Ça tape dans ma poitrine, ça résonne dans ma tête. Je ne sais pas trop ce qui m'arrive mais je me sens tellement mal.. Je tente de me lever pour aller boire un peu d'eau mais c'est comme si mes jambes étaient à présent en coton. Plus je sens cette douleur dans la poitrine qui semble remonter le long de ma gorge et plus je sens que je vais céder à la panique. Je pose ma main sur mon ventre arrondi. Il est gros et imposant et ne fait aucun doute pour ceux qui le voit : Je suis enceinte. J'ai peur pour le bébé, pas tellement pour moi. Mais si mon coeur me fait mal, est-ce que lui aussi il à mal ? J'essaie d'appeler Elijah mais il ne répond pas. Il doit être en soirée ou en tout cas occupé. Est-ce que je dois appeler les pompiers alors que ce n'est peut être rien, c'est peut-être simplement un symptôme de la grossesse. J'en sais rien, je panique encore plus. Mon coeur semble essayer de sortir de ma poitrine et ma tête.. ma tête me fait tellement mal. Elijah ne répond toujours pas, mes parents sont trop loin.. Je ne veux pas embêter Macy alors.. Alors je t'écris plusieurs fois, j'essaie même de t'appeler mais tu ne réponds pas non plus. tu m'avais dis que tu serais là pour moi.. Tu sembles encore une fois fuir tes responsabilités et ne pas tenir tes promesses. C'est ce que je pense alors que je me tords de douleur. Et puis ce qui me semble être 20 mn plus tard, je crois entendre ta voix à travers la porte d'entrée. Mais je suis incapable de venir t'ouvrir.. J'ai mal partout, je me sens nauséeuse, je transpire. Et surtout j'ai peur. J'entends un énorme fracas et tu débarques en trombe dans ma chambre. Tu te confonds en excuse et moi je m'en veux d'avoir pensé que tu fuyais tes responsabilités alors que t'es là. « Je suis désolée de t'avoir réveillé mais je me sens vraiment pas bien. J'ai mal partout, mon coeur bat trop fort et j'ai tellement mal à la tête. » Je lâche tout et je me mets à pleurer. Je devais rester forte toute seule mais maintenant que tu es là, je me sens plus en sécurité alors je craque. « J'ai peur pour le bébé et je ne sais pas ce que j'ai. » et je ne veux pas aller à l'hôpital, après les attentats c'était assez. J'essaie de me relever mais je n'y arrive même pas.
« Je suis désolée de t'avoir dérangé pendant que tu dormais. » Je sais que toi et moi c'est compliqué, on est pas ensemble, on peut pas dire qu'on est amis.. pourtant t'es là et j'ai besoin de toi.

Je voulais pas t'inquiéter ni même te déranger. Je voulais juste pas rester seule pendant que je souffre le martyre. J'ai l'impression que la douleur est décupler. Peut-être parce que je souffre pour deux ? Je ne sais pas. En tout cas ça me fait peur, alors rester de surcroit seule, c'était pas évident. Tu me calmes avec tes paroles. T'es pas du tout le Laszlo des dernières fois, celles où on se parlait mal, où on était hostile l'un à l'autre. Tu me répètes que t'as dis que tu serais là pendant la grosses, à tout moment de la journée ou de la nuit et ça m'apaise, t'as même pas conscience du pouvoir de tes mots. Et alors que je suis déjà contente que tu sois là, tu t'allonges dans le lit et tu me prends dans tes bras. Ma tête contre ton torse, je t'entends me dire que tu ne me laissera jamais.. Mon coeur se met à battre encore plus fort dans ma poitrine. Ca me fait un mal de chien alors je grimace. Mais je m'attendais pas à ça. Tes doigts contre mon front, tes bras autour de moi, ces paroles.. Elles résonnent dans ma tête alors que je tente d'oublier le mal qui tape contre mon crâne. Tu seras .. toujours là ? c'est pas le moment de me poser dix millions de questions. J'ai chaud, je commence à transpirer, je dois avoir de la fièvre. ta proposition est la bienvenue et je percute même pas que pour ça, faudra que je me mette nue face à toi. De toute manière, est-ce qu'on est vraiment à ça près ? J'essaie de me redresser mais j'ai tellement mal partout que je suis obligée de prendre appuie sur toi. « J'ai super soif mais j'arrivais pas à me lever pour attraper mon verre. » Je te montre mon verre qui est de l'autre côté de la table basse. Je tends la main pour que tu me le donne et je le bois tout d'un coup. J'ai toujours aussi chaud et mal partout. « Je veux bien tenter le bain. Je dois absolument faire descendre la température, je peux pas prendre de cachet, c'est pas bon pour elle » Je dis plus le bébé. C'est un bébé mais c'est une fille. Notre fille. C'est un petit être humain qui sera grande un jour. Je prends appuie sur toi encore une fois. Une main te touche, l'autre est posé sur mon gros bidon. J'arrive à tenir debout mais c'est pas évident. On s'avance jusqu'à la salle de bain et j'essaie d'enlever mon chemisier, mais j'ai tellement mal partout que j'ai du mal à retirer les manches. « Je crois que j'ai besoin de toi. » Ce soir, dans tout les sens du terme.. Je commence tout de même à sentir une sorte de gêne. Parce que sous mon chemisier, je suis nue..

