Je fronçais les sourcils. Persuadé d’avoir oublié quelque chose. Je faisais mes affaires pour partir chez Caleb, je sais que durant quelques jours il faudra que je me cache et que je reste soigneusement chez moi, histoire d’éviter encore plus de merde. J’ai failli tuer un gars, simplement parce qu’il m’a frappé, j’ai pas voulu comprendre, j’ai pas voulu avoir d’explications, pour moi, quelqu’un qui me manque de respect n’est rien d’autre qu’une merde ambulante. Alors, il le méritait, il méritait que je m’acharne sur lui, que je lui dise de dégager de ma vue, qu’il prenne peur. Même si au fond, je venais d’avoir peur de ma propre personne, de savoir que j’ai été capable de faire ça, me semble totalement surhumain. Quand je fais mes affaires, je trouve quelques affaires de Jo, rien d’intéressant, et sans même hésiter, je prends les affaires pour les mettre à la poubelle. Longue histoire, et j’ai enfin pu réaliser comment cet homme avait réussi à m’atteindre aussi facilement. Je suis pas comme ça d’habitude, je laisse du temps aux gens, je tente de comprendre. Mais j’ai pas eu l’envie avec lui, parce que je savais que c’était peine perdu, et qu’importe comment il parlera de moi désormais. Ou peut-être qu’il m’effacerait totalement de sa mémoire, et honnêtement, je lui souhaite. Je ne suis même pas énervé, ni triste de cette perte. Puisqu’à l’évidence je ne regrette rien, qu’il fasse sa vie comme bon lui semble, c’est tout ce que je veux pour ce personnage rancunier. Je lève mon regard vers la porte, quand j’entends des coups contre cette dernière. Je grogne entre mes dents, confiant que cela soit Caleb, ou même Hunter qui vient me dire de me bouger et de laisser mes affaires et de prendre juste le stricte. Mais c’est quoi, le stricte ? Je prends de l’argent volé grâce à la vente de drogue, de l’argent des femmes riches. Et quand je vais ouvrir, je tombe nez à nez sur toi. Je fronce les sourcils, je ne te connais pas, je commence à paniquer, je me souviens où est l’arme si besoin. Je regarde autour de toi, discrètement. « Oui ? » Je veux pas paraître suspect. Je veux pas que tu penses des choses. Je ferme la porte, en m’adossant contre l’encadrement de la porte, croisant mes bras contre mon torse. « Je pense que vous vous êtes trompée d’adresse. » Parce que je n’attends personne en ce moment. Aucune expression, comme à mon habitude, bien que mon regard est bien plus que curieux. Je loge mes yeux sur toi, tes traits, tes vêtements. « Si vous cherchez le voisin, il habite en bas. » C’était le voisin le plus con, et clairement pas intéressant, mais c’était le seul entre lui et moi à être dans la trentaine.