Tu poses ton sac sur la pelouse et places ton petit tapis de sport sur la pelouse. Il faisait froid dehors mais il y avait du soleil alors tu avais décidé de faire un petit entraînement de gymnastique ici. Tu n’avais jamais grandement souffert des différentes températures alors tu ne portais qu’un gilet, donnant sûrement froid aux personnes frileuses autour de toi qui souhaitaient plutôt se mettre au chaud au Starbuck du coin. Tu fais tes enchainements sereinement. La gymnastique doit bien être la seule activité te garantissant de rester calme, en paix avec toi-même. Le bizutage, ton père à la recherche éternelle d’un fiancé qui pourrait te canaliser te fatiguaient. Comme si un simple homme pouvait te garder calme. Tu n’étais pas une adolescente en pleine crise existentielle et tu étais désespérée qu’il te regarde ainsi. Tu penses aux fiançailles de Danna et à quel point ça te détruirait si la même chose t’arrivait. Tu ne pourras jamais faire semblant avec quelqu’un même pour tes parents. Mais tu avais beau leur en parler, ils portaient des œillères. Alors tout ce que tu avais à faire c’est attendre le moment fatidique pour hurler ton opinion. Et en attendant, la gymnastique t’aidait énormément à te donner le courage nécessaire pour assumer tes journées chargées. Tu t’arrêtes un instant afin de boire un peu d’eau quand tu croises le regard de ton ami, Lukas. Tu lui offres un grand sourire et l’invite à s’installer sur votre tapis. « Désolé j’étais dans mes pensées, je ne t’ai pas vu ! » Léger rire, tu claques un bisou sur sa joue en guise de bonjour. « Alors l’artiste ? Comment avance ta dernière chanson ? » Tu le regardes, la curiosité dans les yeux, lueur malicieuse dans les pupilles. Tu te sentais souvent flattée, placée à ta juste valeur avec lui. Lukas était un merveilleux ami et un artiste très intéressant par la même occasion, tu buvais ses paroles et ses textes.

S'était ma première vrai sortie depuis mon aller retour expresse à l'hôpital, si je ne comptais la soirée au lord hobo qui fus au final plus un pièce qu'autre chose. Cela faisait quelques temps que je n'avais pas écris, composé quoique ce soit, le temps s'y prêtais, malgré la fraîcheur. La guitare dans sa housse, mon calepin toujours dedans accompagné de son crayon.
Je profitais du beau temps pour me rendre au parc proche de l'université, je savais que la météo ferai sortir du monde ainsi je ne serai pas seul. Installé à même la pelouse, je regardait les différentes personnes pour essayer de prendre l'essence même de leur activité. Puis une silhouette se détacha du lot, une que je connaissais bien. Une sorte de muse, elle m'inspirait tant par son nom que par son physique, elle avait eu le droit à plusieurs chansons en l'honneur de sa beauté. Lorsqu'elle posa ses yeux sur moi, je m’aperçus finalement que je la fixais inlassablement. Observant et admirant chacune des courbes de son corps, un regard purement chaste, un regard se posant simplement sur la beauté de l'instant. Elle s'approchait de moi, s'excusant, c'est avec un sourire que je balayait son excuse. T'en fait pas fis je en recevant son baisé sur la joue. Je regardais ma feuille d'un air dubitatif, puis fis une moue. C'est mal barré répondis je en rigolant. Et toi la gym ça va ?

