Retour en ville, l’aventure est terminée, ne fait que commencer. Il est temps de redescendre sur terre, de faire face à la réalité, aux obligations. D’ici peu, je serais un homme marié…pas marié à la princesse du Luxembourg, non, marié à cette amie aux liens compliqués, violents, toxiques. Une façon de contrôler ma vie, d’envoyer valser cette union prévue par nos familles pour la former avec une autre personne. Mon père va être furieux, fou de rage et cette idée me fait déjà sourire. Pourtant, Thialda possède une grosse fortune, elle n’est pas en reste et fait une bonne concurrente à la princesse. Mais je reste un Duc. Un Duc qui aurait dû épouser une princesse, devenir prince par la même occasion. Je m’en balance de ce titre qui ne veut plus rien dire…Puis, le Luxemburg, sérieux ? Pays de poche, je n’en veux pas. Personne n’est au courant, du moins, pas encore. J’ai besoin d’en parler au moins à une personne, une seule. Arès. Mec rencontré via la drogue, amitié improbable, des liens qui se tissent et deviennent plus forts. D’ami il passe à grand frère malgré la différence d’âge, ce monde différent où nous évoluons. Je ne suis pas du genre à me mélanger au petit peuple, mais Arès est l’exception qui confirme la règle. Si nous ne partageons pas le même sang, à mes yeux, il est plus mn frère qu’un ami quelconque. Un message envoyé pour lui donner rendez-vous dans un bar et me voilà en train de m’habiller. Comme toujours, je fais soigneusement attention à mon apparence. Vêtements bien unifiés, de marques, la luxure est une tare génétique dont je ne me lasse absolument pas. Une fois prêt, un sourire vient caresser mes lèvres. Ouai, décidément, je suis beau gosse, y’a pas photos. Comment ça je choppe la grosse tête ? Et alors ?! Ce n’est pas comme si durant mes vacances, je n’avais pas passé mon temps à coucher à gauche et à droite, à consommer plus de drogues que de raisons et autres conneries. Je m’étais fiancé, je m’étais tatoué le prénom de Julia, ma meilleure amie, sur la nuque et maintenant…ben, je vais me marier. Comment va réagir Arès quand il saura ? Je ne vais pas tarder à le savoir vu que j’entre dans le bar et remarque rapidement le jeune homme. « Holà beau gosse, je t’ai pas trop fait attendre. » Dis-je en souriant avec amusement alors que j’échange une simple étreinte avec lui en me posant à ses côtés.
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De retour en ville, de retour dans les emmerdes, dans les embrouilles. J’ai décidé, au SP, de reprendre du service, et petit à petit, je commence à descendre dans les rues voir comment les gens vont, comment ceux qui vendent pour moi, s’en sortent. C’est difficile, après plusieurs semaines coupé à ce niveau, j’avais déjà oublié le stress, et les nerfs que ça pouvait engendrer. Cars ouais, c’est toujours plus simple de vendre depuis chez moi, loin des regards, plutôt que dans une ruelle. Mais cette fois, c’était différent, j’allais te revoir. Ca faisait pas franchement longtemps, quoique, je me connais. Je vais jamais derrière les gens, j’ai tendance à me trouver collant et je déteste ce sentiment. Alors, la plupart du temps, je laisse faire, j’attends qu’on vienne, et tu m’as écrit. Te rejoindre dans ce bar, discuter, comme on fait d’habitude. T’es le petit-frère, c’est pas pareil qu’avec Caleb, parce que ce gars, j’ai vécu avec. Mais, c’est plus dans le sens, je te protège des merdes que tu provoques. On est pas pareils, tu es dans un monde de riche, alors que moi, je galère en fin de semaine pour me trouver un truc. Je sais que tu me prêterais de l’argents, comme mes autres potes. Mais jamais, jamais j’oserai demander, ou seulement en cas d’extrême urgence. Raclant ma gorge, installé sur une chaise autour de la table, j’avais déjà commandé une bière en t’attendant, bien que tu me fis signe que tu étais présent, de ton étreinte et de tes paroles. « Salut l’petit. » Ton surnom, éternellement. Je fronce