Je suis le premier étonné. C'est si facile de te retrouver. De se sentir confortable comme ça a pu être le cas avant. On était trop jeunes sûrement, mal assurés, et moi le premier, j'étais le premier persuadé que plus rien ne serait comme avant. Faut croire que les années ont eu leurs effets parce que je te retrouve et je n'ai plus cette distance entre nous. Je souris simplement quand tu viens me dire que tu as hâte. Je m'en doute, t'as toujours été une jeune femme active, occupée sur tous les fronts, tu as du subir ta blessure plutôt que d'en profiter pour le repos. Et je t'aiderais à reprendre tout ça à ma façon. « La semaine prochaine. » Les représentations sont régulières, entre l'orchestre et le groupe de jazz, je me produis une fois par semaine au minimum. Et c'est une nécessité me concernant. « Tu voudras me voir ? Je serai au violon. » Comme souvent lorsqu'il s'agit du symphonique, le piano étant souvent réservé au jazz. « Faut croire que oui. Et toi la médecine te plaît toujours autant ? » Depuis que tu es gosse, tu me rabâches que tu soigneras les gens. Je suis bien trop égoïste pour entretenir de si beaux projets, mais faut croire que toi Beth, tu me soignes à ta façon. Tu me relies à l'enfant que j'ai été, à ma part d'humanité finalement.
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« Ne feint pas l'étonnement. Enfant, j'étais déjà ta première spectatrice. » Et à l'époque il ne jouait pas du violon devant son nez pour la faire craquer car leur relation était tout ce qu'il y a d'une amitié la plus vraie. Ca a quelque peu changé ensuite, c'est peut être pour ne pas être celle à qui on joue de grands morceaux de violon pour s'endormir et faire craquer qu'elle a fuit sans garder contact. « Toujours, même si c'est long. » Elle a toujours adoré aider les gens, c'est peut être son côté royal qui l'aide à avoir cette part d'humanité, de générosité en elle. La médecine s'est vite dessinée comme une éventualité, le décès de son petit ami l'a rendu comme une évidence. Comme lui avec la musique même s'il ne l'a pas laissée prendre la dominance sur sa vie. « J'aime soigner, mais très peu être soignée. » Fait réel dans le cadre médical et aussi dans le cadre amoureux. Elle ne laisse personne s'approcher véritablement de la chose qui bat dans sa poitrine et c'est mieux ainsi, mais elle ne peut se mentir et ait tout de même obligée de s'avouer que la présence de l'italien ténébreux en face d'elle la trouble réellement. Son retour dans sa vie ne passe pas inaperçu. « Obéir à ton destin et la musique, c'est donc comme ça que tu occupes ta vie quand tu n'invites pas une revenante à diner ? »
Je souris malgré moi. Je suis peu sensible aux flatteries mais c'est différent lorsqu'il s'agit de toi. J'ai toujours eu la musique près de moi, cette volonté de jouer. D'exprimer par les notes ce que les mots peinent à dire. « Heureusement j'ai progressé. » Même si enfant, un certain talent m'animait déjà. Ça n'a jamais été la priorité de ma famille et ça ne le sera jamais. Et toi, tu voulais soigner, guérir, aider les gens. On a toujours été différents. Mais complémentaires. « Il te reste combien de temps ? » Je suis sorti de Harvard il y a deux ans alors que tu y résides toujours. Tu es curieuse concernant ma vie. Elle est occupée il est vrai. Par la musique. Par les affaires. Mais par d'autres choses aussi. Mes épaules se haussent. « Et par quelques soupapes de décompensation. » dis-je un brin énigmatique. Tu dois être informé que je ne suis pas si recommandable, du simple fait que tu avances dans un guêpier. Ce n'est pas le bien qui m'a gagné avec les années.
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« Quatre ans au moins... » Quand on s'embarque dans la médecine on sait qu'on signe pour de longues études, Beth s'en fiche, ce n'est pas l'argent qui lui manque et elle gagne assez avec son internat pour payer son loyer et ses extras donc il n'y a pas de souci. Puis ses études elle les a choisi, et elle les aime alors jamais elle ne fera une croix dessus, c'est sa vie qui l'a amenée là. « J'adore ta manière d'englober tes petits extras Al'... » Elle lui adresse un sourire lui indiquant qu'elle a compris. Ils sont tous pareils, homme ou femme, la plupart profite de la vie étudiante et de la vie tout court ensuite. C'est compliqué d'avoir une vie posée et paisible, ça l'est encore plus de trouver la personne avec qui la partager alors autant en profiter et tester. « Ne crois pas avoir affaire à une sainte. » Elle préfère souligner le fait qu'il ne l'a pas effrayée avec ça. Elle n'est pas là pour le retrouver et lui passer la bague aux doigts, juste profiter de ce que leur relation peut encore leur apporter. C'est déjà pas mal.
