Natanael & Mayra

« On the road, everything will change between us. »

Nous avions passé un si bon moment. Il faudrait que je prenne une petite douche quand même, c’est pas comme si lui et moi on avait débordé d’énergie et qu’on s’étaient retrouvés pleins de sueurs à la fin de l’acte. Nous étions descendus du jet, et je ressentais l’air frais et doux de Vegas. C’est bon, je le sentais. Je sentais ce changement, enfin ! Nous étions à des kilomètres de Cambridge, nous avions changé de continent et on était enfin loin de tout, de tout le monde. Maintenant il faudrait que Nat et moi ne nous fassions pas repérer par les journalistes. Effectivement nous étions tous les deux fils et fille de deux grands créateurs et maintenant nous n’étions plus si isolés par les murs d’Harvard et les rambardes de Cambridge. Nous étions dans un autre ‘monde’, le monde des grands c’était un autre level ici à Vegas. Lorsque je me retrouvais dans les bras de Natanael, je ne voulus plus partir. Et si on ne repartait jamais ? Lui et moi on resterait ici, on ferait notre buisness, et on resterait éternellement les amis si proches que nous étions depuis plus de dix ans ?! Prise d’euphorie, je voulus lui faire cette proposition mais il ne me laissa pas le temps, m’embrassant et profitant de caresser mon fessier. « - On s'en approche mais c'est une surprise, je veux que tu l'aimes à 100% ! » Je ne disais rien, je préférais me taire et attendre cette fameuse surprise. Je commençais à avoir peur en fait. Natanael n’avait jamais eus autant d’entrain à vouloir faire quelque chose. Bon en même temps c’était pour moi alors tu m’étonnes qu’il voulait faire bien ! *stop de se lancer des fleurs* Alors que je le criblais de bisous partout sur son visage, il sortit un bandeau de son sac. Je me reculais un peu. « Mon dieu ne me dis pas que… tu vas me kidnapper et me vendre à des malfrats qui vont me faire du mal ? Tu vas me vendre ? Oh mon dieu qu’est-ce que tu fais. » Mon ami me dit qu’il ne fallait pas que je m’inquiète. Bon d’accord je lui donnais toute ma confiance mais il ne fallait pas en abuser.

