« Je sais pas, à toi de me le dire, je savais pas que tu t'intéressais à autre chose. » J'aurais dû le savoir. Que ce serait elle la plus forte de nous deux à ce petit jeu. Qu'elle me connait trop bien pour savoir comment déstabiliser sa rivale d'une soirée. Les répliques fusent, la hargne de Bleach s'affute. Et je me plais à la voir perdre son sang froid, à laisser ces mots interdits franchir la barrière de ses lèvres. A perdre le contrôle, ne serait-ce qu'un peu. Les flammes dansent au fond de son regard, et c'est comme ça que je la connais, comme ça que je la désire. Un requin, comme le dit si bien Zayn. Un requin peu commode, et indomptable. Je finis pourtant par me ressaisir, tentant de défendre Lucky pour la forme. « Ton jouet tu veux dire ? » Mon regard croise le sien, les étincelles s'entre-choquent. Je reste muet une seconde, bouche légèrement entre-ouverte. Peut-être la seconde de trop. « Et toi quand tu auras fini de me prendre pour une conne, on pourra parler de ce que j'fous ici hein ? » Je me tourne vers Lucky, hausse mes sourcils sous la surprise. Ah, finalement, il n'y a plus d'histoire d'oiseaux et de nids ? Pas le temps de répliquer qu'elle est déjà debout, prête à s'éclipser. Et bien, casse-toi ? Au fond, ce n'est pas vraiment une surprise. Je lâche un long soupir ennuyé, attrape ma coupe de champagne pour en boire gorgée tandis qu'elle s'éloigne. Puis fronce les sourcils en voyant Zayn voler à sa rescousse. Bro, depuis quand tu joues au chevalier servant ? L'ironie se lit sur mon visage quand je vois la satisfaction de Bleach se décomposer sous mes yeux. On est pareil au fond, elle et moi. Trop tordus pour être totalement contentés de nos jeux cruels. Mes doigts jouent avec ma coupe sans que je ne la quitte des yeux, la colère et l'agacement prenant le dessus sur cette jubilation passagère. Zayn finit par revenir au milieu de ce duel silencieux. "J'suis content d'être hors-catégorie, on doit être favoris pour l'award des plus gros bâtards et j'suis pas sûr d'assumer la couronne." Je reste bloqué sur Bleach qui m'ignore, regard verrouillé. « Je prétends pas concourir pour un autre titre » je réponds froidement, vidant ma flute d'une traite.« T'as qu'à aller l'inviter au bal si t'as besoin de sauver ta conscience. Je me casse, et vous avisez pas de me suivre. » Nous lance notre belle dans une sortie théâtrale. Je lui lève silencieusement mon verre, avant de me laisser tomber contre le dossier de ma chaise en soupirant, regardant mon meilleur pote et ses oreilles de lapin qui tirent la gueule. « Rappelle-moi d'inviter un mec la prochaine fois. »

@Lucky Burberry @Bleach Hansen @Zayn Hearst

Faudrait que j'apprenne à être sans vergogne, pas de remords. Faire valser toute morale pour les yeux de la belle Hansen. Putain, Kant sors de ce corps, je m'élance vers celle qu'on a manqué de bouffer toute crûe. J'ai rien à dire en plus, je suis coupable aussi, j'ai pas le courage d'assumer notre mesquinerie avec le sourire, pas toujours, pas là. Je me rassieds à table, avant d'être les rois du monde, les rois des enflures. Rôle que je n'endosse pas toujours très bien, je voudrais toujours me savoir dans le camp des gentils, trop fan des Avengers justiciers pour me voir comme un super-vilain. "Je prétends pas concourir pour un autre titre." Je souffle en portant le champagne à mes lèvres, je sais pas, j'imagine que l'award du bon samaritain doit être planant, se sentir comme un saint ça doit faire décoller. "T'as qu'à aller l'inviter au bal si t'as besoin de sauver ta conscience. Je me casse, et vous avisez pas de me suivre." Souffle polaire, je relève les yeux vers celle qui quitte mon côté dans un grincement de chaise qui finit de me glacer la peau. Dans une ondulation de mousseline rouge, la reine de nos coeurs quitte les deux bouffons, Tweedle Dee et Tweedle Dum. Je tourne mes yeux vers celui qui se laisse retomber dans son siège, trinquant ironiquement au départ de la belle, je réponds par une triste grimace à son sourire de prince, le fils perdu de Machiavel. "Rappelle-moi d'inviter un mec la prochaine fois." Je lâche un souffle qui se veut rieur, secoue la tête. Mes coudes se posent sans retenue sur la table, j'ai plus la tête aux bonnes manières, mon menton se cale contre mes mains, mon cou disparaît entre mes épaules affaissées. "La prochaine fois je reste à l'appart, bédo et Netflix, j'veux pas me farcir les drames et les décors en toc tous les ans..." T'sais mec, si tu trouves un beau cavalier, Bleach serait jalouse du gars en question. Les conneries du cerveau amoureux. Je finis mon verre, au moins le champagne est buvable.