Quand Basile te suit dans ton levé de coude, tu souris en déposant ton second shot. Tu te permets d’ailleurs de le provoquer sur le fait qu’il aura tout intérêt à tenir debout et surtout éveillé malgré l’alcool ingurgité ce soir, parce que tu comptes pas le laisser tranquille cette nuit. Vous avez des choses à fêter et pas des moindres. « T’es sûr qu’il peut pas se joindre à nous, Sandrick ? Je suis sûre qu’il serait d’accord et c’est un bon coup. » Bon, ok, tu le piques pour le faire réagir. T’aimes bien le voir sortir de ses gonds, tendu, une veine qui marque son front ; ça t’excite. Surtout quand votre réconciliation se fait sur l’oreiller. Mais comme si tu te préparais à ce qu’il parte, ta main s’enroule autour de son poignet pour reprendre en t’approchant de lui : « Ouais, depuis longtemps. Depuis toujours en fait mais t’étais trop occupé à regarder les autres. » Ton regard se plante dans le sien tandis que ton corps se colle au sien. « A croire que je suis très patiente, hein ? » reprends-tu tandis qu’un sourire se dessine au coin de tes lèvres.

L’idée que Sandrick puisse se joindre à vous cette nuit te fait davantage rire qu’autre chose. Tu sais pertinemment que c’est pas ce qu’attend Basile et il en va de même pour toi ; tu préfères profiter pleinement de la nuit juste avec lui, perdue dans ses bras, vos corps qui ne font qu’un. « Dommage… » Tu fais mine d’être attristée du fait qu’il veuille te garder pour lui seul mais, au fond, c’est ce que tu voulais entendre. Juste toi, juste lui, juste vous. Personne d’autre, pour la première fois. Lorsqu’il te demande si tu rêvais depuis longtemps d’un Vous, t’hésites pas un instant à lui répondre que ça fait bien longtemps mais qu’il était alors trop occupé à s’attarder sur toutes les autres, pour ton plus grand malheur. « Parfois on se passe de certaines erreurs, tu sais. » lui réponds-tu en te collant à lui. Il te dit ne pas te mériter et ça t’arrache un sourire amusé.  « Hmm, ouais, je crois que tu me mérites pas effectivement. Qu’est-ce que je gagne à être avec toi, du coup ? » Tu le taquines, parce que tu sais parfaitement ce que tu gagnes. Le bonheur que t’attends depuis longtemps. Ton bras se libère pour attraper l’un de shots sur le bar afin de vider un troisième à ton tour, t’aimes pas avoir du retard. Et tu commences doucement à sentir l’alcool qui te monte à la tête ; cette nuit promet.

Cette proximité avec Basile, ça te fait du bien. T’as longtemps rêvé d’être sienne et de ne l’avoir que pour toi avant de finalement abandonner cette idée suite à cette énorme dispute qui a éclaté entre vous il y a près d’un an. Mais le retrouver, malgré tout, ça t’a soulagée. Parce que tu l’aurais probablement jamais réellement oublié, quand bien même un autre aurait pu occuper la place qui lui a toujours été destinée, à tes côtés. Personne n’aurait su lui arriver à la cheville, peu importe à quel point il a pu te mettre à terre. Parce que tu serais incapable d’aimer un autre à ce point, d’être prête à tout sacrifier pour lui. Tu l’observes presque amoureusement alors qu’il te sert contre lui tout en déposant des baisers ci et là sur ton visage. « Hmm… des avantages ? Lesquels ? » lui demandes-tu avec curiosité avant d’attraper à ton tour ton dernier verre. « Je me suis déjà beaucoup brûlée avec toi, tu sais ? » En soi, c’est vrai et il le sait parfaitement.

Lorsqu’il te fait part des deux premiers avantages que t’as à être avec lui, tu portes ta main à ton menton et fais mine de réfléchir. Son visage face au tien, il te fait comprendre que tes brûlures seront guéries en vous laissant cette chance, avec un peu de temps. Tu lui adresses un doux sourire, lui volant un bref baiser. « Dommage que le petit-déjeuner au lit soit pas chaque jour… ça t’aurait rendu parfait, tu sais ? » le taquines-tu. Tu ne renchéris pas sur votre passé, sur le fait que tu te sois brûlée, parce que t’espères que cette nouvelle année sonnera de nouvelles cloches pour vous. Tu jettes à ton tour un œil à l’heure, 23h56. « Je suppose qu’il est temps qu’on se pardonne et qu’on oublie notre passé ? » lui demandes-tu, tes bras enroulés autour de son cou, ton visage à quelques millimètres du sien. Tu ne quittes pas son regard des yeux, un léger sourire aux lèvres, ce sourire de bonheur qui n’attendait que lui.  

Lorsqu’il te dit qu’il est parfait et qu’il veut simplement pas rendre tes colocataires jaloux de tes privilèges, tu lèves les yeux au ciel en secouant la tête. « Qui te dit qu’ils le sauraient ? » Un peu de provocation n’a jamais fait de mal, pas vrai ? Tu penses dans tous les cas qu’il vaut mieux passer votre temps chez lui, tous les deux, plutôt que chez toi, à quatre. Ca risquerait d’être mauvais pour vous, surtout avec Victor et Ariel dans les parages. Tu jettes un œil à l’heure, 20h56. Le moment de vous pardonner pour les erreurs commises cette année, histoire de repartir sur de meilleures bases, probablement. Il te répond que vous ne pouvez pas oublier votre passé, mais toi t’es prête à tout laisser derrière, à faire de ton mieux pour oublier toute la douleur, tous ses mots, toutes ses insultes. Deux minutes. Il reste deux minutes avant d’entrer enfin dans la nouvelle année. Et pas une seconde tu ne quittes son regard, souriant lorsqu’il te dit qu’il a envie de t’embrasser. « Et je m’excuse pour tout ce que j’ai pu faire Basile. Je m’en veux, vraiment. » lui avoues-tu. Une minute. Encore une minute, mais t’es pas suffisamment patiente pour ça. Tu veux balancer cette fichue année à toute vitesse. Et puis, quelque part dans le monde, il est déjà minuit passé. Tes lèvres viennent alors capturer les siennes tendrement, non sans envie toutefois. Ta langue vient danser avec la sienne, avant-goût de la nuit qui vous attend...