Je me retrouvais donc les yeux bandés, je broyais du noir dans tous les sens du terme. Il me guida jusqu’à ce qui me semblait être une voiture. Une limousine j’espère ? J’étais côté passager. Attendez, il n’y avait pas de chauffeur perso ? C’était lui qui conduisait, il me semblait bien. « J’espère que c’est toi qui est là Nat. Et pas que tu m’ai déjà vendus hein ! » Mais quand je sentis un bras passer autour de mes épaules, je fus soulagée. C’était encore lui. Je souriais et posais ma tête sur son épaule, enfin ce qui me semblait être son épaule. « - ça me stresse comme surprise, j'ai peur que tu aimes pas tu sais. » Je riais tout en passant mes bras autour de lui. « Je suis sûre qu’elle sera fabuleuse parce qu’avec tout l’entrain que tu y mets ça ne peut être que bien ! » Je le pensais vraiment. Le jeune homme arrêta la voiture, nous étions arrivés à destination ? Il vint m’ouvrir la porte tandis que je voyais toujours noir. Il me prit la main et me guida quelque part, je ne sais où. Je ressentis quelque chose de mou sous mes pieds à un moment donné. Un tapis ? Qu’est-ce qu’un tapis pouvait faire dehors ? J’essayais de garder équilibre en attendant que Natanael se décide à m’enlever le bandeau. « - J'ai réagi instinctivement à ta surprise mais à mes yeux, c'est la plus belle chose que je puisse t'offrir car tu le mérites franchement. Donc voilà... » Mon cœur battait à tout rompre, qu’est-ce qu’il me préparait ? A ses dires, ça commençait à me faire peur. Natanael m’enleva enfin ce fichu bandeau. Maintenant, stupéfaction. Tout alla très vite. Autour de moi la ville de Las Vegas, des tonnes de boutiques, des lumières qui scintillaient de partout, et nous étions près d’une boutique de robes de mariés. Mais qu’est-ce qu’on faisait ici, il avait dû se tromper. Peut-être voulait-il m’aider à trouver une robe pour mon mariage avec Garett ? Non, là ce fut le comble. Je voyais mon ami se mettre à genoux, tenant mes mains dans lesquelles se trouvait un écrin. Une bague ? Tuez-moi, il était fou. J’en perdais les mots. « - Il y a des années de cela, on s'est promis tous les deux qu'on se marierait ensemble. Je considère ça comme des fiançailles, je ne veux pas que ce soit lui mais à moi... moi dont le nom sera apposée sur ta bague de fiançailles, moi qui te donnerait mon nom de famille si tu le souhaites, moi qui te rendrait heureuse... Je ne serais qu'un de tes meilleurs amis à tes yeux, mais je ne pourrais que t'être fidèle... Je ne t'emprisonnerais pas dans une prison dorée mais je te rendrais heureuse car tu es importante pour moi. On est liés depuis toujours et je pense que c'est ce soir qu'on concrétisera ce lien ce soir... je veux... que tu sois ma femme, Mayra. » Stupeur et tremblement. Des tonnes de sentiments se mélangeaient dans mon fort intérieur : colère, joie, tristesse, pleins d’autres. Je ne savais pas comment prendre cette demande, comment la gérer. C’est vrai, quand nous étions des adolescents nous nous étions fait une promesse, mais oh… Natanael nous n’étions que des enfants et maintenant nous avons grandis. Pour moi le mariage ce n’était pas tout de suite, j’étais trop jeune, peut-être même trop immature. Je couchais avec des mecs à droite à gauche et pour moi le mariage c’était un signe : tu es amoureuse et tu aimes l’être aimé comme jamais tu n’as pu aimer quelqu’un et tu lui es fidèle. Mais là, non c’était loin d’être mon cas. Lui c’était Natanael. Natanael mon plus fidèle ami avec qui j’avais fait des galipettes depuis toute petite, à qui je m’étais confiée mainte et mainte fois, avec qui je couchais et que je prenais mon pieds. Mais je n’étais en aucun cas amoureuse de lui. « Je ne sais pas où tu es allé pêcher l’idée que… On se marierait. Tu me demandes ça si précipitamment, je suis partagée entre l’idée de te foutre une claque et de repartir illico à Cambridge, et…de t’épouser ? » Une part de moi, même lointaine et profonde, voulait réellement se marier avec lui. Je savais que c’était un gars bien et les seules choses qui me retenaient c’était le fait que je ne pourrais pas lui être fidèle éternellement, et lui aussi après tout. Il avait Giulia, et cette Apple. Deux Cabots, deux pouffes en perspective. Natanael se releva et m’embrassa. Il m’embrassa d’une façon si tendre, douce, exquise et moelleuse que je finis par fondre. C’était quelqu’un de bien, et même si ça me contredisait, il est bien l’un des seuls hommes à prendre soin de moi, le seul même. Et il avait raison sur toute la ligne, depuis l’enfance nous étions liés tous les deux. Je le regardais droit dans les yeux à mon tour et soupirant, je commençais à verser des larmes. Je ne voulais pas lui faire du mal ni le trahir mais. « C’est d’accord. Oui. Oui. OUI ! » Je me mis à sourire comme une demeurée et l’embrassais fougueusement. C’était si précipité que je n’avais pas eu le temps de bien réfléchir, mais osef la réflexion ! Il fallait bien vivre au jour le jour et rendre sa vie hors du commun parfois.