les sourcils en voyant le tatouage sur ta gorge. Je viens même pincer ta mâchoire pour bien l’observer avant de relâcher prise et de rire faiblement. « Quelle connerie t’as fait encore. » C’est tout toi, ça. Franchement. Tu m’étonnais de jour en jour. Tu étais le genre de gars qui dépassait les limites, qui ne voulait en rien, rester dans ce carré de votre univers. Et putain, juste pour ça, juste pour ça, tu étais un de mes proches. En te faisant signe de t’asseoir, je fais signe au serveur de revenir auprès de moi, afin que tu puisses commander ta boisson. « Aller, dis-moi. T’as du nouveau ? » Parce que de mon côté, c’est juste la merde, surtout après les attentats, il y a eu tellement de truc, que je me demande encore comment je fais pour tenir debout. Mais ça va aller, il le faut. J’ai pas à me plaindre. Quoique, faut rester réaliste. Je me penchais, posant mes coudes sur la table en nouant mes doigts ensemble. C’est dingue, parce que même si tu venais à me dire que t’as tué quelqu’un, je ferais en sorte de cacher le corps avec toi. Parce que je garde un œil sur toi, complètement.  

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Petit. Surnom qui me fait sourire, que personne n’aurait oser me donner avant lui, à part lui. Ironique quand on sait que je fais un centimètre de plus que ce vieux crouton, de plusieurs années mon aîné. Mais il est l’exception, il peut se le permettre là où d’autres n’auraient pas intérêt à le faire. « Vieux personnage. » Dis-je avec amusement en lui jetant un air espiègle, me posant à ses côtés. Apparemment, mon tatouage ne lui a pas échappé vu qu’il regarde dans cette direction et me demande ce que j’ai encore fait comme connerie. Connerie. Oui et non, disons que ma future femme n’est absolument pas fane de cette nouveauté, bien au contraire. Thialda a radicalement piqué une crise, elle a failli me tordre le cou en découvrant le prénom de Julia sur ma peau. En-même temps, les deux demoiselles ne s’apprécient absolument pas. Trop possessives, trop jalouses, je suis souvent pris en sandwiche entre les deux. Si ça me dérange ? Pas du tout, je trouve même ça amusant. « Un tatouage, ce n’est pas une connerie, si ? C’est le prénom de ma meilleure amie. » Dis-je en souriant avec amusement alors que je regarde sa bière, prenant un air outré qui, en réalité, n’est qu’une facette d’amusement. « Tu as commencé sans moi ? Alcoolique ! » Je le pointe du doigt en faisant une petite mine de rat avec des yeux plissés avant de rire doucement. Appelant le serveur, je regarde à peine le personnel pour commander un whisky. Oui, si Arès a ma loyauté et mon amitié, les autres ont droit à ma personnalité méprisable et méchante…Mais ça, ce n’est pas nouveau et Arès a déjà vu bien pire. Enlevant ma veste pour me mettre à l’aise, je prends le temps de m’installer avant de lui balancer les diverses bombes. « Bon, je commence par quoi ? » Dis-je un prenant solennelle. « En arrivant à Hawaii j’ai appris que j’étais fiancé à la princesse du Luxemburg, inutile de te dire que ça ne m’a pas plus et en plus…seigneur, cette fille est tellement conne et insipide. Sans intérêt quoi. » Croisant les bras sur la table, je hausse les épaules. Ouai parler d’elle comme ça ne me dérange pas, je dis ce que je pense. « Et comme je n’ai pas envie de l’épouser, je me marie samedi avec Thialda. Tu sais, la fille dont je t’ai déjà parlé. Ce qui en soit, va faire rager mon père mais probablement, aussi, Julia, ma meilleure amie… » En gros, une vie tout à fait banale et basique, une vie complètement normale pour un mec comme moi…ou presque. « Rien de compliqué, comme toujours…et toi les nouveautés ? » Comment ça je lâche une bombe comme si je parlais du temps dehors ? Ca c’est tout moi, du moins, généralement. Mais Arès sait que Thialda a toujours compté pour moi….Je couche avec elle depuis de nombreuses années, notre relation a toujours été compliqué, destructrice aussi.

