Je me sens affreusement bête, vraiment. J'aimerais bien arrêter de consommer cette merde mais j'en suis incapable. Du moins, pour le moment. Tu t'es jamais demandé pourquoi j'ai cette tête de déterré ? Les yeux creusés, le teint si pâle et des cernes comme si je n'avais pas fermé l'oeil pendant une année. Vraiment ? Elle m'a toujours connue comme ça en fait. Même lors de notre première rencontre à la Nouvelle Orléans, j'étais déjà sous l'influence de la drogue. Je ne sais même plus ce que ça veut dire être clean. Mes sensations, mes pensées, ma santé est orchestrée par cette substance de merde, qui me coûte un plomb aussi. Je me cache sous l'oreiller mais Phoebe vient libérer mon visage pour m'empêcher de m'étouffer. Je finis par lui expliquer, lui avouer ce dur fardeau et l'expression de son visage, ça, c'est exactement ce que je voulais éviter. « Hm oui. » à cause d'une déception amoureuse, à cause que j'arrivais pas à m'intégrer dans la société, à cause que je n'avais pas d'amis, à cause de mon histoire, à cause que je ne sais toujours pas si ma soeur biologique est vivante ou pas. Tout ça, c'est un tout en fait. Je me pince les lèvres quand elle veut des infos sur mon dealer. « Phoebe... » que je lui dis en soupirant. Je veux tellement pas qu'on se prenne la tête. Puis là, ça va trop vite, je prends à peine conscience qu'elle se verse de la poudre dans le creux de sa main qu'elle est déjà en train de se prendre une ligne. Mes yeux sortent de leurs orbites et je lui attrape fermement la main pour éloigner cette poudre blanche de son nez. « putain t'es conne ou quoi ? ! » je la bouscule pour qu'elle recule et j'attrape son visage entre mes mains pour la fixer. « pourquoi t'as fait ça ? ! » je déconne pas, je suis fâché. « je t'interdis ! » de te droguer, de devenir une loque comme moi, non. Puis elle n'a pas une tête à avoir déjà pris de la coke et j'ai pas envie qu'elle me fasse un malaise. Certains font des réactions tellement grave, elle se rend pas compte. C'est mon fardeau, pas le sien. Parfois je me demande vraiment où est passé son cerveau. « t'es complètement inconsciente. » elle joue avec ça, elle joue avec mes nerfs, mais moi, ça me fait pas rire, non, pas du tout. C'est comme si elle s'en moquait alors que, c'est l'histoire de ma vie. Génial manquerait plus qu'elle soit complètement def et qu'elle me pète les couilles maintenant. Je suis le petit ami le plus horrible de la planète. Je fais déjà snifer de la drogue à ma copine le premier jour.

Pourquoi ? Pourquoi tu prends cette dope ? Dis-le. ‘Hm oui ?’ J’fais quoi avec un ‘Hm oui’ moi ? J’me sens forcément impuissante. Tout s’éclaire. Ton allure de mort-vivant, c’est à cause de cette merde dans ma main. J’savais que t’étais pas clean quand on était gamin, je ne l’étais pas non plus, mais j’pensais pas que ça évoluerait, j’pensais pas que tu taperais dans le dur. Et c’est pas en prononçant faiblement mon prénom que tu calmeras le tourbillon qui se déploie au fond de moi. Trop tard Laszlo, aucune explication, que des marmonnements, c’est pas assez pour moi. La poudre, hop, elle file droit dans mon cerveau. J’expérimente. On va bien voir ce que ça te fait et pourquoi tu ne peux plus t’arrêter. Damn, tu m’insultes maintenant ? J’ai touché le gros lot. Reculant de quelques centimètres sous ton impact, je me retrouve le visage emprisonné entre tes doigts congelés, mes traits probablement étirés comme une asiat’. Mes yeux jonglent à toute vitesse entre tes deux billes bleues. Ma respiration est saccadée. Je t’affronte, je baisserais pas le regard, je me laisserais pas faire, t’es pas tombé sur la nana qui dira amen. « Crie moi dessus autant que tu veux, ton combat sera le mien, tous tes combats ! » Et s’il fallait qu’on devienne un couple de toxico qui se hurlerait dessus en permanence, soit. J’accepte ma destinée. Je te rappelle que je t’ai choisi quand j’aurais pu en choisir une autre. Je prends tout le package, je veux plus reculer. T’imitant, j’englobe ensuite tes maxillaires entre mes mains et je caresse tes joues de mes pouces, l’air grave. C’est grave ouais. Je viens de sniffer de la cocaïne, j’ai jamais testé la poudre moi. « Je.. J’ai le coeur qui s’accélère » Sensation de panique. J’contrôle pas le tempo de mon palpitant. Il s’excite tout seul l’enfoiré. C’est quoi la suite ? Y a d’autres effets ? « Allez, finis le sachet, rejoins ta presque petite-amie ! » Submergée par une vague d’euphorie, je plaque soudainement ma bouche contre la tienne, la mouvant lentement pour un baiser engourdi. Oh, magique, tes lèvres elles me filent des petites décharges électriques. « Montre moi ton monde.. » chuchotais-je entre nous avant de me laisser tomber en arrière, mon corps plus lourd que d’habitude. « Et je déteste quand tu m’insultes, ça me fait du bobo là » marmonnais-je comme une gosse tout en faisant rouler mon index sur mon coeur.

