Camila, c’est la même que Victor. Mais en femme. Elle est jalouse et possessive, elle violenterait même sa mère parce qu’elle est trop proche de lui. C’était un désastre qu’il était prêt à réparer pour se sentir aimer d’elle un peu plus. Il haussait les épaules quand elle disait qu’elle n’était pas désolée, mais il fallait avouer qu’il aurait bien aimé ne jamais voir Camila dans les bras d’un autre homme, parce que c’était brûlant de rage ce qu’il ressentait dans son ventre. Puis elle lui redit à nouveau qu’elle l’aimait, et une fois propre, tous les deux, il posa le savon pour la serrer un peu plus contre lui. Cette bulle-là, il fallait la préserver. S’il devait y avoir des explosions, elles ne devaient pas sortir de ces parois de verre. Et s’il y avait des tempêtes, il pourrait la maintenir dans ses bras, le visage caché dans son torse. Il était fou d’elle, c’était viscéral. « I won’t sleep ‘til you’re safe inside, you know. » C’était sa façon à lui de lui dire qu’il l’aimait. Il serrait les dents. Plus jamais de scarification, plus jamais de tentative de suicide, plus jamais de détresse. Si un jour elle ne doit plus regarder le monde à travers les yeux de Victor parce qu’elle a découvert que les limbes la rappelait, il ne répondrait plus de rien. Elle était violente, mais c’était comme ça qu’il l’aimait, sa Camila. Avec ses colères, ses nerfs qui lâchaient aussi. Il était prêt, étrangement. Prêt à vivre plutôt que survivre, oublier les drogues et les malheurs de la rue, se dépasser pour offrir un avenir propre à Camila. Pas qu’elle avait besoin sincèrement de lui à ce niveau-là, mais par fierté, il avait besoin de savoir qu’il pourrait l’épauler dans tous les domaines. « I don’t want to be tomorrow. Like… in the real life. » Il avait cette impression qu’on lui volerait Camila à la seconde où il mettrait un pied dehors. Il éteignait l’eau après l’avoir embrassé sur la tempe une dernière fois. Il avait de l’amour à rattraper. Il éteignait l'eau de la douche, et sortit rapidement en récupérant une serviette qu'il enroula d'abord autour de sa... copine ? Petite-amie ? Trop étrange. Sa Camila. Et il en récupéra une qu'il mit autour de sa taille.

toi et personne d’autre. c’est juste toi. mon coeur -aussi amoché soit-il- ne bat que pour toi. et je m’en fous si c’est fou. je m’en fous si on pense rien qu’une seule seconde qu’on est pas compatibles. peut être qu’on vient pas du même milieu social, peut être que tout nous oppose en premier lieu mais j’déplacerais les montagnes pour toi. pour prouver qu’il faut nous laisser une chance et qu’avec un peu de volonté ça pourrait fonctionner. je veux que ça fonctionne, par dessus tout. et j’te laisse m’attirer dans tes bras, me complaisant dans ce moment qu’on partage, dans les mots que tu lances. ça signifie tout pour moi. parce que j’ai l’impression que dans tout ça, tu seras éternellement la bouée à laquelle je pourrais me raccrocher. tu seras pas comme pluton. t’iras pas m’enfermer au premier coup dur. t’iras pas m’isoler en me berçant de promesses pour finalement me jeter. j’veux croire que t’es différent et que t’es prêt à supporter tout ce que je représente. que ce soit la détresse, la dépression, les tentatives de suicide à répétition ou bien même cette bipolarité que je ne peux contrôler. « i’ll be safe in your arms. » et je sais que ça va être dur. qu’on a sûrement des tas de choses à apprendre de l’autre, à gérer mais j’y crois. « why ? » moi j’ai hâte. hâte d’être demain et de m’accrocher à toi devant tout le monde. j’te laisse m’enrouler d’une serviette avant de sortir de la douche m’arrêtant quelques secondes devant le miroir. comment est-ce que tu peux m’aimer ? moi et mes yeux cernés. moi et toutes mes cicatrices ? j’soupire détournant le regard avant de reprendre la parole. « tomorrow, i’m gonna let everyone know that only one person have my heart. i’m gonna show to the world that i’m yours. » j’ai pas honte de toi. j’veux pas te cacher plus longtemps comme j’ai fais jusqu’à maintenant.