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Je me dis que clairement, on s’entends bien, il y a rien à faire. T’as beau être qui tu es, je m’en branle totalement. T’es différent avec moi, c’est pour ça, que je t’apprécie, c’est pour ça, que je pourrais toujours te défendre. Quand tu me parles de tatouage, je regarde mes bras, mes mains, je me surprends même à me dire que j’ai un tatouage sur la tempe. Et je hausse les épaules, comme si je n’avais rien sur la peau. « C’est une connerie, regarde. J’ai aucun tatouage moi. » Et je plaisante, je rigole, je lâche un faible rire en levant les yeux au ciel quand tu commandes ta boisson. Je connais ta maladresse, ou même cette méchanceté, et le fait que tu sois si hautain envers les gens de ma catégorie. Mais, encore une fois, je connais ton monde, je le côtoie bien plus régulièrement que tu le penses. Et je me rassure sur le fait qu’il n’est pas si différent. Qu’ils se ressemblent bien plus qu’on pourrait l’imaginer. Alors que je m’adossais contre la chaise, je finissais par t’écouter en arquant un sourcil. Putain, je crois que j’ai jamais entendu le mot princesse de ma vie, et encore, je sais que t’es hautement placer, mais ça m’étonnait toujours qu’aujourd’hui il y a ce titre. Franchement, à quoi il sert ? Si c’est pas juste pour dire que t’es au-dessus. « Attends, attends. T’as déjà couché avec la princesse ? Putain, j’imagine même pas. » Parce que j’ai une scène terrible qui se claque dans ma tête, et je peux simplement pas l’ignorer. « T’imagines, quand tu couches avec elle, elle hurle prince et toi princesse. Pire scénario de film porno du monde. » Je suis un salaud, un vrai enfoiré, et tu sais très bien ce que j’en pense des titres. C’est pour ça, qu’avec toi. Je me permets tout. Comme tu le fais de ton côté. Je bois une gorgée de ma bière, je croise les bras contre mon torse en mordillant l’intérieur de ma joue. « Tu l’aimes, non ? Ta meilleure amie ? Je vois pas d’autres trucs que ça, ça fait x temps que tu me parles d’elle, tu vas finir par te marier, marier. Tu sais ce que ça implique ? » Parce que j’ai jamais été en couple, j’ai jamais eu de liaison sérieuse. Je pouvais pas, et je ne voulais pas à l’époque. Maintenant, je suis juste paumé. « J’espère que je suis invité quand même. Faudrait pas que le grand-frère manque. » Je vais pas te féliciter, je serais simplement heureux de voir que tu fais les choix qui feront que tu le seras également. Et quand je le verrais, je te féliciterai. Je racle ma gorge, je passe mes doigts dans mes cheveux en soupirant. « J’ai repris les rues, je recommence à vendre, j’ai revu mes dernières clientes. J’ai dû me mettre dans le bain après les vacances que je me suis tapé. » Et il y a pas que les vacances que je me suis tapé. Je passe le bout de ma muqueuse entre mes lippes, levant ma bière pour en avoir une autre.

