forget you not  ★ ─
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Jamais tu n'aurais imaginé faire des milliers de kilomètres pour retrouver Nicolas. Après votre dernière discussion plus que mouvementée, tu pensais ne plus jamais avoir affaire à lui mais semblerait-il que le destin en ait décidé autrement. Tu avais appris par une connaissance en commun qu'il n'était plus avec sa copine et que leur histoire s'était plutôt tragiquement terminée. Il aurait soudainement disparut, partit prendre un bol d'air frais dans un autre pays que les États-unis. Il y avait des centaines et des centaines de possibilité de pays, mais tu avais une intuition. Lorsque vous étiez ensembles, il avait adoré votre voyage au Sri Lanka, un pays qui l'avait touché en plein cœur. Ayant besoin de reprendre du poil de la bête, il devait sûrement y être. Alors sur un coup de tête, tu te permis une semaine de vacances aux tropiques et quelques heures plus tard, tu te retrouvais dans l'avion, sachant pertinemment que ton petit-ami, Scar, allait t'en vouloir pendant des jours et des jours. Mais tu t'en fichais. Tu avais besoin de ce break, de ce changement d'air. Tout comme Nicolas, tu étais au bord du craquage psychologiquement avec tout les événements dramatiques qui t'arrivaient d'un claquement de doigt. Tu passas ta première nuit à Colombo, dans un petit hôtel rustique et traditionnel. Tu y dormis pendant plus de dix heures, essayant de ne pas être trop jet lagée et surtout d'encaisser le changement de température, totalement différent de celle de Boston. Le lendemain, tu pris la route jusqu'au Parc National de Yala, sans aucun doute votre endroit préféré de vos vacances. Encore une intuition mais tu savais pertinemment qu'à tout instant, tu pouvais te gourer sur toute la ligne. Tu arrivas sur place en début d'après-midi, faisant le tour du parc dans une jeep à touriste. Contrairement aux personnes présentes dans l'immense véhicule, tu ne regardais pas les animaux sauvages que vous pouviez discrètement apercevoir. Tu scrutais les alentours à la recherche du garçon. Après trois heures de visite, la jeep marqua une pause au bord d'une immense plage où les visiteurs descendirent pour aller boire en verre dans un bar en bois aux airs rustiques. Tu descendis du véhicule en grommelant et suivis silencieusement le groupe de touristes jusqu'au bar. Directement, ton regard croisa celui de Nicolas, installé seul à une table située juste en face de toi. Visiblement, il s'attendait à tout sauf à te voir. D'un air déterminé, tu t'avanças jusqu'à lui et t'installas sans aucune gêne en face de lui, la gorge tout de même serrée. ━  Je savais que je te trouverai ici, déclaras-tu en scrutant le paysage paradisiaque, bercé par la légère brise du vent marin ainsi que du clapotis des vagues cristallines sur le sable blanc.

J’étais arrivé au Sri Lanka depuis une semaine et j’essayais tant bien que mal à relever la tête après la nouvelle que j’avais appris en ce 1er janvier 2020. Une jeune demoiselle m’avait accompagné au début de ce voyage mais elle avait du rentrer après plusieurs journées passées ici...et c’est tout naturellement que j’ai laissé l’hôtel dans lequel nous étions pour aller en direction du Parc National de Yala. Je connaissais déjà ce Parc car j’avais pu y aller en compagnie de mon ex petite amie, Cornelia. Encore une femme que j’avais réellement aimé mais qui m’avait anéanti...comme Ambre. A croire que l’amour ne me réussit pas et que je ne suis pas fait pour ça. Je secouais la tête pour éviter de penser à tout ça et je demandais un autre verre d’alcool, un énième verre. Je ne savais plus combien de verres j’avais bu mais certainement pas assez puisque je pensais encore trop à elle. Je laissais mon regard se perdre vers l’immensité de ce Parc sans regarder toutes ses personnes qui arrivaient en compagnie d’un guide. Je buvais encore et toujours avant de tourner mon regard et sans comprendre ce qu’il se passait je vis Cornelia. Était-ce un mirage ? Avais-je trop bu pour penser à elle ainsi ? Je n’en savais rien mais cela ne me rassurait guère car elle était l’une des dernières personnes que je voulais voir. Je me pinçais l’avant bras afin de voir si je n’étais pas entrain de rêver et visiblement c’était la réalité. «« Et merde. » Je la laissais s’installer à cette table en la regardant dans les yeux quand elle me parlait. « Tu dois être heureuse de voir que l’amour ne me réussit pas. » Je n’avais pas de sympathie pour elle, du moins pas en apparence car au fond de moi je l’avais aimé et je lui porterai toujours de l’affection mais je n’étais pas prêt à l’accepter ni même à le dire à quiconque.

