Tu es comme ça toi. Pas de limites, pas de tabous. Tu dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Tu t’en fiche de choquer les gens, tu dis ce que tu as à dire un point c’est tout. La réaction de Colombe t’amuse plus qu’autre chose. Tu sais à quel point ça la gêne en public de parler de sexe ou bien d’en faire. Dire que c’est elle qui proposait une séance érotique durant le vol, à croire qu’elle a changé d’avis. Les boissons arrivent enfin. Tu trinques avec elle après une brève rectification apporté au discours. ‘’ À nous ! ‘’ Tu engloutis ta flûte d’un trait sous le regard surpris de l’hôtesse. Tu lui tends le verre, expression neutre sur le visage. ‘’ Ma femme prendrait bien une couverture s’il-vous plaît. ‘’ Cuisses recouvertes, elle n’aura plus aucune excuse et devra te laisser faire… à condition de ravaler ses gémissements. Tu t’enfonces confortablement dans ton siège, petit air condescendant gravé sur les traits de ton faciès juvénile. Le capitaine donne les instructions et toi tu fermes simplement les yeux en envoyant la musique. ‘’ On se revoit dans mes rêves chérie… ‘’ Souffles-tu en attrapant sa main. Un long soupir franchit tes lèvres, ton corps devient lourd, ton esprit s’évade. Tu restes accroché à la réalité par le biais du contact qui unit vos deux corps, attendant sagement que la couverture arrive pour combler ta douce et l’initier aux préliminaires en public et dans les airs.

Khaled, il est pas possible. Il trinque avec toi, il parle de ton père et tu secoues la tête de gauche à droite en grimaçant légèrement et réajustant son discours. Non, tu trinqueras en ton père au retour, s'il accepte de te foutre la paix, de ne pas signer ce contrat de merde. S'il renonce à ce mariage ridicule et comprend qu'en 2019, on ne peut pas se comporter de la sorte avec ses enfants. Tu cognes ton verre contre le sien, bois une première gorgée. Lui, il descend son verre d'une seule traite. Tu le regardes faire en écarquillant légèrement les yeux. La serveuse est surprise aussi et tu ne peux t'empêcher de lui adresser un petit sourire compréhensif en mode désolé, mon mec ne sait pas se tenir!. Khaled lui, il trouve ça normal et il demande une couverture, pour toi. Tu roules des yeux avant de reporter ton attention sur lui. Comme tu dis, dans tes rêves! Non, tu ne vas pas jouir devant tout le monde, dans cet avion alors que les gens passent et repassent devant vous. Ok, t'as choisi le côté fenêtre mais, c'était pour le paysage, pas pour pouvoir accepter les préliminaires de Khaled. Il attrape ta main et fermes les yeux. Tu secoues la tête d'un air désespéré sans pour autant pouvoir retenir un doux sourire. Tu serres un peu plus sa main dans la tienne et poses ta tête contre son épaule tandis que la musique résonne dans ton oreille. L'hôtesse revient avec la couverture et tu lui adresses un sourire poli en l'attrapant, te redressant très légèrement pour ne pas risquer de réveiller ton cher mari accro au sexe.

Tu sais très bien qu’elle refusera de faire quoi que ce soit dans cet avion. Tu y es résigné. Tu connais sa nature de fille prude et tout le tralala. Elle n’est pas encore prête pour ça. T’es pas la meilleure influence dans le domaine du sexe, bien qu’avec elle, tu arrives à faire quelques efforts. Tu ne l’as pas vu durant plusieurs semaines alors normal d’avoir envie de sa femme non ? Elle soulève ta remarque et juste au timbre de sa voix tu comprends que tu n’auras pas raison d’elle cette fois. Ta main dans la sienne, tu fermes les yeux. Tu sombres lentement. L’hôtesse revient, tu l’entends, mais ne bronche pas, tu es trop bien là ou tu es. Ta respiration se calme, les battements de ton coeur adoptent une cadence de nuit et te voilà endormi joue contre le crâne de ta douce. Tu as perdu toute notion du temps. C’est la voix du capitaine prévenant l’atterrissage éminent qui te fait sortir de ton doux rêve. Tu ouvres les yeux, bats des cils à plusieurs reprise. Tu te sens revigoré, prêt à gravir le kilimandjaro. Tu relèves la tête, grimace à cause des courbatures causées par la position et pose le regard sur ta magnifique compagne. ‘’ Désolé… j’ai pas été le plus chouette des compagnons de voyage. ‘’ Tu hausses légèrement les épaules. Après, tu devais impérativement dormir.