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Spoiler:

Aucun tatouage, lui ? J’ai envie de rire aux éclats, tellement le mensonge est évident et tordu. Ouai, il en est couvert. Moi, je n’en ai qu’un et ça me suffit, enfin, pour l’instant. Un simple prénom, rien de plus, rien de moins. Certes, il est visible, peut-être trop au gout de ma future femme, mais qu’importe, elle fera avec. Thialda est devenue folle en le voyant, folle de voir qu’une femme a porté sa marque sur ma peau. C’était terriblement jouissif de la voir comme ça, péter n plomb face à un simple tatouage. J’aime me faire désirer par la blonde, la tourner en bourrique. Parce qu’elle est elle, parce qu’elle est unique et prends n peu trop de place dans ma vie… « Non, t’as la peau aussi pucelle que toi. » Encore une connerie, clairement, parce que si lui est puceau je le suis davantage. Mauvaise habitude qu’est de me taper n’importe qui et n’importe quand, y ajoutant quelques hommes parfois et en le réalisant, pétant un plomb parce que je refuse d’admettre qui je suis vraiment. Même Arès ne sait pas pour mes travers avec les hommes, il ne le saura probablement jamais, je me dégoute quand je craque avec la gente masculine. Alors oui, je lui raconte un peu mes journées en vacances, les changements à venir également et éclate de rire quand il met le rôle de la princesse sur la table. « Non, j’ai jamais couché avec elle, t’es con ! La meuf je la supporte pas, je la toucherais pas même si on me donnait un million de dollars c’est pour dire ! » Et là, je suis franchement sérieux. La preuve, je grimace de dégout en imaginant la scène qu’il met en évidence. « Pitié, rien que d’imaginer ça, ça me donne envie de gerber. Je suis Duc, pas Prince, je m’aime bien comme je suis. » Le serveur arrive avec ma commande et je ne le regarde pas, une fois encore, me contentant de payer ma consommation lui laissant un pourboire quand même. Reposant mon regard sur Arès, je porte mon verre à mes lèvres pour en boire une gorgée. « Seigneur mec, t’as rien piger, essaye de suivre ! » Grognais-je à moitié amusé, à moitié irrité. Ouai, un vrai gamin qui s’en prend à son aîné. « C’est pas avec ma meilleure amie que je vais me marier mais avec Thialda, la meuf avec qui je couche depuis plusieurs années. Ma meilleure amie c’est Julia, la meuf dont j’ai tatoué le prénom. C’est radicalement différent. » Ouai, Thialda, c’est mon poison, c’est ma drogue. Thialda, je lui fais autant de bien que de mal, la traitant comme de la merde tout en étant ultra possessif avec elle. Thialda, elle me rend fou à revenir à chaque fois vers moi…et moi, je la laisse toujours revenir parce que j’adore la posséder corps et âme. « Franchement, on va se marier à la rapidos…à la mairie, rien d’exceptionnel. Si tu veux être là, viens, mais en soit y’aura rien de grandiose. » Dis-je en haussant les épaules, même si cette idée me donne envie d’hurler. Pour ça, je suis traditionnel et, dans le fond, je compte bien par la suite me marier une seconde fois à l’église. Je finis par lui demander qu’elles sont les nouvelles chez lui, écoutant attentivement. Je connais ses petits jobs, je connais sa façon d’exister mais ça ne m’a jamais dérangé. Pour dire vrai, je parie que sa vie est plus saine que la mienne… « Je vois et t’as fait quoi de tes vacances ? J’espère que t’as profiter pour sauter quelques jolies demoiselles quand même…parce que merde, si tu l’as pas fait, je te renie ! »

