3h42. Je suis condamné à revivre encore et encore cette fameuse nuit où ma vie à basculé. Jamais je n’aurais pensé avoir un tel traumatisme dans ma vie, jamais au combien jamais on ne peut être préparer à une épreuve de cette grandeur. J’ai beau lutter, j’ai le visage de mon ancien patron qui me hante jour et nuit, j’ai l’impression qu’il est présent à chaque coin de rue même si j’essaie de vivre ma vie comme je l’ai fait durant toute ces années, il vient régulièrement me rendre visite durant mon sommeil me provoquant avec son regard noir et son immense carrure imposante. Je ne me rend pas compte que ma terreur se lis sur mon visage actuellement, mon corps est en sueur et je me mouve comme un serpent dans mon lit, ma couette vient emprisonner mon corps et je suis pris dans ses filets. Il es trop tard pour moi, je vais encore mourir dans ses escaliers comme Olivia, tombant deux étages plus bas. Pourquoi fallait-il que mon cerveau reste bloqué sur cet événement, le corps était un instrument complexe que j’essayais tant bien que mal de comprendre au cours de mes études mais lorsque l’on devait se l’appliqué à soit même tout était différent. J’aurais sûrement envoyé mon patient chez un psychologue histoire qu’il vide son sac parce qu’on dit que parler fait du bien, mais étais-je capable d’en parler, voilà plus d’un an que je porte ce fardeau et pourtant je n’ai toujours pas réussi à en parler à quelqu’un.

Ma respiration commence à s’accélérer et j’arrive de moins en moins à me contrôler enfin mon corps perd le contrôle car je suis endormi et je n’ai aucune marche de manœuvre sur lui.  Des larmes coulent le long de mes joues et l’inévitable arrive, le coup de grâce. Dans un hurlement mais yeux s’ouvrent et je ne trouve pas mes repères coincer dans se qui me sert de couverture.

« Arrête, lâche-moi ! » Hurlais-je entre quelques sanglot. Je ne remarque même pas que c'est mon frère qui se tiens à coté de moi légèrement paniqué par la situation.  

Mon cœur s’était emballé et je n’arrivais pas à faire redescendre la pression. Cela semblait toujours aussi réel, j’avais beau être habitué à ce cauchemar, c’était toujours la même histoire et je finissais dans un état pas possible. Mes yeux s’étaient ouverts et je regardais à toute vitesse autour de moi avant de sentir deux mains venir se poser sur chacune de mes joues m’obligeant à croiser le regard de mon frère qui était paniqué et ne savait pas vraiment quoi faire car il ne m’avait jamais vu comme ça.

« Ryu … » soufflais-je entre deux sanglots.

J’arrivais à peine à articuler mes mots, j’avais mal dans la poitrine. Je devais à tout pris me calmer. En temps normale, j’étais toujours seule lorsque ce genre de chose m’arrivait sauf lorsque j’avais mon ancien colocataire qui avait plus d’une fois passé le reste de la nuit dans ma chambre ne voulant pas me laisser seule après ça. J’avais remplacé sa présence par des médicaments qui m’était impossible d’arrêter de prendre depuis. Mais ce soir, je ne pouvais pas, pas devant Ryu, mon frère ne pouvait pas savoir, il ne devait pas connaitre mon addiction aux anti-dépresseurs. J’avais pris soin de les cacher depuis qu’il avait emménager chez moi.

« Ne me laisse pas ! » dis-je à tout vitesse avant de venir enrouler mes bras autour de son cou plongeant ma tête dans celui-ci en même temps. J’étais heureuse et soulagé de l’avoir à mes côtés même si à cause de ça il allait encore plus se poser des questions.
 

J’étais embêté d’avoir monter cette mauvaise partie de moi à mon frère, il avait l’habitude de me voir dormir d’un sommeil profond sans vraiment avoir de problème pour dormir, j’étais plutôt du genre à trainer dans mon lit et avec des difficultés à me faire bouger lorsque je n’en avais pas envie. J’étais dans ses bras et cela me faisait du bien, à cet instant précis j’avais l’impression d’être de retour 6 ans en arrière et j’aurais tellement préféré. J’avais fait des choix et j’en avais fait qu’à ma tête en partant pour réaliser mon rêve mais j’aurais mieux fait de renoncer à cette idée mais malheureusement on ne pouvait pas connaitre l’avenir. Je savais que ce moment allé arriver mais j’étais tellement heureuse de le retrouver que je n’avais pas pensé à quand exactement. C’était mon petit frère et j’avais toujours été forte pour lui, c’était mon caractère jamais à me laisser marcher sur les pieds, je devais avoir bien changer depuis toutes ses années.

- « Je suis désolé ... » soufflais-je « Je ne voulais pas te réveiller... ».

Glissant légèrement pour quitter son étreint, je passe rapidement mes mains sur mon visage pour essuyer mes larmes. Je me mords la lèvre avant de me relever pour esquiver sa question. Non je ne pouvais pas en parler, enfin à Ryu je savais que je pouvais me confier mais il allait péter un câble en sachant que je ne l’avais pas prévenu et qu’il n’ai pu rien faire pour moi.