Tu ne feras rien devant tous ces passagers innocents qui n'ont rien demander à personne. Non, tu vas bien te comporter, comme tu l'as toujours fait. En plus, t'es trop stressée par la confrontation que tu vas avoir avec ton père pour réussir à te détendre. Khaled finit surement par le comprendre puisqu'il ferme les yeux. Tu poses ta tête contre son épaule, remercies l'hôtesse de l'air pour la couverture. Tu ne la mets pas tout de suite. Pour le moment, tu profites du paysage. Tu écoutes la musique et finalement, tu sens un frisson te parcourir. Tu l'ajustes donc sur tes genoux, la remontes contre ta poitrine et fermes les yeux à ton tour. Quelques heures plus tard, tu les rouvres. C'est une petite turbulence de rien du tout qui te ramène à la raison. T'es heureuse d'avoir pu rejoindre les bras de Morphée un court instant. Tu seras donc en pleine forme pour affronter papa. Quelques minutes plus tard, Khaled se réveille à son tour. Tu ne peux t'empêcher de lui adresser un large sourire avant de poser tes lèvres contre sa joue.  Ça va, t'as de bons goûts musicaux! Tu te mets à rire avant de faire craquer ta nuque. Bordel, vous avez beau être en première classe, ces sièges ne sont pas super confortables pour autant. Et puis, je dois t'avouer un truc... T'es hyper mignon quand tu dors. Tu lui fais un clin d'oeil, jettes un coup d'oeil dehors. Vous êtes en train d'atterrir.

Tu ignores si elle a dormi ou pas. Si elle a choisi l’option film proposé par l’hôtesse ou bien si elle a préféré boire tout simplement. Toi tu as tiré sur le fil pour te déconnecter de cette réalité. Tu commences à en avoir ras le bol des avions, des sièges plus ou moins confortable… alors dès que tu peux t’endormir pour abréger ton supplice, tu le fait. Tu te réveilles quelques heures plus tard, tu retrouves Colombe éveillée, sourire radieux sur les lèvres. Une esquisse voir le jour au coin de tes lippes en réponse à la sienne. ‘’ J’ai bon goût en tout madame ma femme. ‘’ Elle est l’exemple parfait de ce que tu avances. Tu es marié à la plus jolie fille du monde. Elle reprend et tu ne peux t’empêcher de rire. Elle flatte ton ego, ce qui est plutôt rare. Elle a bien trop peur que tu lui remettre constamment à la gueule, comme cette histoire de cunnilingus. ‘’ Je sais trésor. ‘’ Un petit clin d’oeil avant de te pencher vers le hublot pour admirer le paysage. L’avion touche au sol, une faible secousse, tu as vu pire. Tu attends que l’appareil soit immobilisé pour te lever et récupérer vos affaires. ‘’ Quelqu’un passe nous prendre ou on appelle un taxis pour se rendre à l’hôtel ? ‘’ Ouais parce que toi tu dois prendre ta douche et faire défroisser ton costard. Les valises en main, tu la laisses passer devant en bon gentleman et ferme la marche derrière elle .