Je suis sensé faire quoi moi ? C'est ma meuf, la personne la plus importante dans ma vie maintenant et je ne veux pas qu'on commence à jouer avec ça, avec la drogue, avec sa santé. Je suis déjà assez bousillé maintenant, je ne veux pas la bousiller à son tour. Elle comprend pas que c'est une addiction qui m'fait honte, qui me pourri la vie, malgré que je me sente bien l'instant de quelques heures quand la poudre fait effet dans mon organisme. Oui je l'insulte, de petite inconsciente, de conne, mais c'est ce qu'elle fait. Elle agit avec aucune maturité et ça me fait flipper évidemment. Le gamin dans la bande, c'est moi, c'est moi qu'il faut gronder, pas toi. Je m'attendais à ce que tu râles, à ce que tu me demandes d'essayer d'arrêter, que ça te dérange, enfin j'en sais rien, un truc comme ça quoi. Mais pas ça. Tu t'enfiles un rail et mon monde s'écroule. Je suis sur le cul. Je t'empêche de te remplir l'autre narine et je veux capter ton attention tant que tu as encore toute ta tête. « C'est pas une raison pour te droguer aussi ! » ok, j'essaye de me calmer, vraiment, mais elle m'exaspère et ça me fait mal au coeur de devoir lui crier dessus. J'aime pas ça. Je lève les yeux au plafond. Evidemment que ton coeur s'accélère. « Sans blague. » je relâche son visage, elle vient chercher le mien et je soupire. Elle me tente, elle veut que je l'accompagne. Moi la coke, ça me fait plus tellement d'effets, certes encore mais moins qu'avant. Pourtant, je ne veux pas prendre une drogue encore plus forte que celle-là. Je me contente juste d'augmenter la dose histoire d'encore plus brûler mes neurones. Elle m'embrasse mais je reste statique. Mon regard planté dans le sien, je suis en train d'hésiter. Non, pas ça, non.  « mon monde n'est pas joli à voir. » que je murmure, un air plus calme, encore un peu hésitant. A vrai dire, c'est trop tard. Elle est déjà sous l'influence de la drogue. ça serait triste de la laisser comme ça en train de planer. Si je reprends pas une dose, elle va être chiante. Je le sais bien. Déjà maintenant. Je déglutis, je fixe son doigt posé sur son coeur et je ferme les yeux un instant.« ok, Phoebe, je veux bien... juste pour ce soir, juste une fois, après, je veux que tu me fasses la promesse que tu n'y toucheras plus. je veux pas... je veux pas que tu deviennes un camé comme moi. » après tout, combien de personnes essayent juste la coke quelques fois pour ensuite ne plus y toucher ? S'il faut, j'irai me droguer en cachette, je cacherai tous mes sachets, tout pour lui éviter la dépendance. Car croyez-moi, ça va vite. Moi, il m'a fallut que d'une fois pour tomber dans les filets. Je me mords la lèvre et j'attrape son haut pour le lui retirer. « tu permets que j'essaye quelque chose ? » bien sûr, elle sourit tellement que je pourrais lui demander n'importe quoi, elle serait d'accord. J'embrasse sa gorge, son épaule et je tire sur la bretelle de son soutif pour y sortir son sein. Je la regarde amusé, puis je déverse le reste du sachet sur le haut de son mamelon. Aussitôt fait, je pose mon nez contre sa peau et je sniffe un gros coup. J'expire, je ferme les yeux un instant puis je mordille gentiment le bout de son sein. « c'est la meilleure dose de toute ma vie. » je m'écrase ensuite contre elle et je capture ses lèvres d'un baiser sensuel. « comment tu te sens ? » ma main passe dans ses cheveux et mon pouce joue avec sa lèvre inférieure. Je scrute ses yeux, ses pupilles deviennent plus larges et brillent de mile feux. On dirait que je viens de lui donner de la potion magique t'sais.

