mais plus il essayait de faire sens, plus il avait l’impression que tout lui filait entre les doigts, et particulièrement son temps et comment il voulait le distribuer entre celles qu'il aimait et pour lesquelles il voulait être là. Il devait d’une part aller régulièrement au garage pour au moins faire un peu de paperasse si il ne voulait pas se faire virer pour faute grave. Alors oui, il comptait partir bientôt de toute façon mais il voulait que ça se fasse manière correcte, pas en lâchant tout comme le dernier des enfoirés. D’autre part, sa fille était encore à l’hôpital et il refusait de la laisser seule trop longtemps, allant la voir et lui tenant compagnie autant qu’il pouvait. Les nuits, certes, il les passait auprès de sa belle mais cela faisait finalement peu de temps à avoir réellement à ses côtés et surtout peu d'aide qu'il était capable de lui fournir.

Alors il s’était dit que ce midi, il l’emmènerait quelque part pour sa pause déjeuner. Pas très loin, vu son état et sa courte pause - surtout si elle n'avait personne pour la remplacer - mais qu’ils aient un moment à eux, hors de tous leurs soucis et de tous les endroits qui leur rappelaient les soucis présents ou futurs. Parce que même être chez Alyson leur rappelait qu’ils devaient commencer à chercher une maison, un prénom, etc. Que des choses qui étaient finalement des sources de stress.

Si il avait sa chaise la plupart du temps, pour les petits trajets, son médecin lui avait conseillé de prendre des béquilles. Il aurait besoin d’une grosse rééducation pour ses poumons et pour sa jambe plâtrée, autant ne pas affaiblir l’autre jambe en se reposant de trop sur la chaise roulante. Il arrivait donc à la boulangerie de sa compagne, clopin-clopant sur ses béquilles, poussant la porte avec son dos. Il salua la vendeuse qui le reconnaissait à présent et passa derrière le comptoir pour monter à l'étage. Essoufflé d'avoir sautillé jusqu'en haut, il poussa la nouvelle porte avec son dos à nouveau en soupirant.

- Pas très handicap friendly tout ça ! lança-t-il en plaisantant avec un petit rire en rentrant, interrompant son rire et haussant les sourcils en voyant quelqu’un dans le bureau autre que sa femme – un beau jeune homme qui plus est. Oh pardon, je savais pas que t’avais de la visite.

C'était rare de voir du monde dans son bureau... En bas, dans la boulangerie il y avait du passage évidemment mais ici ? Qui cela pouvait-il être ? Un ami ? Un ancien client de son autre métier ? Un membre de sa famille ? Mark priait pour la dernière solution, sinon il savait que la jalousie qui était venue lui pincer le ventre ne ferait que grandir.

S’appuyant sur ses deux béquilles pour s’approcher de sa belle, il se planta à côté d’elle pour avoir le baiser qu'il avait bien mérité après "tout ce trajet". Qui que cet homme soit, il saurait vite qu’il était lui par rapport à la jeune femme. Même si en ce moment, il n’était pas forcément bien impressionnant avec ses poils plus gris que jamais à cause du stress et ses deux grosses béquilles mais au moins son rôle dans la vie de la jeune femme serait clarifié une fois pour toute.

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★ ─ w/ @Richard Nelson @Mark Underhill

insoupçonnée visite, et gâtée que je suis. mon petit-frère me fait plaisir par sa présence unique dans mon établissement.
je savais que mon téléphone était rendu cassé depuis un moment et que je n'avais toujours pas fait le nécessaire pour le changer. il serait temps d'ailleurs. mais à part jeffrey, je n'avais pris la peine de prévenir personne. pas même la prunelle de mes yeux.
alors c'est tout naturellement que je tombe dans ses bras, alors qu'il m'enlace non sans laisser entendre que j'avais laissé à l'abandon mes devoirs de grande sœur. je plisse le nez, touché par cette pique.
de tous les égoïsmes existants, celui-ci n'existait pas. kate et richard passaient toujours en priorité. c'était comme mes enfants, si on pouvait imager dans un sens assez creepy. alors savoir que j'ai failli à mon devoir, ça me fait mal au cœur. « oh là, si tu savais. » que je dis en riant, tapant sur son torse. « dis donc, tu fais du sport. » que je dis en fronçant les sourcils, un sourire amusé dessiné sur les lippes. « y aurait une demoiselle dans ta vie ? » que je demande, curieuse.
après tout, mon frère était sans doute, avec kate, la personne que je voulais voir le plus heureuse. alors si une demoiselle pouvait faire naître son sourire d'enfants joyeux, ça m'allait.

