Lundi 10 juin, 13h45
Cela faisait maintenant plusieurs heures que j’étais sortie du coma et j’avais pu voir ma sœur ainsi que Beth et une horde de soignants prêts à me donner des médicaments pour m’aider à être encore plus éveillée. Je sentais des nouvelles sensations en moi, notamment dues au lavage d’estomac, mais je ne prenais aucun plaisir à les ressentir. Je ne me plaignais pas sur ces dernières car c’était le résultat de la connerie que j’avais pu faire même si je n’avais jamais souhaité tout ça. Il fallait que j’arrive à coopérer avec ses sensations afin de commencer à me relever et à me sentir vivante, à nouveau. J’avais essayé à plusieurs reprises à me sortir la tête de l’eau mais en vain, il était donc temps que j’arrive à le faire et j’allais prendre toutes les aides qu’on allait me proposer. Je regardais le plafond tout en pensant positivement quand j’entendais quelqu’un entrer dans ma chambre et je tournais mon visage avant de voir Antonio. Je souriais légèrement avant de lâcher un simple « Moi qui pensais que tu allais me ramener un nounours..» Une simple touche d’humour bien évidemment.

@Antonio Munoz
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J’avais appris grâce à Beth que Céleste était à l’hôpital et qu’elle l’avait retrouvé inconsciente sur la plage à cause de l’alcool si je ne m’abuse, alors après avoir laissé la famille lui rendre visite, je me décide de passer la voir quelques jours plus tard. A ce rythme là je vais finir par devoir prendre une carte d’abonnement carrément vu le nombre de fois que je passe par ici depuis le début du mois de juin. En tout cas quand j’arrive dans la chambre, Céleste semble en forme, enfin du moins elle n’est pas dans les vaps et c’est le plus important. Je me met alors à l’applaudir avec un sourire plutôt taquin car pour une fille qui n’a jamais trop bu d’alcool, ces derniers temps elle a rattrapé tout l’alcool qu’elle n’a pas eu le temps d’ingurgiter auparavant. « Pas besoin de te ramener une nounou, y’a suffisamment de monde qui passe te voir pour ça » Ouais entre les infirmiers et ses visites je doute qu’elle ait de besoin de quoique ce soit. Je m’approche d’elle, tout en déposant mes lèvres sur sa joue pour la saluer « La prochaine dinguerie que tu comptes nous faire c’est quand alors ? » Je préfère opter pour la rigolade que de l’engueuler « Il faut croire que vivre dans notre appartement te donne envie de te lâcher »

Je regardais Antonio qui entrait dans ma chambre et il commençait à m’applaudir ce qui me fit froncer les sourcils. Je savais qu’il était très taquin mais pour le moment je ne savais pas ce que cela voulait dire donc j’attendais sans broncher pendant plusieurs secondes avant qu’il ne prenne la parole. « Surtout les médecins qui ont peur que je me suicide. » Je soufflais alors que j’avais jamais voulu en finir avec ma vie, j’avais seulement fait une connerie qui n’était pas volontaire même si j’avais bu consciemment. « Si par dingueries tu entends des débilités de ce genre alors je ferai en sorte de ne plus en faire. » Je ne voulais pas faire peur à mon entourage et pourtant c’était exactement ce que j’avais fait et je m’en voulais pour ne pas changer… « Oui donc je vais opter pour retourner dans ma chambre dès ma sortie de l’hôpital. » Ce n’était pas leur faute et je ne voulais pas qu’ils s’en veuillent pour ça et connaissant ma sœur je savais qu’elle n’était pas très bien à cause de moi et ça m’agaçait fortement. « Mais sois rassuré j’ai demandé à rester ici plus longtemps que prévu. » Je voulais commencer ma thérapie ici afin de sortir avec des armes et être forte sans qu’on se soucie trop de mon bien être.  

