Il y en a pour tous les goûts : de la robe de soirée à la robe de tous les jours. Ou du moins pour une soirée plus banale dira-t-on. Alors, on se charge avec Colombe de fringues, l’addition serait salée mais bon, on le mérite un peu non ? Je suis certaine que vu de l’extérieur, on se croit dans le film Confessions d’un accro au shopping. Un des rare films de comédie qui me fait rire, même en l’ayant vu une tonne de fois. Je prends le temps de regarder la jeune française un instant, la voir s’amuser ainsi me fait plaisir, de la voir oublier le temps d’un moment tous les soucis qui l’entourent. Ce moment s’arrête au moment même où je tombe sur une robe de folie, dorée et sexy à souhait, tout en restant classe tout de même.
« Si tu insistes, je te le laisse alors. » Je lui souris, je n’en avais aucunement l’intention de lui prendre, loin de là. J’ai beau être une peste, voire une garce, je reste tout de même une personne fidèle en amitié et pour la famille. Mais forcément, son histoire d’amour et ce mariage, ne fait pas bon ménage. « Ne te fait pas de souci, tu sais que ce mariage n’aura pas lieu, qu’il n’est pas question de sentiments envers Charles. Même si je ne suis pas une adepte des cachoteries envers mes frères, il n’est pas obligé de tout savoir. » Peut-être que pour vivre heureux, il faut vivre cacher. Après, l’été on fait tous nos vies chacun de notre côté, à la rentrée, on sera tous ensemble et cela sera bien plus difficile que de garder ça secret. « Et Khaled sait pour le mariage ? Il le prend comment ? » Je m’inquiète plus dans ce sens que dans l’autre sens, entre elle et cet homme, là il est question de sentiments. On prend un instant de silence le temps de passer en caisse, pas question qu’un scandale éclate maintenant, pas dans ce tourbillon de problème. « On passe aux chaussures ? » Il paraît qu’une femme tombe amoureuse plus de chaussures que des hommes. Sûrement pour ça que j’en ai de quoi remplir un mur de dressing. Il ne reste plus qu’à tout mettre dans la voiture et de rentrer dans la boutique suivante à pied. Un petit Jimmy Choo, ça peut le faire.


...

Faire les magasins et regarder les jolies robes te fait oublier le fait que tu te trouves dans une merde profonde. Tu arrives à penser à autre chose qu'à tes petits problèmes personnels. Avec Charlotte, vous rigolez, vous trouvez des tenues classe à quotidienne. Ça fait vraiment plaisir de se sentir normale. Enfin, aussi normale que l'on peut l'être quand sa copine fait privatiser une boutique. Quoiqu'il en soit, nos vêtements sous le bras, elle me questionne d'abord sur Khaled. Je lui montre une photo, vous blaguez dessus. Et puis, tu lui expliques que tu n'as pas parlé de lui à Charles pour ne pas compliqué les choses. Il t'aurait dit qu'il avait une copine alors, t'en aurais fait de même mais là, ce n'est pas le cas. Tu décides donc de t'ouvrir à Charlotte parce que franchement, c'est celui de la fratrie que tu as toujours eu le plus de mal à cerner. Il est beaucoup trop secrets et dans le fond, tu ne sais même pas ce qu'il pense de tout cela. Oh ça, je m'en doute mais, quand il m'a appris la nouvelle, j'ai fait que râler du coup, je ne sais même pas ce qu'il en pense lui, dans le fond. Est-ce qu'il est pour ? Est-ce que ça ne le dérangerait pas ? Combien de temps ça va prendre ? Quelle est la stratégie d'attaque ? Enfin, tu vois quoi. Charles t'a dit qu'il allait régler le problème mais, t'as envie d'y mettre du tien toi aussi. T'as envie de l'aider dans sa démarche. Charlotte te demande ce que Khaled pense de tout ça et tu prends une grande inspiration. Non, pas du tout. On arrête pas de s'engueuler. Il ne comprend pas que j'ai du mal à refuser quoique ce soit à mon père. Je veux dire, je suis la seule qui ne lui a pas tourné le dos. Il a placé tous ses derniers espoirs en moi. Et puis, je sais que si je lui désobéis, il va forcément me couper les vivres. Tu passes ta main de libre dans tes cheveux, secoues la tête avant de questionner à ton tour : Et toi, les amours ? Les amours ou les mariages, peu importe. Tu ne sais pas encore ce qui se passe dans la tête de Charlotte. Quoiqu'il en soit, vous vous calmez pour passer à la caisse. Tu acquiesces quand elle te parle de chaussures. Ouais, il serait temps parce qu'avec toutes ces robes...! Aller, case voiture puis, boutique suivante!

