Nul doute pour toi que Basile est l’homme de ta vie. Si t’as un jour pu en douter, notamment il y a un an et demi des suites d’une ultime dispute, tu te rends bien compte d’à quel point les choses ont changé depuis. Comme si en vous tenant loin l’un de l’autre durant tous ces mois, vous avez su faire la part des choses et, surtout, gagner subitement en maturité quant à votre relation. Et quand t’y réfléchis, aujourd’hui, mariés et parents en devenir, t’es heureuse. Parce que tout ce que t’as toujours voulu avec lui, depuis ta plus tendre enfance, s’est finalement réalisé. Tu te perds un instant dans tes pensées mais ton mari t’amène bien vite sur Terre en t’indiquant que ta serviette de bain est prête. Tu te redresses, un regard empli de douceur à son attention, et sors de la baignoire pour te laisser te faire envelopper dans le coton par le français. Tes bras camouflés dessous à la manière d’une camisole, tu tends ton visage vers lui dans l’unique but de lui voler un énième baiser. Puis, après quelques secondes sans bouger sur le tapis, tu finis par t’approcher du lavabo où se trouve ton téléphone pour jeter un œil à l’heure. « On a encore quelques minutes devant nous… j’imagine que ça nous laisse le temps de nous habiller ? » Parce qu’accueillir le livreur en cette tenue te paraît légèrement dangereux.

Toute occasion est bonne pour être célébrée, d’autant plus quand cette même célébration doit se faire aux côtés de ton mari. L’obtention de son stage à l’ambassade n’est que l’une de vos nombreuses excuses mais, évidemment, personne ne s’en plaint. « Hmm, non, mais ce serait dommage de faire tomber l’une ou l’autre des serviettes en lui ouvrant… » que tu réponds avant qu’il ne s’extirpe hors de la salle de bain. Tu te hâtes pour le suivre jusque dans la chambre, ta peau encore mouillée ci et là. « Mais puisque t’es pas jaloux, j’imagine que ça te pose pas de problème si le séduisant livreur pose ses yeux sur mon corps parfait, pas vrai ? » Ce rictus amusé en dit long sur le sérieux de tes propos. Bien sûr que tu te fiches de ce type et, pire, t’es suffisamment enceinte pour que ce soit visible et que ça chasse toute idée déplacée de sa tête. Quoique… t’as déjà entendu que certains hommes fantasment sur les femmes enceintes, quand bien même ça t’a paru particulièrement étrange. Quand Basile te propose de voir les deux maisons sélectionnées par l’agente immobilière, t’acquiesces d’un signe de tête. « Montre-moi. » Tu te postes juste à ses côtés pour attendre qu’il te montre les fameuses demeures, pas franchement pressée de te changer.

maison 1:

T’apprécies sans doute un peu trop de titiller les nerfs de ton mari mais c’est plus fort que toi ; faut dire que t’aimes tout particulièrement cette jalousie qui trône systématiquement en lui, t’as toujours trouvé ça craquant d’une certaine manière. La réponse à tes suppositions ne tarde pas à arriver et sa possessivité t’arrache un rire alors que tu reprends à ton tour : « Là où le soleil ne brille jamais ? Charmant ! » Un clin d’œil à son attention et tu viens rapidement lui voler un baiser. « T’es mignon quand t’es jaloux. » L’instant d’après, tu viens de poster à ses côtés pour observer ce qu’il souhaite te montrer mais il file rapidement jusqu’au chevet pour en sortir un dossier. Ah, rien que ça, hein ? Il t’attrape ensuite par la main pour t’emmener à l’étage inférieur où il te fait t’installer sur le canapé pour disposer devant toi une première photo. « Hm, pas mal ! Mais j’ai l’impression qu’il manque ce petit truc… tu sais ? » que tu lui demandes en relevant ton regard en sa direction. « Et la seconde, elle ressemble à quoi ? »

Tu dois bien avouer que la première maison qu’il te présente a un certain charme, mais t’as la sensation qu’il manque ce petit quelque chose. Et, au final, t’as pas le coup de cœur comme tu l’espérais. Alors, du tac au tac, tu lui demandes à quoi ressemble la seconde maison ; l’avant-goût qu’il t’en donne te met déjà en joie et, si tu te contenais pas, tu sauterais sans doute dans tous les sens d’excitation. Mais c’est sans compter sur les coups frappés sur votre porte que vous êtes arrêtés dans votre lancée. Ton mari se rue vers la porte d’entrée du duplex pour enfin récupérer les plats puis revient rapidement vers toi en te disant que ça sent bon et… en te demandant si tu préfères manger ou voir la maison. Tu réfléchis deux secondes tout juste puis lui fais signe de déposer les plats. « Je veux d’abord voir la maison, t’en as beaucoup trop dit pour me laisser sur ma faim comme ça ! » réponds-tu en te réinstallant plus confortablement dans le canapé, toujours enroulée dans ta serviette de bain. « Alors, c’est quoi le fameux palace que l’agente t’a proposé ? » S’il est aussi bien qu’il le dit, nul doute que ton choix se portera sur celui-ci.

L’idée d’avoir votre maison à vous, pour fonder votre famille et être réellement à votre aise, c’est une chose pour laquelle t’as particulièrement hâte. Quitter ce duplex qui, malgré tout, te rappelle beaucoup trop de mauvais souvenirs, ce sera accepter votre nouvelle vie. Une vie de jeunes mariés, de futurs parents et, pour Basile, de futur diplômé. Il ouvre le plat pour le sentir et tu roules des yeux. « Je vais te mordre, fais gaffe ! » que tu lances en souriant. Lorsqu’il dévoile enfin la seconde photo, ta réaction est à mille lieux de la première. Tu la saisis pour la voir de plus près. « Waouh, canon ! J’a-dore. » T’en es presque persuadée : c’est celle-ci que tu veux. « Faut qu’on aille la visiter. Je te laisse tout prévoir, je la veux ! » Peu importe le prix, est-ce que c’est vraiment ce qui compte pour vous ? Tu demanderas de l’argent à ton père s’il faut, il refusera pas si c’est pour le bonheur de son petit-enfant. « Allez, on mange maintenant. » reprends-tu finalement en attrapant les plats pour les ouvrir. Basile vient s’installer à tes côtés et vous pouvez enfin déguster les différents mets.

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