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{ Et glou, et glou et glou }
crédit/ tumblr ✰ w/@CAMILA WILDINGHAM

Une soirée de plus, parce que c’est comme ça que ça fonctionne. L’alcool, il semble couler à flot, c’est toujours plus amusant quand les corps sont enivrés. Ce n’est pas nouveau, encore moins pour moi. Les soirées, je les accumule et étrangement, j’arrive à rester à jour dans mes cours. Franchement, je ne sais pas comment je fais, mais disons que j’ai tendance à bosser en ayant de grosses gueules de bois. « Oh ! C’est à Dragonfly de payer la tourner. » Oh putain ! Je pousse une exclamation, hurlant que j’a payé la précédente…Ok, je pense que je suis un peu en retard dans les verres, je pense même que ce n’était pas la précédente mais trois avants, ou quatre. Les autres rient, ils sont aussi bourrés que moi, mais savent parfaitement que je peux aisément gérer une bouteille de plus…A force de picoler pour oublier, pour effacer les soucis qui se faufilent à l’horizon et bien, j’ai tendance à bien tenir l’alcool. Cheveux balayer en arrière, un jeans légèrement délavé, une chemise noire. Tout est élégant, rien est faussé, les marques sont collées au tissu laissant clairement envisager que l’argent ne manque absolument pas. J’ai toujours grandi dans l’opulence, ceux qui me connaissent, ceux qui ont déjà croisés ma route s’en sont directement doutés. Ce n’est pas pour rien que je conduis une MacLarren, bien au contraire, mon petit bijou attire l’œil. Je roule des yeux mais fini par le lever en m’avouant vaincu, les applaudissements autour de moi raisonnant. Ouai ouai, c’est bon, la prochaine est pour moi, j’ai pigé, inutile d’en faire un spectacle. Je m’incline légèrement, jouant le jeu comme je sais si bien le faire. Putain, je tiens encore debout, c’est un miracle ! Je finis par enjamber trois paires de jambes, des baskets, des talons aiguilles, les filles ne manquent pas, bien au contraire. Ce soir, j’ai jeté mon dévolu sur une blonde qui finira probablement la soirée avec moi, sûrement, sauf si je change d’avis en cours de route…ça m’est déjà arrivé. Bref. Je me faufile vers le bar et m’appuie dessus, les bras croisés sur le bois poli et surtout, nettoyé régulièrement. J’appel le serveur, sauf que… « Merde, j’a oublié ce que je devais commander. » Grognais-je en passant une main sur mon visage comme un con, fronçant les sourcils. « Vodka…whisky…le choix est rude. » Dis-je au barman qui semble attendre sagement, sachant que le pourboire en vaut largement la peine. « Bon, fou moi les deux, y’a pas trop le choix. » Ben ouai, autant continuer sur la lancée non ? « Et fou moi un shoot de Vodka au passage, tu seras gentil. » Comment ça je me la joue perso ?

je suis sortie de l'hôpital depuis peu et je crois que c'est la première fois depuis une éternité que j'ai pas l'impression d'avoir une paire de yeux braqués sur moi. je dois avouer que quelque part, ça me soulage. y a rien de plus exaspérant qu'avoir des gens constamment sur le dos pour vérifier que tout vas bien. et.. oui, je sais, je n'ai pas le droit d'être ici. parce que ce genre d'endroit, c'est typiquement fait pour faire remonter mes démons à la surface mais clairement, c'est le dernier de mes soucis. là, la seule chose que je veux c'est me vider la tête vu qu'on me laisse pas me vider de mon sang. et quand j'passe les portes, y a comme un soupir de soulagement qui filtre de mes lèvres. j'vois aucune tête connue et ça, ça m'arrange plutôt pas mal. faisant craquer mes doigts, je glissais entre les personnes déjà présentes pour accéder au bar. de toute manière, c'était l'endroit où j'allais élire domicile jusqu'à la fermeture, je méritais bien d'y avoir ne serait ce qu'un tabouret. et putain, si je me faisais attraper ici, j'allais avoir des ennuis. entre ma sortie du centre de désintox, ma récente tentative de suicide et le fait que je sois enceinte, je risquais gros. mais rien à foutre. j'étais une adulte. pas très responsable mais une adulte quand même alors pour le reste, tout le monde pouvait aller se faire foutre. « deux shots de vodka pour moi. » bouh, grossesse et alcool ça colle pas ensemble mais.. on s'en fout ? personne n'a une échographie sous la main, tout vas bien. « un seul, c'est pour les enfants. » pourquoi je pique le gars à ma gauche ? j'en sais rien. c'est l'instinct ou une connerie du genre. et quand les deux shots sont posés devant moi, je les enfiles en trois secondes chrono en main avant d'hausser les épaules. « tu devrais y aller mollo, faudrait pas que tu finisses la tête dans les toilettes »