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J’en viens à lever les yeux au ciel. T’es vraiment un gamin, quelques fois, je me souviens que t’es pas du même monde que moi, juste en voyant ton impatience et le fait de toujours suivre chacune de tes paroles. Mais je ne dis rien, j’ai l’habitude, je soupire un bon coup, et je tente de reprendre là où je me suis trompé. Ta meilleure amie, ensuite la nana avec qui tu vas te marié, bien, ça, j’ai bien compris. « Je viens de comprendre. Si jamais, je suis dispo pour coucher avec elle pour un million. » Ouais, je couche pour de l’argent, mais je vais pas le dire, enfin, tu le sais très bien après tout. Mais un million, pour toi, c’est quoi ? Rien, absolument rien. Y a des fins de semaines où j’arrive à peine à me nourrir. Même si je fais le grand, celui qui n’a pas besoin d’aide ou de conseils. « Il est cool ton tatouage, même si je pourrais jamais sauter le pas et écrire un prénom. Enfin, pas le prénom d’une nana. » Je l’ai jamais fait, je tiens trop à ma peau. Puis, je vois pas qui je pourrais écrire. Enfin si, j’ai mon idée. Je secoue la tête de gauche à droite en buvant une gorge de ma boisson. Je fais même plus attention à la personne qui vient nous servir, en souriant. Ricanant même, laissant une légère tape au niveau de ton épaule. « Je viens. C’est obligé. Je veux voir la gueule de ta femme, et surtout faut que le vieux frère soit présent. » J’ai jamais foutu les pieds à un mariage. Jamais. Ca sera la toute première fois, et je crois que c’est important, même si c’est un mariage à la rapidos comme tu le dis. Mon regard te scrute, je mordille l’intérieur de ma joue en passant mes articulations dans mes cheveux. « Ouais, j’ai pas mal profité. Fallait bien que je me vide la tête. Mais, t’en fais pas. J’ai de quoi faire. » J’ai pas forcément fait des folies. Parce qu’une personne trottait dans ma tête constamment et m’empêchais de suivre totalement mes désirs. Je lève le doigt, je montre mon verre vide afin que quelqu’un vienne s’en charger. Je sais que c’est pas moi qui va payer. C’est toujours comme ça entre nous deux. « Thia t’en veut pas pour ce tatouage ? Je vois la nana avec qui je vais me marier avec un tatouage, je lui coupe la gorge, où je fais en sorte de couvrir ce truc. » Surtout parce que putain, je sais à quel point je suis jaloux et possessif, je pourrais pas tolérer que la personne que j’aime, porte une marque d’affection de quelqu’un d’autre, un prénom, même un putain de bijou. Enfin, si c’est pas son meilleur pote, ou sa meilleure pote. Sinon, il en est hors de question. Remerciant la personne, je fis tourner le verre contre ma paume. Me calant comme il faut sur ma chaise. « Enfin, tu sais que niveau cadeau de mariage, t’auras pas forcément quelque chose. Je crois que ma présence c’est déjà un cadeau. » Ouais, je plaisante, évidemment. Je lâche un vaste rire en secouant la tête de gauche à droite. Toutes ces histoires de filles, putain. C’est toujours autant galère de suivre avec elles. Un moment, elles feraient tout pour toi, le lendemain, c’est à peine si tu existes. Elles sont compliquées, mais bordel qu’elles sont divines. « Enfin bon, va falloir que tu me prêtes 100$, je te demande jamais, mais là, je peux pas payer mes soins pour les blessures. Et je dois rembourser quelque chose. Je te rendrai ça, quand je pourrai. » Parce que je compte te le rendre, tu sais comment je fonctionne. Je suis quelqu’un d’honnête, de sincère avec mes proches. Et quand je dis que je vais redonner, c’est le cas. Je demande jamais de l’aide, mais juste le temps de reprendre les reines.

