est-ce qu'ils risquaient d'observer d'un œil dubitatif la moindre nourriture tout au long du week-end ? très probablement. et ace, il promet d'arrêter, mais l'écossaise se doute que ce sera plus fort que lui. tout comme elle est là, à se demander s'ils font griller leur viande dans de l'huile de tortue. poupée secoue la tête, adresse un sourire en coin amusé au coréen, qu'elle désigne responsable de leur retour à bon port pour dormir dans un lit ce soir. non pas qu'elle aie envie de dormir au chaud, mais... si, en fait c'était ça. « quoi, beaucoup rêveraient d'être un héros aux yeux de ces dames. » battement de cils et rire mutin, juliette elle laisse ace finaliser la commande, tente de se battre pour payer... en vain. moue boudeuse qui devient assez vite un sourire. c'est plus fort qu'elle, et jules, elle se souvient pas de la dernière fois qu'elle a rayonné comme ça. profite juliette, avant le virage fatal. et la blonde, elle voulait voir le bayou. s'aventurer dans les recoins sauvages de la région, prendre tout plein de photos qu'elle regardera dans dix ans, probablement nostalgique d'une jeunesse qui ne lui appartiendra plus. la princesse et la tortue ? elle prépare son coup, coup qu'il évite de justesse alors qu'elle lui court après en direction du comptoir. « et quoi, princesse kang, tu vas embrasser la tortue pour qu'elle se transforme en prince charmant ? » regard rieur qui se fige quand elle se rappelle que dans la configuration actuelle, c'est elle la tortue. regard qui se baisse, joues qui s'empourprent, et vite, une sortie de secours. « concert de jazz, deal. tout ce qui vous fera plaisir votre majesté. » puis comment rater un concert de jazz ici ? c'était déjà sur sa to do list.

hors de question de passer un week end à la nouvelle orléans sans passer par cette case là. sûrement parce que la musique est sans conteste ce qui fait la réputation de cette ville. et puis aussi parce que crapahuter dans le bayou peut être sympa cinq minutes mais qu’il faut bien une compensation pour cette épreuve. ━ princesse kang pourrait bien embrasser la tortue vingt fois qu’elle resterait une vilaine tortue qu’il rétorque, l’air amusé avant d’enchaîner. ━ et les vilaines tortues finissent en soupe à ce qu’on dit ok, promesse qui passe à la trappe mais à quel moment quelqu’un était allé chercher une de ces créatures en se disant que ça pourrait être sympa de la manger ? l’être humain était étrange dans bien des façons, sans le moindre doute. lui au moins pouvait se nourrir exclusivement de nouille et de cornflakes. rien d’étrange ou qui nécessitait de manger des trucs hors du commun. ━ ça te dégouterait à ce point que je t’embrasse ? tête qui se penche sur le côté parce qu’il a bien remarqué la gêne qui s’est immiscée sur le visage de la blonde. et il hausse les épaules, récupère le plateau emplit des victuailles du jour avant d’accaparer une table libre. ━ t’en fais pas, ce serait un peu comme.. embrasser ma soeur ? alors certes, il n’avait pas de soeur mais c’était peut être comme ça qu’ils se voyaient ? faisant partie de la même famille, incapable de voir plus loin. qu’est-ce qu’il en savait au fond ? y avait toujours eu cette complicité mais aucune évolution n’allant avec. ━ la prochaine fois, on regarde les spécialités avant de se diriger vers un endroit que l’on connait pas ça excluait paris et les cuisses de grenouille ou encore les escargots.

est-ce qu'ils vont réussir à aller jusqu'au bout de ce week-end au rythme où ils allaient ? quelques heures à peine de passées dans l'état, et voilà qu'ils divaguent sur des histoires de tortue et de... princesse ? au fond, pourquoi elle s'étonnait, jules. y a jamais rien eu de très normal et classique avec ace. et la poupée elle roule des yeux vers le ciel, se contente de balayer le sujet en tirant la langue en direction de l'asiatique. tout pour éviter de rester sur le sujet de la princesse et la tortue. enfin ça, c'est sans compter sur ace qui relance le sujet, question qui laisse la blonde muette pendant une seconde. « hein ? » seule monosyllabe intelligible qu'elle parvient à articuler, bouche ouverte, regard écarquillé. « bah.. heu.. » et c'est vrai ça, est-ce que ça la dégoûterait, jules ? elle s'est jamais posé la question. et du coup, elle a pas vraiment de réponse. et finalement, avant qu'elle aie eu le temps de formuler une ébauche de réponse quelconque, c'est ace qui conclut le sujet, prend le plateau pour s'éloigner alors qu'elle suit la grande silhouette. un peu comme embrasser sa sœur. vague de gêne venant de l'écossaise. peut-être que c'est normal de grimacer comme ça, quand il mentionne de l'inceste. non ? c'est pas pour ça que tu fais cette tête, hein, juliette ? « ahah.. ouais.. ça serait bizarre. » rentre la tête dans les épaules, une vraie tortue, jules, elle pique un nugget qu'elle enfourne dans sa bouche en silence. « la prochaine fois, on aura qu'à aller au canada. y a plein de trucs sympas, là bas. » et elle préférait manger des pancakes avec plein de sirop d'érable, c'est tout de suite beaucoup plus tentant. et juliette, elle profite de l'inattention d'ace, se penche en avant, croque dans le nugget qu'il tenait dans sa main pour n'en laisser qu'un tiers. « il m'appelait à l'aide. » qu'elle justifie d'un haussement des épaules, reportant son attention sur les frites d'une façon parfaitement naturelle.