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Tu te sentais bizarre. Décidément, tu n'arrivais toujours pas à croire que tu t'étais envolée direction le Sri Lanka d'un claquement de doigt. C'était plus qu'inattendu, de surprenant de ta part. D'autant plus que tu y étais allée pour retrouver Nicolas. Vous étiez en froid depuis maintenant de longs mois mais en apprenant qu'il était au bout du rouleau à cause de sa récente rupture, tu t'étais sentie obligée d'aller le soutenir. Tu ne savais absolument pas comment est-ce qu'il allait t'accueillir. Même si tu prenais ton air sûr de toi, comme à ton habitude, tu ne l'étais pas du tout. Si Nicolas t'envoyait bouler, tu te sentirais quelque peu idiote. Parcourir des milliers de kilomètres pour se faire renvoyer à Boston aussi sec, tu n'en avais pas spécialement envie. Tu descendis du véhicule en compagnie des autres visiteurs et suivis mollement le mouvement de foule qui se dirigeait jusqu'à un bar de plage, très chill et rustique. Lorsque tu le repéras, tu n'y croyais pas. C'était trop simple. Le retrouver d'un claquement de doigt ? Tu croisas son regard et tu n'arrivas pas à déchiffrer ses prunelles azurées. Était-il content de voir, déçu ou énervé. Tu étais déjà sûre qu'il ne serait pas content de te retrouver. Après toutes vos engueulades, Nicolas n'allait sûrement pas te sauter au cou. Tu t'avanças jusqu'à lui, esquissant un pâle sourire. Son et merde te fit lever les yeux au ciel mais tu décidas de ne pas réagir en ripostant une remarque venimeuse, comme tu l'aurais fait habituellement. Là, tu allais devoir le prendre avec des pincettes parce qu'il n'allait pas bien et tu n'avais nullement envie qu'il te fasse une scène devant tout ces touristes venus du monde entier. ━ Je ne me réjouis jamais du malheur des autres Nicolas, tu le sais très bien, répliquas-tu en fronçant les sourcils, déçue qu'il puisse penser ça de toi. ━ Faire toutes ces heures d'avion pour agiter mon bonheur sous ton nez ? Ce n'est pas comme ça que je suis. Si j'suis là c'est pour te soutenir. Tout tes proches sont inquiets à Boston et moi la première, déclaras-tu avec sincérité. ━ Pourquoi t'es parti comme ça ?

J’étais complètement perdu face au débarquement de Cornelia au Sri Lanka car je ne lui parlais plus depuis plusieurs années maintenant mais il faut croire qu’elle est toujours aussi attachée à moi. Je ne la lâchais pas du regard mais je ne lui rendis pas son sourire car j’étais mal à l’aise face à elle. Je ne savais pas quoi lui dire ni même comment agir face à elle donc je décidais de ne plus penser à tout ça et laisser mon corps et mon âme répondre à ma place. « Je le savais oui. » Quand on était ensemble je ne voyais que du positif dans sa manière d’être mais ma rancune avait pris le dessus et je n’arrivais plus à voir toutes ses qualités...au fond de moi j’espérais qu’un jour je puisse passer au dessus de tout ça mais je ne savais pas si j’allais être capable de le faire. « Agiter ton bonheur sous mon nez. Cette nouvelle va changer le cours de ma vie...» Nicolas ferme-là, je soufflais avant de prendre mon verre pour le boire en quelques secondes sans m’arrêter. J’avais besoin de sentir l’alcool brûler mes veines et monter à la tête. Je regardais à nouveau Cornelia avant de dire très légèrement. « Ce n’est pas ce que je voulais dire... » C’était un ‘excuse moi’ et si elle me connaissait réellement elle allait le savoir, j’étais trop fier pour lui dire de vive voix. « Tous mes proches ? » En réalité je n’avais que ma sœur et mon frère à Boston ainsi que des ami(e)s mais je doutais qu’ils s’inquiètent vraiment pour moi à part une ou deux personnes. « Pourquoi ? C’est très simple. Je suis tombé amoureux, elle s’est faite renverser par une voiture qui a tué notre enfant et elle a décidé de tout quitter pour refaire sa vie en compagnie de sa maman dans un autre pays. » Lachais-je avant de demander une nouvelle boisson car j’avais besoin de boire, boire, boire...pour oublier.