alors que je continue de regarder si mon frère a changé depuis la dernière fois que je l'ai vu, remettant, malgré moi, quelques mèches de ses cheveux en place, j'entends les escaliers grincer à nouveau. « ah bah. »
même pas le temps de pouvoir prévenir mon frère des nouveautés dans ma vie, que voilà l'homme de ma vie qui apparaît de nul part. « qu'est-ce que tu fais là ? » que je demande, étonnée. le regardant avec émerveillement, il m'avait manqué, cela allait sans dire.
mais je n'avais pas pu annoncer à mon frère ma mise en couple ni ma grossesse... est-ce qu'il m'aurait seulement cru s'il n'avait pas pu voir mark en personne. « oh et ce n'est pas un client. » que je dis en riant doucement. « mark, je te présente richard. » un sourire fier se dessine sur mes lèvres, de cette grande sœur qui avait pris ce rôle de mère trop à cœur. « mon petit-frère. »
je serre le bras de mon homme dans mes bras, déposant un baiser rapide sur ses lèvres. « et richard, je te présente mark. » ce même sourire fier accroché aux lippes. « mon homme. »

je n'étais pas vraiment habituée à présenter des hommes à ma famille. en réalité, c'était le premier depuis toujours.
donc en confirmant cela, on pouvait imaginer que mark était le bon. sans nul doute là dessus. « et ce n'est pas la seule chose qu'il faut que tu saches. »
ma jambe, mon état, nos états même. ça importait que trop peu.
retenant ma respiration car je ne pensais pas lui annoncer de but en blanc. peur de voir une réaction négative ou une déception dans son regard. je me rappelle lui avoir fait vivre l'enfer en arrivant à boston en lui avouant tromper l'ennui avec un métier dangereux et illégal lié à la prostitution. alors peut-être qu'il serait rassuré de savoir que toute cette merde, c'était terminé. grâce à mark. « tu vas être tonton. »

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Voir sa sœur lui faisait du bien, savoir qu’elle allait -presque- bien en apparence encore plus. Pourtant, la première chose qu’il lui vint à l’esprit fut : qu’est-ce qu’elle a la jambe. Sa sœur ne répondit pas à la question et elle en posa une à son tour qui fit esquisser un sourire au jeune homme. « Du sport toujours, tu sais bien, faut bien que je garde ce corps de rêve en forme ». Richard n’était pas réellement vantard, mais il s’amusait parfois à l’être avec ses proches. « J’te dis s’il y a une fille dans ma vie, si tu m’dis pas t’as quoi à la jambe ok ? » Il n’avait pas de copine pourtant, il en a eu, mais rien n’était réellement sérieux, car le sérieux c’était beaucoup trop pour lui dans sa vie actuelle. Lorsqu’il était jeune, il faisait souvent du chantage à son frère et ses sœurs et pour être franc, ça ne marchait pas toujours. Il se comportait comme un gosse parfois encore, surtout avec Aly. Parce que c’est sa grande sœur, parce que c’est elle qui a finalement prit la place de la mère qu’il n’a pas réellement eu alors, il agit comme le petit frère qu’il est alors qu’il a bien grandi depuis et quand on les voit tout les deux, en réalité, on ne pourra pas vraiment imaginer qu’il soit si jeune face à elle.