Arrête de crier. Arrête. J’supporte pas ça, ça me rappelle notre voisin qui battait sa femme à la Nouvelle-Orléans. Tout se passait juste au dessus de nos têtes, on ne disait rien, jusqu’au jour où cette femme n’est plus jamais sortie en vie de chez elle. Ark, et putain, je me demande si tu pourrais en venir aux mains toi aussi, sous l’effet de cette saloperie. Peu importe, je vais essayer pour savoir. En une minute chrono, mon coeur s’emballe. La colère s’estompe au profit de l’euphorie. Et je te tente. Viens avec moi, guide moi dans le pays de la droooogue. « Je m’en fous qu’il soit moche, j’veux voir ton putain de monde, laisse moi faire, fais pas ton égoïste » Je m’écroule sur le matelas, inspirant profondément tout en te reprochant ton insulte. Pas d’excuse. Pire ! T’es ok pour te bousiller les sinus. J’dis rien. J’laisse faire. Ta promesse, tu peux te la mettre où je pense. « Si tu veux.. » Autrement dit : non. Je me détruirais autant que tu te détruiras. T’as de la chance, je suis totalement décontractée, trop. Je souris pour rien, mais j’sais que je t’en veux un petit peu. Je me sens trahie. C’est comme si je commandais un tee-shirt avec des têtes de mort et qu’on m’en envoyait un avec des petits coeurs. J’suis un petit peu déçue et triste, enfin, je le serais quand la cocaïne aura quitté mon système. Pour le moment, j’plane « Ouiiiii » Tu me déshabilles, oklm. Tes doigts sont tout doux, du coton. Ta bouche aussi. Qu’est-ce que.. T’exhibes un de mes seins, je te regarde avec incompréhension. « Ooooh il neige sur mon boob » J’prends des gros yeux de cartoon, totalement émerveillée et puis tu colles ta narine et paf, t’aspires tout, j’suis dégoûtée. Tout me paraît si loin et puis je me sens si forte. Surhumaine presque. J’pourrais sauver le monde dès maintenant. Aïe. Je gémis quand tes dents tirent sur mon mamelon. Ma bouche se mélange ensuite à la tienne et pour moi, ça veut tout dire quoi. C’est le baiser le plus parfait de toute ma vie. J’pourrais me marier avec toi si un prêtre tombait du ciel et traversait le plafond. « Je me sens puissante, sans limites » Me blottissant tout contre toi, mon sein à l’air s’aplatissant contre ton torse, je tamponne ta barbe de mes lèvres et je croque dans ton menton « J’ai faim de toi » Olala Pheebs, shut up. La parole se libère trop facilement avec cette substance. J'ris comme une demeurée aussi, la honte. « Je viens tout juste de te trouver, mais je veux pas te perdre Laszlo Griggs. » J'empoigne ensuite ta nuque et je glisse une de mes cuisses sur ta hanche. Nos fronts se collent et nos nez s'effleurent. J'suis sur mon petit nuage. Ton parfum m'ensorcèle, j'veux le même pour le foutre sur mon oreiller. « Tu me rends plus heureuse qu’avant aussi.. Je pense à toi en permanence. Tu me déconcentres même lorsque t'es pas là.. Et tu as un très beau cul. J’continue ? »  

Et voilà, elle est défoncée. Je me souviens pas l'avoir déjà vue saoule, mais défoncée, c'est quelque chose. J'ai pas eu le choix que de l'accompagner. C'était ça, ou passer une soirée pourrie. Enfin pourrie, juste le temps d'attendre qu'elle s'endorme, trop dans les vapes. Rah je ne sais pas si c'est bien ce que je fais ou pas. Je suis une mauvaise influence, une mauvaise personne. Et elle veut à tout prix découvrir mon monde affreux. J'insiste sur le fait que c'est la première fois et la dernière fois qu'on se droguera tous les deux. Après, c'est nada, même si j'apprécie ce moment avec elle, même si... j'sais pas. Mais c'est ma limite. Moi qui pensais que j'allais avoir droit à une crise de larmes, je suis actuellement en train de sniffer son boob. Bah quoi ? Autant en profiter un peu hehe. Je souris quand elle parle, parle, et parle encore. Sans limites, toute puissante. Ouais ne nous fait pas une crise maniaque de bipolaire