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Je l’applaudis car en ce moment elle enchaine les folies et elle ne sait pas trop sur quel pied danser d’abord. « Ah ouais à ce point ? » Je doute qu’elle veuille mettre fin à ses jours, enfin j’espère que ce n’est pas le cas, sinon je vais lui remonter les bretelles un peu comme je l’avais fait avec sa sœur dans le passé. « Tu peux t’amuser, il faut mais je pense que tu devrais gérer un peu plus les choses. L’avantage c’est que maintenant tu connais les limites de ton corps » Elle sait jusqu’ou elle peut aller et j’espère pour elle qu’elle va en tenir compte à l’avenir car ça doit être chiant pour elle d’être ici et aussi pour Marla car je sais qu’elle doit pas se sentir bien. « Mais n’importe quoi, tu peux rester à l’appartement c’est pas un problème. » Je lève les yeux au ciel, j’ai pas dit ça pour qu’elle se sente obligé de partir, je l’ai plus fait pour rire. Et puis vaut mieux que l’on garde un œil sur elle pour le moment plutôt que de la laisser retourner dans sa chambre et potentiellement faire n’importe quoi. « Pourquoi tu veux rester ici ? Tu te sens mieux à l’hôpital que chez ta sœur » Je comprends pas trop le principe pour le coup car me concernant moins je suis à l’hôpital et mieux je me porte. « Tu te sens comment ? » Je n’arrive vraiment pas à comprendre comment elle peut préférer rester ici que sortir et prendre sa vie en main de nouveau.

« Tout le monde pense que j’ai bu pour en finir avec ma vie alors que ce n’est pas le cas. Je te l’assure. » Antonio m’avait déjà vu boire sur la plage quelques jours auparavant donc il savait que je le faisais pour être plus légère, plus joyeuse, et pas pour mettre ma vie en danger. J’étais triste mais pas au point de vouloir abandonner ma sœur et ceux que j’aimais. « Je vais surtout arrêter de boire à vie maintenant. » Dis-je avant de rire doucement car mon corps n’était pas prêt à avaler plus d’alcool donc j’allais devoir être raisonnable et rester sur des sodas mais j’étais sur que tout le monde serait d’accord avec ce choix surtout ma sœur. « J’ai déjà assez causé de tords à Marla et je vous ai volé de l’alcool...c’est lâche et je ne pourrai pas revenir chez vous comme si de rien n’était. » Je le regardais alors que je n’étais pas fière de tout ce que j’avais fais mais j’espérais qu’il ne m’en veuille pas trop. « Je suis désolée. » Je soufflais avant de hausser les épaules lorsqu’il me pose sa nouvelle question. « Ils m’ont dit que je devais voir une psy alors j’ai accepté et je pense que ça sera plus simple de rester ici quelques jours pour la voir plus souvent. » Et je voulais surtout me protéger le temps que mon corps libère tout ce qu’il avait en lui. « Perdue, honteuse et nauséeuse mais ça c’est à cause du lavage d’estomac donc ça ira mieux...»

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« Je te crois ne t’en fais pas pour ça, mais juste fait un peu plus attention la prochaine fois que tu bois. Après ce n’est qu’une petite leçon de vie, t’es encore jeune donc c’est assez normal que ça arrive » C’est pas une enfant terrible qui fait les 400 coups Céleste donc en soit rien d’alarmant mais forcément que vu la quantité d’alcool ingéré et l’état de la jeune femme, les médecins n’ont pu que craindre la tentative de suicide puisque c’est tout de même soudain son penchant pour la boisson. « Mais non il faut pas que tu arrives à ce point. Juste maintenant que tu connais ta limite, tu sauras ou t’arrêter pour rester simplement joyeuse. Mais un conseil par contre, ne bois pas seule » Ouais en groupe c’est quand même bien mieux. Là dans cette situation ça fait surtout pochtronne et disons que c’est moyen. « C’est qu’un pack, on va pas en faire toute une affaire c’est bon » C’est pas comme si elle avait voler de l’argent dans le portefeuille de l’un ou de l’autre telle une délinquante. On va pas faire un procès pour si peu, c’est débile de vouloir partir à cause de ça. Je la questionne sur son état et j’hoche la tête suite à sa réponse « Si ça peut te faire du bien c’est le plus important alors mais ne t’en veux pas et ne te sens pas obligée de rester ici pour si peu. » Je lui en veux aucunement, et Marla pas plus donc pas besoin de se mettre dans des états pareils. « Arrête un peu de te sentir honteuse ou je vais te serrer le cou » Je rigole tout en m’approchant d’elle avec les mains en avant pour mimer un étranglement avant de bien entendu me raviser. « On pourra dire que tu t’es littéralement retournée l’estomac » Je ricane légèrement avant de poursuivre, d’humeur taquin pour mettre une bonne ambiance et lui montrer que je n’ai aucune animosité ni rien de tout ça « Au moins quand tu fais des choses, tu t’engages pleinement, y’a pas de demi mesure »