Je ne sais quoi penser pour Charles. Comme toujours, Nicolas et moi avions reçu un message pour nous prévenir que Colombe serait avec nous dans l'avion allant jusqu'au Luxembourg. Et arrivée au pays, il a passé beaucoup de temps avec notre père, sans trop savoir ce qu'il faisait. Des meeting apparemment, des réunions avec d'autres dirigeants, sûrement des présentations et des félicitations non mérités pour des fiançailles. « Charles a beaucoup de respect pour toi, ça il n'a pas besoin de nous le dire. Je doute fort qu'il soit pour ce mariage, au contraire. En venant ici à Boston, on a tous les trois rêvé de liberté, d'une vie parallèle qu'on pourrait vivre comme on l'entend. Après je pense que lui-même ne sait pas encore comment gérer tout cela. On n'a jamais eu à se rebeller contre notre père, et on n'a jamais osé le faire non plus. » ça pour l'instant, s'est tout ce dont je peux lui dire. Tout simplement car je n'en sais pas plus. Je ne sais pas non plus combien de temps cela va prendre avant que le mariage ne soit organisé. Bien qu'on espère dans le fond qu'il n'aura pas lieu. Je demande l'avis tout de même de son copain, ce qu'il pense de tout ça. Et sa réaction s'entend. « On est des filles à leur père. » Lui dis-je en souriant. Je suis également la fille à son père, je ne me vois pas à un moment me lever contre mon père. Jamais. Je met tellement de respect en lui, que cela ne me viendrait pas à l'idée. « Ce n'est pas évident à comprendre quand tu n'es pas de notre monde. Après ça ne se fera ce mariage, ça devrait le rassurer. » Ou pas en fait. Car il sera le mec de l'ombre, et Charles et Colombe seront dans la lumière et dans les tabloïds pendant ce temps. Après avoir encaisser, on quitte le magasin pour la boutique suivant. Chaque belles robes méritent une paire de chaussures qui lui correspond. Je lui répond en rangeant les robes dans la voiture et en marchant vers cette dernière. « Pour l'instant, je reste seule, je suis bien comme ça, je n'ai besoin de personne. Je m'amuse et croit moi que j'en ai trouvé un bien sympa pour passer du bon temps. » Je rigole en sortant ma phrase. « De toute façon, si c'est pour finir dans votre situation... avec tout mon respect bien sûr Colombe. Mais regarde le bordel que ça met dans vos têtes. Je suis pas sûr d'être prête pour ça. » Je lui avoue clairement mes craintes. Car après tout, je ne suis pas immunisée contre les volontés de mon père. « Je suis la princesse qui n'aura pas accès au trône, si mon père trouve un prince qui y aura accès lui, ça me tombera dessus. » Et ça, c'est la dure réalité de ma vie. Alors si s'est pour m'attacher et finir blesser pour tout quitter, alors non.

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T'as l'impressiona d'être dans la même situation d'eux. Toi, t'as toujours obéi à ton père. Même à Boston, tu faisais ce qu'il te demandait. Tu te rendais aux soirées où il voulait eu tu sois, tu te montrais aux bras du premier mec qu'il te présentait. Tu faisais tout pour lui faire plaisir, pour honorer la famille, pour le rendre fier. Tu sais qu'il a beaucoup galéré avec Marin et Louve alors, t'as décidé qu'en tant que petite dernière, tu ferais vraiment tout ce qu'il te demandait. Jusqu'à maintenant et t'as bel et bien conscience que les triplés en on fait de même jusqu'à maintenant. Vous êtes pareils et c'est peut-être pour cela que vos parents ont choisi de vous mettre ensemble tous les deux. En plus de fait que papa connait Charles et que tu connais les De Luxembourg depuis gamine. Charlotte tente de te rassurer quant à la position de Charles. Tu sais parfaitement qu'il n'apprécie pas ce mariage mais, il était plus à te présenter des excuses à toi plutôt qu'à s'apitoyer sur son sors. Du coup, tu ne savais pas si ça ne faisait chier de devoir avoir à faire à un mariage arrangé ou si c'était le fait que ça soit toi, son amie d'enfance, qui ait été choisi pour assurer le rôle de fiancée. J'espère que ton père ne va pas trop le faire chier et qu'il va vite renoncer... Je voudrais pas qu'il se le mette à dos par ma faute. Je sais qu'il tient à sa liberté autant que toi mais, qu'est-ce que ce mariage le fait vraiment chier par rapport au terme, au mariage en lui-même ou est-ce que c'est parce qu'il est question de moi ?! Tu secoues la tête avant de prendre une grande inspiration. Il faut que tu penses à autre chose. Tu lui expliques alors que Khaled n'accepte pas la situation, que vous vous engueulez beaucoup à ce sujet. Khaled vient du même monde que nous, ce qui devrait rassurer mon père... C'est juste que ses parents sont beaucoup plus ouverts d'esprit. Jamais ils ne le forceront à épouser une fille riche, ils veulent juste son bonheur... Et c'est ce que tout père devrait vouloir pour son enfant mais il semblerait que les votre se soient perdus en chemin. Tout en vous dirigeant vers la seconde boutique, tu questionnes Charlotte sur sa propre situation. Tout ce qu'elle te dit est vrai et tu peux le concevoir. T'as pas tord. Tu sais, j'avais fini par me faire à l'idée que mon père souhaiterait choisir mon fiancé mais, l'amour te tombe dessus sans prévenir... Toi, t'as plus envie de liberté, de pouvoir ou les deux ? Bah ouais parce qu'après, vu de cette façon, soit elle épouse un prince et finit par l'aimer. Soit elle renonce à son titre, se met son père à dos et choisit l'amour. Soit elle combine les deux avec un mariage raté mais de parfaits extras. Tu peux toujours te marier avec un prince et te trouver un amant! Autant rire de la situation, vraiment.