franchement, fallait être sérieusement attaquer pour penser à manger ce genre de chose là. qui était le premier idiot en se baladant dans la rue, tombant nez à nez avec un escargot, imaginant une recette pour pouvoir le manger ? c’était.. erk. frisson de dégoût qui parcourt l’asiatique alors qu’il y pense, secoue la tête pour chasser les pensées. ━ mh.. des pancakes ? yeux qui s’illuminent soudainement alors que c’est deux nuggets qu’il fourre dans sa bouche. attrape un troisième nuggets, pensées qui divaguent, revient juste à temps sur terre pour constater que jules, sa jules, venait d’effectuer un péché digne d’une sanction pendaison. ━ il t’appelait de rien du tout qu’il proteste, tête de choqué à l’appui devant son nuggets réduit en cendre par la sauvage en face de lui. et presque un peu trop jalousement, il attrapait la boîte, se tournant de moitié, protégeant son dû comme si c’était le dernier trésor sur terre. ━ ne refais jamais ça abernathy ou demain, tu restes dans le bayou menace semi-fausse qu’il tente de teinter de vérité. ne jamais toucher à sa bouffe, jamais. ━ mieux encore, j’rentre à l’hôtel et je te laisse ici. sans téléphone, sans rien. comme s’il en était capable. comme s’il pouvait réellement la laisser derrière lui. jamais. petite voix qui lui souffle dans la tête à répétition qu’il n’aurait jamais le cran de s’exécuter. qu’il l’avait déjà tenté en partant en écosse et qu’il avait nourrit ce regret pendant une éternité. ouais, il pourrait jamais l’abandonner. comme si elle était ne partie de lui. une moitié de son existence qu’il ne pouvait effacer sans se sentir complètement éteint. jules, son évidence, pour toujours.

leurs discussions cesseraient-elles un jour de tourner autour de la bouffe ? probablement pas. les deux joueuses d'ace et jules aiment beaucoup trop manger pour parler d'autre chose, mais ça c'est une autre histoire. juliette, elle a ce regard qui s'illumine d'une lueur presque malsaine quand il prononce le mot clé, le mot magique : pancake. « avec du sirop d'érable. plein de sirop d'érable. » se sent-elle obligée de préciser, le ton rêveur, agrémenté d'un soupir résigné. c'est pas ici qu'ils allaient trouver ça. ou du moins, pas en bonne qualité. qui dit qu'ils ne font pas cuire leurs pancakes dans de l'huile de tortue d'ailleurs ? elle préfère dévier, ou du moins, sa bouche, quand elle se penche en avant pour croquer sans la moindre honte dans le nugget du jeune homme. one down, a lot more to go. c'était sans compter sur la réactivité d'ace qui attrape la boite et l'écarte de l'asiatique, laquelle affiche une moue. « tu m'abandonnerais lâchement dans le bayou pour une croquette de poulet ? really ? » elle porte une main à son myocarde, dramaqueen, affiche une mine scandalisée quand il menace même de l'abandonner dans la ville. « et s'ils m'attrapent et me tuent pour me cuisiner avec de la soupe de tortue, tu vas faire comment, hein ? » pousser le drame jusqu'au bout, poupée qui prend un nugget dans sa boite pour le poser devant le brun. « tiens, je rembourse ma dette. » ils étaient quittes, désormais. elle pose ses deux coudes sur la table, appuie son visage contre ses paumes ouvertes pour l'observer avec calme. « tu sais que si on ne mange pas tout très vite, on va louper le concert de jazz ? » ça serait con tout de même qu'ils loupent ce pour quoi il voulait sortir ce soir de base.

