Il n’était pas souvent la Vladimir, alors elle passait le plus clair de son temps avec sa mère. C’était son point d’ancrage, son pilier et grâce à elle, elle avançait. Elle devenait celle qu’elle était grâce aux précieux conseils que la mère de Lana lui disait. La réalité, c’est qu’elle avait sa maman et… Vladimir. Papa, c’était un mot qui n’était pratiquement jamais sorti de sa bouche. Rares étaient les fois où il avait le privilège d’être appelé comme ça. Elle l’aimait son père, autant que sa mère en réalité, mais il était du genre à écrire « Lana » dans son agenda pour passer du temps avec elle. Parfois, elle avait de la chance L. parce que son père daignait lui envoyer un texto simplement pour l’avertir d’une transaction qu’il avait effectué en sa faveur. Il était du genre à croire que l’argent achetait son amour et pourtant... Lana, elle chérissait chaque instant près de Vladimir, et cherchait à comprendre qui était réellement son père en dehors de Mr Lissine. Sa mère, parlait souvent de lui, de sa façon d’être, mais la jolie Russe, elle aurait aimé apprendre des choses sur lui, par lui. Il faisait parties des plus grandes fortunes de son pays, mais pour quoi ? Passer son temps au boulot au détriment de sa famille ? C’était la fille d’un grand monsieur qui pesait des milliards alors elle se devait d’être à la hauteur. Encadré, de par son éducation, sa culture, elle était droite. Du moins là, plus part du temps elle l’était, mais force était de constater que l’absence de son père au quotidien l’avait rendu parfois froide, parfois hautaine, et même manipulatrice. Elle faisait semblant devant lui, sans pour autant manqué de lui dire lors de leurs nombreuses disputes à quel point elle pouvait détester sa manière de mettre de côté sa vie privée en faveur de sa vie professionnelle. Mais à quoi bon discuter avec quelqu’un qui ne comprenait que les conversations politiques, administratives et financières. C’était bien pour ça qu’elle brillait à l’école, parce que Lana, elle voulait briller pour ce qu’elle savait faire, et pas parce qu’elle était la fille d’un grand homme d’affaires. La sidérurgie ce n'était pas son truc. Elle, elle voulait juste monter sa société et gagner le respect du peuple russe, par son dur labeur. Elle se cherchait encore L. parce que dans le fond, elle n’aimait pas être enfermée dans une case, elle touchait à tout, alors c’était pour ça qu’elle avait choisi de quitter son pays pour la plus grande université du monde, et partir dans les relations internationales. Si elle avait choisi la psychologie en étude mineur, c’était parce qu’elle aimait les gens, elle aimait comprendre la réaction des gens. C’était bien sûr sa mère qui l’avait accompagné jusqu’en Amérique et tout avait été organisé par son père, à distance. Il lui avait acheté une magnifique maison – à croire qu’un appartement n’allait pas lui suffire – et avait mis à sa disposition un chauffeur et un cuisinier. Ironie quand on savait qu’il engageait du personnel pour s’occuper d’elle, alors qu’il n’était même pas capable de le faire lui-même. Elle était prête à affronter le monde, à affronter cette nouvelle culture et elle attendait qu’une chose, se faire sa place.