Passer les fêtes de fin d'année en Angleterre. Une idée de mes parents. Une bonne idée. J'avais bien besoin de retrouver la sécurité des murs du château d'Arundel. Me cloîtrer pour oublier que pour le moment, j'ai juste l’impression que rien ne va. Et le voyage n'a finalement rien arrangé. Je ressasse encore et toujours le coup de ma mère pour me caser avec quelqu'un. Coup que j'ai déjoué en prétendant avoir quelqu'un. Tu parle d'un plan brillant. Je vais être obligée de contacter Léo pour voir s'il accepte de jouer le jeu. J'espère qu'il sera d'accord. J'ai passé les six heures d'avion à réfléchir au meilleur moyen de lui demander. J'ai fini par prévoir tout un plan qui va très certainement se résumer à lui poser la question de manière directe à la fin. Emily et Arthur sont les premiers à récupérer leurs bagages pendant que je traîne avec Nicholas derrière. J'ai envie de passer du temps avec lui, de lui parler. On n'a pas vraiment eut l'occasion de discuter tous les deux. Il était avec ses amis et je l'évitais un peu. Sûrement parce que je n'étais pas encore prête à lui parler. "Je ne sais pas. Quand je suis à Arundel, j'ai l'impression que c'est là que je dois être tu vois. Que c'est là qu'est ma place. Mais quand je suis ici, je me sens libre et chez moi." Je le regarde attraper ma valise et j'essaye d'occulter le fait qu'il vient de me rappeler que dans deux ans, il ne sera plus là. "On est ici depuis tellement longtemps. C'est normal que tu n'ai pas envie de partir." Je ne me voyais pas quitter les États-Unis. Pas pour le moment. Rien de spécial ne m'attendais, hormis une vie ressemblant à celle de ma mère. Je pourrais rester plus longtemps. Mais Nicholas... Il n'aurait pas le choix lui. "Ouais on a parlé un moment." Je ne lui ai encore rien raconté mais je n'hésite pas à vider mon sac. Je peux tout lui dire. J'ai toujours pu tout lui dire. "Après la rentrée, je ne me sentais pas au mieux. J'avais un peu l'impression d'oublier des trucs mais rien de grave tu voix. Puis ça s'est intensifié et j'ai fini par aller consulter. Et ce qui était juste un simple "je perds mes tartines de temps en temps" c'est transformé en un "cadeau tu es malade". Père voulais que je lui raconte." Je balance le tout comme ça, sans même penser au fait que Nicholas ne doit pas me suivre. Parce que je ne lui ai rien dit avant aujourd'hui. "Mais t'inquiète pas, c'est pas grave. C'est juste une histoire de vitamines que mon corps absorbe pas. J'ai des injections régulièrement et c'est comme si de rien n'était."