et ça pouvait probablement sembler incompréhensible pour la plupart des gens. y avait personne qui serait vraiment apte à comprendre le lien pouvant les unir. parce que personne n’avait vécu les épreuves qu’eux avaient traversés et que par conséquent, ils ne pourraient pas saisir le besoin vital que l’un avait sur l’autre. puis tant mieux. parce qu’ace, il savait que si dans le monde, il n’avait jamais eu une place de choix, il avait été au moins privilégié quand ça en venait à elle. son rayon de soleil, la seule capable de dissiper le brouillard qui parfois l’habitait. ne sous estime pas l’importance d’un nuggets dans ma vie de la bouffe en général. et même si juliette passait largement au dessus en réalité, c’était toujours drôle de voir sa tête quand il osait lui faire croire que le poussin reconstitué valait plus. mh, j’ferais un effort et je goûterais de la soupe de tortue pour la première fois qu’il répond mimant un rire diabolique juste avant que la blonde ne lui fournisse un nuggets en remplacement de celui volé. et les intérêts ? un de plus ou je t’abandonne vraiment répond récupérant quand même le nuggets donné en offrande pour éviter une quelconque rétractation. oh réfléchit quelques instants, place trois nuggets dans sa bouche avant de se lever on pfeu yoler glam, sex, tout ace. tends la main pour récupérer celle de sa partenaire, profite de celle de libre pour récupérer sa boisson, la repose pour la troquer contre les frites. shit, sacré dilemme.

et elle aime les moments aussi simples, aussi cons, jules. pour certains c'est banal, pour elle, c'était tout. après des mois passés entre les murs blancs et dénués de couleurs, elle voulait vivre, la gosse, vivre à cent à l'heure, enfoncer les murs, conquérir le monde s'il était à ses côtés. son as de coeur, sa moitié. son rire cristallin qui fait écho au milieu du restaurant, ils sont là, juste deux gamins qui racontent les conneries les plus simples. « parce qu'en plus de vouloir m'abandonner tu veux me manger. » moue boudeuse qui vient ourler les lippes de l'écossaise, qui en plus de ça, se fait racketer. elle secoue la tête d'un air outré, mais juliette, elle ajoute malgré tout le nugget. rembourse ses intérêts non sans préciser, un brin plus sincère : « tu m'abandonnerais pas. » et cette affirmation, sous couvert d'humour, elle vibre jusqu'aux os de la blonde. elle le sait, ace, lui, il pourrait pas la lâcher. plus maintenant qu'ils se sont retrouvés. c'est aussi simple que ça, hein ? amis pour la vie, un peu comme rox et rouky, les inséparables. you wish it was. mais elle a pas le temps de penser à tout ça, jules. elle a pas le temps parce que ses iris sont rapidement accaparés par le brun qui vient de gober la totalité de ses nuggets, affichant désormais le visage d'un hamster prêt pour l'hiver. « t'arrives à respirer comme ça ? » gamine qui se redresse, secoue la tête, myocarde qui rate un battement encore lorsqu'il vient s'emparer de sa main, premier réflexe. et la gamine elle se faufile entre lui et la table, ignore encore son palpitant qui s'emballe quand elle le frôle pour récupérer la boisson du bout des doigts, glisser la paille entre les lèvres masculines. « je m'occupe de ça. » qu'elle dit avec un demi sourire, avant de s'éloigner de la table vers les rues de la nouvelle orléans, tout en serrant toujours ses doigts. je m'occupe de toi.

FIN DU RP ?

boire ? manger ? le problème de toute une vie et surtout l’incapacité à choisir ce dont il avait vraiment besoin. les deux ? ce serait bien. t’as raison, j’pourrais pas mais il avait remporté son nuggets et ça, c’était le plus important pour le moment. fui qu’il répond, l’esprit toujours accaparé par comment faire pour garder tout avec lui et ne strictement rien gaspiller. la main de jules d’un côté, la bouffe de l’autre. pourtant, il est incapable de se résoudre à la lâcher et c’est elle qui récupère sa boisson, glisse la paille entre ses lèvres alors que ses yeux brillent étrangement. c’est une évidence au fond, lui et elle. eux. et sa plus grande espérance est probablement de pouvoir la voir/l’avoir jusqu’à la fin. se réveiller chaque matin en sachant qu’elle sera là, tout le temps, interminablement. y a les addictions novices, celles qu’il combat jour après jour et puis il y a les addictions comme juliette. celles qui sont le carburant, dont il a terriblement besoin pour avoir envie d’avancer jour après jour. elle pourrait l’entraîner n’importe où qu’il la suivrait. plus jamais sans elle. pas maintenant qu’il l’a retrouvé.

fin du rp