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« Je lui ferais passer le mot, elle est pas dégelasse à regarder en plus, elle est juste terriblement conne. » Dis-je en ricanant méchamment. Oui, décidément, cette fille je ne peux pas la supporter. Peut-être parce que j’avais été fiancé à elle par obligation ? Peut-être parce que, par principe, je devais la détester ? Mais de base, de toute façon, quand je n’aime pas quelqu’un et bien, c’est franchement virulent. A présent, je vais tout faire pour la bousiller, pour la dégager de ma vie. L’épouser ? Même pas en rêve, je préfère de loin épouser Thialda, cette fille qui me rend fou allié, cette fille qui est un vrai poison pour ma santé mentale. Mais elle est différente ma blonde, parce que dans un sens, je l’aime assez pour passer le pas avec elle…Oui, elle est unique, à ne pas en douter. Et ce, depuis bien des années. « Bof, de toute façon un tatouage ça peut se faire enlever ou encore se faire recouvrir, suffit de savoir ce qu’on fait. » Dis-je en haussant de nouveau les épaules, passant instinctivement mes doigts sur le tatouage positionné dans ma nuque. Oui, quand on a les moyens, tout est possible. Je pourrais aisément aller voir le meilleur médecin et dégager ça au laser sans que ça laisse de cicatrices ou de marques. Comme quoi, venir au monde avec une cuillère en or en bouche ça aide pas mal…Contrairement à Arès qui, lui, est loin d’avoir cette chance. Il vend son corps, il deal pour pouvoir bouffer à la fin du mois. Je ne lui propose jamais de l’argent, j’attends qu’il me le demande parce que je suis comme ça…Je veux que ça vienne de lui, je ne veux pas le foutre mal à l’aise en lui laissant croire que j’ai pitié de sa personne. Non, le monde est ainsi fait. « Que tu te vide la tête ? T’as un truc qui te tracasse ? Puis, la gueule de ma future femme est ravissante. Ça, je peux l’avouer. » Avouais-je sans détour…Oui, Thialda est magnifique, ça je ne l’ai jamais démenti, au contraire. Mais bon, en-même temps, vu ma gueule je ne peux pas attirer que des mochetés quand même. Merde, je suis méchant là ! Comme ça j’ai toujours été méchant ? D’accord, j’avoue, j’ai une mentalité de merde et ce n’est pas près de changer de sitôt. Il réclame un autre verre et je le laisse faire. Il sait qu’il peut boire ce qu’il veut, qu’il peut même bouffer ou commander des trucs à n’importe quel prix. Je payerais à la fin de la soirée, c’est comme ça. J’ai les moyens, pas lui, c’est une habitude que nous avions prise et qui ne changera probablement jamais. Au fond, Arès est l’un des rares avec qui j’agis de la sorte, avec qui je suis aussi attentionné, aussi curieux…Parce qu’il est différent, parce qu’il est important pour moi. Et quand j’apprécie une personne, je pourrais sans soucis me couper le bras pour elle. « Elle n’a rien à dire…elle se tape d’autres mecs, d’autres filles, qu’elle n’ouvre pas sa gueule pour le tatouage. Bon, elle a piqué une crise, mais j’ai changé ses cris en des cris de plaisirs et le tour était joué…mais je suis certain qu’elle va revenir sur le sujet une fois qu’on sera mariés. » Oh oui, ça, je sais que ça ne va pas passer à la trappe. Thialda est aussi jalouse que moi, aussi possessive que moi. Une fois mariés, j’imagine déjà le massacre. Face aux paroles d’Arès je ris avec amusement. « Ouai voilà, ta présence serait déjà cool…de toute façon, tu sais bien que je n’aime pas les cadeaux, mais j’aime en faire. Comme quoi. » Finissant mon verre, j’en commande un autre au passage alors que Arès me demande de l’argent. Tournant doucement les yeux vers lui, je ne cache pas ma surprise. Il ne me demande jamais de l’argent, du coup, effectivement, c’est une première. « Pas de soucis, tu sais bien. Pour le remboursement, tu sais que je m’en fou, t’as même pas à me les rendre. Tu veux un chèque ou en liquide ? » Vous voyez la façon naturelle avec laquelle je dis ça ? Comme si l’argent était pas important pour moi ? C’est irritant non ?