Quoi qu’il en soit, son chantage reste en suspens, car ils sont interrompus par le bruit du bois qui grise ainsi que l’intervention d’un homme qui semblait bien connaitre sa sœur. Ce qu’il suit ensuite se passa très vite dans l’esprit de Richard et il ne comprit pas tout de suite ce qu’il se passait. Son petit ami. Enceinte. Voilà les deux choses qui résonnaient dans l’esprit de l’étudiant. Il s’était écoulé tant de temps que cela pour que tout cela se passe ? Richard voit dans le regard de sœur lorsqu’elle présente « son homme », de la fierté et elle semble réellement contente. Elle ne laissa pas le temps à son petit frère de réagir qu’elle lui annonça directement sa grossesse, comme s’il fallait que tout sorte d’un coup. « Attends ! T’es enceinte ? » Il pose la question pour être certain de ce qu’il a entendu. Lui tonton. Alyson Enceinte. « Et toi, t’es le père ? » En réalité, ces deux questions auraient pu être posées dans sa tête et il pourrait sembler grossier vis-à-vis de Mark. Il pourrait même paraitre mécontent de la situation. Mais il essayait juste de comprendre ce qu’on venait de lui annoncer. « Attends, mais j’étais passé où pendant qu’il se passait tout ça dans ta vie ? » Richard appuya sa question par un sourire en coin en regardant sa sœur. Ok, il n’avait pas besoin de tout savoir, mais savoir au moins qu’elle avait un petit ami quand même. Il l’observa brièvement cet homme qui en apparence semblait plus âgé qu’elle. De beaucoup ? Il ne connaissait pas Mark et c’est ce qui l’inquiétait. Il était le petit frère et pourtant il ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour elle. Est-ce que c’était un mec bien ? Est-ce qu’il était gentil avec elle ? Il fait quoi dans la vie ? Qui est-il ? Son côté méfiant ne pouvait s’empêcher de ressortir et s’il n’avait pas vu le regard de sa sœur envers Mark, peut-être qu’il l’aurait montré dès le démarrage. « Je recommence, désolé, je suis pas mal élevé en général, mais je suis surpris. Enchanté », finit-il par dire en tendant sa main vers Mark.

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Mark aussi fut un peu pris de court par l’envie de sa douce de tout balancer d’un coup. Ils n’avaient pas eu le temps de réellement se dire bonjour qu’Alyson avait déjà plus ou moins tout balancé à la figure de son petit frère. Parfait, pour la rencontre… Il n’y avait plus qu’à espérer que le jeune homme prenne tout cela le mieux possible.

Malgré la difficulté qu’il avait à rester debout, il fit son plus beau sourire à Richard, d’une part pour le rassurer sur ses bonnes intentions et d’autre part pour partir du bon pied avec lui. Il était le premier membre de la famille et même en général personne proche d’Alyson qu’il rencontrait et il voulait que tout cela commence bien. Alyson avait fait des efforts considérables pour sa fille, il pouvait en faire de même pour sa famille à elle.

- Ouais, c’est moi le père, dit-il avec un petit rire désolé de la façon abrupte dont les choses avaient été annoncées.

Restant silencieux le temps que les informations fassent leur bonhomme de chemin dans l’esprit du jeune homme, il posa une de ses béquilles contre le mur avant de serrer la main à Richard qui lui tendit la sienne.

- Enchanté Richard, t’en fais pas, t’as rien fait de mal, dit-il avec un sourire. J’ai pas mal entendu parler de toi… Je sais que tu peux pas en dire de même visiblement mais j’espère qu’on va apprendre à se connaître.

Il glissa sa main à présent libre dans le dos de la jeune femme.

- T’as une manière d’annoncer les choses toi, dit-il avec un petit rire et déposant un baiser sur sa tempe avant de tourner à nouveau son regard vers le jeune frère. Avec une sœur comme celle-ci, on ne peut sans doute être que protecteur, du coup, je tiens à dire que j’aime ta sœur de tout mon coeur et que je veux tout faire pour la rendre heureuse, dit-il d’homme à homme à Richard.

Mark avait beau être plus âgé que le jeune homme, il le respectait comme le frère de sa compagne et le traitait comme tel. Et le rassurer sur le fait que sa sœur est entre de bonnes mains est la moindre des choses qu’il pouvait faire alors qu’il venait de se faire bombarder d’informations. Regardant à nouveau sa belle, il lui sourit avec douceur.

- Je voulais te faire une surprise et t’inviter à déjeuner, je pensais pas précipiter les annonces comme ça, désolé mon coeur, s’excusa-t-il à mi-voix.

Elle n’avait pas l’air de lui en vouloir mais il avait peut-être gâché d’une manière ou d’une autre la façon dont elle aurait voulu lui annoncer et si c’était le cas, il en était désolé sincèrement.