Malheureusement, je n'ai rien pour te rassurer. Je connais mon père, et je sas que quand il a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs. Mais je peux te rassure sur un point, et je ne vais pas me priver pour t'en faire part. « Jamais Charles ne t'en voudrai Colombe. Il sait très bien que tu n'es en rien responsable de ça, que tu n'as rien choisi, que tu te serai passé de tout ça. » Je pose ma main sur ton bras pour appuyer mes propos, et t'apporter l'assurance dont tu as besoin. Charles ne te tiendrai pas rigueur de tout ce qu'il se passe en ce moment dans nos vies. Jamais. Il ne faut pas qu'elle se mette ça en tête. On se connaît tous depuis assez longtemps pour qu'on n'en vienne pas à douter des uns et des autres. En parlant de ton copain, je découvre qu'il fait parti de notre monde, chose que je ne sais pas encore. Seulement, sa famille est loin des traditions arriérées des nôtres. Je suis un peu jalouse dans le fond, j'aurai aimé que mon père pense de la même façon. « Peut-être que mon père pense au notre de bonheur, mais d'une façon différente ? » J'essaye de me rassurer aussi comme je peux, je ne peux pas imaginer un instant que notre père ne souhaite pas le bonheur de ses enfants. Je suppose juste qu'il chercher à allier ses intérêts à ça. Je ne suis pas convaincue, pas du tout même. Mais je met mon père sur un tel piédestal que je ne peux imaginer le contraire. Cela me ferai revoir une vision totalement différente de ma famille, et je ne suis pas prête pour ça. Tu finis par me poser une question à cent mille. Je ne me suis jamais posée la question pour moi-même. « Je ne serais pas faire sans mon statut de Princesse, ça c'est certain. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour que je tombe amoureuse d'un prince. » Je ris doucement, je sais que cela peut faire hautain, superficielle. J'ai grandi avec ce statut, et je ne ferai rien qui me bannira du Palais, perdant ainsi mon statut. « J'aime beaucoup ton idée, je vais le garder de côté, sait-on jamais. » Autant joindre l'utile à l'agréable. Cela fini par me faire rire de bon cœur. D'autant plus que je me suis trouvée l'amant parfait. Je ne compte pas y renoncer pour l'instant. On fini par arriver dans la boutique de chaussures. Mon regard se dirige directement vers des escarpins dans le doré, comme la robe que je me suis trouvée. Je me souviens encore du regard de la jolie Perol pour avoir fermer la boutique d'avant, je ne le fais pas cette fois-ci.

Tu sens Charles froid et distant. Il l'est déjà d'ordinaire mais ces derniers jours, c'est encore pire. Tu ne sais plus comment te comporter lorsque tu te trouves en sa présence. Tu ne sais pas s'il souhaite en parler ou au contraire, éviter le sujet un maximum. Charlotte tente de te rassurer. Une main sur ton bras, elle t'explique qu'il ne te tiendrait jamais responsable d'une telle situation et tu esquives un petit sourire en guise de compréhension. Tu lui apprends que Khaled est également riche. Il ne vient pas d'un monde totalement différent du votre. Non, c'est juste que ses parents sont beaucoup plus ouverts d'esprit. Ils souhaitent uniquement son bonheur contrairement à ton père qui, quant à lui, ne pense qu'à l'argent et à la succession. Tu prends une grande inspiration alors que Charlotte tente de se rassurer, de se convaincre que son père souhaite qu'elle soit heureuse mais d'une autre façon. Ça te fait doucement sourire. Tu te dis que tu n'es pas la seule à être complètement naïve dans l'histoire. Oh, tu penses toi ? Parce que franchement, quand tout le monde est en bonne santé, quand tu fais de grandes études, quand t'as de l'argent. Tu peux me dire la seule chose qui manque à l'équation ? L'amour. Et est-ce que ton père te laisse le choisir ? Non. Non, son père ne vaut pas mieux que le tien et c'est ce qu'il faut qu'elle se rentre dans le crâne, même si c'est dure à encaisser. Tu tentes donc de savoir ce qu'elle a en tête. Souhaite-t-elle écouter les dires de son père et faire en fonction de ce qu'il désire pour elle ? Ou, est-ce que comme toi, elle va prendre le risque de tout perdre par amour ? Charlotte dit que sans son titre, elle n'est rien. Alors, elle préférerait même mener une double vie. Tu te bouffes la lèvre intérieure avant d'avouer : Je pense que tu dis ça parce que tu n'as pas encore trouvé la bonne personne. Mais quoiqu'il en soit, j'espère que tu seras heureuse. Ouais, c'est tout ce que tu lui souhaites. Un mari, des enfants, une belle carrière et du coup, qu'elle garde son statut quoiqu'il arrive.