Être malade quand on est enceinte, c'est vraiment atroce. On a l'impression que la douleur est décuplée, plus intense. Et la peur prend le dessus. Parce que j'ai vraiment peur de faire du mal au bébé. Je peux pas prendre de cachet parce que je ne sais pas ce que je peux prendre et je sais que les anti douleurs que j'ai l'habitude de prendre habituellement, sont contre indiqués pour les femmes enceintes.. Voilà comment je me suis retrouvée à subir dans mon lit et à t'appeler au secours. Tu me donnes un verre d'eau que je bois rapidement dans sa totalité. « Merci Lasz » Je me sens vraiment faible, assez en tout cas pour ne même pas avoir réussis à me lever seule. J'ai même pas mangé, ni même bu. Je suis pitoyable. Tu m'aide à me lever pour atteindre la salle de bain. T'avais pas menti quand tu disais que tu voulais bien être la pour moi. Et rien que sentir que t'es là, que tu prends soin de moi, ça me fait du bien au moral. Une fois dans la salle de bain, je galère à retirer mon chemisier, alors tu m'aides, bien que la situation soit gênante. Disons que la dernière fois que tu m'as aidé à enlever un vêtement on sait comment ça s'est terminé.. « Quoi ? Tu verras que boire de l'infusion à la camomille ça reviendra à la mode. » Tu me fais rire et je rentre dans ton jeu. Je t'avais jamais vu sous cet angle, protecteur, aux petits soins. C'est vraiment étrange de voir que tu prends soins de moi, que tu essaies de me faire rire et que ça marche. Pourquoi on s'entendait pas ? C'est ridicule. Je commence à me sentir un peu gênée quand tu descends mon pantalon et que je me retrouve entièrement nue face à toi. Je lève même les yeux au ciel, évitant ton regard alors que c'est moi qui suis nue, pas toi. Mais j'ai pas envie de voir ton regard. Je sais que cet enfant t'en veux pas, et mon bidon il est clairement visible, alors je veux pas voir ton regard de dégoût. Je me dis aussi que si Elijah rentre maintenant, il risque de te tuer.. Mais ça je vais pas le dire, je voudrais pas tout casser. Parce que malgré la gêne qu'on ressent, y a quelque chose, je le sens. Une sorte de lien, un truc qui était complètement invisible et qui commence à briller. Tu m'aides à entrer dans la baignoire et je plonge mon corps dans l'eau à la température parfaite. Je m'assois dans la baignoire, je tremble toujours autant pourtant j'ai plus froid. Ma respiration s'affole un peu, je respire difficilement par la bouche. En fait, j'ai peur. Je ne prends jamais de bain parce que j'ai peur de l'eau.. Quand Liam et moi avons eu cet accident de voiture où il est mort, la voiture est tombé dans un lac et j'ai failli me noyer. Depuis, même en ayant pied, je suis pas à l'aise. Certaines personnes savent pour Liam mais pas toi, et encore moins pour ma peur. Je tente de prendre le dessus sur cette peur ridicule puisque je suis dans une baignoire mais je tremble toujours. Je tourne mon regard vers toi, je chuchote, essayant de ne pas trop bouger par peur que l'eau me submerge tout à coup. « J'ai.. j'ai peur de l'eau. » je me sens si idiote, parce que outre cette peur incontrôlable, je sais que ce bain peut me faire du bien, mais je suis pas dans une situation très confortable. Je voudrais te demander d'entrer dans l'eau avec moi pour ne pas me laisser seule, vu la taille de la baignoire on rentre à trois, mais je veux pas abuser de toi, alors je me contente de te crier à l'aide avec mes yeux et d'agripper ta main avec la mienne.

