J’me retrouve dans un sacré merdier. Même pas vingt-quatre heures que j’ai quitté le poste de police accompagné de mon neveu. J’ai la haine. Pas contre cet enfant de trois ans qui a perdu sa mère et qui vient de perdre son père irresponsable qui se retrouve en prison. Non, c’est bien contre son père, mon frère qui nous abandonne encore une fois. Déception en déception avec lui et ça ne va pas en s’arrangeant. Ce soir, j’dois bosser. J’ai pas le choix, faut bien que je paye de quoi nourrir mon neveu. J’ai pas envie de l’abandonner aux services sociaux et ne plus le revoir. Hors de question. La boite est pleine a craqué, j’enchaîne les commandes à ne plus finir jusqu’à l’arrivée des renforts. J’peux souffler et enfin prendre une pause et descendre au minimum deux cigarettes. J’attrape mon téléphone et sors à l’extérieur. C’est plus fort que moi, j’ai besoin d’avoir des nouvelles d’Eros, même si j’dois réveiller Zach au beau milieu de la nuit. J’ai envie de vous dire, son sommeil c’est le cadet de mes soucis. J’allume la cigarette, la porte à mes lèvres et je te vois… Je soupire. Sérieusement ? J’ai fais quoi au bon dieu pour qu’Adrian se pointe pile quand j’ai pas envie de le voir. « Maintenant tu me suis même à mon travail ? Sérieusement Adrian, arrête de m’harceler avec ton histoire de sœur, tu perds ton temps. » allez, décampe de là, merci.

@John Bishop

Ce soir, j'avais bien l'intention de me détendre et de faire la fête. Je l'avais bien mérité, après cette journée à n'avoir rien foutu. Quelques parties de jeux vidéo, verres de whisky et joints plus tard, me voilà sur la piste de danse, bougeant mon corps au rythme de la musique. J'suis pas le genre à aimer forcément danser, normalement. Il fait extrêmement chaud ici, il faut absolument que j'aille prendre l'air. Je me glisse parmi la foule, me faufilant comme un serpent, jusqu'à atteindre la porte me menant à l'extérieur. Le coin fumoir, où l'endroit quasi encore moins respirable que la boîte elle même. Heureusement qu'il se trouvait tout de même dehors. Je sors une clope de mon jean, la glisse entre mes lèvres puis l'allume. Je range mon briquet dans la poche, lorsqu'une blonde située juste à côté de moi ne m'adresse la parole. "Maintenant tu me suis même à mon travail ? Sérieusement Adrian, arrête de m’harceler avec ton histoire de sœur, tu perds ton temps." J'arque un sourcil. "Alors déjà, tu te détends." Je tire sur ma cigarette, rejette la fumée dans l'air puis repose mon regard sur ses pupilles. "J'suis pas Adrian, je suis son frère." Erreur classique. Mais en général, c'était plutôt Adrian qui se faisait engueuler lorsqu'on le prenait pour moi, pas l'inverse. Harceler avec son histoire de sœur, de quoi elle parlait ? Je la regarde de bas en haut. "T'es qui ?"

Attend, c’est une blague ? Allez, avoue que t’as foutu une caméra caché quelque part et que tu veux me faire une blague. Tu crois sérieusement que je vais croire que t’as un frère ? S’il te plait, j’suis blonde mais tu peux faire mieux. « De mieux en mieux… Maintenant y’en a pas un, mais deux. Normal qu’il a oublié de me parler de toi ou comment ça se passe ? » Adosser contre le mur, mes iris ne te lâche pas d’une semelle. « Demande à ton frère, d’après lui, j’suis sa sœur. C’est tellement ridicule. » Ouais, j’y crois pas. Juste des mots et aucune preuve à me présenter. Le peu qu’il m’a dit sur votre paternel, j’ai pas envie de faire partie de sa vie. Un connard de première qui saute tout ce qui bouge et renie son propre sang pour ne pas perdre ses nombreux privilèges. « Tu lui dira d’arrêter de m’harceler et d’oublier ce petit délire. J’suis pas celle qu’il cherche. Tu seras mignon. » j’suis calme, zen. Regarde, je tire tellement sur ma clope, recrache la fumée sans soucis.