C’était fluide et simple, ça respirait enfin la tranquillité. Victor, pour l’instant, restait dans ce cocon qu’ils s’étaient créé avec Camila, en espérant ne jamais en sortir, mais elle les ramenait à la réalité en souhaitant presque qu’ils s’affichent dans un magazine. Pas que ça ne le dérangeait pas, mais un truc le chiffonnait. « But… i’m from nowhere. I’m just… i don’t know. » Il haussait les épaules. Camila, c’était le genre de nana que tout le monde connaissait, populaire, lui, c’était le gars qu’on ne voyait pas et qui se cacher dans l’ombre. Ils étaient le jour et la nuit, la lumière et l’obscurité. Son soleil à lui, sa lune à elle. Puis il se penche vers elle quand elle se regarde dans le miroir et il embrasse sa tempe. Même avec ses cicatrices, elle restait époustouflante. Il se dirigeait vers la chambre de Camila, cherchant un vieux boxer qu’il aurait laissé traîner chez elle après avoir dormi là-bas. Bingo. Il l’enfilait, et restait comme ça. Il n’avait pas froid, et se balader presque à poil, c’était un peu son quotidien. Il se mit à bailler et à se frotter les yeux. Il était fatigué. Et c’était une bonne nouvelle, parce que pour la première fois depuis des années, il sentait qu’il n’allait pas avoir d’insomnie. Parce que Camila attraperait ses rêves pour les coincer dans ses filets, il en était sûr. « I’m the weirdo, the bad guy, not some… shitty golden boy. » Puis il allait se chercher une clope dans le paquet de Camila pour l’allumer avec des allumettes qui traînaient pas loin. Il s’installait dans le canapé de nouveau. Il allait partir dans la chambre pour dormir dans la chaleur de Camila un peu plus tard, mais pour l’instant, c’était le temps de se gaver de nicotine. Etrangement, lui qui se foutait de l’image qu’il rendait, il n’avait pas envie de ternir celle de Camila. « Maybe i’m too… shit, i don’t have the words. Too dirty ? For you, i mean. For them being with you. Tell me you can translate, i’m not good at that. » Il se mit à rire en tirant une longue taffe sur sa cigarette.

puis c’est même pas que je te cachais en fait. c’est juste que.. j’sais pas. quelque part, on a toujours eu notre monde et j’sais pas.. j’voulais juste pas t’exposer. j’voulais te garder avec moi. mais maintenant, les choses sont différentes et j’veux pas que tu puisses penser que t’es pas assez bien. que j’veux pas te montrer parce que c’est pas le cas. « who cares ? » pas moi en tout cas. je m’en fiche d’où tu viens. j’ai pas besoin que tu portes un nom de la haute ou que tu sois un habitué des soirées mondaines. je m’en fiche de tout ça. j’suis pas comme les autres eliot à croire que je ne peux pas me mélanger. et pendant que tu pars chercher je ne sais quoi, je reste dans la salle de bain démêlant mes cheveux avant d’enfiler un tee shirt et un sous vêtement avant de te rejoindre dans le salon. « i don’t like golden boys. » le seul mec entrant dans cette catégorie ayant fait parti de ma vie était abelard. et on me l’avait imposé, ce n’était pas mon choix. alors non, je ne suis pas une seconde intéressée par ce genre d’énergumène. toi, tu sors du lot et je préfère ça. prenant place à côté de toi sur le canapé, cigarette coincée entre mes lèvres et en tailleur, j’arquais un sourcil avant de secouer la tête. « mh, i understand. » j’vois où est-ce que tu veux en venir. mais la question est : est-ce qu’on doit se préoccuper de ce qu’ils pensent eux ? j’crois pas. j’ai le droit de faire mes propres choix et aujourd’hui, je te choisis toi. j’prends une bouffée de fumée que je recrache l’air pensive avant de te regarder. « look at me. » j’décale une mèche de cheveux derrière mon oreille et reprend « i-don’t-care. » je détache chaque mot histoire qu’ils s’imprègnent dans ton esprit. « if they don’t like you ? i don’t care. if they say you’re not good enough for me, i don’t care. i know what i’m feeling and most of all, i know you. you are not from nowhere, you are the man i love et for me, that’s totally enough. » alors emmerde le reste victor parce que j’ai certainement pas honte de toi.