Tu avais pris l’habitude que Lukas te regarde d’une manière différente. Pas lubrique, pas d’attirance. C’est doux, c’est chaste, ça ne viole pas ton intimité. Il était perturbant au début d’avoir un ami comme lui, qui scrute chaque parcelle de ton âme. Mais tu t’y fais et tu as même commencé à apprécié cela. Lukas n’avait jamais rabaissé qui que ce soit, il a toujours élevé les gens. Et ça faisait du bien quand dans ta vie, beaucoup semblait te sous-estimer. Tu l’invites à prendre place près de toi sur le tapis de gymnastique que tu avais posé au sol tout en demandant comment avançait sa musique. Tu n’étais pas une artiste plutôt une sportive mais tu avais souvent entendu à quel point il était difficile d’écrire quand l’esprit ne dictait pas les mots seul. Lukas semble te le confirmer en grimaçant, feuille à la main. « Mais non ! T’es plus fort que le syndrome de la page blanche. » Tu l’encourages comme tu peux parce que tu connais son art et tu sais que ce qu’il fait c’est beau. C’est la beauté à l’état pur. « La gym ? Ça va ! C’est le reste qui ne va pas. » Un grand rire t’échappe, t’essayes de tirer le positif de toute cette situation. « Une de mes amies s’est fiancée il n’y a pas longtemps. Elle n’a pas choisi. Et je ne sais pas pourquoi ça a donné des idées à mon père qui s’est mis en tête de me voir fiancée avec un bon parti. » La joie s’échappe doucement de tes pupilles, le sourire ne suit plus l’émotion. « Bref il fait un remake de recherche maman désespérément mais version fiancé pour sa fille. » Tu secoues doucement la tête, essayant de retrouver la joie de vivre alors que ton cœur saigne, trop sensible. Instable comme toujours. « Bref je suis pas là pour te miner non plus ! Je peux voir ce que tu as écrit ? »

Cette fille était une beauté à l'état pure, tout en elle m'inspirait d'habitude. Même son nom était un beauté, la beauté la plus parfaite que ce monde puisse connaître. Fibonacci. Cette suite de nombre est partout, dans le monde qui nous entour, dans la plus part des œuvres d'art visuel aussi bien qu'audio. Aussi son ancêtre avait réussi à lui rendre grâce, ou le contraire je ne sais pas. M'enfin, cette fille était une beauté sans pareil. Elle m'encourageait, mais je n'étais pas aussi certain qu'elle encore trop touché par l'agression. Un sourire fut ma seule réponse. La suite de ses paroles m'inquiéta plus, cela me fit me redresser. Tout vas bien avec la gym mais pas le reste. J'allais lui répondre pour lui demander ce qui n'allait pas elle pris le pas sur moi. Un mariage forcé s'était les grandes lignes ,juste impossible. Encore à notre époque? Je n'en croyais pas mes oreilles. Mais ils sont vraiment sérieux, genre ils te cherchent quelqu'un activement ou alors ils cherchent sans chercher, t'en parle juste histoire de te booste. Fis je avant de balancer, sans même réfléchir à une quelconque conséquence. Si tu veux on se fiance comme ça ils te laissent tranquille avant d'éclater de rire, j'espère tout du moins que ça la détendrais, et qu'elle retrouve ce léger sourire que j'aime tant sur son doux visage. Elle voulait absolument voir ce qu'il y avait sur ma feuille. Absolument vide, si ce n'est des gribouillis. Je lui tendis tout de même la feuille, je ne lui résisterai pas. Tiens.

Tu essayes d’encourager au maximum Lukas mais tu vois bien que ça échoue. Tu ne forces pas plus, tu n’es pas une artiste mais tu sais bien que rien ne peut forcer la page blanche à s’en aller vers d’autres esprits. L’inspiration lui reviendra comme toujours, tu n’en doutes aucunement. Il le sait bien mieux que toi encore et préfère dévier le sujet de conversation sur ta personne. La passion s’échappe de ton regard, de ton âme alors que tu lui racontes tout. Les recherches de ton père afin de te caser avec un homme qui saura d’autant faire briller ton nom et celui de l’entreprise. Redorer le blason, cirer les pompes des plus grands, prouver des choses qui vont bien au-delà du profit, des chiffres. Il faut prouver que les Fibonacci eux, ils sont bons. Mais un père qui tente de vendre sa fille à une autre famille, est-ce réellement ça être bon dans ce monde doré ? Tu pensais avoir tout compris en grandissant avec Danna et les autres gosses de riches mais peut-être qu’au fond, tu restes la gamine des poubelles de Seattle. Lukas semblait choqué de ce que tu venais de lui avouer. Tellement moyenâgeux comme manière de faire qu’il semblait presque ne pas te croire. « Activement, Lukas. Genre il appelle ses amis, parle avec leurs fils. La totale, on se croirait à une vente aux enchères avec des antiquités basse qualité. » Parce que tu as besoin de les rabaisser, de te moquer pour en faire un sujet léger. Tu tiens la face comme tu peux, tu te lèves avec cette farce tout les jours en plein visage. Le seul moyen c’est de réellement la prendre comme tel et d’en rire. Et quand Lukas le fait lui-aussi c’est comme s’il te donnait soudainement un souffle de vie. Tu éclates de rire, tes pupilles pétillent comme ils ont l’habitude de le faire au-delà de ta maladie. « Et quel genre de fiancé tu serais, hein ? » Tu continues à blaguer avec lui, à le taquiner avant de demander si tu pouvais jeter un coup d’œil à son nouveau projet. Tu te savais muse pour son esprit créative, peut-être pourrais-tu l’aider ? Des gribouillis, des phrases raturées. Tu essayes de trouver quelque chose et ton regard s’illumine. « Cette phrase sur le regard de cette fille que tu décris. Tu n’aurais pas dû la raturer c’est beau. » Tu pointes la phrase du doigt sur la feuille abîmée, lui souriant grandement. Pour toi, il peut largement écrire une chanson avec ça. « Tu peux écrire juste autour de ça, non ? Un regard ? »