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Tu venais de prendre place face à Nicolas détestable, qui te regardait d'un air noir. Clairement, il ne s'attendait pas à te voir débarquer et il n'était absolument pas ravi que ça soit le cas. Mais tant pis. Maintenant que tu étais arrivée après de nombreuses heures de route, tu n'allais pas tourner les talons pour faire un aller-retour. Hors de question. Tu hochas d'un léger hochement de la tête lorsqu'il déclara qu'en effet, il savait que tu ne te réjouissais pas du bonheur des autres. Bien. Au moins il se rappelait vaguement de tes traits de caractère. Tes sourcils se froncèrent d'avantage lorsqu'il répliqua une remarque cinglante. Décidément, tu n'étais pas la bienvenue. Alors que tu t'apprêtais à lui répondre sur le même ton, histoire qu'il comprenne que tu n'allais pas le laisser défouler sa mauvaise humeur sur toi, il bredouilla une quelconque explication à ces dernières paroles. ━ J'suis pas ici pour que l'on se prenne la tête Nicolas, sache-le, déclaras-tu en soupirant. ━ Si ma présence t'emmerde tant, dis-le moi tout de suite et j'me taille d'un claquement de doigt. J'ai pas l'temps d'en perdre. Tu serras la mâchoire, espérant que le message était bien reçu de son côté, car tu ne pouvais pas être plus claire et cash que ça. Comme à son habitude, il jouait sur les mots et ça avait le don de te mettre hors de toi. Après tant d'heures d'avions, tu n'avais pas la patience adéquate pour supporter ses petites remarques doucereuses qui t'iraient plus qu'autre chose. Passant au dessus, tu lui demandas pourquoi est-ce qu'il était parti ainsi, sans même prévenir les personnes qui comptaient à ses yeux. La vérité te heurta de plein fouet. Il venait de parler avec franchise. Bien trop de franchise. Tu battis des paupières, la bouche entre-ouverte et soupiras, caressant tes tempes du bout de tes doigts. ━ Je pense que tu en as rien à foutre, mais je vais te dire quelque chose, déclaras-tu d'une voix plus posée, te redressant quelque peu. ━ J'ai assisté à l'assassinat de ma mère il y a deux semaines seulement. Je me suis sentie anéantie. Je commençais enfin à apprendre à connaître ma mère biologique et bam, on me l'a enlevé, sous mes propres yeux, expliquas-tu, sentant tes yeux rougirent d'émotion. ━ Et pourtant, je n'ai pas pété un plomb. J'suis pas partie à l'autre bout du monde sans prévenir ma famille et mes amis. J'suis restée. Parce que ces choses sont les aléas de la vie. Ça fait mal, je te l'accorde, mais avec du temps, ça finit toujours par guérir.