Si j’ai bu vendredi soir c’est parce que j’ai du lutter contre moi pour refuser d’aller voir Noah et j’ai voulu oublier les quelques messages qu’on s’était envoyés mais je n’allais pas leur dire car je savais déjà qu’ils allaient lui en vouloir d’avantage alors qu’il n’était pas fautif. J’en parlerai un jour à ma psy mais pas avec eux même si j’aurai aimé tout leur dire. « Je ferai plus attention je t’en fais la promesse. » Il ne me connaissait pas assez pour savoir que je tenais toujours mes paroles mais il allait le découvrir par lui même. « Marla m’a déjà dit de ne pas le faire alors je suppose que vous avez raison. » Soyons honnête je n’allais pas pouvoir boire en compagnie de mes meilleurs amis mais je savais qui appeler si un jour j’avais un coup de moins bien et que j’avais envie de boire une bière. « Marla va se faire du soucis quand je serai dehors alors je préfère rester ici pour rassurer tout le monde. » Et prendre le temps de débuter ma thérapie sans devoir penser à mon emploi du temps, ici je n’avais que ça à faire. Parfait. « Si tu m’étrangle je cris Toto. » Je souriais légèrement en le regardant car j’aimais le défier mais c’était pour lui faire comprendre que moi aussi je savais rire avec lui. « Si je veux faire quelque chose je le fais entièrement oui. » Riais-je doucement avant de lui faire signe de venir s’asseoir à mes côtés pour éviter qu’il prenne racines.

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« J’espère que t’es une femme de parole par contre » Je ne suis pas du genre à donner ma confiance et à vrai dire je l’ai pas encore fait, c’est juste que je la mets un peu en garde à ma façon car en fonction de ses actes je saurais quel genre de femme elle est et aussi si elle vaut la peine d’être soutenue ou non. « C’est mieux de boire en groupe et au moins t’es jamais seule, si il t’arrive quelque chose on peut réagir vite » Je ne suis pas un grand ami de Beth, bien au contraire même, mais c’est une chance qu’elle l’ait vu sur la plage parce que sinon les conséquences auraient pu être bien plus dramatique pour elle et je ne sais pas comment je me serais débrouillé avec Marla. « Tu connais ta sœur c’est une sorte de maman poule, mais avec le temps ça va lui passer » Elle tient à son rôle de grande sœur alors forcément qu’elle va s’inquiéter pour elle dès qu’elle la saura dehors mais du moment qu’elle sera accompagnée, la rousse sera rassurée à n’en pas douter. Je m’approche d’ailleurs d’elle pour faire semblant de l’étrangler et je rigole tout en levant les yeux au ciel avant de souffler « Tu parles, si je t’étrangle tu vas pas avoir le temps de crier ouais. Tu seras comme les poules qu’on tue» De toute évidence je n’ai pas cette intention là mais l’image me fait plutôt rire « C’est mieux comme ça au moins tu vas au bout des choses » Je rigole de plus belle tout en la poussant gentiment alors que je m’assois sur le siège se trouvant à côté de son lit suite à sa demande. Je regarde un peu partout autour de moi, cette pièce me rappelant les attentats et mon séjour désagréable ici même. « T’as la télé pour te passer le temps c’est déjà ça » C’est un bien maigre lot de consolation c’est sûr mais ça reste mieux que rien « Heureusement que je suis là pour mouvementer et égailler ta journée un peu » Elle a besoin de sourire, d’arrêter de penser à son erreur et de broyer du noir ou qu’on lui répète qu’elle a mal agi. « Du coup t’as toujours pas le droit de manger pour le moment ? »