Les voyages, les avions, les jets privés, les décalages horaires. T'as presque envie de dire, vivement la rentrée. Ouais parce que ces vacances n'ont pas été de tout repos. Tu as beaucoup voyagé et en plus de cela, de un tas de choses se sont passées. Des bonnes choses comme des mauvaises nouvelles. Tu ne sais plus où donner de la tête. Aujourd'hui, tu vas tenter d'en régler un. C'est surement le plus gros et celui dont il faut que tu te débarrasses en priorité. Khaled ouvre les yeux, tu le complimentes sur ses goûts musicaux dans un premier temps. Il t'explique qu'il a toujours bons goûts en te faisant comprendre qu'il parle de toi. Forcément, tu souris davantage. Quel charmeur! Tu le complimentes à ton tour, ce qui est rare parce qu'il a tendance à te rappeler trop souvent tes dires. Mais, c'est pas grave pour aujourd'hui. T'as envie de dire tout ce qui te passe par la tête. T'en as un peu marre des filtres et des non dits. C'est l'effet France qui te rend comme ça. L'avion atterrie, il rassemble vos affaires et tu descends du bolide. Vous arrivez dans l'aéroport où tu cherches la sortie habituelle. T'as tes petites habitudes à la capitale et il semblerait que ça ne soit pas prêt de changer. On vient nous chercher! Le chauffeur de ton père vous attend devant. Il ouvre instinctivement le coffre en vous voyant approcher. Martin! Toujours aussi ponctuel! Vous pouvez nous déposer au... Tu tournes la tête vers ton cher mari. C'est vrai que tu ne t'es pas occupée de la réservation de l'hôtel donc...!

Génial ! Tu vas sous peu rencontrer le chauffeur de monsieur le patriarche. En espérant que ce dernier soit plus humain que son humble maître. Tu penses à tout ça dans ta tête et rigole intérieurement, bras chargés de vos bagages. Une fois dans l’aéroport, ton regard s’illumine devant l’immensité de la chose. Ce n’est pas un aéroport putain, c’est une ville ce truc ! Y’a des boutiques partout, des cafés… des macarons un classique, d’ailleurs, tu rêves d’envie d’y goûter. Tu essaies de te diriger vers le stand à petites merveilles, mais la voix de ta femme te ramène à la raison. Martin, ton nouveau copain ! L’homme bien dressé ouvre le coffre de la voiture, ce qui te fait sourire. ‘’ Bonjour monsieur. ‘’ Tu ponctues tes salutations polis d’un simple geste de la tête. ‘’ Ne vous en faites pas, je dépose le tout moi-même ‘’ T’empresses-tu de dire pour le ménager un peu. Bagages en sûreté tu te redresses pour constater que le regard de Colombe et tu chauffeur reposent sur toi. ‘’ Au Ritz, s’il-vous-plaît. ‘’ Ta main calé au creux des reins de ta femme, tu l’invites à prendre place dans l’habitacle avant de la rejoindre. Martin ferme derrière pendant que tu boucles ta ceinture. ‘’ J’espère que cet Hôtel te convient… j’hésitais entre lui et le Plaza Athénée. ‘’ Avoues-tu alors que tes billes migrent sur le paysage à couper le souffle. Du peu que tu as vu de Paris, vraiment, t’es satisfait. ‘’ On aura la chance de manger des macarons ? ‘’ Demandes-tu tel un gamin surexcité le jour de noël.

Tu le vois s’émerveiller devant tout. Devant tout et n’importe quoi. Sourire aux lèvres, tu te diriges vers l’extérieur. Le chauffeur est déjà sur les lieux. Martin a ouvert le coffre de la voiture et s’avance légèrement afin de prendre vos bagages mais, Khaled le stoppe dans son élan. Trop galant ton mec. Tu lui adresses un large sourire. Je suis super contente de vous voir. Finalement, tu lui laisses ouvrir la portière et le prends dans tes bras. Il semble un peu étonné. D’ailleurs, il ne sait pas comment réagir et finit par tapoter ton dos en observant Khaled. Martin, c’est le chauffeur qui te conduit partout depuis que t’es gamine. Il t’a vu grandir. C’est un peu comme ton grand père et il est super chaleureux. Rien à voir avec ton père. C’est sûrement pour faire redescendre la pression que tu agis comme ça avec lui. Te rappeler les bons souvenirs de France. Khaled balance le nom de l’hôtel. T’as pris le meilleur. T’étais pas obligé ! Khaled pose sa main au creux de tes reins et tu lui offres un rapide baiser avant de grimper. Tu t’installes, le laisses faire de même. De nouveau, on dirait un gosse émerveillé de tout et ça te fait sourire. Il te demande si vous allez goûter des macarons. Tu secoues la tête, te penches en avant : Arrêtez nous a la durée s’il vous plaît. Autant choisir les meilleurs hein.

