Y'a des femmes qui sont pas faites pour être mère et la tienne en fait malheureusement partie. Elle avait une fille. Toi. Mais tu t'es souvent demandé pourquoi elle a voulu te ramener sur Paris si c'est pour te faire vivre l'enfer. Paris n'a pas toujours été aussi magique que tu as pu le raconter. En temps que descendante du général de Gaulle, ta mère en faisait toujours trop. Et t'as réussi à le supporter. La supporter. C'était pas facile tout les jours, les remarques et violences psychologiques autour de ton corps et de l'estime de toi même. C'est en balançant ce genre de conneries qu'on pousse à l'anorexie. Qu'on s'affame pour plaire à une mère qui ne t'as jamais considéré autrement qu'un trophée. Une fille Wertheimer-de Gaulle, ça court pas les rues tu sais.

Toute ta vie a toujours plus ou moins tourné autour du luxe. Petite fille d'un des grands patrons de Chanel, t'as jamais manqué de rien. Bien au contraire. T'en avais trop. Toujours beaucoup trop. Et tu t'es jamais posé la question de savoir si c'était normal ou pas. Même après être partie des USA, le luxe t'attendait les bras ouverts. Parce que si ton père est un Wertheimer, ta mère elle, est une de Gaulle avant tout. Et t'as passé ta vie a tourné dans certains cercles. Royauté, anciens présidents et tout ces gens que tu vomis aujourd'hui. Luxe rime toujours avec luxure. Virginité perdue avec Noah, ton meilleur ami. Ton âme soeur. T'as toujours plus ou moins couché avec lui. Sauf quand t'étais maquée. Théodore. Le grand méchant loup. La pire de tes histoires de cul. Celle qui te poursuivra encore et encore. Et puis le Roi des Enfers, de ton Enfer sur Terre. Le seul qui te calme et qui te comprends réellement. Mais aussi celui qui t'as fais le plus de mal dans ta vie.

Née avec une cuillère en argent dans la bouche, on t'as quand même appris à redonner aux plus pauvres et à ceux qui ne peuvent pas vivre. Mais malheureusement, on t'as aussi élevée dans cette optique que faire de l'argent, c'était la solution à tout. Que l'argent primait. Mais il t'as fallu tout vendre et disparaître pour réellement comprendre que tu vivais avec beaucoup trop de choses inutiles.

Fille unique. Entourée que de mecs. Il n'a jamais été facile pour toi de te faire une place. Mais t'as toujours plus ou moins réussie à te placer au dessus de tout le monde. C'était plus fort que toi. Il te fallait avoir le dessus et la considération de tous. Et surtout de lui. Mais maintenant qu'il est mort... t'en as plus rien à foutre de rien. T'as complètement vrillé là dessus et t'es au point de non retour.

Le Feu et la Glace. La colère t'habite depuis que tu es née et tu n'arrives pas à t'en défaire. Parce que t'es trop lucide pour ne pas l'être. Tu en sais trop pour te taire et laisser faire. Parce que tu peux pas être la Reine de quelqu'un sur une planète qui n'existera bientôt plus. Et que même si cette colère t'aide à avancer, elle est aussi comme un boulet accroché à ta jambe. Tu portes cette colère depuis bien trop longtemps et tu as appris à te contrôler en public mais en privé tu peux devenir une vraie hystérique. Aveuglée. Détestable. Dangereuse. Impitoyable. Incontrôlable. Orgueilleuse. Triste. Vide.

La tristesse ne te quitte jamais. Bonjour tristesse, t'aurais pu l'écrire tellement tu le connais par coeur et que tu le comprends trop. Mais la tristesse est plus lourde à porter sur tes épaules depuis que tu n'as plus ton grand père dans la vie. Et à vrai dire, disparaître quelques temps ne t'as pas trop fait de mal non plus. T'as pu te confronter à une autre sorte de tristesse et relativiser sur la tienne.

Digne héritière de Chanel et ancienne égérie de Nina Ricci, on ne te connait que tirer à quatre épingles mais toujours avec ton style à toi. Ton syle bobo parisienne chic, croisé avec la new yorkaise active. T'as toujours essayé de prendre soin de toi physiquement et psychiquement. Tu ne crois en rien. Sauf en l'Enfer. Mais tu mets un point d'honneur à toujours bien t'occuper de toi et à toujours être ouverte d'esprit sur les autres cultes et cultures. Sauf quand ça dépasse tes limites.

C'est sûrement le pêché le plus capital à tes yeux. Tu ne sais pas pardonner. C'est difficile pour toi d'avouer tes fautes. De dire pardon. De revenir. Mais tu le refais, à chaque fois. Et ça, après la colère, c'est vraiment ton plus gros problème. Parce que ça aurait pu te coûter beaucoup. Et que rien n'est jamais certain et acquis. Alors tu reviens parce que t'as autant besoin d'eux qu'ils ont besoin de toi et que tu peux pas être en colère définitivement contre les mauvaises personnes. Parfois il faut savoir se pardonner aussi, avant de pouvoir pardonner aux autres. Et tu travailles encore sur ce point là. Mais tu reviens et t'es déterminée à rester cette fois.