à te sentir comme une super héro. Keep calm baby. « Sans limites ? C'est quoi une Phoebe sans limites ? » que je lance en levant un sourcil. Mon corps retrouve le sien, séance câline ou plutôt coquine et elle s'en prend à mon menton. Je frissonne. « Je vois ça, mes poils ne sont pas comestibles par contre. » elle rigole, et je rigole avec elle. On a le rire trop facile, c'est ça se shooter à deux, c'est comme si on était connecté par la pensée et qu'on pensait aux mêmes choses qui nous font plier de rire. Alors qu'en vrai, on fait pitié, on ressemble à deux gamins, aplatis l'un sur l'autre. Soudain, il semblerait que l'émission confessions nocturne est de retour. Elle colle son front au mieux, serre sa jambe contre ma hanche et je fixe ses lèvres. Mon coeur fait des bons, je ne sais pas si c'est la drogue ou si c'est parce qu'elle me fait une déclaration. « arrête, j'vais croire que tu es folle de moi. » je me mords la lèvre et mon nez vient chatouiller sa joue, et son cou. Et je veux pas qu'elle m'ouvre son coeur comme ça, en étant dans un état second. J'ai peur de ce qu'elle peut me dire encore car je suis totalement coincé niveau sentiments, niveau, tout ça quoi. Est-ce que je suis amoureux d'elle ? Au fond, une partie de moi l'a toujours aimée, ça, c'est indéniable. Mais être aussi sur et lui dire ? ça non, ça ne fait pas partie de mes compétences. J'attrape son menton de mon pouce pour qu'elle me regarde. « tu me perdras pas, je suis à toi et uniquement à toi. » tu comprends à quel point je tiens à toi ? à quel point je peux pas me passer de toi ? T'es mon oxygène, ma gravité sur terre.

Je pétille comme de l’eau gazeuse. C’est puissant comme sensation. La toute-puissance. J’pourrais aussi parler pendant des heures, les pensées sont vives, si vives. Ma langue est agitée dans ma bouche. Elle a besoin de s’exercer, de jacasser. « J’crois que je pourrais envoyer ma vieille New Beetle sur la Lune » J’explose de rire. Rire de sorcière, évidemment. Puis je me colle contre toi, parce qu’on est obligatoirement aimanté. Putain de champ magnétique. Et ton menton m’obsède, alors je le croque, c’est logique. « Qu’est-ce que t’en sais ? Je les trouve succulent tes poils moi » Je ris pour rien, pour des poils au menton. Ça va plus. Tout est beau. Tout est parfait. Tout est facile. Absence de filtre. J’scelle nos fronts entre eux et je bave des conneries à l’eau de rose. C’est pas mon truc tout ça, j’suis pas fleur-bleue. « Ça te ferait peur si c’était le cas ? Si j’étais folle de toi ? Le mini-roi de la Kirkland a peur de moi.. » Je suis chiante, mais je suis dans mon état normal, tu me pardonneras. Puis tu viens te frotter à mon visage, comme une bête sauvage qui chercherait sa femelle. Je roucoule, petite pigeonne heureuse. Je suis bien ici, mais oui, j’ai terriblement peur que tout avorte. Qu’on se fracture. T’es si sensible et j’suis si indifférente parfois. « Et si je ne suis pas celle que tu crois ? J’ai peut-être changé, je suis peut-être inintéressante et incapable de te donner ce que tu recherches, je sais même pas ce que tu me trouves, ce dont t’as besoin. J’suis peut-être en train de craquer pour un souvenir qui n’existe plus » Oh bordel, c’est quoi ces doutes ? J’me sens vidée. Je fronces mes sourcils et je me relève de ce lit qui semble beaucoup trop tourner. Ah bah non, tout tourne. « J’sais pas m’occuper d’un homme, je vais te rendre encore plus malheureux.. Tu me feras même un procès tu verras » Je me raccroche à un petit meuble de justesse, l'angoisse poussant en moi. Mes ongles se plantent dans le bois. J'suis vraiment en train de paniquer ou c'est plutôt cette merde qui me fait disjoncter là ? Y a cinq minutes j'étais vraiment capable de déplacer des montagnes et là, j'me sens aussi petite qu'une fourmi face à un scarabée.  