@John Bishop

Je ne l'a connais ni d'Adam ni d'Eve, et voilà qu'elle vient me parler de frère et sœur alors que j'suis tranquillement en train de fumer. Autre chose qu'un joint, pour une fois. "De mieux en mieux… Maintenant y’en a pas un, mais deux. Normal qu’il a oublié de me parler de toi ou comment ça se passe ?" J'hausse les épaules. Il avait peut-être mieux à faire. Quand je rencontre quelqu'un, le fait d’avoir un frère jumeau n'est pas forcément la première chose que je ramène sur le tapis. "Demande à ton frère, d’après lui, j’suis sa sœur. C’est tellement ridicule." J'arque un sourcil quand elle me dit ça. Là, elle attise ma curiosité. Alors ce serait-elle ? Décidément, mon père était peut-être un enfoiré, mais il faisait de beaux enfants. "Tu lui dira d’arrêter de m’harceler et d’oublier ce petit délire. J’suis pas celle qu’il cherche. Tu seras mignon." Je ris légèrement, tire une nouvelle latte sur ma cigarette. "Clary, je suppose ?" C'était devenu plutôt obvious maintenant. "Écoute, j'sais pas si t'es ma sœur, si t'es ma cousine, si t'es la fille de la bonne.. et j'en ai rien à faire." Que les choses soient claires. "C'est important pour mon frère. Moi, j'en ai rien à branler de ta vie." J'hausse les épaules. "Tu lui diras toi-même. J'ai des sujets plus intéressants à traiter dans ma vie qu'une bâtarde."

Ok, t’es pas Adrian. Ta façon d’être, de fumer et de me parler c’est clairement pas lui. J’sais pas, t’es cash et ça me plait bien. Au moins, tu ne vas pas faire un détour pour dire les choses. « Possible, ça dépend à qui j’ai à faire. » Tu vois, toi aussi il t’as bombardé avec ces idées foireuses comme quoi on partage le même sang. Rien que d’y penser, je grimace. « J’en ai rien à faire. J’ai rien à voir avec votre famille complètement tordu et dysfonctionnel. Un père comme le vôtre, j’préfère encore être là via un don de sperme. » Je vais loin, mais j’en sais assez sur ton paternel pour en être dégoûté à vie. « C’est censé me blesser ? Toi et moi, on a rien en commun et encore moins ce connard d’homme qu’est ton paternel. » Tu peux y aller avec le « bâtarde » ou tout ce que tu veux. Tu sais, ça ne me fait ni chaud, ni froid. En réalité, j’en ai rien à faire. « Une chose est sûr, y’a que le physique qui vous rassemble, le reste c’est à des années lumières. »

@John Bishop

"Possible, ça dépend à qui j’ai à faire." Ton frère, apparemment. J'veux pas y croire non plus à cette histoire, tout comme toi. J'ai pas besoin de sœur, tout comme tu n'as pas besoin d'un père invisible. Cependant, les faits sont là. "J’en ai rien à faire. J’ai rien à voir avec votre famille complètement tordu et dysfonctionnel. Un père comme le vôtre, j’préfère encore être là via un don de sperme. Je vais loin, mais j’en sais assez sur ton paternel pour en être dégoûté à vie. C’est censé me blesser ? Toi et moi, on a rien en commun et encore moins ce connard d’homme qu’est ton paternel". Je souris légèrement à certains moments, la laisse parler sans l'interrompre. "Oh, je vais pas te contredire sur ce point. C'est pas un chic type." C'est peu de le dire. Mais il payait pour mes études, après tout. Enfin, en pensant que je suivais des cours de politique.. "Je peux te poser une question cela dit ?" Je la regarde, mais n'attend pas qu'elle me donne son feu vert pour continuer. "Pourquoi tant de haine vers mon père, si tu es si persuadée que ce n'est pas l'homme qui t'as abandonné à la naissance ?" Elle niait l'évidence, mais sa colère envers lui montrait qu'une part d'elle savait la vérité. "Dans tous les cas, le mec qui abandonne son enfant à la naissance est un enfoiré de première. Alors que ce soit lui ou un autre.." Il hausse les épaules. Au moins, elle n'a plus à se demander qui c'est. "Une chose est sûr, y’a que le physique qui vous rassemble, le reste c’est à des années lumières." Je ris légèrement. "Ouaip, je sais." Écrase ma clope par terre. "J'm'appelle John." Qu'elle mette enfin un nom sur ce beau visage.