@Ares Raad

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Est-ce que je peux parler de cette femme ? Celle qui m’a dit qu’elle m’aimait ? J’en sais rien, j’ai envie, ouais, je manque l’envie de le dire au monde entier. Mais j’ai aussi, justement envie de garder ce secret rien que pour moi. Comme si quelqu’un pouvait me le voler, et putain, je pourrais tout fracasser si c’était vraiment le cas. Je passe le bout de ma muqueuse entre mes lippes, je hausse vaguement les épaules en frottant mes mains l’une contre l’autre, comme si je voulais me donner du courage, juste parce que le dire à voix-haute sera bien différent que de me le dire dans le crâne. « J’aime une nana. Je l’aime vraiment, tu vois ? C’est le genre de nana qui peut me rendre dingue, qui me rend horriblement vulnérable. J’ai tenté de m’éloigner d’elle. Mais c’est pas possible, j’y arrive pas. » Parce que j’ai besoin de cette femme dans ma vie, j’ai besoin de la voir, de la sentir auprès de moi. C’est difficile à exprimer, parce que j’ai jamais été comme ça, j’ai jamais aimé de cette manière, j’ai jamais offert mon cœur, et mon âme à quelqu’un. Je souris, puis un faible rire vint s’extraire de mes cordes vocales en levant les yeux au ciel. Je réalisais bien à quel point, en vue de l’extérieur, je pouvais paraître pour un gosse. Un gosse qui n’a jamais su comment aimer, ou tout bêtement, comment apprécier la tendresse intime. Je levais mon longs cils en ta direction, le visage incliné, je marquais un temps de pause en t’écoutant parler. Tu me parlais de cette fille, de ton mariage, tout ceci dans un enchaînement que j’avais du mal à comprendre le besoin. Pourquoi se rebeller d’une telle manière ? Mais après tout, tu étais grand, bien trop grand pour que je dise quoique ce soit, et si tu te trompais de chemin, j’allais faire en sorte de t’aider à le retrouver. Puis l’histoire d’argents. Tu avais cette facilité de parler de ça, c’était assez dingue, mais pas surprenant. Chaque riche, chaque personne qui est quotidiennement avec de l’argents, parle, et fait comme toi. Mais pas dans mon monde, pas dans celui où tu comptes les centimes pour vivre, pas dans celui où chaque dépense est difficile. Mais c’est ta vie, et honnêtement. Je ne l’a désiré absolument pas. « En liquide. C’est mieux, et si tu peux me prêter un peu plus. » Autant que je sois sincère, j’ai bien plus besoin d’argents que toi. Avec toutes les emmerdes que j’ai. Je pince le sommet de mon front, en frottant mon visage ensuite. Je regarde ailleurs, happant mon verre que je termine dans une seule traite. Nous deux, nous étions terriblement différents. Tu faisais partie d’une classe bien supérieure à la mienne, mais dans un sens, on se ressemblait pas mal. Tu étais le rebelle, et je l’avais été durant ma jeunesse. Même encore maintenant, je n’acceptais pas les codes, j’évitais clairement d’appartenir à cette société qui depuis le début, me fait reculer de mon but. Je sais le destin que j’ai, et il est loin d’être glorieux. « Et les cours alors ? Tu te débrouilles ? » Parce que je suis le grand-frère, et parce que je m’inquiète pour toi, même si tu as juste quelques années de moins que moi. Je te vois comme un petit frère, celui qu’on m’a pris quand j’étais bien jeune, celui que je ne vois plus, celui qui a disparu. Et il me manque, mais j’ai terriblement peur de l’oublier. Ma mémoire, petit à petit, l’efface, et je ne sais pas quoi faire pour arrêter tout ça. Je recommande un autre verre, et cette fois, je sens l’alcool qui me monte à la tête. Je soupire, je sors mon téléphone de ma poche pour le poser sur la table au milieu des verres vides. Je m’adosse contre la chaise, pianotant dessus en louchant sur le prenant de la fille en question. « Elle vient de ton milieu. Riche, avec du pouvoir. J’ai rien à faire avec elle. Son monde, ne voudra jamais de moi. » Parce que je ne suis qu’une merde. Que je sais pertinemment que si un jour, elle viendra à me présenter à des amis, putain, ils vont se foutre de sa gueule. Moi, j’ai l’habitude, mais je veux pas qu’on s’attaque à elle. Je deviendrais fou, totalement dingue.

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