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j'ignore si les anti-douleurs ont un effet dramatique sur ma personne ou si ce sont simplement les filtres qui se sont envolés en même temps que le reste.
j'avais pas trop pris la peine de parler de mon aventure avec mark. de base volage et sans lendemain, je ne voyais pas l'intérêt d'en parler bêtement à mes frangins... sinon, il aurait fallu parler de toutes mes conquêtes et de ce fait, les perdre dans des noms à n'en plus pouvoir les retenir.
c'était surement plus inquiétant de savoir le nombre de coucheries que d'avoir la surprise d'avoir un homme dans sa vie. le seul qui se présente, le seul dont on entend finalement... parler.
c'était une surprise pour richard et je ne pouvais pas lui reprocher de se poser des questions sur le déroulement rapide de ce dernier mois.
on avait, en effet, l'impression qu'il s'était écoulé des mois. peut-être même une année avec tout ce bordel.
je souris à l'annonce de ma grossesse. même en le disant, je n'arrive toujours pas à le croire alors ça ne m'effleure pas du tout l'esprit que ça puisse choquer qui que ce soit. mais visiblement, si, c'est choquant.
je hausse les sourcils en regardant mon petit frère se perdre dans le chemin d'information. hochant la tête quand il demande si je suis enceinte, et je ris à moitié quand il pointe finalement mark du doigt pour demander si c'est bien le père.
le fait que mark assume me fait une pointe au cœur, il ne se désolidarise pas de moi... il ne m'abandonnera donc pas. je pince un peu son bras, un brin trop heureuse.
qui eut cru qu'un jour ...
malgré l'enfer et savoir wyatt dans le coma, j'arrivais à ressentir du bonheur.

regardant mon homme avant de regarder richard, échangeant sur les banalités de rencontre. en soi, je ne voulais pas inquiéter mon monde avec mark. si ce n'était finalement qu'une histoire sans lendemain, ça ne valait pas la peine.
puis tout s'étant si vite enchainé, j'ai omis de tenir le plus jeune au courant. seul jeffrey le savait, attendant patiemment que je décide enfin à sortir du silence.
je pince les lèvres. « tu deviens mièvre et mielleux, tu vas coller. » que je dis en lui tapant le torse.
j'adorais ces déclarations, ça me rendait fière, j'avais confiance en moi. je me sentais plus comme ce pauvre déchet que la vie s'était amusée à détruire. mais le fait en public, qui plus est devant mon frère, me rendait bien plus pudique.

une nouvelle fois, je lève les yeux vers mon homme pour finalement tomber dans le regard du jumeaux cadet. « mais c'est une bonne idée ! » que je dis finalement sans quitter richard des yeux. inquiète par le nombre d'informations qu'il était obligé de digérer en plus de celles qui supposaient. n'ayant toujours pas répondu pour mon état, et surtout pas rassuré par celui de mark. « je t'expliquerai pourquoi on ressemble à deux vieux proches de la retraite comme ça. »
poussant mark pour qu'il descende en premier, j'attrape richard par le bras. « je suis désolée de t'annoncer si sobrement... » les sourcils légèrement froncés. « tu sais que... j'ai du mal avec le social depuis. » depuis ma seconde tentative de suicide, inutile de le dire à voix haute. je lui donne un coup de poing dans le bras, souriant gênée. « mais je suis en forme et ... heureuse malgré les problèmes. » que je dis en le laissant descendre avant moi. « je te raconterai tout. » lui donnant mes béquilles pour sautiller de marche en marche, me tenant fermement à la rambarde.

je donne mes instructions à mon employée avant de sortir dans la rue où l'air est frais. ça fait du bien. « bon, tu voulais aller où, chéri ? » que je demande à mark, finissant d'enfiler mon manteau pour revenir prendre possession de mes béquilles.

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Tout ce que Richard désirait était que sa sœur soit heureuse. Elle le méritait selon lui, car elle était la meilleure personne qu’il puisse exister sur terre et selon lui une fois de plus, la personne la plus courageuse. Était-il objectif ? Certainement pas. Mais il s’agissait de sa grande sœur, alors lorsque ça la concernait il n’était plus vraiment objectif. Elle était enceinte et l’homme en face de lui se trouvait être le père. Ce dernier n’avait pas mal pris la réaction du jeune homme. Peut-être avait-il ressenti la surprise chez Richard, assurément. Il l’était tellement qu’il n’avait même pas remarquer qu’il était en béquille. Lui aussi était blessé ? Que c’était-il passé ? « Désolé oui, je ne peux pas en dire autant… pour l’instant en tout cas » Répondit-il simplement en souriant.

