Je n’aime pas cette seule idée d’avoir failli te perdre et de l’ignorer. Je suis à la fois coupable et soulagé de savoir que finalement tu as échappé à tout ça. Le mois de janvier aura décidément été trop meurtrier pour Boston. « Tu es une battante. » que je te rappelle un mince sourire aux lèvres. De celles qui ne lâchent rien, qui gardent obstinément le sourire aux lèvres et la volonté de voir le lendemain. Je ne suis pas étonné que tu aies apprivoisé ces roues de métal, que tu te dresses à nouveau debout et bientôt ces béquilles ne seront qu’un mauvais souvenir j’en suis persuadé. Je viens sourire lorsque tu me reproches ma sagesse. Tu as sans doute cette image encore présente d’un enfant qui suit trop les règles, qui ne dépasse pas le cadre. Tu ignores ma jeunesse, empreinte de tous les excès, de ces ténèbres dans lesquelles j’ai failli me noyer et que j’aime encore côtoyer la nuit parfois. « C’est toi qui le dit. » que je rétorque avec cette lueur un peu plus chaleureuse dans le sombre de mes iris tandis que mon regard se tourne vers le tien. « Naturellement. » Tu auras toujours ta place Beth, tu ne l’as jamais perdu, le sais-tu ? « Raconte-moi tes derniers potins ! » que je te demande d’un ton plus léger alors que ma main se pose sur la tienne. J’aimerais savoir ce que tu es devenue depuis toutes ces années , où tu en es , qui es-tu maintenant ?

❝ Don't you grow up on me ❞
BETH & @ALESSIO T. ARMANI

Elle hausse les épaules. Elle ? Une battante ? Si il savait toutes les fois qu'elle a baissé les bras. S'il savait ce qu'elle prend parfois, quand les médicaments ne suffisent pas et que la douleur est trop présente. Vraiment, elle se voit de toutes les manières mais pas comme une battante. Lâche ou faible serait plus approprié mais elle va lui éviter ce tableau plus triste à regarder, à retrouver. « Je ne demande qu'à voir ce côté dépravé très cher ! » Elle lui adresse un clin d'oeil alors qu'elle ne peut s'empêcher de sourire. Leur complicité revient petit à petit, ils se créent de nouveaux moments ensemble, ça fait du bien. « T'as vraiment envie d'entendre que le Docteur Mamour a couché avec la nouvelle interne pendant que le Docteur Glamour se tapait sa femme dans la réserve ? » Elle écarquille les yeux avant de lui rappeler : « L'hôpital et mon état végétatif m'ont contrainte à l'abstinence sexuelle et une perte de confiance assez importante alors je me suis vengée en écoutant les ragots de l'hôpital. Triste vie. » Elle dépeint ce tableau assez noir en rigolant, mais ce qu'il doit retenir c'est bien les deux choses essentielles de sa phrase : l'abstinence sexuelle qui ne lui ressemble pas et la perte de confiance en elle ce qui est une catastrophe quand on connait l'ancienne Beth qui n'avait peur de rien, pas froid aux yeux et assumait tout.