Loin de lui les doutes de son amour envers Camila, mais c’était tout ce qu’il y avait autour qui le rendait perplexe. Il fumait sa cigarette quand il vit Camila revenir dans le salon, récupérant une clope au passage. Et la voir défiler comme ça… non… elle marchait juste et il avait l’impression de voir miss Univers entrer dans le salon. Il voulait la voir en haut, quelque part au-dessus des toits du monde. Et la regarder marcher sur les braises de sa douleur qu’elle surmontait jour après jour comme une guerrière. Elle lui ordonna de le regarder et il tourna la tête vers elle après avoir craché sa fumée dans les airs. Il plongea ses yeux dans les siens et elle appuya sur chacun de ses mots pour lui faire comprendre qu’elle se foutait des autres, que c’était surtout lui qui accordait de l’importance à la vulgaire plèbe de ces idiots qui ne croiraient pas en eux. Elle se moquait complètement des on-dits et des commérages. « But if... » mais elle le coupait, en lui répétant à quel point elle l’aimait. Et que ça suffirait. Elle était là, sa bagarreuse. Celle qui imposait aux autres ce qu’elle voulait, cette domination qu’elle avait et qu’il adorait. Pour rien au monde il voudrait changer quoique ce soit. « Ok, ok, chief. » Il levait les mains en l’air en venant baiser ses lèvres plusieurs fois. Il la repoussait légèrement contre le canapé en riant et en cherchant son cou avec sa bouche, chatouiller sa peau et sa nuque pour la faire rire. « If someday, i don’t agree with you, let me know to not wake your inner dragon. » Il se relevait et prenait sa main dans la sienne pour la faire tourner et la plaquer contre lui. « Time to bed. » Et il embrassa le bout de son nez. Pour toujours, il voulait qu’elle garde le contrôle de son coeur, parce que Victor lui donnerait tout. Les clefs de sa vie, les codes de la bombe nucléaire de sa tête et même son âme.

j’suis la seule à décider qui je veux dans ma vie et qui je ne veux pas. je laisserais personne m’imposer quoi que ce soit sous prétexte que tu rentres pas dans leurs conditions à eux. c’est moi qui te fréquente, pas les autres. alors j’ai le droit de fixer moi même ce que je recherche sans m’attarder sur ce qui pourrait être dit. et ouais, j’préfère largement quand tu m’écoutes, comme maintenant. parce que clairement, je ne comptais pas te laisser le choix. j’crierais au monde entier que t’es mien s’il le faut pas il est hors de question que tu laisses nos statuts respectifs se mettre en travers de tout ça. et j’souris sous les dizaines de baisers que tu poses sur mes lèvres alors que soudainement ça se transforme en bataille me faisant rire aux éclats. « i can’t promess that. » j’hausse les épaules d’un air innocent alors que tu m’attires vers toi. « alright captain ! » je dépose un léger baiser sur tes lèvres écrasant ma clope dans le cendrier avant de me lever toujours accrochée à ta main. j’crois que je ne vais plus pouvoir me décoller de toi. j’ai l’impression que l’air est invivable dès que tu me lâches même pour une fraction de seconde. puis quand on rejoint ma chambre, j’attends que tu te glisses sous les draps pour revenir contre toi, mes jambes se mêlant aux tiennes, formant une prison de mon corps pour t’empêcher de t’en aller. et j’hume ton odeur ayant encore du mal à me faire à l’idée de toutes les étapes que l’on venait de passer. j’étais.. avec toi. on était ensemble et fallait le temps que ça se fraye dans mon esprit. « you’re gonna be here when i woke up tomorrow ? » j’essaie de m’en assurer parce que, que je le veuille ou non, y avait toujours cette part de doute en moi.