Natanael & Mayra

« On the road, everything will change between us. »

Je commençais petit à petit à me rendre compte de ce que j’avais dis et de ce en quoi je m’entraînais. C’était dit si vite, toutes les choses passaient à une vitesse folle. Et voilà que dans quelques heures j’allais être mariée à Natanael, mon plus grand ami. Si à Harvard ça venait à se savoir, je perdrais un grand coup dans ma réputation, je perdrais mes fidèles sexfriends parce que coucher avec une femme mariée, c’est de l’adultère ? Mais la future relation entre Nat et moi serait telle que j’aurais ma liberté. Un peu étrange sur le coup, je ne connaissais personne qui vivait ce genre de relation. Enfin, c’est un peu ce que je faisais avec Garett depuis quelques temps… Lorsque je lui eus dis oui, il eut un énorme sourire aux lèvres et répondit à mon baiser de telle sorte que je compris sa joie. Il était têtu quand même ! Il touchait mon corps en même temps qu’il m’embrassait, c’était plaisant de savoir que je lui faisais tant d’effet. « - Je te rendrais heureuse. Tu seras libre autant que tu le souhaites, mais on s'appartiendra à notre façon. » Comme dit, cette relation serait étrange, mais unique. Je ne voulais pas regretter ce que j’avais fait, surtout venant de Natanael. Rare sont les fois où je l’avais déçu, l’une des seules fois aurait pu être il y a dix ans, quand lui et moi avions mis les choses au clair quant à notre relation, nous nous étions lancés dans un quiproquo pendant près de de quelques mois. Il savait prendre soin de moi et ça devait bien être le seul. Lorsqu’il me caressa la joue après notre baiser passionné, j’eus la réponse à ma question. Oui, Natanael Finngan serait capable de prendre soin de moi, d’être tendre et doux à la fois. Il avait tout d’un époux parfait. Je m’en voulais tout de même, parce que je sais que je ne tiendrais pas en place, que je flirterais, voir plus, avec des hommes tandis que lui serait chez lui en train de se regarder un match de foot *cliché*. C’était une sorte de relation libertine entre lui et moi. Mon futur mari m’entraîna dans le magasin des robes de mariés : c’était magnifique ! Je ne savais pas où donner de la tête, je ne savais plus où poser mes yeux, j’aurais aimé toutes les avoir et les porter. « - Prends la robe qui te plait le plus, les filles vont l'ajuster. Je vais aller m'habiller et je t'attend avec nos témoins à la petite église. Un de nos vieux amis de lycée t'emmènera, je peux pas voir la mariée dans sa robe avant le mariage, ça porterait malheur... J'ai hâte de te voir. » Je riais à ces paroles. Il était adorable, il voulait respecter les traditions, il avait un certain respect pour moi c’était si mignon. Mais avait-il bien dit ami de lycée ? « Bien sûr que je serais magnifique Nat, tu me connais non ? Allez, vas-y je vais me préparer et j’espère qu’on sera les plus beaux de Las Vegas ce soir ! » Il s’approcha de moi pour m’embrasser une énième fois, sans que je m’en lasse, et me quitter avant d’ajouter : « - Il faut qu'on se dépêche, ce mariage... on le garde pour nous. Il faut pas que les paparazzi sachent qu'on s'est marié. A tout de suite, Mayra. Je te l'ai peut-être jamais dis, mais je t'aime... …. beaucoup. » j’étais d’accord pour le mariage secret mais, je sursautais à son je t’aime. Je ne savais pas comment le prendre, je savais pertinnement que Natanael n’avait pas de sentiments pour moi, enfin amoureux, mais de très fort en tant qu’amitié. Et lorsqu’il me disait je t’aime, ce qui était rare, ça me faisait un petit quelque chose. Pour moi « je t’aime » était un grand mot, une belle phrase que je m’interdisais de dire car rare sont les personnes à qui je dis, je t’aime et pas à n’importe qui, il me semble que je ne le dis jamais. Je lui souriais tendrement en m’avançant vers les robes. « Bien sûr Nat, moi aussi… » Je ne l’avais pas dis, je ne voulais pas le sortir comme ça. Pas que je ne le pense pas, mais que c’était une phrase trop dure pour moi. Mon ami s’en alla, me laissant seule avec les vendeuses.