- « Je vais aller boire de l’eau. » ça allait me faire du bien et marcher un peu histoire de reprendre clairement mes esprits, c’était la seule chose que je pouvais faire.

- « Tu peux retourner te coucher si tu veux ça va aller. » dis-je en quittant la chambre pour me diriger vers la cuisine mais je savais très bien qu’il allait passer le reste de la nuit avec moi.
 

Portant mon verre d’eau à ma bouche, le liquide frais me faisait doucement revenir à la réalité. Déposant mon verre vide dans l’évier, je venais m’appuyer sur le plan de travail, le regard un peu vide, j’étais partagé entre lui dire la vérité ou lui mentir une nouvelle fois. Je n’en avais pas franchement envie mais je n’avais pas non plus envie de me plonger dans mes souvenirs et le voir s’énerver contre moi pour ne pas lui avoir dit directement au lieu de lui cacher pendant plus de deux ans. Un léger sursaut me rappelle au moment présent lorsque la voix de mon frère s’adresse à moi. Je me lui adresse simplement un sourire en guise de réponse avant de m’avancer vers le salon ouvert pour prendre la télécommande et appuyer sur le bouton de Netflix pour lancer l’application. Ryu ne tard pas à me rejoindre un paquet de biscuit à la main. Je n’avais pas franchement envie de manger, j’avais plutôt l’estomac noué mais pour le rassurer j’attrape un petit gâteau que je porte à ma bouche pour en croquer un bout.

- « Oui » soufflais-je simplement à sa réponse. Je ne faisais que ça de faire des cauchemars et ma seule solution c’était me gaver de médicaments pour que je puisses dormir mais depuis qu’il était là, j’avais obligé de me cacher pour les prendre pour éviter tout un tas de questions.

Ma main jouait avec la télécommande faisant défiler tout un tas de films et séries mais rien ne m’attirait vraiment. Au bout d’un petit moment j’appuyais sur le bouton rouge pour éteindre la télévision avant de me lever d’un bon.

- « J’ai besoin de prendre l’air un peu, tu veux venir marcher avec moi ? » J'avais besoin d'un peu de courage mais je crois que j'étais prête à lui parler un peu de mon fardeau.

 

Il pouvait très bien dire non mais je n’avais aucun doute sur sa réponse. Il était bien trop proche de moi pour décider d’aller se recoucher sans avoir des réponses à ses interrogations même s’il n’allait m’obliger à rien. Un sourire passa sur mon visage lorsqu’il accepta de m’accompagner dehors même à cette heure de la nuit. Il me conseilla d’aller me couvrir un peu même si on était en pleine était les brises la nuit pouvait être un peu plus fraiche nous n’étions pas du coté de l’Amérique où les températures était trop chaudes même si j’avais pris l’habitude en habitant à Los Angeles.

- « Je vais aller chercher un sweat. » dis-je en me relevant pour aller jusqu’à ma chambre à la recherche de quelques choses à me mettre sur le dos. Je pris la première veste qui trainait dans ma chambre avant de tomber sur le bonnet de Jayden qu’il avait oublié la dernière fois qu’il était venu et qu’il n’avait toujours pas récupéré depuis le temps même s’il me l’avait réclamé, je ne l’avais pas toujours pas redonné et il n’avait pas non plus insisté, peut être qu’il voulait que je le garde finalement. L’attrapant pour le glisser sur ma tête histoire de café mes cheveux en bataille.

Retournant ensuite dans le couloir où Ryu était déjà en train d’enfiler ses chaussures, j’attrapais ma paire de converses blanches pour glisser mes pieds dans chacune d’elle avant de me relever et faire face à mon frère qui m’attendait me détaillant toujours du regard comme s’il espérait trouver un détail qui pourrait lui donner des indices. Il m’invita à passer devant lui, me suivant de très près après avoir verrouillé la porte. Passant par les escaliers pour descendre, nous gagnons rapidement la rue, qui de toute évidence est vide. J’adore me balader comme ça la nuit lorsqu’il n’y a personne ou du moins pas grand monde, cela contraste carrément la journée où la ville est pleine de vie.

Je commence à marcher sans vraiment par quoi et par où commencer et je pense qu’il le sait car il ne cherche pas non plus à me questionner. Bon si on repartait quelques années en arrière histoire de reposer les bases.

- « Tu te souviens le soir où tu m’as couverte pour que je puise m’enfuir de la maison ? » C’était vraiment une soirée particulière. J’étais partie sans vraiment prévenir les gens que j’aimais seulement les plus proche de moi. Mon frère, mes meilleurs amis et j’avais envoyé une lettre à mon petit ami de l’époque qui était en train de faire son service militaire pour lui dire que je partais sans vraiment lui en dire plus. J’avais conscience que c’était dur mais peu de gens m’avait soutenue dans mon idée de partir, encore moins mes parents c'est pourquoi j'avais fuis.