Je détestais ressentir des émotions négatives face à des femmes car je les respectais trop pour être aigri face à elles mais avec Cornelia tout était différent. Je l’avais aimé et elle m’avait trahi, j’essayais de continuer d’avancer mais c’était toujours autant douloureux car on avait jamais pu en parler donc impossible de tirer un trait sur notre histoire, qui pourtant était belle. A mes yeux du moins. Je détestais me remettre à penser à notre relation car à chaque fois c’était la même chose, j’étais mélancolique et triste à la fois. Je fermais les yeux quelques secondes afin de chasser toutes ses pensées et je les ouvrais à nouveau tout en regardant mon ex petite-amie dans les yeux. « Je ne te dirai jamais de partir, pas après tout ce trajet que...tu as fais pour moi...» C’était dur de l’admettre, et encore plus de le dire à voix haute, mais son geste m’avait touché et ça me prouvait que je pouvais compter pour quelqu’un. Une preuve qui me faisait du bien après ce que j’avais vécu. J’avais toujours été très dur envers cette jeune femme et malgré ça elle n’avait pas réfléchi à deux fois avant de venir à ma rencontre...je me devais de calmer ma mauvaise humeur pour éviter que ça parte en vrille. Je regardais les éléphants au loin avant d’entendre la blonde parler et je levais à nouveau les yeux vers elle pour l’écouter attentivement même si les mots pouvaient me blesser. Cette fois-ci elle ne le faisait pas pour me blesser mais seulement pour que je prenne conscience de certaines choses afin de relever la tête. « Je...je suis...je ne savais pas que tu avais rencontré ta mère et...je...je suis sincèrement désolé. » Sans réfléchir je me levais de ma chaise pour aller vers elle et j’ouvrais mes bras afin de la prendre contre moi. Je me sentais con après ce qu’elle venait de m’avouer et je m’en voulais d’avoir agis comme un imbécile avec elle depuis son arrivée. « Si tu veux parler je suis là. » Lui dis-je doucement au creux de l’oreille puisqu’elle était dans mes bras. Je mis doucement ma tête contre la sienne avant de fermer les yeux. Je profitais de ce moment car jamais je n’aurai cru qu’un jour je la reprendrai dans mes bras ni même que je pourrai ressentir autant de tristesse pour elle. Je laissais son odeur enivrer mes narines et je souriais bêtement car cela me rappelait énormément de souvenirs. Je me reculais, après quelques instants, et je la regardais dans les yeux. « Tu es plus forte que moi pour faire face à ce genre de situations. » C’était la vérité puisqu’elle était restée à Boston pour faire face au deuil alors que moi j’avais fais tout l’inverse.

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Après un tel trajet et tout les drames qui agitaient ta vie sans relâche, tu étais épuisée. Mais étonnement, cet endroit t'apaisait. Il faisait beau, la température était plus qu'agréable. Bref, tu étais totalement dépaysée. Nicolas restait tout de même dans une attitude qui te déplaisait. Après ces heures d'avion, tu n'avais absolument pas envie d'être accueillit de la sorte. Sans langue de bois, tu lui fis comprendre que tu pouvais très bien tourner les talons et retourner à Boston bien que tu espérais que ce n'était pas ce dont il avait envie. Tu avais besoin de le retrouver, de l'épauler durant cette difficile phase de sa vie. Ton regard croisa les prunelles de Nicolas qui trahissaient son état déplorable. Il faisait peine à voir mais malgré cette tristesse et ce début de déprime qui l'envahissaient, il restait fort séduisant. Tu hochas simplement d'un signe de la tête à ses paroles. ━ Cool, j'vais pouvoir enfin me poser alors, déclaras-tu d'une mine indéchiffrable. Tu étais contente qu'il souhaite que tu restes avec lui mais surtout qu'il ai prit en compte que tu avais fais énormément de chemin rien que pour son bien. Tu lui avouas ce qu'il était arrivé peu de temps après le nouvel an. Tu n'en avais pas parlé à grand monde mais tu estimais que Nicolas avait besoin de savoir qu'il n'était pas seul dans cette difficile période. Tu l'étais tout autant. Il bégaya et bredouilla des paroles maladroites qui eurent le don de te faire pâlement sourire. Il se leva de sa chaise et se pencha vers toi pour te prendre tendrement dans ses bras. Tu posas ton visage dans le creux de son cou et poussas un profond soupir. Un peu de douceur dans ce monde de brute, voilà quelque chose qui réchauffait ton petit cœur. ━ Tu n'as pas à être désolé, tu n'y es pour rien, le rassuras-tu en caressant son dos de la paume de tes mains. Il se redressas et serra tendrement ses mains contre les tiennes. Ses paroles te touchèrent et tu essuyas discrètement une larme solitaire qui s'échappa de tes yeux. ━ Non j'suis pas forte. Absolument pas, répliquas-tu. ━ J'essaye de montrer que je le suis, parce que je rêverai de l'être. J'ai essayé de mettre fin à mes jours mais je n'y suis même pas parvenue, avouas-tu, la voix tremblante. ━ Dans tout ce que je fais, j'échoue. Que ça soit par rapport aux études, à ma famille, à mes amis ou même à mes relations amoureuses. J'fous la merde partout où j'vais et je commence véritablement à en avoir marre, terminas-tu, baissant honteusement les yeux. ━ Bref, j'vais pas casser l'ambiance encore plus qu'elle ne l'est déjà. Tu veux une clope ? demandas-tu en te redressant, sortant un paquet de blondes que tu posas sur la table.