J'étais bien trop préoccupé pour réussir à écrire trois lignes malgré le fait d'avoir ma muse face à moi. C'est pas pour rien que j'étais venu ici non plus, je savais que normalement rien que de la voir, ça me permettait d'avoir au moins quelques lignes, ou même quelques mots mais non rien. Rien ne voulait sortir de cette tête totalement absorbée par la rencontre avec Alyson. J'écoutais tout de même l'histoire de Lucrecia et j'étais tout simplement abasourdi par ce que j'entendis. Un mariage organisé pour la bonne image de l'entreprise, ça me répugnait. Et le malgré le ton léger qu'elle avait je savais pertinemment que ce sujet plus qu'important était grave pour elle. Ouai je vois le genre, et je suppose que t'as pas ton mots à dire?! En même temps la question se posait je savais déjà que s'étais le cas qu'elle n'avait pas mot dans cette histoire même si s'était l'une des partie les plus concerner. J'en revenais pas qu'encore aujourd'hui on pouvait ce genre de chose, tout ça pour garder l'emprise sur sa famille. En lui proposant de se fiancer, je blaguais, cependant si elle acceptait la blague, je ne savais pas si je serai crédible dans le rôle. Et puis "prendre les rênes de l'entreprise" c'est totalement à l'opposer de moi. Bah  écoute je peux te proposer le fiancer, gentil aimable avec ta famille, en même temps on se connait depuis bien trop longtemps pour qu'il ne m'aime pas de toute façon tout les parents de mes ami(e)s m'apprécient et je sais que les siens c'est le cas. Ou alors on fuit sur une île déserte et on crée notre civilisation J'étais pas prés à repeupler la terre avec Lucrecia, je l'ai jamais vus de cette façon. Mais je nous voyais bien en maître d'une île, qui accepterai que certaine personne, je suis certain qu'on serai doué pour ça. Luluisland c'est pas mal. J'avais une fâcheuse tendance à dériver dans mes sujets et ce nom d'île en était la preuve.
Elle pris mon carnet j'étais pourtant dépité du peu de chose qu'il y avait, seulement Lucrécia soutenait qu'elle aimait. Surtout cette histoire de regard, un regard, c'est celui d'Alyson qui me revenait dans la face, celui totalement effrayé, empreins de panique, et qui révélait des blessures plus anciennes, je savais pas ce que s'était mais quand j'avais croisé ce regard la première fois ça m'avait glacé le sang. J'avais fait un black out dans ma tête, plongé dans mes pensées, plongé dans cette nuit hors du temps. Je sais pas combien de tête s'était écoulé, mais je reprenais en regardant la feuille et en ne perdant pas cette idée. Je crois que t'as raison, je vais continuer là dessus. Je lui reprenais la feuille et le crayon, et rajoutais quelques trucs qui me passais par la tête, ce texte risquait d'être sombre, j'essaierai de lui donner un peu de couleur. En espérant que personne ne sache de qui je parles, il y avait une seule muse à mes yeux Lucrecia, les autres s'étaient un terrain privée, que je m'empêchais de révéler, parfois même aux propres personnes concernées.

