L'hiver est sa saison préférée. Il aime regarder par la fenêtre le manteau blanc se former. Il aime ressentir le froid sur ses joues lorsqu'il se hasarde au dehors. Simen aime l'hiver, c'est la saison de sa naissance, la saison de coeur. Il pourrait rester des heures à contempler les flocons se faufilant dans la nuit fraiche. Il est deux heures du matin. Il ne dort toujours pas. Il n'a jamais eu le sommeil très profond. Depuis sa plus tendre enfance, il lui a manqué quelque chose, il sentait un lien, une connexion mais jamais l'absence fut comblée. Jusqu'à Nova. D'ailleurs il pense à elle en regardant le temps s'écouler, à combien elle va lui en vouloir quand il rentrera. Son retour est prévu pour la semaine prochaine. Depuis son sevrage, une boule s'est formée dans son ventre. Elle ne cesse de s'accroitre. Il est pris de vomissements, de maux de tête et de nombreux excès de colère. Intelligence dont il fait preuve, le pousse à ne rien laisser paraitre. Les aides soignants n'en savent pas un mot. Tant mieux, pour lui il pourra reprendre là où il a laissé sa vie cinq mois auparavant. « Sim', tu ne dors pas ? » la voix de son camarade de chambre le sort de ses pensées. Yeux qui se lèvent, regard sans émotion, voix à peine audible. « Si je dors. Je compte les moutons. » Dans le noir Harry ne le voit pas, mais Simen lève les yeux au ciel, il entend cependant son soupire qui veut tout dire. « Pas la peine d'être désagréable. » Simen pourrait répondre, partir au clash comme il aime habituellement le faire, mais il ne veut pas attirer l'attention sur lui. Bien trop proche du départ, en sursis, pas envie de signer de nouveau pour plusieurs mois qui n'en finissent pas.


« Je suis fier de toi, mon fils. », c'est une voix sûre d'elle, grave et qui apporte de la chaleur dans le jet privé. Simen n'est pourtant pas convaincu, alors qu'il est le principal intéressé. Il hausse des épaules, la figure paternelle en impose et il le sait. Aucun écart n'est possible en sa présence, et à croire qu'il connaissait son fils mieux que personne, il avait décidé de l'accompagner  jusqu'à l'université, sûrement histoire de discuter un peu. Mais Simen n'oublie pas, il a tout en tête. Il a enfoui ses émotions néfastes qu'il a envers son père. Il lui en voudra toute sa vie. « Merci. » Il a parlé d'un ton cordial, à croire qu'il passait un ultime entretien d'embauche. Mais Haakon, ne veut pas en rester là. « Cette cure t'a fait du bien à ce que je vois. » De nouveau haussement d'épaules, regard braqué sur l'horizon par le hublot. Il ne répond pas, apparemment son père sait mieux que lui. « Tu peux me parler tu sais. » Simen attendait le discours du père qui est présent pour son gamin, qui s'est toujours sacrifié pour son bonheur, qui a toujours passer les intérêts familiaux avant les siens, et qu'il a agit après avoir envisagé toutes les options. Simen le connait par coeur le discours. Alors c'est sûrement pour cette raison qu'il sort de ses gongs avant de l'entendre à nouveau. « Je dois te remercier de m'avoir foutu dans un asile ? D'avoir pris ton propre fils pour un fou, alors qu'il voulait juste une fois dans sa vie faire quelque chose de bien ? » Il a parlé d'un ton calme qui ne lui ressemble pas, à croire que les médicaments font leur effet. « Ok je suis allé sur la tombe d'Ambre sans rien dire à personne. Ok je suis allé rencontrer sa mère biologique le temps d'un repas. Mais c'était vraiment une raison pour débarquer chez cette pauvre femme et le lendemain me foutre avec les psy fourré de médocs, anti dépresseurs et tout le tralala ? » Il se tait net. Ne voulant pas en dire davantage, trouvant cela déjà trop peu. Ayant dépassé les limites de l'autorité. « Tu n'as décidément pas changé ! Tu fais honte à la famille en ayant ce genre de propos, Simen Auxence de Glücksbourg. » Simen ne répond pas. Il aurait tant aimé lui tirer la langue comme quand il était gosse. Mais reste de marbre et contemple la nappe blanche formée par les nuages. Le trajet promet d'être long jusqu'à Harvard avec ce froid glacial imposé par le père.


« Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. » Cette phrase résume bien l'optique de vie du prince de Norvège. Et pour son retour à Harvard il compte bien la mettre en pratique.
Terminé pour lui les normes, les protocoles et les bonnes manières. Il veut Vivre. Profiter, et ne pas se soucier des autres. Faire ressortir son côté égocentrique, celui qu'il a toujours camouflé
Plusieurs choses à régler : Nova qui lui en veut, rétablir le contact avec son père, réussir ses études et pour enfin avoir sa propre profession sans vivre sous les crochets de papa. Cela est peu et pourtant si grand et important.


Né le jour de noël, quelques minutes après Nova ✻ Troisième héritier du trône de Norvège ✻ Fils de Haakon De Glücksbourg (prince héritier) et de Mette-Marit (styliste), il a des origines respectivement norvégiennes et anglaises ✻ a passé toute son enfance et adolescence à suivre les règles imposées par ses parents : éducation stricte, bien élevé et studieux il arrive à laisser transparaitre une bonne image de lui ✻ Ambre était sa soeur jumelle, elle est décédée lors de leur dix-sept ans, il ne s'est jamais remis de son décès même s'il a pu retrouver Nova, sa vraie jumelle, son vrai lien, sa vraie connexion. ✻ Depuis six années, il enchaine les bêtises et déboires. Connu dans la presse pour ses trophées et querelles amoureuses, ses soirées dégénérées et ses états d'ivresse ✻ N'est jamais tombé amoureux, et ne pense pas que cela arrivera un jour. ✻ En mai 2018, il est parti sur la tombe d'Ambre sans rien dire à personne, puis a rencontré sa mère biologique. Son paternel est venu de pieds fermes et l'a mis dans un centre de désintox. Il y est resté cinq mois. ✻ Il a pu reprendre ses études d'anthropologie et biologie comme s'il ne s'était rien passé. Seule la Doyenne est informée de cet incident. ✻ Malgré tout il a repris les drogues. Sa cure n'a servi à rien.