En tout cas, la drogue lui délie totalement sa langue. Elle parle, comme ça, sans se retenir, je le vois bien, elle se livre comme un livre ouvert en fait. Et moi, je cherche juste du réconfort, des câlins, pas de conversations sérieuses non. Putain je suis nul, pourquoi ça me gêne en fait ? Pourtant, je lui ai déjà avoué que je ressens des trucs pour elle, ça devrait me décoincer non ? Faut croire que non, même avec de la drogue. Je reste encore très distant sur tout ça. Et hop, c'est reparti, Phoebe ouvre de nouveau la bouche pour lâcher pleins de questions, de remarques, moi, je n'arrive pas à suivre. Je glisse mon index sur sa gorge puis sur son sein toujours à l'air libre, pensif. « regarde-moi, tu me crois vraiment être capable de rendre une femme heureuse ? j'suis même pas un homme moi-même. » je me décalle quand elle décide de se redresser et lorsque je la vois se tenir à la table de nuit, je veille à passer ma main dans son dos pour la rattraper au cas où elle s'écroulerait. « j'sais pas de quoi on a besoin, j'en sais rien, c'est tout neuf, c'est... putain bébé on a dit qu'on ne se prenait pas la tête. tu veux bien te taire et venir me déshabiller plutôt ? » je fuis, yep, encore une fois. Mais je suis pas prêt, je suis pas prêt. Déjà, avoir ce lien, être lié d'une certaine façon, utiliser le terme 'mec', 't'es à moi', tout ça, ça me fout déjà des frissons. Je retire ma main de son dos et je me rapproche pour essayer de capter son regard. « ... ou tu veux dormir ? » car elle a pas l'air très en forme la miss. Elle est même toute pâle, comme si elle avait vu un fantôme. Super la première soirée en amoureux, vraiment, magique. J'ai tout gâché, moi et ma drogue, et je le sais bien, que ça m'arrivera encore de tout détruire à cause de mes problèmes.