Son rire cristallin qui résonnait dans le salon, c’était comme une mélodie qui réveillerait les morts. Toute sa vie, il voulait l’entendre, chaque seconde. L’entendre s’esclaffer, la voir sourire, tout portait à croire qu’ils allaient vivre un conte de fée. Il espérait qu’aucune méchante sorcière se cache dans les forêts de leurs esprits tordus avec une pomme rouge pour les empoisonner. Puis ils s’installèrent dans le lit en s’allongeant, et le bassin de Victor partit d’un coup en avant quand elle l’emprisonna complètement avec ses jambes. Ils étaient tous les deux sur le côté, ils se parlaient comme ça, sans s’insulter. La main de Victor se levait pour venir caresser sa joue, sa mâchoire, de son pouce, le petit coeur de sa lèvre. Il la dévisageait sans aucune gêne. Alors c’était ça, l’amour ? « And the day after. » Il ferma les yeux un seconde, mais se retrouva dans le noir. Ce noir qu’il avait si souvent contemplé pour l’appeler et le rejoindre quand aujourd’hui, il ne voulait voir que sa lumière. Alors il les rouvrit rapidement. Tant pis, il la regardait jusqu’à en pleurer, tant il ne voulait pas cligner des yeux. « I love you babe. I’m not going anywhere, i’m not gonna cheat on you, i’m here until when you want, i’m not that Pluton guy who played you fool, i’m yours. Totally. And i love you. Ok ? So i’m the one who need to be pinched because i think it’s a dream. » Et il sourit en baillant à nouveau. Il était crevé. Ces dernières semaines l’avaient épuisé. « I like my coffee with three sugars. Just in case. » Et Victor se rapprocha de Camila pour embrasser ses lèvres plusieurs fois. Ses yeux brûlaient, son corps était lourd, il avait chaud, mais là, c’était enfin la paix qui l’attendait.

j’veux pas te voir disparaître. j’veux pas connaître le moment de paix pour replonger dans mon abysse quelques heures après. j’veux que tu sois là quand j’ouvre les yeux, quand je respire, quand je bouge. j’ai besoin de toi. probablement bien plus que ce que tu peux imaginer. « i love hearing that » vraiment. j’pourrais te le faire répéter inlassablement je crois. et je me colle un peu plus à toi, si bien qu’il ne reste plus aucune parcelle de mon corps non collé à ta peau. et ça me va comme ça. « i love you too » je murmure doucement fermant les yeux. ma main vient se glisser dans tes cheveux et déjà, j’sens que le sommeil me rattrape me plongeant peu à peu dans ses bras. « i already know that » c’est pas parce que je jouais à la reine des connes avec toi que j’ai jamais remarqué ce genre de petit détail. je sais aussi que le premier truc que tu fais c’est allumer une cigarette, que t’aimes un peu trop les séries glauque, que tu tapes frénétiquement du pieds sur le sol quand tu t’ennuis et que tu soupires dès que je passe plus de trois minutes sur mon téléphone quand t’es là. alors ouais, ça peut paraître comme des détails insignifiants mais j’ai remarqué ce genre de chose à propos de toi et j’crois qu’en fait, c’est à partir de là que je suis tombée amoureuse de ta personne. quand j’ai commencé à apporter de l’importance à tous les détails qui font que tu es toi. « it’s the most beautiful dream i had in my life » alors à partir du moment que je ne me réveille jamais, j’veux bien que ce soit un rêve. parce que t’es là et que je ne veux rien d’autre que ça.