J’aurais voulu me tirer les cheveux, comment voulait-il que je choisisse la robe de mariée parfaite en si peu de temps ? Bon d’accord ce ne serait pas un mariage comme les autres, surtout que c’était un mariage à Vegas et pas religieux, mais Mayra qui se mariait, que ce soit ici ou ailleurs, se devait d’être resplendissante, parfaite, et raffinée. Après des minutes à chercher LA robe, je crois que je l’eus trouvée. Elle n’était ni banale, ni trop superficielle, en bustier qui remontait un peu ma poitrine sans que ce soit vulgaire, juste comme il fallait et en plus pas de besoin de l’ajuster, elle était toute faite pour moi. Je me hâtais de l’enfiler convenablement ; elle était un peu longue, la traîne ne devait pas dépasser les un mètre. « Vous n’auriez pas des chaussures Jimmy Choo dans le coin ? » demandais-je à une vendeuse. Mon père serait en quelque sorte présent avec moi ce soir, c’était assez comique à savoir. A vue d’œil, elle ne devait pas en avoir ici, mais roh c’était primordial d’avoir des Jimmy Choo ou des Louboutins dans une boutique ! Je n’eus pas le choix que d’enfiler les escarpins avec lesquels j’étais venue. Et ça tombait bien c’était ceux de mon père, mais vraiment pas assorti à ma robe, tant pis. Les derniers préparatifs pour que je sois parfaite, coiffure, bijoux et le voile. Quand tout ça fut terminée, notre ami du lycée me rejoignit, il restait seulement la bague de fiançailles de Natanael. Il m’emmena dans une boutique de bijoux, non loin de là. Il fallait que je me presse sans être trop pressée et bâcler ce choix primordial. Je me décidais enfin : elle était assortie à la mienne, une bague en or blanc, simple mais qui ressemblait – sans les diamants – à la mienne. « Tu ne trouves pas que c’est un peu précipité ? Tu penses que Natanael fais une incroyable erreur en se mariant avec moi ? Tu me connais très bien et tu sais comment je suis… » demandais-je à mon ami. Nous venions de rentrer dans la voiture, enfin prêts à passer le cap. « Non je ne pense pas Mayra, il sait ce qu’il fait, il est conscient et entre nous. Même si t’es une incroyable pimbêche, dans le fond t’es une femme adorable et pleine de cœur, tu ne sais juste pas quand l’ouvrir et l’utiliser quand il faut. » Il me connaissait bien celui-là aussi. Je l’embrassais sur la joue alors que nous arrivions. J’étais toute tremblante, mon ventre avait l’air noué. J’allais me marier. Oh mon dieu. J’ALLAIS ME MARIER. C’est bon j’étais stressée ! J’allais passer le moment le plus merveilleux de toute ma vie, un moment que je me rappellerais toute la vie, que je raconterais à mes enfants et mes petits-enfants (pas maintenant évidemment, je ne me sentais pas être maman de sitôt o/). Je descendais de la voiture, aidé par mon ami, j’avais pris beaucoup de places dans la voiture avec la robe et redescendre sans qu’elle ne devienne sale ou froissée, c’était toute une histoire. « Viens vite Mayra, ils nous attendent ! » Je râlais, il était marrant lui ! Mon chignon allait se défaire si je forçais trop.
Je pris la main de mon ami, et il m’escorta jusqu’à l’église. Il nous arrêta devant la porte pour me laisser le temps de souffler et de prendre mon courage à deux mains, sans que je ne m’écroule sur le chemin qui me mènerait à l’autel, vers ma peut-être nouvelle vie ? « Courage Mayra, tu es fabuleuse je sais qu’il ne sera pas déçu et…tu es entre de bonnes mains maintenant. » Il avait raison. Je devais me ressaisir bien que le stress était présent. Je fis le plus grand sourire que je pouvais faire. Il hocha la tête et ouvrit la porte. Je soufflais, prenant mon inspiration et marchait jusqu’à Natanael. J’étais en approche de mon futur, mon cœur battait à tout rompre. Maintenant j’étais seulement concentrée sur mon presqu’époux, les yeux rivés sur lui. J’allais passer le cap. J’allais être mariée. Je savourais mes derniers moments de célibataire, j’allais devenir une femme mariée libertine.