La dose n’était pas assez suffisante, le retour à la réalité est bien trop rapide, bien trop angoissant. Les doutes arrivent en masse. Ils me submergent. Je me demande ce que je fous ici, à accepter une relation avec un mec que je fréquente depuis quelques jours à peine. Je vais trop vite non ? Quand tu me demandes de te regarder, je le fais, je te regarde, bien intensément et j’te contredis pas. T’es encore un ado, ou un gosse. Cette chambre le montre. « Ouais, c’est vachement excitant ce que tu dis, j’ai hâte d’être malheureuse » Je me relève, mais je titube. Je me rattrape de justesse à la table de nuit et puis ta main dans mon dos, je la rejette. Elle me répugne sur le moment, genre, c’est comme si je venais de faire un pacte avec le diable et que je m’en rendais compte qu’après coup. Puis je m’éparpille dans des questionnements. Je reporte mes craintes sur moi-même. Et si c’était moi qui était incapable de gérer ? Bébé ? J’croyais que c’était trop tôt, encore ‘tout neuf’ pour se permettre de tels surnoms. Tu vois, tu me fais vriller. J’sais plus comment agir. J’ai peur de te braquer, de te foutre la frousse ou d’être trop .. encombrante. « J’veux aucun des deux » tranchais-je en retrouvant un peu de contenance pour rattraper mon pull. Plus de seins à l’air. Je me cache sous la laine et je disparais de la chambre. Je trace ma route vers la cuisine, mais.. je fais finalement demi-tour au milieu du couloir. Je reviens vers toi, je te repousse sur le lit et putain, je t’embrasse de tout mon coeur, ma respiration bruyante s’échappant uniquement de mes narines. Je me frotte contre ton corps, ondulant comme une vipère prête à bouffer sa proie. Je passe une de mes mains sous ta chemise. Je caresse tes poils sur le bas de ton ventre et je romps mon baiser langoureux et si interminable « Je veux te faire exister bébé » Et tant pis si j’en meurs pour avoir essayé. T’es le risque que je veux prendre. Les causes perdues m’excitent. Faut que je fasse un choix, me donner à fond ou pas du tout. Juste, ne me laisse pas seule dans cette relation, mets-y du tien ou je ne tiendrais pas, je me connais. « Laisse moi t’aimer un peu plus chaque jour » murmurais-je au creux de ton oreille, placardant simultanément tes mains au-dessus de ta tête, sur le matelas. « Laisse-moi te montrer à quel point tu es plus fort que tout ça.. » Plus fort que cette drogue qui ruine tout ton potentiel..

C'est vrai que je suis pas un mec expressif, tout le contraire de Phoebe. Et quand j'ouvre la bouche, j'ai l'impression de tout faire péter. Les gars, on vient de se lancer dans une relation, là y'a même pas une heure, et on est déjà en train de se prendre la tête. Bon, c'est à cause de ma drogue, j'espère, ou c'est peut-être parce que tous ses mots gentils à Phoebe, j'arrive pas à les lui rendre. Non, j'vous jure, ça me met mal à l'aise et ça me fait presque mal au coeur. Non, reviens. Elle chasse ma patte de son dos du revers de sa main et elle se barre. Mais... pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Je m'appuie sur le bord du lit et je passe mes mains dans mes cheveux. J'viens de tout foirer c'est ça ? Pour un putain de sachet de drogue, pour un putain de balai que j'ai dans le cul. Voilà, je le savais pourquoi je pouvais pas avoir de gonzesse, parce que je fais du mal s'en m'en rendre compte. Surtout qu'on est pas dans notre état normal alors comment voulez-vous qu'on discute normalement ? Je frotte mes yeux fatigués puis j'entends des pas revenir vers moi. J'ai à peine le temps de lever la tête que ma blonde préférée est en train de se coller contre moi. Je l'accueille avec plaisir. Elle m'a manqué pendant ces... trois secondes. Non mais vraiment, les trois secondes les plus pires de ma vie je crois. Je préfère ça que de s'engueuler et s'envoyer des regards de mort, sanglants. « putain j'ai cru que t'allais me laisser tout seul comme un con. » tu te rends compte comme je me sentais pas bien ? T'es partie sans même dire au revoir, comme ça. J'attrape l'arrière de ses cheveux pour qu'elle incline sa tête et je viens dévorer son cou avec envie. Phoebe retrouve vite mes lèvres par la suite, elle glisse ses mains sur mon torse nu et je contracte mon ventre quand ses doigts vont plus bas. Laisse-moi t'aimer. Je ferme les yeux. Une fille te dit ça Laszlo. Pour de vrai. C'est enfin arrivé, quelqu'un veut vraiment de toi, veut vraiment te rendre heureux. Bordel, j'en suis presque ému. Je plonge mon regard dans le sien, il pétille, je ne parle pas mais il suffit de voir à quel point je suis heureux dans mes yeux pour le comprendre. Phoebe coince mes bras au niveau de ma tête et je la laisse faire. Je me mords la lèvre, je suis prêt à me faire fouetter à sang s'il le faut. « quoi ? tu veux m'attacher au pieu ? » je rigole et je donne un coup de bassin sous ses cuisses pour la faire sauter. « pourquoi t'as remis ce pull ? » je vois tes seins qui peuvent pointer à travers et moi, ça me donne juste envie de les avoir en bouche, vraiment envie.