Je t’en veux plus de ne pas vouloir de cet enfant. Ça complique tout, parce que contre toute attente, je me suis attachée à toi. Alors une fois que Olivia sera née, rester ami avec toi, ça me semble compromis. Comment on pourrait continuer d’être amis alors que tu sais que j’élève ton enfant, enfant dont tu ne veux même pas entendre parler. On se verrait dans un bar sans elle et on parlerait de nos vies ? Mais ma vie ce sera elle, ce sera notre bébé, Olivia. J’avoue que du coup je suis complètement perturbée et ça me stresse encore plus. Toute cette situation contribue à m’affaiblir, je vais pas le cacher. Je te laisse t’occuper de moi, m’apporter un verre d’eau et trouver une solution pour que j’aille mieux. C’est agréable que tu t’occupes de moi comme ça. J’aime que tu t’inquiètes et que tu sois présent.. Tu l’avais promis et pourtant je ne te croyais pas. Sauf que t’es là. Tu m’aides à entrer dans l’eau et j’essaie de faire comme si tout allait bien. C’est compliqué parce que je sais qu’un bain pourrait me faire baisser la température et me faire aller mieux. Mais j’ai peur de l’eau, depuis l’accident où il est mort. Je ne voulais pas t’en parler pour ne pas faire la chiante mais je commence à paniquer quand je sens mon corps flotter. Je vois bien sur ton visage que ça t’agace un peu quand je te dis que j’ai peur alors que je suis dans une baignoire et qu’il ne peut techniquement rien m’arriver. Et je suis vraiment désolée. J’ai pas spécialement le temps de te répondre que t’es déjà en train d’enlever ton pantalon. Euh c’est étrange un peu non ? Je suis nue sous tes yeux dans un bain que t’es en train de rejoindre.. Qui aurait pu penser qu’on finirait par faire ça toi et moi, le soir où on s’est rencontré. Personne. Je m’assois dans la baignoire et je te laisse t’installer derrière moi. Quand je sens que t’es bien dans l’eau, je m’adosse contre toi, posant délicatement ma tête contre ton torse. « Je suis désolée que tu sois obligé de te mouiller » J’essaie de contrôler ma respiration. Tu poses un gant de toilette sur mon front et j’en profite pour m’accrocher à ton bras. En ce moment même, t’es ma bouée Laszlo, je suis désolée. Et tandis que j’essaie de retrouver un rythme cardiaque normal, je me dis que.. peut-être que tu as le droit à une explication quant à ma peur qui doit te paraitre irrationnelle. « Y a quatre ans, j’ai eu un accident de voiture avec mon petit ami. C’est moi qui conduisait. J’ai perdu le contrôle du véhicule. On a heurté un immense rocher et la voiture est tombée dans un lac. Liam est mort sur le coup. Et moi j’ai failli me noyer. Je me débattais dans l’eau avec Liam mort à côté de moi. » Voilà. T’es la seule personne en dehors de ma famille à le savoir. Et c’était plus facile pour moi de te parler de dos, sans voir ton regard sur moi. A cet instant tu peux ressentir de la pitié ou de l’indifférence pour moi et j’ai pas super envie de voir ça.

Je parle très rarement de la mort de Liam. Parce que ça me rappelle de mauvais souvenir et parce que j'ai pas envie qu'on ai pitié de moi. C'est quand même dur ce qui m'est arrivée. L'homme que j'aimais est mort à cause de moi, c'est moi qui l'ai tué en perdant le contrôle de la voiture. Même si c'est techniquement pas ma faute, je peux pas m'empêcher de porter toute la culpabilité depuis tout ce temps. Je le revois le crâne en sang en train de prendre petit à petit l'eau. Ses yeux ouvert, le regard dans le vide. Je me souviens avoir crié son nom à en perdre ma voix. Et puis aucune réaction lorsque son visage fût complètement immergé sous l'eau.. Cette image me hante parfois la nuit. Je me réveille en sueur, je hurle et je touche cette cicatrice que j'ai sur la paume de la main. Les piscines c'est pas pour moi, la plage encore moins. Je préfère garder les pieds sur la terre et je me remets à peine à reconduire. J'évite quand même de conduire des gens par peur que le schéma se reproduise. J'ai réussis à passer au dessus de ma peur avec Macy. Elle a réussit à me faire passer au dessus de pas mal de chose d'ailleurs, douce Macy qui fait parfois un peu trop battre mon coeur. Enfin c'est toi qui est là ce soir, prêt à te mouiller pour m'aider à aller mieux. Tu t'installes derrière mois et tu me prends dans tes bras. J'ose me confier à toi, parce que je ne vois pas ton regard sur moi. « J'en parle jamais. C'est pas une super époque pour moi. Et puis je veux pas qu'on ai pitié de moi. » J'essaie de poser ma tête contre ton torse pour me détendre. « Puis toi et moi.. c'était pas évident de te confier ça vu notre ..relation. » Une partie de jambe en l'air à l'arrière de ta voiture, une visite chez la gynéco, un pic nique sur l'herbe qui à mal finit. On a pas vraiment eu d'occasion. Je sens ta main attraper la mienne, un frisson me parcours. J'imagine que t'en a rien à faire de moi mais le simple fait que tu viennes quand même prendre soin de moi ça me touche. J'aurai voulu que les choses soient différentes entre nous. Parce que quand je vois ce Laszlo, je me dis que j'aime beaucoup cette facette de ta personnalité. « Je suis désolée.. pour .. pour le bébé. » Désolée d'être tombée enceinte quoi, je voulais pas que ça arrive. Je veux pas gâcher ta vie, même si tu comptes pas l'élever et que tu veux pas en entendre parler. Tu sauras quand même au fond de toi que t'es papa..