Nos retrouvailles tournaient en confessions de la part de Cornelia et cela me perturbait un peu car je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi transparente avec moi. Je ne méritais absolument pas qu’elle le fasse mais au fond de moi cela me touchais même si je ne lui dis pas. Bon la question que je pourrai me poser était : où allait-elle dormir ? Avait-elle anticipé les choses ou allais-je devoir partager ma chambre ? A vrai dire je ne pense pas être prêt à dormir dans la même pièce qu’elle mais on parlera de tout ça plus tard car c’était clairement pas le moment de le faire. Elle me connaissait suffisamment pour savoir que malgré le fait que je sois dur avec elle je pouvais être tendre mais surtout attentionné face à elle...du moins dans cette situation. Je n’étais pas sur de pouvoir l’être régulièrement. « Je le sais mais tu ne méritais pas ça. » En fait comme tout le monde vous me direz mais j’aurai aimé, pour elle, qu’elle puisse profiter de sa mère biologique afin qu’elle lui pose toutes les questions qu’elle avait sur le coeur mais également pour rattraper le temps perdu, ou du moins essayer. Je la regardais dans les yeux alors qu’elle avait réussi à m’attendrir. « De mettre fin à tes jours ? Quand ? » Je détestais ça car j’avais vécu cette situation juste avant noël avec mon frère qui avait fait une tentative de suicide et je l’avais très mal vécu. Beaucoup de choses me tombait dessus et c’était difficile pour moi de relativiser. « C’est faux tu n’échoues pas tout ce que tu fais, la preuve tu sais comment te faire pardonner...» Je parlais de sa venue ici pour me redonner le moral et c’était une très belle preuve d’affection. « Tu dois juste reprendre confiance en toi et montrer la femme que tu es vraiment Cornelia car tu es quelqu’un de bien. » Si quelqu’un m’entendait parler ainsi après tout ce que j’avais pu dire sur elle...on me tordrait le cou mais aujourd’hui je ne pouvais pas laisser ma haine envers elle prendre le dessus, elle aussi avait besoin que je sois là pour elle. C’était donnant donnant, en quelque sorte. « Je veux bien. Tu veux un cocktail ? » Je regardais un serveur avant de lui faire signe de venir car même si elle ne voulait rien moi j’avais besoin mais surtout envie de boire.

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Tu haussas mollement les épaules. À l'heure actuelle, tu n'arrivais pas à savoir si tu méritais véritablement ce qui était entrain de t'arriver ces derniers temps. Tu avais l'impression d'être une horrible personne, qui traînait le chaos et la tristesse sans relâche, sans cesse derrière toi. T'étais maudite et tu essayais tant bien que mal de te persuader que les beaux jours reviendraient, que toute cette négativité disparaîtrait éternellement de ta vie. Parce que tu estimais avoir assez souffert comme ça. C'était trop. Beaucoup trop. Et si cela continuait, tu ne savais pas si tu allais réussir à tenir le coup. Tu décidas d'être transparente avec Nicolas, histoire de lui faire comprendre que ta vie était actuellement similaire avec la sienne. C'était l'unique personne a qui tu te confiais à propos de ta tentative de suite échouée. Tu avais honte. Honte d'avoir voulut passer à l'acte. ━ Quelques jours après le décès de ma mère. J'étais au fond du gouffre et j'ai tenté de me mutiler mais visiblement je m'étais mal renseignée par rapport aux veines vitales des bras, avouas-tu avec un léger rire nerveux. Rien qu'au fait d'y repenser, tes plaies fraîchement cicatrisées te picotaient le bras. Tu hochas de la tête. Ses paroles te touchaient sincèrement et cela te faisait un bien fou de pouvoir discuter tranquillement avec lui. Car même si les choses s'étaient envenimées avec Nicolas il était et resterait pour toujours quelqu'un qui comptera pour toi. Quoi qu'il se passe. ━ J'veux pas que tu penses que je suis venue dans l'unique but de me faire pardonner. Ça