Protecteur Richard l’était, avec ses sœurs et certains de ses proches, à sa façon. Concernant Aly, c’était particulier. Elle avait une place dans son cœur tellement grande et souhaiterait tellement que rien de mal jamais ne lui arrive qu’il serait prêt à rester proche d’elle pour la protéger tout le temps s’il le pouvait. Cependant la vie n’était pas comme ça. Il aime sa sœur et il la rendra heureuse. C’était les mots de Mark, des mots que jamais Richard n’avait dit par amour à une fille, pour une fille car cela représentait beaucoup. Et Mark venait de les prononcer pour sa sœur. Richard n’était pas forcément romantique, n’avait pas toujours les bons mots, n’était peut-être pas aussi expressif mais ce genre de comportement venant d’un homme et pour sa sœur le rassura sur l’instant. Il semblait sincère. Il semblait réellement l’aimer. L’étudiant espérait que cela n’était pas une fausse impression et il ferait tout pour s’en assurer au plus vite. « J’espère vraiment que tu la rendras heureuse alors ». Cette phrase lancée par le jeune homme était une demande déguisée, le souhait d'un frère, cachée par un ton qui se voulait presque trop menaçant. Alors qu’il n’en n’était rien. Il ne se voulait pas menaçant. Il espérait simplement que ces paroles soient vraies.

La réflexion de sa sœur le fit esquisser un sourire et alors que Mark expliqua la raison de sa venue, Richard se senti une seconde un peu de trop face aux deux tourtereaux. Mais ce n’était pas pour autant qu’il allait s’en allait. Après toutes les informations qu’on venait de lui dévoiler et celles qui n’avaient pas encore été dites. Il se sentait presque obligé de rester avec eux. Et puis de toute façon, il le voyait bien, personne ici ne le mettait à l’écart, bien au contraire. « Oui, c’est clair que ça mérite de bonnes explications » Répondit-il avant que sa grande sœur ne l’attrape par le bras, s’excusant de la manière dont elle avait annoncé tout cela. Elle ne finit pas sa phrase, elle n’en n’avait pas besoin il avait compris de toute façon et pendant un quart de seconde il repensa à cette période, pensées qui furent interrompu par le coup de sa sœur et ce n’était pas plus mal. « Je suis vraiment content que tu sois heureuse », répondit-il sincèrement, « tu le mérites, vraiment », ajouta-t-il en la regardant dans les yeux. Il attrapa ses béquilles alors qu’elle lui dit qu’elle lui raconterait tout, il secoue la tête de haut en bas comme pour lui dire qu’il n’attendait que cela. De toute façon, elle le savait, elle savait que son frère avait des milliers de question. Mais il attendra encore quelques minutes pour avoir des réponses. « Oui, tu voulais l’inviter où, j’ai trop faim », s’écria le jeune homme avec presque trop d’entrain dans la voix. Il ne connaissait pas encore Mark, mais cela ne l’empêchait pas de se montrer familier avec lui, et cela même s’il était plus âgé que lui. Et si le petit ami de sa sœur ignorait comment il l’était il finira par vite le connaitre, cette boule d’énergie, parfois irréfléchie et souvent immature. « Vous en faites une belle paire tous les deux », plaisanta-t-il d’ailleurs lorsque sa sœur récupéra ses béquilles le jeune homme se tourna vers les deux

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Rassurer le jeune homme un maximum et se faire apprécier par lui autant que possible était son objectif principal. Tout serait plus simple pour tout le monde si ils pouvaient s’entendre. Mark n’était donc pas encore complètement lui-même, un peu sur des œufs, tâtant le terrain de qui était ce jeune homme.

- Je ferai tout mon possible. Ce sont pas des paroles en l’air, dit-il en finissant ces mots qu’il plongea dans les yeux de sa femme.

Il comptait bien tout faire pour la rendre heureuse. Et il y avait énormément à faire pour pouvoir commencer à réellement construire leur histoire mais pour le moment même les défis de la vie ne pouvaient plus le mettre à terre parce qu’il savait qu’il avait cette alliée à ses côtés qui serait toujours – ou presque – dans son camp.

Sentant qu’ils étaient partis pour aller déjeuner tous ensemble, il sourit et les laissa descendre d’abord avant d’entreprendre la même démarche qui lui prendrait un petit moment de toute façon. Deux béquilles, un escalier étroit, une rampe... et il ne pouvait pas sautiller comme le faisait Alyson sinon, il aurait clairement hurlé de douleur. Il voulait vraiment que sa jambe guérisse le plus vite possible qu'il puisse aider sa femme à porter les choses, et surtout - mais d'ici là ça devrait être bon - pouvoir porter son bébé.