Les études de médecine, c'est un processus long et fastidieux. Tu as terminé tes études depuis deux ans alors qu'il lui en reste quatre. « Tu resteras dans les parages encore un moment. » Tu vois ton intérêt dans cette affaire et tu ne vas pas t'en plaindre. Elle te félicite pour ta vision des choses et tu accueilles le compliment d'un sourire. « Il faut voir au plus pratique. » Et vous êtes tous deux adultes et consentants, pas de raison de se priver. Il y a tout de même une chose sur laquelle tu dois l'alerter car tu lui portes une amitié sincère. Tu n'es pas vraiment le genre à t'engager avec une femme. Plus maintenant. « Alors c'est parfait. Les saintes m'ennuient au plus haut point. » Toujours des drames, toujours des reproches et des explications à donner. Là au moins, les choses sont claires et vous pouvez avancer.
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« Un transfert est vite demandé... » Et sans se vanter avec son dossier scolaire elle aurait surement sa place n'importe où. Mais elle ne compte pas quitter la ville, quitter Harvard, alors il faudrait venir la chercher et l'attacher pour qu'elle change d'université... Sauf qu'avec ses parents, elle s'attend à tout alors elle préfère donner tout de même l'éventualité qu'elle puisse être transférée. « Mais c'est pas d'actualité. » Elle apprécie l'université et surtout elle aime l'équipe médicale de l'hôpital de la ville, cette équipe qui la forme au quotidien qui l'a sauvée et soutenue avec sa blessure pendant les attentats. Si elle est toujours en vie, s'est grâce à eux. « Toujours en quête de piment dans la gentille vie que papa a tracée pour toi hein ? » Déjà plus jeunes ils se rejoignaient sur ce point, sur ses responsabilités qu'ils endossent et cette vie qui n'est pas celle qu'ils ont voulu mais qu'ils vivent quand même en la cuisant à leur sauce. Le repas continue pour les deux jeunes gens et c'est délicieux, elle ne peut pas dire le contraire. « Tu viens souvent ici ? »
Je m'étonne de ta réponse, après tout tu sembles heureuse de me retrouver et mes sourcils se froncent. Je reste toutefois de marbre lorsque je te rétorque que « Harvard est la meilleure université. » D'autant plus dans le domaine médical, il n'y aurait aucune pertinence à changer de lieu d'enseignement, quand bien même d'autres histoires pourraient te pousser à fuir, il ne faut pas oublier l'ambition et le besoin d'accomplir une carrière. Mais tu viens me dire que ce n'est pas d'actualité et quelque part en bon égoïste, j'en suis soulagé. Mon père a effectivement déjà tracé pour moi tout un plan de carrière et j'ai toujours du répondre aux exigeances familiales, je suis un homme de devoir. Qui respecte les règles même si je sais tracer mon monde plus sombres nuances. Et que le mien s'accroche surtout à la musique. « Il est en Europe et c'est très bien ainsi. » Ses déplacements sont fréquents et je l'ai plusieurs fois par jour au téléphone, mais ici il ne peut pas suivre le moindre de mes actes même si je dois rester discret avec la presser qui aime plus que tout les aventures sulfureuses des golden boys de l'élite. Mes doigts se posent sous mon menton, un peu distrait lorsque tu me demandes si je viens souvent ici. « Pas vraiment. » Ce fût le cas à mes débuts sur Boston ou même lorsque j'ai besoin d'un lieu classe pour les repas d'affaire ou si j'amène une relation précieuse de mon monde comme tu peux l'être. « Je préfère rester dans mon antre ou ne sortir que pour la chasse et la musique naturellement. » que je te lance un sourire aux lèvres. Je ne suis plus si innocent mais bien plus sombre et je n'ai aucune raison de te cacher ce versant de ma personne.
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« C'est pour cela que je l'ai choisie. » Elle a pris son envol, comme ses frères et soeurs, elle est venue ici parce que c'est la meilleure université et elle ne veut pas étudier ailleurs. « Mais mes parents donneraient tout pour m'avoir près d'eux et faire les choix à ma place. » Si avec les années les choses ont changé, ça, c'est toujours pareil. Elle n'a pas le contrôle de sa propre vie. La seule chose qu'elle contrôle s'est son côté rebelle et elle le fait avec passion et originalité. « Pourquoi t'imposer la solitude Alessio ? » Elle est sociable, elle est solaire, avenante, tout l'inverse de ce qu'il est tout de même. « Tu sais qu'un repas chez toi ne m'aurait pas dérangé quand même ? » Elle aime qu'il se fasse violence pour lui faire plaisir, mais elle n'a pas besoin de lui pour fréquenter les meilleurs restaurants de la ville, bien qu'elle le fasse rarement en si bonne compagnie. « Reste ici, et laisse le en Europe oui. » C'est sa manière de lui dire qu'elle est contente qu'il soit là, qu'elle est contente de l'avoir retrouvé et qu'elle ne veut plus le perdre, vraiment. « Fais attention que mes parents n'approchent pas ton paternel pour nous marier... Je pense qu'ils seraient prêts à tout pour me trouver un mari qui me fait rentrer dans le droit chemin. » Alessio fait ce qu'il veut de sa vie mais il reste quand même dans le rang, il fait quand même ce qu'on lui demande alors que Beth, elle s'en dispense, elle espère même qu'on l'oublie ici.
