@ALYSON K. NELSON  

Mark fermait les yeux contre sa belle, la tenant au plus près de son coeur, la peur au ventre comme jamais il n’avait ressenti la peur.

- Oui, reste… murmura-t-il quand elle proposa ça.

Il n’hésita pas même pas une seconde. Qu’elle reste là, contre lui, sans bouger. Qu’au moins il puisse veiller sur elle. Il y avait du personnel de sécurité ici, il pouvait les prévenir. Même appeler la police pour qu’ils protègent la chambre, tout ça.

- Dors là près de moi. N’y vas pas, je t’en prie… soupira-t-il contre elle en fermant les yeux un peu plus fort et en embrassant son front.

Mais elle se détache, se défait de ses bras.

- Revenir ? Non, t’avais dit que tu voulais rester, dit-il en essayant de la récupérer contre lui mais bon Dieu cette douleur qui l’envahi.

Ses mains, son baiser, les larmes qui roulent sans pouvoir s’arrêter sur ses joues. Il essaie de la retenir mais une pauvre main valide ne suffit pas à retenir celle qu’il aime.

- Non, Aly, je ferai tout ce que tu veux mais je t’en supplie ne pars pas. ALY ! Rugit-il alors qu’elle s’éloigne.

Il se met à hurler en secouant les barreaux de son lit avec sa main valide. Une infirmière entre en courant alors qu’il fait tout pour se redresser et se lever. Il devait aller la rattraper, la récupérer, la serrer, la retenir.

- LAISSEZ-MOI ! Faut que je me lève ! hurle-t-il sur l’infirmière.

Et alors qu’il se redresse, tout tourne autour de lui et la jeune femme n’est pas assez forte pour retenir tout ce poids qui se jette et tombe hors du lit. Elle peut à peine ralentir sa chute alors qu’il se retrouve sur le carrelage froid, le visage contre le sol, les larmes roulant sur ses joues. La douleur ? Les cathéters arrachés, ses côtes et sa jambe déjà fragilisés,… tout ça n’est rien face à la douleur d’imaginer ne pas récupérer sa femme.

Bientôt de gros bras vinrent le mettre sur un brancard pour le remettre sur le lit sans faire plus de dégâts que le blessé n’en avait déjà fait. Il sanglotait sur son lit, incapable d’articuler le moindre mot pour expliquer son geste. Tout faisait trop mal mais son coeur, son coeur surtout. Il avait envie de hurler cette douleur-là plus que toutes les autres.

Reprenant ses esprits, il prit son téléphone et commença à frénétiquement envoyer des messages, n’écoutant pas le médecin qui lui reprochait réaction stupide et irréfléchie et les conséquences qu’elles auraient.