- Je m’étais pas rendu compte que descendre serait plus galère que monter dis donc… ricana-t-il de lui-même. J’ai pas encore le coup de main.

Il poussa un gros soupire une fois en bas des escaliers et fit rouler un peu ses épaules pour les détendre, craquant légèrement sa nuque sur une épaule et puis l’autre. Il était raide et courbaturé comme il l'avait rarement été malgré les années de sport qu'il avait derrière lui. Il n'était plus tout jeune après tout.

- Je suis courbaturé de la rééducation, c’est terrible… gronda-t-il avant de relever les yeux vers eux. Je pensais  aller au petit italien du coin parce que c’est plutôt bon et qu’ils vont vite mais je sais pas si ça vous dit ? Proposa-t-il en se dirigeant vers la porte.

Passant devant avec ses deux béquilles, il sentait que ses bras prendraient encore en muscle parce que ça en faisait du poids à faire avancer à chaque pas.

- Une belle paire de bras cassés, t’as largement le droit de faire cette vanne, dit-il à Richard avec un petit rire.

L’expression était en effet plus que de circonstances au vu de leur état plus que déplorable à chacun. Et c'était aussi très drôle à voir chez eux, avec leurs béquilles qu'il se lancent lorsque l'un ou l'autre oublie une béquille près du canapé... avec l'image merveilleuse de voir l'un des deux se balader de travers avec deux béquilles déparaillées parce que bah... flemme d'aller récupérer la sienne.

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j'avais conscience qu'il allait falloir être honnête avec mon petit frère et que j'allais devoir supporter de voir la déception se dessiner dans son regard, malgré tout le bonheur qu'il me souhaite, je sais que je n'ai pas toujours fait le meilleur des choix.
j'ai toujours voulu me venger de la vie, que finalement, elle avait décidé de m'offrir un bonheur qu'il voulait, presque, illimité.
entre sa fille de vingt-quatre qu'il venait de retrouver, son accident de moto, mon altercation avec mon maque, ma grossesse, l'accident du métro où camille a failli perdre la vie, tout comme wyatt... j'avais l'impression que le cadeau que m'offrait la vie n'était pas sans concession.
et malgré tout le malheur de mon enfance, j'avais au moins pu avoir la chance de voir mon frère grandir presque normalement. malgré les médias, malgré notre mère... et la confiance biaisée qu'il avait en l'amour.
il fallait pourtant jouer l'honnêteté. jeffrey savait tout, parce qu'il n'avait pas le choix. il était le garant de ma vie... celui à qui je n'avais plus le droit de mentir.
celui qui jugeait mes choix sans pour autant freiner mes envies et désirs, simplement là pour prévenir et me ramasser en cas d'échec.
à l'annonce de ma grossesse et de la place de mark dans ma vie, je crois que j'ai fait gagner dix ans de jeunesse à ce grand frère bien trop inquiet.
peut-être que richard aussi... pourrait réussir à enlever la culpabilité de sa vie.

nous retrouvant dans la rue pour finalement demander à mon homme où il comptait me mener diner, je fronce un peu le nez. « je connais un super restaurant de grillades. nous sommes des viandards chez les nelson. » que je dis en souriant doucement, reprenant mes béquilles pour héler un taxi qui passait dans la rue. « c'est à harbor area, j'ai tout mon temps mon cœur. » le rassurant alors que je passais la première les béquilles sur les genoux.
un peu à l'étroit pour deux éclopés, je donne malgré tout l'adresse. passant quinze minutes dans la voiture, à observer l'extérieur, ne faisant pas vraiment attention à la conversation.
est-ce qu'il faut le dire à mon père ? ou fallait mieux se taire ?
notre mère partie en angleterre, je me suis jurée de ne jamais la recontacter... et je dois chasser cette culpabilité liée à mon père. autant que cette folie de vouloir le voir mort.
je devais gérer ma conscience, et ma cassure. et ce n'était pas évident en étant désormais une future mère de famille.

arrivés à l'adresse. j'invite mark et richard à entrer, désignant trois personnes au serveur qui nous mène à notre table.
installée, les béquilles sous la table, comme si nous étions en excellente santé, malgré les quelques balafres encore visibles sur le visage de mark. « bien, avant de commencer. »
nous commandons les apéritifs pour avoir le temps de choisir nos plats. « voilà, richard, demande moi ce que tu veux savoir maintenant. » posant ma main sur la cuisse de mark.
bien plus inquiète que je ne voulais le laisser paraître.

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