Tu es une femme ambitieuse, on a toujours eu de nombreux points communs et celui-ci en fait partie. Ainsi, je ne suis pas étonné que tu choisisses Harvard pour tes études, quoi de mieux que l'université la plus prestigieuse du monde ? On a également en commun des parents exigeants, autoritaires, qui nous ont tracé un destin et une route. On a peu de liberté sur celle-ci mais on la prend. « Tu ne voulais pas rester en Angleterre ? » Il ne manque pas de facultés prestigieuses en Angleterre, mais les états-unis sont une belle terre d'exil, il faut le reconnaître. J'en sais quelque chose. Tu viens à me questionner sur la solitude. Il est vrai que je ne suis pas un homme sociale, encore moins extraverti, non je suis plus solitaire, secret et dédié aux frasques nocturnes. « Je ne me l'impose pas, elle me plaît. » dis-je avec un petit sourire parce que oui, je n'en souffre pas le moins du monde, bien au contraire. Mon métier m'impose suffisamment de contacts. « Je ne voulais pas que Chiara pose milles questions. » Ma gouvernante t'a toujours particulièrement apprécié. Lorsque nous étions enfant, elle a maintes fois surveiller nos jeux, a suivi de loin notre évolution. C'est presque celle que je considère comme ma mère, sans doute pour ça que j'ai exigé de l'emmener en Amerique. Et ta remarque m'arrache un rire parce qu'on se rejoint sur ce point. « Du coup, tu comprends mieux pourquoi pas la maison. » On se passera d'yeux pour cette soirée, de relais pour donner de l'eau au moulin de nos parents. Parce que ce soir on est libres, soulagés de toutes obligations.
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« J'avais besoin de respirer... à tout prix. » Elle a tout fait pour connaitre le bonheur de vivre loin du domaine et des obligations familiales même s'il fallait laisser croire qu'elle reviendrait ensuite. Elle a suivi le chemin de ses frères et soeurs et ne le regrette aucunement, par contre ses parents regretteront de l'avoir laissé faire quand ils comprendront qu'elle ne reviendra pas. Ils le savent, encore faut il qu'ils l'acceptent. « Je n'ai pas choisi de naître Windsor et je n'ai pas ta capacité à me fondre dans le moule quand il faut le faire. » Elle l'admire pour ça, elle admire sa manière de mettre entre parenthèse sa vie pour suivre ses obligations mais elle en est incapable. Elle sait se tenir et faire bonne figure, elle participe avec amour aux galas de charité pour des causes qui lui tiennent à coeur, mais se marier pour sceller des alliances et autres, c'est plus fort qu'elle, elle ne peut pas. « Tu l'as emmenée avec toi? » Repenser à sa gouvernante la fait sourire, elle les a bichonnés en enfance, elle a pris soin d'eux et leur a accordé plus d'attention que leurs parents, même Beth peut dire cela alors qu'elle ne fait partie de la famille Armani. « Tu me prives quand même de ses bons petits plats ! » Taquine. Elle adorerait la revoir. « Puis à moins que tu ne lui aies avoué avoir pris ma virginité, elle n'a pas de question à sa poser... » Son regard se fait plus sombre et perçant malgré l'humour qu'elle a mis dans la situation. Est ce que Chiara aurait pu percer à vif ce qui peut les lier sans qu'elle ne le sache ? « Alors tu devrais faire le mur pour être libre plus souvent... ça te va bien. »
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« Ne feint pas l'étonnement. Enfant, j'étais déjà ta première spectatrice. » Et à l'époque il ne jouait pas du violon devant son nez pour la faire craquer car leur relation était tout ce qu'il y a d'une amitié la plus vraie. Ca a quelque peu changé ensuite, c'est peut être pour ne pas être celle à qui on joue de grands morceaux de violon pour s'endormir et faire craquer qu'elle a fuit sans garder contact. « Toujours, même si c'est long. » Elle a toujours adoré aider les gens, c'est peut être son côté royal qui l'aide à avoir cette part d'humanité, de générosité en elle. La médecine s'est vite dessinée comme une éventualité, le décès de son petit ami l'a rendu comme une évidence. Comme lui avec la musique même s'il ne l'a pas laissée prendre la dominance sur sa vie. « J'aime soigner, mais très peu être soignée. » Fait réel dans le cadre médical et aussi dans le cadre amoureux. Elle ne laisse personne s'approcher véritablement de la chose qui bat dans sa poitrine et c'est mieux ainsi, mais elle ne peut se mentir et ait tout de même obligée de s'avouer que la présence de l'italien ténébreux en face d'elle la trouble réellement. Son retour dans sa vie ne passe pas inaperçu. « Obéir à ton destin et la musique, c'est donc comme ça que tu occupes ta vie quand tu n'invites pas une revenante à diner ? »
