2 0 1 8 – Melbourne. Voilà un an que tu n’y avais pas mis les pieds. Tu y venais uniquement pour voir le Grand Prix, et n’avais pas l’intention d’y rester plus longtemps. C’est Monsieur Rooth qui t’a offert cette opportunité de découvrir l’ouverte de la saison, et ça en compagnie d’Elios. Sous une chaleur agréable, nettement plus chaude qu’à Boston, vous attendez le départ des véhicules depuis les gradins. Vous êtes non loin de la piste, bien placé pour ne pas être gênés. Avec le bruit planant tout autour de vous, il est très difficile d’entendre ce que vous vous dites. « Une fois que le départ sera donné, et qu’on aura vu les premières voitures terminer le premier tour, on ira voir les coulisses. » Au creux de l’oreille de ton amie, tu parles extrêmement fort, essayant de couvrir le bruit des moteurs, du micro et de la foule. Tu ne comptes pas rester ici durant toute la durée de la course. Le plus intéressant est le départ, et les derniers tours. Voir les secondes grappillées par certains, et les coureurs se disputer pour le podium. Tu attends beaucoup de cette nouvelle saison. Les écuries ont connu de nombreux changements, et de nouvelles têtes ont leurs preuves à faire. Tu penses particulièrement à ces deux Européens : Leclerc et Gasly. « Et au fait, faudrait que t’arrête de ronfler la nuit. T’as fait trembler les murs de l’hôtel, et tu perturbes mon sommeil. » Tu ne peux t’empêcher de l’embêter. Être sérieux quelques minutes tu veux bien, mais ça ne peut pas durer éternellement. Un moteur se met à rugir, signalant l’attente insoutenable des participants. « Ça ressemblait un peu à une vibration de moteur. C’est inquiétant, vraiment. » Tu pinces les lèvres, tout en souriant. T’espères pouvoir l’énerver. Comme toujours. Mais c’est si facile, et tellement amusant. Il part rapidement au quart de tour généralement. Et il ne pourra pas t’en vouloir longtemps. Après tout, tu l’as invité à venir avec toi. Non pas qu’il t’en doit une, mais il sera plus gentil avec toi.

@Elios A. Carstairs