Après une courte sortie en ville pour m'acheter des partitions et des cordes de guitare, je me retrouvais dans le parc, mon sandwich à la main, prête pour une longue après-midi de cours.
Marcher en mangeant n'étant pas chose facile, je décidais de faire un pause sur un banc d'un quart d'heure, dernière pause de ma journée selon mon adorable emploi du temps ultra chargé.
Je posais enfin mes fesses sur un banc libre et propre quand j'entendais vaguement un message incompréhensible venant des haut-parleurs de la cour. Je me retournais vers les gens assis sur le banc voisin:

" Vous avez compris quelque chose? "

J'allais à la rencontre de la personne qui venait de répondre à ma question générale.

" Depuis 3 ans, j'en ai entendu des blagues pourries. Mais là si c'est une blague, elle est pas vraiment drôle. "

Je regardais autours de moi et surprenais un calme assez plat. Si c'était une blague, le Doyen ferait très vite une annonce.
Je tendais la main vers la personne qui m'avait répondu.

" Au fait, moi c'est Lilo. "

Le silence pesant venant des hauts-parleurs, je restais planté devant eux, attendant avec impatience une annonce.

Cela faisait déjà une bonne minute qu'il observait cette ignoble tasse. Il la tournait et retournait. Le message ne changeait toujours pas. Devant le "My mother went to China and I got this lousy mug" marqué dessus, Terence se demandait si ses parents n'avaient pas fait un détour par la Jamaïque avant de revenir en Chine. Il soupira. Le jeune étudiant revenait de la poste dû à un colis qu'il devait récupérer. Un horrible colis. Ses parents devaient le savoir et en particulier sa mère. Se disant que ce n'était pas la peine de se poser plus de questions sur le pourquoi du comment, il rangea précieusement la tasse - alors qu'il aurait pu l’écrabouiller sans ménagement - et reprit son vélo en main. Il ne prenait jamais la voiture pour de si courts chemins, et cela musclait ses jambes de crevettes. De plus, il n'était qu'à deux malheureux mètres du parc. Il roula tranquillement sur le gravier et fronça immédiatement les sourcils en prenant compte de ce qui était dit à travers les hauts-parleurs. Jusqu'à là rien d'alarmant. Le gars qui se trouvait derrière le micro devait surement avoir pris quelque chose de très louche. Probablement la même chose que ses merveilleux parents pour que sa nouvelle tasse voit le jour. Seulement, le reste du "discours" prit une tournante plus grave, ce qui contraint le futur architecte à freiner brusquement. Il manqua de toucher une jeune étudiante blonde en chemin et s'excusa rapidement auprès d'elle. Sa tête lui disait quelque chose, elle devait probablement faire partie de la maison de Charlie : les Lowell. Certainement. Il descendit du vélo et écouta les étudiantes une par une, pensant qu’il s’agissait encore d’une mauvaise blague. Un rire s’échappa des lèvres de Terence. « J’aurais parié sur les Mathers, mais depuis l’accident d’Halloween, ils ont arrêté ce genre d’humour noir » Il voyait que la blonde semblait nerveuse. Il ne rassurait personne en disant ça. Ni même lui d’ailleurs. « Vous en faites pas, c’est tellement fréquent qu’un vieux fou se ramène comme ça en annonçant une alerte à la bombe. Tout va vite se régler… » Il laissa sa phrase en suspens. Il n’en avait pas la moindre idée. Il l’espérait juste.