« Je suis une Witherspoon. » Il connaissait ma sœur et elle était comme moi donc c’était ma manière de lui faire comprendre que je n’allais pas rompre la promesse que je lui avais fais. A ma sortie d’hôpital j’irai mieux, du moins je commencerai à aller mieux, et je ferai en sorte de redevenir la Céleste joviale que tout le monde connaissait. « Ça évite qu’un psychopathe me passe dessus oui. » J’ai compris, c’est la deuxième fois qu’on m’en parle et je pense avoir compris la leçon mais j’essaie de ne pas être désagréable car il fait ça pour mon bien alors je l’accepte et j’encaisse. « Je ne veux pas qu’elle change car elle sait ce dont j’ai besoin et j’ai aussi besoin d’une maman...» Nous avions été abandonné à la naissance mais je m’en voulais de lui laisser ce rôle même si j’en avais besoin car sans ça je n’arriverai pas à rester en vie. Marla était mon oxygène et ma raison de vivre même si on se disputait quotidiennement. Je lève les yeux au ciel quand il me parle de la télévision car je sais pertinemment à quoi il pense. « Je ne regarde pas la téléréalité car je n’ai pas le temps, je ne reste jamais plus de 2 minutes seule. » Je ne sais pas si c’était quelque chose que Marla avait demandé ou si les soignants avaient réellement peur mais j’étais toujours entourée. « Mon petit rayon de soleil. » Riais-je doucement quand je l’évoquais mais au fond ce n’était pas tellement un mensonge car il avait le don de me rendre plus joyeuse quand il venait me voir. « En théorie mais si tu m’apporte un bon burger bien gras je le mangerai sans culpabiliser. » Oui je n’avais pas spécialement faim mais j’aimais manger alors à quoi bon se retenir ?

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« Vaut mieux pour ta jolie petite tronche alors » Je souris tout en lui faisant un clin d’œil. Je vais lui laisser sa chance à la petite mais qu’elle ne me déçoive pas sinon je vais me désolidariser par la suite car je ne supporte pas que l’on me chie dans les bottes. « Ouais ça serait dommage d’être souillée et en plus de ça de se retrouver avec un gosse et une mst » J’imagine d’avance le cas et je pense que là même si elle n’a pas d’envie suicidaire, elle risque de passer à l’acte dans cette situation bien précise. Je rigole de la situation car il faut prendre les choses de la sorte plutôt que de se montrer agressif avec elle. Elle sait qu’elle a abusé point c’est le plus important. « Donc tu veux qu’elle te laisse de la liberté ou pas du coup ? » Ouais je ne comprends pas trop ce qu’elle veut en fait et ça me perturbe un peu. Après tout si elle souhaite que Marla prenne ce rôle alors qu’il en soit ainsi mais elle peut pas lui en vouloir de s’inquiéter pour elle. Je rigole à sa remarque « Je pensais même pas à ça t’es pas croyable » Ouais loin de moi était cette idée mais ça me fait rire. J’ai dû la traumatiser en lui donnant l’image de la nana qui adore la téléréalité. « C’est cool alors si t’as beaucoup de visite » Si elle doutait de ses amis, elle vient d’avoir des réponses à toutes ses questions. Elle me complimente en déconnant mais au fond est ce qu’elle rigole ou est-elle sérieuse ? Peut être un peu des temps « Ah enfin tu l’avoues et l’assumes. C’est un bon début Céleste » Je lui fais un clin d’œil tout en m’installant à ses côtés pour prendre un peu de ses nouvelles « J’ai pas ça en réserve non et je l’aurais déjà mangé sinon sorry not sorry » J’hausse les épaules tout en rigolant, j’aime bien trop la nourriture pour cela et puis avec la musculation il faut bien que je me nourrisse considérablement alors j’avoue que le partage se fait rare car j’ai toujours faim. Je prends mes aises dans le fauteuil tout en soupirant « Tu sais ce qu’il nous manque là ? » Je laisse un petit blanc avant de reprendre « Une bonne grosse pinte de bière comme on les aime » Est-ce que c’est une bonne chose de parler d’alcool dans ce cas de figure là ? Probablement pas mais je le fais car je ne vais pas changer qui je suis. Je rigole de bon coeur tout en la regardant m'amusant à bousculer gentiment sa main. "Alors tu veux faire quoi là de particulier ?" J'hausse les épaules, ne manquant pas de lui sourire pour reprendre par la suite "Hormis boire car ça tu me réserves ta reprise d'alcool. J'veux être de la partie ce soir là" Et pour rien au monde je ne voudrais rater ça.