Tu ne réponds pas quand Lukas te demande si tu as ton mot à dire. Tu n’as pas besoin de répondre, c’était une évidence. Tu n’avais rien à dire à cela, il fallait redorer jusqu’au bout l’entreprise et lier un autre nom de prestige au tien était une solution idéale afin de montrer votre stabilité dans tous les domaines : familiale, financière, puissance. Tu n’avais pas vraiment le droit à de la compréhension venant de ton paternel, il disait surtout qu’on devait penser à la famille avant tout. Ta mère était plus humaine avec toi, plus compréhensive mais malgré tout, essayait de te convaincre que cela pouvait être une meilleure solution. Au diable ce qu’il pense, tu en as assez. Tu sais bien que tant que ton père ne trouvera pas un homme qu’il appréciera et à qui confier ta main, tu n’aurais pas à lever le petit doigt. Une fois qu’il aura trouvé, tu ne promets pas de devenir un ouragan dévastateur. Mais en attendant, tu vivais ta vie. Lukas te sort de tes pensées en blaguant sur le fait qu’il pouvait être ton fiancé, te faisant rire au passage alors que tu réponds du tac au tac. « Il t’aime bien mais si tu deviens son gendre, il te détestera à coup sûr. » Lukas n’était pas fait pour reprendre les rênes d’une entreprise et surtout pas de Menarini qui avait été fortement problématique avant que ton père en devienne le PDG. Ce n’était pas contre ton ami mais il n’avait pas ce qu’il fallait pour être un meneur dans un tel domaine et encore moins pour supporter ton caractère plus qu’il ne le fait déjà. Il ne savait pas pour ton trouble et tu tenais à ce que cela reste comme ça. « L’île déserte c’est une meilleure option. » Tu éclates de rire en pensant au ridicule de cette idée mais ô combien elle serait tentante si elle était possible. Tu t’imagines déjà être une reine d’une civilisation naissante et tu pensais pouvoir être une bonne reine. Mais ça c’est dans votre imaginaire et celui de Lukas semblait assez désert ces temps-ci. Tu attrapes son carnet et lis ses dernières rimes, ses dernières idées. Tu lis une phrase un peu plus longue que les autres sur ce regard, qui semble toi-même te subjuguer alors que tu ne l’as jamais vu. Tu conseilles Lukas, encourages cette idée et il semble t’écouter. L’avantage d’être une muse. Tu vois ton ami continuer d’écrire, l’inspiration semble revenir petit à petit. « Tu veux me parler d’elle ? Sans citer de nom ou quoi. » Tu lui souris doucement, tendrement. « Elle semble assez unique cette femme. » Et tu n’avais que très rarement lu des rimes de ce style avec ton ami.

Oui c'est sur que ses parents m'aimaient bien, mais oui jamais je n'aurai la force de tenir une entreprise comme celle de ses parents. Alors oui c'est sur que si je me fiancé avec miss Fibonacci ses parents m'en voudrait, mais je ne pus m'empêcher de lui rajouter. Autant te dire que j'ai plus trop de respect pour eux maintenant. J'étais désolé pour elle alors je lui proposais de partir loin de tout ça. Pas certain que ce soit la meilleure solution mais au moins la plus belle et la moins emprisonante pour elle. Et puis ça serai quand même bien marrant tout ça. En tout cas cela la faisait rire. S'était plus plaisant, que de la voir toute tristounette. Je la pris dans mes bras pour la réconforter. Si y a vraiment pas le choix je t’enlèverai promis. J'étais sincère dans mes paroles comme à chaque fois que je faisais une promesse.
Le sujet passa alors sur mon syndrome de la page blanche, cependant comme à son habitude elle a sut, comment me remettre en scelle. Oui les yeux, ces yeux, tellement sombre et inquiet, même effrayé. Mon p'tit Lu voulait des information supplémentaire, oui bien sur que ça me faire du bien de parler de cette fille. Je peux pas te dire grand chose sur elle, enfin je la connais pas vraiment. On a passé une nuit étrange ensemble. Étrange, mais agréable quand même. Je fis un pause, avant de me défendre pour je ne sais quelle raison. Il s'est rien passé, enfin... Je m'embourbais dans mes trucs. Je me redressais pour lui raconter toute l'histoire. Elle s'est fait agresser, j'me suis interposer, ils étaient trois ils m'ont donc tabassé, elle m'a accompagné à l'hôpital puis après on à éte chez elle. J'me suis douché elle a voulut me rejoindre pour... Je fis une pause. J'l'ai repoussé, et on a mangé et fini par parler toute la nuit. Et puis il y avait ce spectre dans ses yeux. Très étrange.