I will do everything.
w/ @Cherry Jones
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J’avais une haine incontrôlable qui se nourrissait de moi. Chaque zone de mon être, de mon épiderme était empoissonné par cette sensation brûlante au creux de mon ventre. Je détestais te voir ainsi, je voyais bien la douleur que tu éprouvais, le dégoût d’imaginer ta mère renouveler un lien avec ce monstre. Mais pour le moment, elle était loin, bercée dans un coma, loin des mains de cet homme qui lui faisait vivre un enfer. Je voulais le brûler, sentir à quel point finalement ce personnage était fragile, cars oui, un homme qui bat, qui lève la main sur une femme, est pour moi pire qu’un déchet. Il n’est rien, absolument rien à mes yeux. Je respirais, probablement un peu fort quand je vins à te tenir aussi près de moi. Si j’écoutais ma conscience, je serai déjà parti le chercher, et je sais que c’est la seule solution. Qu’on se doit de calmer cette vengeance. Ce n’est pas la meilleure des choses, ô non, j’en suis conscient. Mais c’est la seule de notre monde à tous les deux. Je me recule, je t’écoute attentivement en plaquant ma paume contre ta bouche. « On va s’en occuper. » Ma voix est neutre, pourtant, je sais que tu sens à quel point je ne mens pas, que je tiens cette affaire au sérieux, et qu’on risque de faire de gros dégâts durant cette nuit. Je prends ta main dans la mienne, silencieusement, je te fais quitter ton appartement en jetant un dernier coup d’œil à une photo de toi et ta mère. Je la connais, elle m’a de nombreuses fois aperçus, mais jamais je n’ai été présenté, parce que je ne pouvais pas, pas en sachant que tu bossais pour moi. Avec moi. La mâchoire contractée, je passais une main sur mon visage en nous enfonçant dans ma voiture. Je sors l’arme, je la cale dans la boîte à gangs en levant l’index pour que tu m’écoutes sans en dire un mot. « Je compte pas l’utiliser. Et tu ne vas pas me donner d’ordre. » Ouais, j’étais comme ça, quand j’animais cette facette de moi. Quand la seule option que j’avais c’était de faire du mal, pour soigner ma propre douleur. Mais on parlait de la tienne, et je n’ai pas oublié. Je n’ai jamais oublié ta tristesse et ton malheur. « Je vais aller lui parler. Je vais le tenir, et tu pourras te soulager, et tu me laisseras encore quelques minutes avec. » Non, je ne te dirais rien d’autre. Parce que dans le fond, tu es bien consciente de ne plus jamais le revoir, que tu devrais trouver une solution pour ta mère. Ouais, on va faire une connerie, et on fera le nécessaire pour ne pas être dénoncé. Roulant, je regarde chaque ruelle, tout en posant une main protectrice sur ton genou.

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Ares avait senti ma détresse. Et il savait trouver les mots. Je le regardais dans les yeux, comprenant qu'il ne mentait pas. Comprenant qu'il ferait tout pour apaiser cette colère que j'avais au fond de moi contre cet homme. Je le suivais, pas d'autre choix. Une fois dans sa voiture, il sortait son arme et la mettait dans la boite à gants, devant mes yeux. Mon coeur se mit à battre un peu plus fort et mes yeux restèrent fixé sur le rangement de la voiture. La haine m'animait et j'avais envie de tenir cette arme entre mes doigts. De la pointer sur cet être infâme. De tirer sur la détente. Et de le voir tomber, face à moi. La voix d'Ares me réveillait de cette folie meurtrière qui avait pris le pas sur ma raison. Il n'allait pas l'utiliser. Et je ne devais rien dire. Ce que je faisais. Ce que je ferai toujours. L'écouter. Et même si parfois je râlais, si parfois j'essayais de me rebeller, il était toujours plus fort. Et je suivais à la lettre chacun de ses ordres. Je tournais le regard vers le beau blond lorsqu'il m'expliquait le plan. Je hochais la tête positivement et je tournais ma tête vers la fenêtre de mon côté laissant le paysage défiler. A sa main sur mon genoux je frissonnais. Mais, sans pour autant tourner la tête, je glissais ma main sur la sienne. Et je pensais. Je réfléchissais à tout. Je m'imaginais la scène, ce moment où il a frappé ma mère, une fois de trop. Je m'imaginais l'avoir face à moi. Et puis j'imaginais ma mère une fois cet homme disparu de sa vie. Qu'allait-elle devenir ? Allait-elle s'en remettre ? Et nous, qu'est-ce que nous risquions ? Je soufflais, en baissant les yeux. « Ne fait pas de conneries. » Le tuer résoudrait bien des choses c'est vrai mais cela plongerait ma mère dans une dépression encore plus profonde qu'elle ne l'est depuis ma naissance. On se rapprochait du bar miteux où je bossais avec ma mère. Le même bar où elle l'avait rencontré, comme mon père. Et le même bar où j'avais été agressé. La plaie de toute ma vie. Je me rappelais d'ailleurs que le patron était un très bon ami à l'erreur humaine. Je fronçais les sourcils. « Arrête toi là. Rick bosse aujourd'hui, il doit pouvoir le contacter et savoir où il est. » Putain lui aussi je lui péterai bien la gueule ! Il exploitait ma mère et il savait très bien ce qu'il se passait dans leur couple. Qu'il vivait sur l'argent de ma mère depuis des années, qu'il était violent, alcoolique, accro aux jeux. Et il laissait ça se passer sous ses yeux. La belle brochette de bâtards, c'était eux.