-- Guess we have to talk...  --

Today I don't feel like doing anything i just wanna lay in my bed don't feel like picking up my phone so leave a message at the tone 'cause today i swear i'm not doing anything  ✩ @Jane Monroe

A peine rentré du boulot que tu t’avachies déjà sur le sofa, Dès l’entrée, tu avais troqué tes chaussures pour des chaussons. Tes pieds venant s’apposer la surface boisée avec irritation. « Je suis rentré » scandes-tu sans bien grande réponse. A se demander où étais passé tout le monde. Mais soit. Tu en profites pour te reposer quelque peu, après tout ces derniers temps ont été étranges, Tu as bataillé sans relâche pour rendre les rues de Boston un peu plus sûre, sans compter le nombre de personne que tu essayes de rallier à ta cause pour prouver l’innocence de Kat. Ceci expliquant un peu plus pourquoi tu as quelque peu délaissé ton rôle d’aîné. C’est curieux venant de ta part, de préférer le silence, l’inaction, au brouhaha constant et sympathique des bureaux. Tu t’es terrée, dans ce qui est ton antre, et sans compter les heures ni les minutes, Tu t’appliques à des tâches rébarbatives. Le journal, ouvert devant toi, tu parcours les lignes tracées soigneusement, tu lis chiffres et fait-divers sans grand enthousiasme. Tu imprimes de tête, sagement, tu inscris les visages les plus marquants dans ta psyché, faisant parfois des allers-retours entre ce journal et un autre plus ancien.

Tout ce rituel n’ayant jamais été un réel plaisir, Si ce n’est que lorsque tu t’y plonges, c’est souvent pour échapper au reste. Parce qu’on n’ose rarement déranger quelqu’un qui semble concentré. Puis aussi parce que tu as cet air sérieux quand tu le fais. C’est d’ailleurs la porte qui claqua dans un courant d’air qui te fit hausser un sourcil, sans prendre la peine de relever ton regard. Tu es désabusé, le ton de ta voix est sanglant. « Jane. Viens par-là » t'ecries-tu. Mais c’est la présence de la silhouette fébrile qui te fit lever la tête lorsque celle-ci te salua. Tu es sceptique, tu ne caches pas non sans pudeur, ton étonnement de l’a voir debout à telle heure de la nuit. Tu te détends finalement, un sourire se dessine sur ton visage. Cet imprévu est au final, une bonne idée. Tu l’invites d’un geste à s’asseoir, pour restreindre ce vide qui vous sépare. Tu tapotes la partie du canapé juste à ta droite, injustement pour elle, cependant en tout bien tout honneur à tes yeux, d’autant plus que ca fait bien longtemps que vous n’aviez pas eu ce genre de conversation. Tu pinces tes lèvres, souffle un petit peu, tout en refermant doucement les pages de ton journal « Jane, faut qu’on parle toi et moi.» Tu prends le temps de te redresser un peu, apposant tes coudes sur le bois, entremêlant tes doigts.

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En tant qu’aîné, n’était-il pas normal que tu te rassures quand Jane répond par l’affirmatif ? Si surement penses-tu encore Elijah. ô combien hésitant, réticent tu te montres à l’idée d’aborder telles conversations. Tu n’avais pas le cœur à négocier avec elle, et tu n’aurais pas su inventer tant d’arguments pour qu’elle daigne t’écouter, du moins si la soit-disante importance de tes propos ne l’avait pas rendu curieuse. alors tu attends patiemment qu’elle ne vienne te rejoindre dans la pièce principale, embarrassé, cherchant dans ta mémoire une nouvelle destination, un autre endroit pour vous perdre tous les deux. tu te remémores doucement les vacances d’antan, de ces coins tranquilles et ombragé près de la mer.
Et il y’a entre vous, un de ces instants qui dure. Un de ces instants où mis à part le silence, aucun bruit ne subsiste. Tu souffles un grand coup, cherchant tes mots et ce par quoi tu pourrais commencer. Tu sais pas ce que tu fais Elijah. Mais tu es conscient que c’est une mauvaise idée. Tu ne devrais pas aborder telle sujet, tu ne devrais pas lui imposer cela. Mais c’est plus fort que toi, ça fait mouvoir tes membres malgré ta raison, ça te somme d’intervenir. Cette volonté de t’assurer qu’elle va bien, ce besoin de la savoir en un seul morceau. Tu fronces les sourcils, parce qu’il faut que tu te donnes cet air badaud qui impressionne, qui fait peur. Tu sais bien que tu aurais détester être à sa place mais tu t’en fiches Eli, tu ne pourras pas te pardonner s’il lui arrive quelque chose. Et c’est parce que ça te tourmente que tu entames la discussion.
«  Je sais qu'à cause de mon boulot, je suis plus trop présent. Surtout ces derniers temps, on ne prends plus vraiment le temps de discuter toi et moi. » Silencieux, l’air fermé, tu sens une chaleur monter dans tes veines. tes yeux ne se posaient pas sur elle - et pourtant tu l’a regardais. dans un coin de ton esprit comme dans un coin du sien germait surement la confusion, et ce que tu distinguais comme de la panique. peut être qu’elle se doutait déjà de ce que tu savais, de ce que tu pensais savoir. et plus tu y pensais, plus les failles de ton plan à peine réfléchi t’apparaissaient, vives et dangereuses. parce que tu t’apprêtais à la pousser dans ses derniers retranchements avec quelques mots, à balayer tous ses secrets et précautions d’un simple  « je sais pour l’appli, Jane.» . et elle saura que tu sais, et tu craignais sa réaction.

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Tu tricotes tes doigts les uns dans les autres, tu ne sais pas où te mettre ni même s’il s’agit d’un sujet à aborder avec ta cadette. Toutefois à l’entendre te répondre, un léger sourire vînt accompagner celui de ton interlocutrice que tu regardes avec bienveillance. Tu te demandais parfois, d’où te venais cette idée folle, de craindre un tel visage. L’éclat de sa voix en ayant prononcé ton prénom avait réussi à repousser les absurdités un temps infime et tandis que tu portais l’une de tes mains à tes cheveux, tu ne pu t’empêcher de remonter la commissure de tes lèvres sans pour autant jamais découvrir tes dents, encore crispées par la gêne. Tes pommettes sont relevées par ton sourire, tu tates le terrain doucement, essayant de voir ce qu’elle a bien à te dire concernant cette nouvelle que tu lui énonces. « Et bah alors tu n'as rien à me dire, poussin ?»

Que tu susurres dans un rire étouffé, que tu essayes de dissimuler par cet air faussement sérieux que tu prends chaque tu avais quelque chose à lui inculquer « Essayes pas de me faire rire, Jane» Non pas qu’elle est essayé non plus, Eli. Mais en même temps comment pouvais-tu rester de marbre et l’engueuler pour ça, puis surtout en l’appelant poussin ? Tout cela n’avait aucun sens.

Mais ce n’est pas première chose qui te frappe. Tu ne connais que trop bien cette gamine, a tel point que tu pourrais l’incarner  dans une pièce et ça les yeux fermés. Ce qui te choque c’est son silence. Celui-ci n’avait jamais existé vraiment pour toi et était élevé au rang de légende urbaine, mais parmi les sons stridents, les grésillements, les variations phoniques, tu savais faire la différence entre les états d’âme de Jane et l’indifférence dont elle faisait preuve. Tu avais la sensation d’être rentré dans un univers à part et tu ne te souvenais pas, si tu avais déjà ressenti ceci auparavant. Probablement pas. Tes sourcils étaient froncés, sûrement par désarroi.. « Allez j'attends»

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