serait te mentir que de dire le contraire mais je suis surtout venu pour toi, pour te secouer les puces et te faire comprendre que tout s'arrangera avec le temps, soufflas-tu avec un pâle sourire. ━ Après si j'peux rentrer à Boston en sachant qu'on est rabiboché, ça m'ira parfaitement, ajoutas-tu, clin d'œil malicieux à l'adresse du beau garçon. ━ J'sais bien … à l'époque où j'étais avec toi, j'avais confiance en moi mais en réalisant tout ce que j'fais de mal, tout ce que qui m'arrive, j'arrive plus à y croire. Mais faudra bien que je réapprenne à m'aimer sinon la suite risque d'être compliquée, dis-tu d'une petite voix. Soupirant, tu te penchas vers ton sac à main où tu sortis un paquet de blondes. Tu en proposas une à Nicolas tandis que l'une d'entre elles avait déjà trouvé sa place entre tes lèvres rosées. Acceptant ta proposition, tu lui en tendis une. ━ Avec plaisir ! J'prendrai la même chose que toi. Tu le remercias de ton plus beau sourire tandis que tu allumas ta cigarette à l'aide d'un briquet aux couleurs du Sri Lanka, que tu avais acheté dans une boutique de souvenir en arrivant à l'aéroport. ━ Du coup Nico, c'est quoi ton programme ?

J’avais encore beaucoup de rancœur envers Cornelia car elle m’avait fait souffrir inutilement mais elle était ici pour me faire remonter la pente donc je me devais de laisser ma colère de côté pour être, également, présent pour elle. Même si c’était compliqué entre nous je ne pouvais pas oublier tout l’amour que j’avais eu pour elle et donc me souvenir qu’elle n’avait pas que de bons côtés...bien au contraire. Je grimaçais tout en soufflant quand elle me parlait de sa tentative de suicide car cela me rappelait celle de mon frère quelques semaines auparavant, et je posais délicatement ma main sur sa main pour lui prouver que j’étais là. « Je peux comprendre mais tu sais il y a d’autres alternatives mais sache que tu pourras m’appeler maintenant quand tu en aura besoin. » Je ne suis pas sur de pouvoir trouver les mots pour la rassurer mais je pourrai essayer afin qu’elle ne se sente moins seule. « Et je suis plutôt rassuré de savoir que tu t’es loupée. » Même si je ne lui aurai jamais dis tout ça avant aujourd’hui je me devais d’avouer que je n’aurai pas souhaité la perdre….comme quoi sa venue nous avait fait du bien. « Heureusement que j’étais au Parc National et non à la plage sinon tu aurais du rester sur le sable habillé sans pouvoir te baigner...» Oui il ne faut pas être né de la dernière pluie pour savoir que les cicatrices doivent éviter le soleil et le sel le temps de la cicatrisation. « Rassure moi tu as soigné tes cicatrices ? » Lui demandais-je en parlant moins fort car je n’avais pas envie que tout le monde nous entende, ce sujet nous regardait elle et moi uniquement. « Je ne peux pas dire que je tournerai la page maintenant mais je serai moins fermé envers toi après ce séjour...» Lui dis-je sincèrement avant de lui sourire. Il me fallait du temps pour, essayer, de tout oublier et de l’a considéré comme une amie mais elle pouvait compter sur elle et visiblement moi aussi. C’était tout ce dont on avait besoin de savoir. « Tu dois oublier le passé pour arriver à te faire confiance et être à nouveau toi-même. » Je ne savais pas ce qu’elle avait pu vivre par la suite mais il fallait qu’elle tourne des pages avant de pouvoir être optimiste. Je croyais, assez, en elle pour savoir qu’elle était assez forte pour y arriver et je comptais sur Cornelia pour toucher ce but. « Mon programme ? Avant que tu arrives c’était de boire pour noyer ma peine tout en regardant les touristes et les animaux au loin. » C’était la vérité et j’avais déjà bien commencé puisque j’avais bu plusieurs cocktails et qu’un nouveau arriva quelques secondes après. « Mais on peut aller faire un safari si tu le veux. » Comme au bon vieux temps.


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