Tu n’as jamais eu la chance de mettre les pieds en Europe et de découvrir ce continent en commençant par la très célèbre ville de Paris, impossible de faire mieux. Il t’es arrivé de tomber sur des documentaires concernant l’endroit. L’architecture à couper le souffle, la tour Eiffel, Notre Dame de Paris, les champs elysee. Tout est glamour, riche à souhait. L’accent français est vraiment remarquable, tu adores, vraiment. Tu n’as pas assez d’yeux pour tout voir. Tu aimerais dire stop à chaque coin de rue pour pouvoir débarquer de la voiture et aller visiter, partir à l’aventure. Tu parles des macarons parce que forcément, y’a qu’en France qu’on trouve ça. Impossible de quitter cet endroit sans y avoir goûter. Colombe donne une consigne au chauffeur et tu devines clairement la prochaine destination. Putain t’a trop hâte ! La voiture s’arrête, pas le temps d’attendre que le vieil homme se ramène. Tu défais ta ceinture à la vitesse de l’éclair et sort de l’habitacle pour rejoindre la vitrine. Il y a plein de couleurs attrayantes, des saveurs alléchantes affichées sur des petit cartons hyper travaillés. La fraise, il y en a à la fraise ! Ta femme te rejoint finalement et tu déposes un baiser à la commissure de ses lèvres. ‘’ Merci pour l’arrêt…T'es la meilleur! ‘’ T’es vraiment heureux et combler. Ça se voit sur ton visage, ça s’entend dans le timbre de ta voix. ‘’ On en prend un de chaque ? ‘’ Dis-tu à la rigolade, y’en a tellement, impossible de tous les essayer. Sans plus attendre, tu ouvres la porte de la boutique à ta copine, attendant sagement qu’elle pénètre à l’intérieur.

T’es super contente de venir ici avec Khaled. Ça te fait trop plaisir de pouvoir lui faire découvrir ta ville. Tu connais Paris comme ta poche. C’est super dommage que vous ne puissiez pas tout voir. Khaled veut rentrer à l’hôtel, vous avez ton père à voir. T’espères que ça ne va pas durer longtemps et que tu pourras au moins lui montrer la Tour Eiffel. En attendant, il te demande des macarons et tu ne peux pas t’empêcher de sourire. Tu demandes à Martin de faire un détour via La Durée autrement dit, les meilleurs macarons du monde. Le pauvre n’a même pas le temps de s’arrêter que Khaled saute de la voiture. Tu demandes à Martin de ne pas bouger parce que ouais, tu sais ouvrir une portière. Tu rejoins ton mari devant la vitrine. Il regarde partout genre il a des étoiles dans les yeux et ça te rend heureuse. Ça fait vraiment beaucoup de parfum mais, si t’y tiens. En vrai, vous pourrez toujours en ramener dans vos sacs, ce n’est pas comme s’ils étaient perdus une fois que vous quitterez Paris. Tu pivotes sur toi-même, un demi tour et lui tires le bras. Et là-bas, t’as l’Arc de Triomphe. C’est pas hyper beau mais, c’est mythique. Il t’ouvre la porte et tu passes devant. Putain que c’est bon de rentrer à la maison. Tu vas directement vers la vendeuse en lui expliquant qu’il n’est pas d’ici et qu’il n’a jamais goûté les macarons. Forcément, elle lui en offre un, à la fraise et toi, tu décides de prendre un assortiment. J’ai pris un peu de chaque. Elle gère pour les couleurs, ça va être aussi beau que bon.