L'année commençait bien. Avec son lot de problèmes, as always. C'était une petite mise en bouche pour m'avertir, certainement. Tu vas encore en baver jolie Marla. À croire que je ne dépasse jamais les quotas des emmerdes et qu'il y en a toujours en stock pour mon compte. Dès la soirée d'intégration de ma nouvelle maison, j'avais réussi à me prendre la tête avec mon meilleur ami, déclenchant la pire des guerres contre mon gré, celle-ci se propageant sur Veritas, la nouvelle application là pour nous pourrir la vie. Je nageais en plein bonheur, comme ça pouvait se voir à mon visage morne. Même mes cours n'arrivaient pas à me changer les idées. Incapable de me concentrer, j'étais dans la lune, lâchant un soupir à la sonnerie, bien contente que cette journée se termine. Sourcils froncés, il me fallut un temps pour m'habituer à la lumière du jour mais aussi pour réaliser que Pluton était en face de moi, à m'attendre. « Heeey » que je soufflais toujours surprise avant de foncer vers lui pour le prendre dans mes bras. « Je suis contente de te voir » quelque peu gênée, mais contente quand même.

@Pluton Westerberg

the world was on fire  ★ ─ w/ @Marla Witherspoon

J'avais atterri y'a moins de deux heures et la personne à qui je pensais en premier, c'était toi. Suivie de Cléolya. Mais Cléo, j'irai la voir plus tard. Disons que là, j'avais vu ce qui s'était passé sur Veritas, ton nom mentionné, comme le mien avait pu l'être et ce genre de bombe ne laisse pas indemne. Et je te connais, tu as vécu déjà pas mal de choses l'année passée et.. je veux pas que tu te renfermes dans ta bulle. C'est donc l'occasion de te faire cette petite surprise, te montrer que je suis capable de venir de New York pour toi, parce que je sais que tu es un roc pour moi à présent, et je veux te rendre la pareille. Après m'être renseigné auprès d'anciens Dunsters, nouveaux Pforzheimers, je savais où était ton cours, où tu te trouvais en ce moment et c'est pour ça que je m'étais posé devant l'entrée, attendant patiemment ta sortie. Et quand la sonnerie se mit à retentir, des dizaines d'étudiants se mettaient à sortir, et tu faisais partie du lot. Après un temps de réaction beaucoup trop long, tu te mettais à remarquer ma présence, ce qui me faisait rire. « Hey, je suis content aussi » disais-je en resserrant mes bras autour de toi, une étreinte qui faisait du bien. « Tu as le temps pour aller boire un café ? Avec le jetlag, tout ça… »  Mon cul, excuse la plus pourrie qui soit. Mais tu t'en doutes déjà, c'est mon humour à son plus haut niveau, et un sourire se dessinait de nouveau sur mes lèvres.

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Un poil dans la lune, je mis un temps avant de percuter que la présence de Pluton était bien réelle. Il avait quitté New-York pour fouler les pavés de Boston pendant quelques temps ? Du moins, à le voir tout sourire en face de moi, c'était donc à cela que ça ressemblait. J'allais le retrouver, le prenant brièvement dans mes bras pour le saluer. « Hey, je suis content aussi » Mon sourire s'étire, mais avant même que je ne puisse l’interroger sur sa présence, il reprend la parole. « Tu as le temps pour aller boire un café ? Avec le jetlag, tout ça… » Mes sourcils se dressent automatiquement accompagnés d'un petit rire. « Le jetlag, vraiment ? » Son humour ne semblait pas s'être envolé en tout cas, c'était certain et d'ailleurs, le voir de retour cet humour, ça laissait présager qu'il allait un peu mieux. « Allons-y pour le café » Ça allait me faire du bien à moi aussi pour survivre aux prochains cours de la journée. « Qu'est-ce qui t'amène ? Le travail ? » Naïvement, j'étais loin d'imaginer qu'il puisse simplement être là pour prendre de mes nouvelles.

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Ma vie à New York n'envoyait pas autant de rêve qu'on ne pouvait le croire. J'étais constamment inquiet pour Camila, j'arrivais pas forcément à trouver le job de mes rêves et ce diplôme qu'Harvard pouvait m'avoir donné en fin d'année passée ne m'ouvrait pas toutes les portes malheureusement. Enfin, j'allais éviter d'avoir des pensées négatives durant ce court laps de temps passé en compagnie de mes amis. D'abord toi, ensuite Cléo. C'était ça le plan et il semblait parfait au premier coup d'oeil. Un humour douteux détendait clairement l'atmosphère, tu pouvais pas le nier. En tout cas, tu acceptais le café et sûrement que je te l'offrirai parce que la bonté me perdra. « Parfait ! » Et du coup, calé à côté de toi, on se mettait en route vers le premier café qui se trouvait proche du campus. « Même pas. Je voulais prendre de tes nouvelles avant tout » Avec ce qui était apparu sur l'application, les choses pouvaient vite dégénérer et je voulais pas être de ceux qui étaient passifs quand leurs amis en ont besoin. Alors j'agissais, quitte à prendre le premier avion pour Boston.

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J'étais surprise, je ne m'attendais pas à une telle visite. Pluton était un ami, un ami proche depuis la scène à l'hôpital. Le moment de crise de larmes nous avait rapproché, assurément. Mais, il y avait une certaine pudeur de notre amitié, si bien que nous n'avions jamais réellement reparlé de tout cela. Les choses passaient sous silence et ça m'allait très bien ainsi. Peut-être même que dans le fond, c'était moi la grande pudique qui me camouflait derrière les semblants et qui forcer les choses afin d'étouffer le négatif. À fréquenter toutes ces personnes portant des masques, je finissais par en tirer des leçons moi aussi. « Même pas. Je voulais prendre de tes nouvelles avant tout » J'étais surprise, une fois de plus. « Tout va bien ! La rentrée, la routine... Non, ça va de mon côté » que je m'empresse de partager avec un demi sourire. Bien sûr, rien n'allait jamais comme il fallait. Une fois de plus, j'avais des problèmes qui m'épuisait, mais j'avais connu pire. Je détournais le regard, changeant de sujet. « Comment elle va ? » Sa petite amie.

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Un café, dans cette ville qui avait pu me détruire à plus de milles et une raisons. Je m'en fichais pas mal dans le fond, parce que c'était avec toi que j'avais décidé de prendre ce café. C'était toi, qui m'avait vu dans le pire des états que je pouvais être. Tu m'as vu m'effondrer quand tout devenait difficile. Mais tu avais réussi à m'aider malgré tout. Par ta présence, par ton soutien, j'avais réussi à me relever et Camila aussi. Enfin, je l'espère, je le crois. Disons qu'on ne parle pas de tout ça et... ouais, peut-être qu'on évite tout simplement l'éléphant présent dans la pièce. « Sûre ? Tu t'es remise de ce qui s'est passé ? » Une blessure comme la tienne, c'était clairement pas le genre de choses qui pouvait disparaitre du jour au lendemain. Alors oui, je m'inquiétais pour toi, tout le temps. Ca ne changera pas de sitôt à vrai dire. « Je crois que ça va... Je crois ouais » Mais comment en être vraiment certain ? Elle était comme moi après tout. A jamais révéler ce qui ne tournait pas rond.

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