La soirée s'annonçait diablement fatigante. Non pas parce que j'allais passer un moment avec Fionna mais parce que je sentais que j'allais passer un sale quart d'heure. Elle ne savait pas encore la faute que j'avais commise et si j'en prenais déjà bien pour mon grade avec Elvia et Arwen... Ça allait être une autre limonade avec Fionna. Elle est gentille, même adorable... Mais la déception que je lirai dans son regard me déchire déjà le bide.
Je sais pas avance que je vais me sentir mal, peut être même pleurer. Et dieu seul sait que je déteste chialer, surtout en public. Mais elle est de bon conseil, et je sais que la voix de la raison commence toujours par sortir d'entre les lèvres de Fio. Alors je n'avais pas le choix... Il était temps d'affronter la réalité, même si je devais m'en prendre plein la gueule.
Peut-être qu'avec ses mots à elle, j'arriverais à prendre la décision que je me dois de prendre. Mais personne ne me forcera à l'avouer à Veïa, je préfère vivre avec cette souffrance que de la partager avec mon aimée... Je ne veux pas être franc et la voir s'effondrer devant moi. On ne s'en relèverait jamais.

J'approche du bar près de la mer dans la longue baie qui longe cette dernière. Et j'ai pris ce bar par hasard, je n'ai même pas chercher à savoir ce qu'il servait vraiment, du moment qu'on peut s'installer et boire au calme.
Malgré l'hiver, je demande à être en terrasse, profiter du calme de la mer qui lèche le pied des rochers.
Le serveur s'approche de la table et je lui signifie que j'attends quelqu'un qui ne devrait pas tarder, donc qu'il peut revenir un peu plus tard. Je reste poli et mon sourire triste à l'air de l'amadouer car il accepte sans broncher.
Je soupire en regardant l’océan et les lumières de la ville éclairer l'eau qui à mesure que le soleil se couche devient noir d'encre.
Une tête blonde se dessine accompagnée du serveur et je souris en me levant pour la prendre dans mes bras. Le serveur nous laisse. « Fionna, merci d'être venue. » Je tire sa chaise pour l'assoir et m'installe face à elle avant que le serveur ne vienne prendre la commande. « un cocktail planteur s'il-vous-plait. », je laisse Fionna prendre sa commande. « Ça va toi ? » que je demande, légèrement timide. Appréhendant le moment où il faudra parler du problème.

Enfin libérée, délivrée de ta journée écrasante de travail. C'était la dernière ligne droite avant les fêtes de fin d’année. Évidemment, les clients se ruaient dans les boutiques afin de finaliser les derniers cadeaux. Après avoir vérifié la caisse, faire un coup de propre et pris tes affaires dans les vestiaires du personnel, tu quittes le magasin par la porte de derrière. À peine avais-tu eu le temps de mettre tes deux pieds sur le passage clouté pour les piétons que tu sens ton portable vibrer. Qui cela pouvait être à cette heure ? Fonçant lessourcilles, tu sors ton portable de ton sac-à-mains afin de découvrir le destinataire. C'était Milo. Il disait dans ce message qu'il avait besoin de te parler autour d'un verre. Pour qu'il veuille te parler comme ça, c'est qu'il a dû faire une connerie. D'habitude lui, qui est si fermé, voulant réparer ses problèmes seuls. L'avantage de travailler dans un sephora, c'est que tu étais toujours bien apprêtée et maquillée. Te dirigeant vers le bar, tu arrives quelques minutes plus tard, demandant au comptoir qu'une personne au nom de Monsieur Novak devait d'attendre à une table. Et c'était bien le cas. Le serveur t'accompagne jusqu'à la table où se trouver ton ami. En voyant ce dernier, il avait une petite mine. Le serrant contre toi, tu viens lui frotter le dos avant de t'écarter de lui. « je t'en prie Milo. » ce dernier prends le temps de te tirer la chaise qui se trouver juste en face de lui, sur laquelle tu poses tes fesses. « un cappuccino s'il vous plaît. » Remerciant le serveur, tu poses tes pupilles marron sur ton ami. Il avait l'air de s'en vouloir. « oui ça va bien, comme tu vois, je viens de sortir du boulot et toi ça n'a pas l'air d'aller fort. tu veux qu'on en parle ? » tu lui adresses un petit sourire d'encouragement. tu n'étais pas là pour le juger, mais pour l'aider et surtout le soutenir.

{HJ : désolée pour le retard et cette merde que j'ai pondue

elle était radieuse, comme à son habitude. éreintée par la journée qu'elle venait de passer, ça se lisait facilement sur son visage, mais elle était particulièrement rayonnante. du au fait que ce soit justement la fin de journée ? je ne la comprends que trop bien, quand j'ai fini de bosser, je suis plus enclin à la bonne humeur, sauf quand je sais ce qu'il m'attend le lendemain.
mais l'heure n'est pas à la fête, non. les temps sont plus orageux... et je sens mon cœur sur le point d'exploser. je n'ai pas du tout hâte de lire la déception dans son regard. j'ai même peur qu'elle finisse par me détester... le ferait-elle ? partir en me plantant là ? se rendant compte que son ami n'est qu'un connard parmi la foule qui pullule.
je ne voulais pas qu'elle fuit mais elle me connait trop bien pour que je puisse m'échapper de la conversation.
et même quand je semble avenant et souriant, elle sent la faille et elle s'y engouffre facilement, ne me laissant pas la chance de porter le masque de l'indifférence. même celui de la jovialité n'a pas le temps de faire son chemin.
elle sait déjà que ça ne va pas... ça ne sert à rien de nier.
je soupire en regardant mes doigts qui se triturent sous la nervosité, jouant de mon pouce sur l'autre, retirer la peau morte... une activité extraordinaire et passionnante quand on était en peine pour parler de ses problèmes. « et bien. » que je dis en prenant une grande inspiration. autant tout balancer. « j'ai trompé ma copine. » que je dis en me mordant les yeux, levant un sourcil un peu perplexe. « avec mon ex. » que je dis comme si c'était normal. « et j'ai menti. » voilà.
y a pas plus clair. mais y a pas plus distant... en même temps, je n'ai pas envie de me mettre à pleurer. l'erreur je l'ai faite... et je la réitère, encore. « et je continue de voir mon ex en dépit de ma copine qui n'est pas au courant. » là, tu peux le dire que je te déçois, fionna. j'ai vraiment fucked up.
je suis un connard fini. et si tu veux me jeter à la mer, permets moi de m'y jeter de moi-même. « j'ai fait n'importe quoi. » que je finis par lâcher en passant une main sur mon visage, l'air perdu et complètement abasourdie par cette vérité.
elle est d'autant plus difficile à entendre qu'à comprendre... je me rends compte de la violence de mon acte... et des putains de conséquences si ça se savait.
mais j'avais besoin de tout vider, j'allais exploser sinon.