chill night. | ft. camille ainsworth

chill night

est-ce qu’il le ferait ? est-ce qu’elle avait bien interprété les signes ou avait-elle seulement imaginé les choses de la manière dont elle voudrait quelles se passent ? comme bien souvent, son esprit devenait une zone flou, incapable de réellement comprendre ce que l’on pouvait attendre d’elle, totalement handicapée dès qu’il s’agissait d’entamer la moindre relation. c’était pas l’envie qui manquait, juste la peur qui bloquait. sûrement parce que comme chaque fois, terrorisée par l’abandon, elle s’imaginait qu’il disparaîtrait du jour au lendemain, que d’attendre quoi que ce soit était totalement puéril et dénué de sens. et c’est l’ambiance autour d’eux qui change soudainement. se fait plus lourde, pesante. elle retient sa respiration quelques secondes, par peur de faire le moindre geste capable de tout rompre. c’est tout son corps qui réagit quand sa main vient se poser sur son épiderme, ses yeux qui restent bloqués dans les siens, le myocarde qui bat à vive allure. les lèvres qui se frôlent l’espace d’une seconde, baiser chaste qui s’échappe, le silence omniprésent. peut être qu’ils anticipent trop, cherchent à analyser la moindre réaction quand le mieux serait de totalement se laisser aller. toujours trop de peut être, pas assez de réponse. et le contact surgit une nouvelle fois. plus franc, moins hésitant. les lippes qui dansent contre l’autre, bataille acharnée où le souffle vient à manquer. c’est ses mains qui se posent sur son torse, possession qu’elle s’autorise pour quelques secondes avant que la réalité ne vienne les rattraper. les prunelles qui se découvrent sous un nouvel angle alors que sa poitrine dévoile une respiration saccadée. elle a pas les mots, rien pour décrire les sensations. les émotions trop fortes qui se sont emparés d'elle soudainement. dans le fond elle le savait. qu'il était différent, que ça serait bien loin de tout ce qu'elle avait pu goûter. et elle veut y revenir aux lèvres charnues, les découvrir un peu plus sans pour autant oser. inspire lentement, ses mains qu'elle laisse retomber sur ses genoux alors qu'un sourire se dévoile. je voudrais pouvoir te garder ici vraiment. il est a des milles de se rendre compte du bien qu'il lui fait.

chill night

c’est comme un soulagement, un second souffle qu’elle ne pensait pas avoir besoin. un baiser qui ravive des envies, des attentes. comme s’il était capable de lui offrir une stabilité qu’elle n’avait jamais eu. elle a du mal à reprendre son souffle, à garder son esprit calme. elle se pose des milliers de question mais reste incapable de le lâcher lui. ses prunelles qu’elle garde planté dans les siennes, douce confession qui lui échappe. parce qu’il lui fait du bien, parce qu’elle a envie de le voir ici. autant de temps qu’il le voudra. autant qu’il voudra rester. est-ce qu’il s’échappera comme les autres ? elle est fatiguée des chimères camille. elle voudrait pour une fois quelque chose de plus réel. quelque chose de plus réel comme le baiser qu’il lui donne à nouveau, qui déclenchent les papillons dans le ventre. et elle sourit contre ses lèvres, dépose quelques baisers, plus du tout intéressée par le film pouvant se jouer à l’écran. bulle qui se créer autour d’eux, l’odeur de son parfum qui l’enivre un peu. promis ? elle a besoin de promesse même quand elle sait qu’elles ne seront pas forcément tenues. des mots qu’on donne et qu’on reprend tout aussi vite sans laisser le moindre choix. l’embrasse une nouvelle fois, joue avec ses lèvres quelques secondes, fait abstraction de tout le reste. parce que je veux pas être éphémère. j'veux pas.. que ça soit que du vent et c'était trop souvent du vent pour qu'elle puisse accorder sa confiance rapidement. même s'il avait l'air différent, même si les choses semblaient prendre une bonne tournure. elle voulait pas être de passage, elle voulait quelque chose de concret. compter pour quelqu'un réellement, avoir une importance.

chill night

est-ce que c’était trop demander ? parfois, elle en avait l’impression. dans la société actuelle, les vraies relations n’étaient plus vraiment d’actualités. que des faux semblants ponctués de quelques photos pour vendre une illusion à d’autres. et camille, elle ne voulait pas de tout ça. elle voulait quelque chose de vrai, le genre de sentiment prenant aux tripes. elle voulait vivre pour ça, pouvoir tout donner et tout recevoir. promesse qu’il lui donne et qu’elle garde dans un coin de son esprit. elle voudrait pouvoir y croire. y croire éperdument. être certaine de ne pas être éphémère, de ne pas voir tout s’envoler soudainement. elle avait peur de donner, peur de ne jamais récupérer derrière. trop de barrières qu’elle avait apprit à construire au fil du temps et qui semblait ne pas vouloir s’affaisser. son comportement actuellement était déjà plus que ce qu’elle n’avait jamais offert, fuyant les relations pour se préserver. et pour la première fois, elle avait envie. envie d’essayer. de connaître ce sentiment dont tout le monde pouvait parler mais que personne n’avait réellement connu. elle souffle doucement, sonde ses yeux comme à son habitude, leurs lèvres qui reviennent se chercher comme deux adolescents incapable de taire certaines pulsions. c’est les frissons qui parcourent son échine, lui donne envie de plus. douce camille qui s’accroche à un potentiel amour, avide de l’explorer dans chaque recoin. et tant pis pour l’âge, tant pis pour les autres. elle avait jamais effleuré ne serait-ce que cette connexion avec un autre. l’attirance, elle connaissait. l’alchimie, elle, était nouvelle. timidité qui s’envole au travers des échanges langoureux, l’anglaise qui petit à petit quitte sa place, prend en otage l’homme, à califourchon sur ses genoux. ça va trop vite, c’est enivrant et elle se délecte des sensations, gosse qui goûte pour la première fois à autre chose qu’une simple attraction.