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Picoler, ça devient une habitude. J’ai l’impression de boire tous les jours…Non, en vraie, je picole tous les jours dernièrement, c’est juste un truc de fou. Entre la confrérie et mes habitudes, je pense que les deux ne sont pas vraiment bons pour mon foie. Mais rien à foutre, je ne vais pas m’arrêter de vivre, pas maintenant, pas quand j’en ai critiquement besoin. Alors, quand la fille à côté de moi vient à commander deux vodkas, mais également m’annonce qu’une vodka c’est pour les gosses, je hausse un sourcil. « Ah ouai ? Ben je suis un grand enfant alors…ou peut-être que je profite juste de mon verre, avant d’en avaler un autre…et un autre…et un autre. » Dis-je en haussant les épaules, un sourire amusé aux lèvres, n’étant pas farouche pour un centime. Non, je suis plutôt sociable à vraie dire, donc, engager une pseudo discussion ça ne me dérange pas plus que ça. Elle enfile ses deux shoots et je souris un peu plus. « Soit t’as soif, soit t’as besoin de noyer un truc. » Je dis au serveur d’en rajouter quatre, deux pour elle, deux pour moi alors que je bois d’une traite celui que j’ai devant ma tronche. Face à sa réflexion, je roule des yeux dans mes orbites. Putain, les femmes, elles ont tendance à oublier que les hommes savent généralement mieux tenir l’alcool qu’elles. Du moins, personnellement, j’ai des années d’expériences derrière moi. « Crois-moi, tu finiras la tronche dans les toilettes avant moi, je peux te l’assurer et même parier là-dessus. Bien que ça ne serait pas équitable vu que je picole depuis quelques heures, mais je suis près à tenir le pari. » Dis-je un air avisé et taquin sur le visage, prenant le temps de mieux l’observer. Elle n’est pas moche, pas du tout et semble plutôt enclin à se bourrer la gueule. Donc, pourquoi pas ? Puis, ça peut toujours être agréable de finir à genou avec une fille que je ne connais absolument pas. Les joies des bars !

j’devrais peut être arrêter de provoquer les gens de la sorte. de toujours chercher une petite pique à envoyer même quand on m’a rien demandé. j’crois qu’en fait, tous mes problèmes ils me rendent mauvaise. j’deviens aigri ou méchante, j’sais pas. ou peut être que je fais juste plus attention à ce qu’on pourrait penser ou dire. de toute façon, pourquoi je m’en soucierait ? la vie est tellement une pute que j’ai plus spécialement envie de m’attarder sur les sentiments des gens. « je ne crois que ce que je vois » que je lâche d’un petit sourire, sur un air de défi. non mais parce que c’est bien beau de me dire ce que tu pourrais hypothétiquement faire mais ça ne veut pas dire que tu le feras. ni que t’en es capable. et j’aime pas les beaux parleurs, je préfère largement les actions. puis j’enquille mes deux shots de vodka avant d’hausser les épaules à tes mots. « peut être les deux, qui sait ? » et en réalité, si je pouvais me noyer moi même, je le ferais. parce que très clairement, j’avais l’impression de suffoquer la plupart du temps sous le poids de cette vie. et t’as l’air joueur puisque tu recommandes finalement ayant même la gentillesse de m’offrir la moitié de ce que tu prends. « parions alors mais j’crois que t’es mal tombé ce soir. » j’suis pas le genre de fille qui sort tous les six mois et qui ne tient plus debout après deux vodka pommes. j’suis habituée de tout ça. et si on part du principe que je sors de désintox, j’peux t’assurer que j’ai un level que t’as probablement jamais atteint dans ta vie. j’enquille les deux nouveaux shots avant d’te sourire. « hop hop, plus vite que ça » et déjà je lève la main pour commander une nouvelle fois laissant les verres s’empiler face à nous. « au fait, moi c’est camila. » sûrement qu’on s’en fout mais disons que ça fait moins froid que de lancer mon prénom.

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Elle ne croit que ce qu’elle voit, comme moi d’ailleurs. Je pense qu’à ce niveau-là, nous sommes dans le même bateau. Bof, franchement, je ne la connais pas et je m’en balance de son avis. C’est qu’une meuf comme les autres, elle ne vaut rien de plus, rien de moins. Quoi que, si ça se trouve, elle va être moins au final, à la fin de la soirée, ou plus. Je n’en sais rien, je ne sais pas prévoir l’avenir, c’est con, j’aurais pu savoir à qui je parle et ça m’aurait potentiellement fait fuir à toutes jambes…ou pas. « On est deux. » Dis-je simplement en haussant les épaules d’un air indifférent, enfilant ma vodka sans demander mon reste. Ben quoi ? Elle attend à ce que j’engage une grande conversation ? Non, pas pour le moment, bien que vu comment elle boit, je me doute qu’elle a des trucs à noyer. Les deux, peut-être. Je ricane et commande de nouveau. « Va te falloir plus que deux verres alors. » Parce que moi je m’y connais, je bois depuis des années pour noyer ma peine, pour étouffer mes regrets. J’ai viré à l’alcoolique, mais j’ai des périodes sans, donc, peut-être que je n’en suis pas un…parce que les alcooliques, eux, ils ne s’arrêtent pas, moi, je sais m’arrêter. Je crois. « Non, c’est toi qui est mal tombée, crois-moi. » Ben ouai, si elle pense que je vais la laisser gagner et pas tenir la distance, elle se fou un doigt dans l’œil. Enfin, je pense que je pars perdant, parce que vu la quantité d’alcool que j’ai dans le sang, je ne pense pas pouvoir gérer deux bouteilles de plus. En parlant de bouteille, je demande au serveur d’envoyer l’autre commande à la table VIP, histoire que mes potes ne deviennent pas fous sans alcool. Bref, elle boit son verre et me dit d’aller plus vite. « Wait ! Attend, c’est pas du jeu, je devais envoyer une commande ! » Grimaçais-je alors que je gobe mon shoot, laissant la brûlure de l’alcool me piquer la gorge d’une façon agréable. Déjà, le reste est devant moi et je m’empresser d’enchaîner pour rattraper mon retard. « Hop, hop, t’es à la traine ! Camila…Moi c’est Malaki. » Dis-je sans cacher mon accent russe. « Passe-nous la bouteille. » Dis-je au serveur, autant nous servir nous-même. Une fois la bouteille devant nous, je nous serre de nouveau et hop, ça fini dans mon estomac.